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Albert Yuma. ADG de la Gecamines

Albert Yuma : Un aveu d’échec ? Est-ce que l’homme qui a guillotiné la Gécamines peut-il encore la sauver ?

Albert Yuma  a déclaré dans l’interview que nous vous livrons le transcrit ici-bas que « nous allons renégocier tous les partenariats parce que depuis quinze ans qu’on vous les avait cédées, vous nous avait promis par la Banque Mondiale, le FMI. (…) Mais pendant quinze ans on a reçu ni les dividendes à l’état, ni impôt sur les bénéfices. On a donné nos ressources en nous disant que vous Congolais, vous êtes incapable de les gérer. On va les gérer pour vous et vous donner l’argent. L’argent n’est jamais arrivé ». Ce n’est pas vrai !

L’argent est bel et bien arrivé, mais dans les comptes privés dans les paradis fiscaux et sous formes d’actions. L’homme qui fait un aveu d’échec aujourd’hui a d’ailleurs levé le pan de voile sur la richesse énorme, accumulée durant sa gestion de la Gécamines au cours des trois mariages successifs, qu’il a organisé ici même à Kinshasa, pour ses trois filles.

L’insolence de sa richesse et son manque de pudeur dans un océan de pauvreté, des « vrais » chefs venant de quatre coins du monde, des orchestres venant agrémenter les soirées, de la champagne qui coulait comme le Lualaba, des grosses crevettes offertes aux élus, des fleurs, guirlandes et lustres venant droit de l’Israël par pont aérien, les mariés qui restaient dans de pavillons leur coutant 5 mille USD par jour pendant des semaines et surtout l’opulence et le  « m’as-tu-vu » qu’il avait exhibé, qui était pourtant difficile à déceler dans ses débuts à l’UTEXAFRICA…

Pour trois mariages au compte de mille et une nuit, le patron de patrons a tutoyé et claqué plusieurs petits millions USD (entre  5 -15 millions USD d’après certaines estimations) pour festoyer ses filles au point de donner de complexes aux princes saoudiens. Et cela, au vu et su de pauvres travailleurs de la Gécamines. Est-il le capitaine qui peut mener ses troupes en guerre ? A-t-il encore de la crédibilité devant le peuple Congolais et les travailleurs de la Gécamines pour relever cette boite de sa mauvaise gestion endémique ? Hélas, il reste protéger par Joseph Kabila et l’on en peut rien…

Albert Yuma avait actionné la guillotine qui avait sectionné les périmètres miniers et la Gécamines en plusieurs petits morceaux offerts aux investisseurs étrangers dont il se plaint aujourd’hui. Mais, le jour viendra où un Président de la république avisé pourra puiser parmi les nombreux anciens haut cadres de la Gécamines qui ont vécu sa période glorieuse des années 1980s et relever les défis de cette boite. Ils ont peut-être accumule de cheveux gris mais ils sont là et ils attendent !

