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Etienne Tshisekedi et Edouardo dos Santos

Après le patronage de Kigali, est-ce le tour de Luanda ?

Un Congolais mis en hibernation dans les années 1970 ou 1980 et remis en vie aujourd’hui ne pourrait pas reconnaitre le grand Congo-Zaïre-Congo d’antan. Nous sommes devenus la risée de tout le continent. C’est chaque pays qui veut devenir le nouveau patron du Congo. Avant-hier le Rwanda et L'Ouganda, hier Congo Brazzaville et maintenant l’Angola d' Edouardo de Santos. Notre faiblesse fait mal, révolte, demande un sursaut patriotique et un éveil national. Nous ne sommes pas dans le domaine de l’abstraction, nous avons un cas précis que nous allons décortiquer et morceler dans les paragraphes qui suivent après la visite du vice-ministre des Affaires Etrangères de l'Angola, Mr. Manuel Augusto a Limete. Oui, vous avez bien lu, un vice-ministre et même pas un ministre pour intimer les ordres de Luanda au Sphinx de Limete ! Quel affront ?

Nous avions appris qu’à la veille de la réunion de Luanda, Kabila évitait de prendre les coups de fil du Président Sassou Ngwesso de Brazzaville. La raison était claire. C’est à Sassou que John Kerry avait chargé la mission de convaincre Joseph Kabila de partir sans faire de casse. Révolté contre ce deux-poids, deux-mesure de l’oncle SAM et connaissant très bien la démarche de Sassou, Kabila bloquait les appels venant de Brazzaville. Qu’à cela ne tienne, c’est Eduardo dos Santos le tout nouveau patron.

De prime abord, il commande l’armée la plus aguerrie et la plus redoutable de l’Afrique centrale. En second lieu, c’est grâce à lui qu’on ne parle pas le Kinyarwanda comme 5eme langue nationale à Kinshasa après son intervention musclée en aout 1998. Souvenez-vous comment il avait encerclé et laminé les forces rwandaises suite aux conseils d’un ancien officiel américain que nous allons taire le nom ?

Quand on est faible, comment décliner l’offre du géant du quartier et surtout s’il vous avait une fois sauvé face à une autre brute du quartier ? En restant ferme même au risque de connaitre de nouveaux abus, sinon la chaine de patronage ne sera jamais brisé.

Le secret de polichinelle est celui-ci: Personne dans la région ne veut d'un Congo fort comme dans le temps. Un faible président, garçon de course comme Joseph Kabila arrange tous les dictateurs de la région.

C’est donc dans ce décor que l’émissaire angolais, Mr. Manuel Augusto qui possède le dossier Congolais est arrivé ici dans nos murs, détenant une carotte dans une main et les menaces de huit coups de fouet dans l’autre main. D’après notre source, très bien branchée, qui a préféré rester dans l’anonymat, « C’est lui qui est signataire de presque tous les accords de stabilité dans la région au nom du Président Angolais », disait-il. Son message au Président Etienne Tshisekedi en tant que Président de l’UDPS peut être résumé dans ces points ici-bas :

Primo, il ressort sur le plan d’approche politique au dossier brulant de la RDC que, contrairement aux usages diplomatiques des missions secrètes, le Président Angolais avait écrit une lettre à Tshisekedi et attend de lui une réponse claire. Bien entendu, aucune copie de la lettre n’a percolé en dehors du bureau de Tshisekedi à Limete. Mais toujours est-il que, le Président angolais veut prendre le peuple congolais à témoin de ce qu’aura été sa médiation. 

Le président Edouardo dos Santos met en garde le Président Tshisekedi sur le fait qu’il ne doit pas sacrifier la sécurité de toute la région, en faisant appel à son long dévouement à la lutte démocratique. L’Angola, disait-il, « respecte la politique interne de la RDC, mais lorsque le conflit menace la stabilité de la région, ils n’accepteront jamais alors pour rien au monde ». Une menace voilée ? Affirmatif.

Vue, la constellation de dictatures qui nous entourent, le risque de contagion « régionale » est énorme et surtout le nombre de réfugiés qui peuvent traverser nos frontières sud-centre et sud-ouest pour se réfugier dans le nord de l’Angola. Vous pouvez imaginer le chaos, dans un pays qui avait mal géré ses mannes pétrolières pendant les 7 années d’abondances…

Selon notre source, « l’Angola pense et reste constant en soutenant que la gestion gouvernementale de la transition doit se faire avec l’opposition véritable. Et pour ce faire, l’Angola demande au Président Tshisekedi de soumettre trois (3) noms de "primaturable" et l’Angola s’engage à obtenir le respect de cette proposition par Kabila ».

Si vous constatez que l’Angola n’aborde pas la question épineuse qui tourmente plus de 81 % de Congolais, notamment la démission du président Kabila dont le mandat expire le 20 décembre 2016, vous avez raison. Bien que l’Angola pense que seul le dialogue résoudra cette crise, il faut que Kabila fasse également un pas vers le peuple. Le peuple ne sait quoi faire avec les postes des politiciens. Le peuple veut le départ de Kabila, un point, un trait !

Nous savons par ailleurs que « l’Angola déconseille avec la dernière énergie de recourir à la violence  et à la guerre pour accéder au pouvoir ». D’après notre source, les morts du 19 et 20 septembre 2016 sont déjà trop pour eux et l’Angola comme le nouveau Cherif de la Région, attends de pied ferme le pas vers la paix et le dialogue de la part de l’UDPS pour aussi agir de manière contraignante afin de remettre la primature à l’opposition.

Pauvre peuple Congolais, toute la lutte se résume donc à une distribution de postes et non pas au respect de la Constitution et personne n'écoute à votre aspiration pour un Congo vraiment démocratique. Il faut se livrer devant les caprices de dictateurs de la région.

Enfin, l’Angola déconseille les schémas  sans garantie des Occidentaux qui ne feront rien de concret sur le terrain contre le pouvoir de Kinshasa. Mais par contre l’Angola respecte le poids politique de l’opposition et c’est pour cela qu’il offre sa médiation pour un aboutissement négocié de la crise politique actuelle. C'est la primature avec Joseph Kabila, ou rien !

Disons tout de suite malgré la bouche cousue du vice-ministre Angolais au sortir de la rencontre, qu’il y  avait eu un grand débat et un échange fructueux sur la médiation de la CENCO sur la voie de sortie entre les deux parties en réunion. Affaire à suivre…

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