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L'ancien vice-président congolais Jean-Pierre Bemba, lors d'une audience à la Cour pénale internationale à la Haye, le 21 juin 2016. afp.com - Michael Kooren

Afrique L'affaire Bemba rebondit devant la CPI

L'ancien vice-président congolais Jean-Pierre Bemba, lors d'une audience à la Cour pénale internationale à la Haye, le 21 juin 2016.

La polémique provoquée par l'acquittement de l'ancien vice-président congolais Jean-Pierre Bemba par la Cour pénale internationale a rebondi mercredi devant la CPI, l'accusation affirmant que le jugement surprise prononcé en appel était fondé sur des éléments biaisés.

Ancien riche homme d'affaires devenu chef de guerre puis vice-président, Jean-Pierre Bemba avait été condamné en première instance en 2016 à 18 ans de prison, la peine la plus lourde jamais imposée par la CPI, pour les meurtres, viols et pillages commis en Centrafrique par sa milice entre octobre 2002 et mars 2003.

Mais le mois dernier, un jury d'appel divisé a ordonné sa mise en liberté, l'acquittant à la surprise générale de sa condamnation de 2016.

Le cas Bemba est toutefois revenu mercredi devant la cour de La Haye où l'ex vice-président de RDC est accusé de subornation de témoins dans le cadre de son principal procès. Les juges doivent rendre leur décision dans les prochains mois.

"Vous ne pouvez pas sous-estimer le degré de corrosion du dossier avant la cour d'appel", a lancé le procureur Kweku Vanderpuye devant le tribunal international.

"Au bout du compte, l'appel a atteint l'objectif même du projet criminel auquel les accusés ont participé, et qui était l'acquittement de Bemba".

L'audience de mercredi avait été convoquée après que la cour d'appel dans le cas de subornation de témoins eut ordonné aux juges de revoir la peine imposée à l'ancien vice-président et chef de milice âgé de 55 ans et à deux autres co-accusés.

La cour d'appel avait confirmé en mars qu'ils étaient coupables de corruption et subornation de 14 témoins dans le dossier principal. Mais elle avait jugé que les condamnations prononcées en mars 2017 dans cette affaire annexe, allant de six mois à deux ans et demi de prison, étaient trop légères. Jean-Pierre Bemba avait notamment été condamné à un an de prison et 300.000 euros d'amende.

Le procureur Vanderpuye a réclamé un maximum de cinq ans pour Jean-Pierre Bemba, deux de ses avocats, un député de son parti et un témoin de la défense, accusés d'avoir fabriqué ou présenté à la CPI des faux documents et versé de l'argent à des témoins afin d'obtenir l'acquittement de M. Bemba dans son procès pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité.

"Tout autre chose que cela est à notre avis manifestement indéfendable. Cela ne ferait que promouvoir l'impunité plutôt que lutter contre elle", a-t-il assuré.n

Mais pour les avocats de Bemba, il ne s'agit que d'une tentative pour l'accusation de la CPI "d'amuser la galerie", après le verdict d'acquittement, qui avait évoqué de "sérieuses erreurs" commises par le chambre de première instance.

Mettant en avant les dix que Bemba a déjà passé e détention préventive, son avocate Melinda Taylor a appelé à une relaxe comme "l'issue la plus juste et la plus appropriée", tout en évoquant la possibilité d'une amende dans l'affaire de subornation de témoins.

"Il est plus que temps de mettre un terme à ce procès et de laisser M. Bemba en liberté", a-t-elle ajouté.

Jean-Pierre Bemba, qui depuis sa remise en liberté mi-juin a rejoint sa famille en Belgique, n'assistait pas à l'audience mercredi.

Par Jo Biddle

AFP

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