  • JOURNALISTE : (…). Là je me tourne vers le patron de patrons ici. Le patron des patrons qui est également dans les mines, qui est Albert Yuma. Déjà, est-ce que vous continuez d’accepter ce terme pays à fort potentiel, parce que ça commence à faire redondance, a commencé a épuisé la plupart des gens.
  • ALBERT YUMA : mais l’expression n’est pas fausse le potentiel il est là.
  • JOURNALISTE : Oui.
  • ALBERT YUMA : et je reviens même en disant oui. C’est un don de dieu. C’est une réalité. Ceci dit, il faut qu’on arrête effectivement de parler de puissante et parler de potentiels. La question, comment est-ce qu’on arrête de parler de potentiel, pour parler de vraie richesse.
  • JOURNALISTE : qu’est la côte question de la plupart des Congolais. Mais on entend tout ça met
  • ALBERT YUMA : d’accord et ils ont raison. Je vais être comme toi, provocateur. La première condition ce que l’extérieur, l’étranger et je ne dirais pas les occidentaux, arrête de nous mettre des
  • obstacles.
  • JOURNALISTE : Ah bon ?
  • ALBERT YUMA : avant c’est la première condition.
  • JOURNALISTE : là on va vous répondre pourquoi à chaque fois on veut se tourner vers les étrangers pour parler d’obstacles ne sont pas suffisamment grand pour contourner ces obstacles. Est-ce qu’on n’a pas de responsabilité là-dedans ?
  • ALBERT YUMA : je suis d’accord, mais laisse-moi continuer. Arrêtez de nous mettre des obstacles, mais, bien entendu, c’est à nous et je les dis hier, de prendre notre destin en main. Et tu as parlé que j’étais dans les mines. Pourquoi est-ce que ces mines ne bénéficient pas aux Congolais ? Les mines, le secteur minier a été géré, préparer, je dirais formaté pour ne servir que l’extérieur. C’est là le premier obstacle qu’on a. Les mines, on doit les réutiliser, les gérer pour que ça serve l’intérêt [congolais]. J’ai dit hier. La première condition ce que nos dirigeants décident souverainement, et ce n’est pas une tautologie, de reprendre la souveraineté vous redonner la dignité à leur peuple. STOP.
  • Nous allons gérer les mines en regardant les besoins du peuple congolais et en prenant en main ce que nous avons. L’outil, je m’excuse le mot, de contrainte vis-à-vis de l’étranger. C’est nous qui possédons [les mines]. Si vous ne voulaient pas qu’on partage avez-vous l’exploitation et ben venez nous arracher de force ou bien accepter qu’on cogère pour l’intérêt de notre peuple.
  • JOURNALISTE : ce que vous dites est très important monsieur Yuma. Là vous êtes en train de dire que les mines du Congo ne sont pas gérées par les Congolais alors. Que ça ne leur appartient pas.  
  • ALBERT YUMA : mais je vais dire quelque chose, qui n’est peut-être pas politiquement correct. Quand je suis arrivé à la Gécamines, je dirais début 2011 la première chose que j’ai dite, la plus grosse erreur c’est d’avoir accepté de saucissonner la Gécamines et de donner nos concessions entreprises étrangères. Ça a été une erreur politique grave. Il faut revenir le dessus.
  • JOURNALISTE : mais qu’est-ce qui empêche qu’on revienne dessus ? Est-ce que ça veut dire que les dirigeants qu’on a ici, ne peuvent pas faire le choix dire, bon ça suffit de faire comme vous dites puisque vous êtes quand même le président du conseil d’administration de cette Gécamines.
  • Est-ce qu’ils ont les mains liées ou quoi ?
  • ALBERT YUMA : cher Alain, je pense, si tu suis l’histoire la Gécamines ces dernières années, les différentes histoires racontées par les ONG, elles sont dites parce que moi le président du Conseil d’administration je dis, ça suffit. Nous allons récupérer l’exploitation de nos minerais. Nous allons renégocier tous les partenariats parce que depuis quinze ans qu’on vous les avait cédées, vous nous avait promis par la banque mondiale, le FMI. Gécamines  en 2010 avril [dans] le rapport de la banque mondiale doit être fermée, c’est une entreprise en faillite. Le président Kabila a dit NON et m’a nommé pour dire non et on a prouvé aujourd’hui qu’elle ne pouvait pas être mis en faillite. Mais pendant quinze ans on a reçu ni les dividendes à l’état, ni impôt sur les bénéfices. On a donné nos ressources en nous disant que vous Congolais, vous êtes incapable de les gérer. On va les gérer pour vous et vous donner l’argent. L’argent n’est jamais arrivé. Donc aujourd’hui la responsabilité de nos dirigeants, c’est de dire oui ça suffit. Nous allons, non seulement pour la Gécamines, mais pour d’autres secteurs, la volonté du peuple qui nous a élus. Faire son développement et ça passe par un développement autocentré et volontariste et couper les ponts quand il y a lieu avec les partenaires [extérieurs].

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