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Albert Yuma, Kyungu Wa Kumwanza

Casse-Tête Congolais : nominations par Tshisekedi à la Gécamines et la SNCC toujours bloquées par le camp Kabila

Les mots nous maquent pour qualifier l’impasse en cours en RD Congo. Le chef de l’État signe une ordonnance nommant les comités de Gestion de la Gécamines et de la SNCC. Cela lui vaut quelques insultes et menaces de la part de barons de l’ancien régime. Après des tirs croisés de part et d’autre, on croit que l’ordonnance d’un chef de l’État a quand même force de loi et doit être mise en vigueur. N’est-ce pas que même en caleçon, un roi reste un roi ?

Nous avons appris avec surprise que ces nominations restent bloquées à ce jour. La raison est simple : la Gécamines est la machine à sous qui remplit les caisses de l’État et les dépenses personnelles de la famille Kabila et de barons de l’ancien nouveau régime.

Joseph Kabila ne peut pas tenir sa coalition politique sans la Gécamines, car son contrôle du pouvoir ne dépend pas seulement du contrôle de services de sécurités. Ça dépend de cartons et de cartons pleins de dollars qui remplissent les toilettes de ses résidences.

Il lui faut de cartons remplis de billets verts en permanence et Monsieur Albert Yuma Mulimbi est bien rodé pour les lui procurer, sans un Président Délégué General qui gênerait... Sans cela, le pouvoir risque de lui échapper.

L’article que nous publions in extenso ici-bas, nous vient de Stanis Bujakera Tshiamala de theAfricaReport, qui lui-même s’est inspiré de Jeune Afrique. En bref, cet article dévoile le court-circuitage des nominations de Felix Tshisekedi soit, les premiers tirs d'avertissements à partir de Kingankati.

Alors que l’ancien président de la RDC et son successeur cohabitent effectivement au pouvoir, les tensions entre les militants de base de leurs formations respectives sont à leur comble. À Kinshasa, Lubumbashi et Mbuji-Mayi, entre autres, les militants de l’union pour la démocratie et le progrès social (UDPS) de Tshisekedi ont incendié les locaux du Parti du Peuple pour la Reconstruction et la Démocratie (PPRD) de Kabila.

Parmi les raisons de la colère des militants de l’UDPS, il y a les débats qui se sont déroulés à l’Assemblée nationale à l’instigation de députés fidèles à Kabila qui remettaient en question les nominations aux conseils d’administration des sociétés publiques, notamment de la Gécamines et de la Société nationale des chemins de fer du Congo (SNCC).
Nominations bloquées

Dans les accords signés par Tshisekedi le 4 juin, Albert Yuma Mulimbi — un membre de la famille de Kabila — a été reconduit dans ses fonctions de président du conseil d’administration de Gécamines, tandis que Gabriel Kyungu Wa Kumwanza — un membre de la famille de l’opposant Moïse Katumbi — a été nommé à la tête du SNCC. Mais presque deux semaines plus tard, ces nominations ne sont toujours pas effectives.

Une source du parti de la coalition au Front commun pour le Congo (FCC) de Kabila, qui a demandé à conserver l’anonymat, a mis en lumière les retards : Wivine Mumba Matipa, haut cadre du PPRD et actuelle ministre du portefeuille, « a reçu pour instruction de bloquer ces nominations en refusant de notifier les intéressés ». Demander d’apporter une clarification sur cette nouvelle, la ministre a refusé de confirmer ou d’infirmer : « Je ne traite jamais les affaires de l’État sur la scène publique », a-t-elle déclaré.

Le FCC affirme que les nominations ne sont pas acceptables pour trois raisons :
Primo : Le FCC dit ces nominations n’ont jamais été débattus au Conseil des ministres et n’ont pas été contresignés par le Premier ministre démissionnaire, Bruno Tshibala.

Secundo : Le FCC dit que ces nominations ne respectent pas les conditions de l’accord entre les deux formations.

Tertio : Le FCC dit que Tshisekedi « n’a pas respecté les équilibres régionaux ». « Plus de 80 % des nouvelles personnes nommées viennent du Katanga », a déclaré un responsable du parti Kabila.

Selon le FCC, outre Kyungu Wa Kumwanza au SNCC, plusieurs autres membres de la famille de l’ancien gouverneur du Katanga ont été nommés à la direction de la Gécamines. « Albert Yuma est entouré des proches de Moïse Katumbi », se plaint un responsable de la FCC.

Le clan Tshisekedi nie les accusations de tribalisme, nommant d’autres membres du conseil d’administration des deux sociétés originaires des provinces du Sud-Kivu, du Kasaï-Occidental et du Kwilu.

« Ces nominations reflètent la volonté de la coalition FCC-CACH de progresser vers la réconciliation nationale », a déclaré une source à la présidence. Cependant, la source a ajouté que le fait que cette ancienne province du Katanga soit maintenant divisée en quatre provinces a été « pris en compte ».

Les nouvelles provinces — où se concentrent la plupart des activités minières du pays — sont toutes représentées dans les nouvelles nominations, de Sama Lukonde (Haut-Katanga, nommé directeur général de Gécamines) à Fabien Mutomb (Lualaba, nommé directeur général du SNCC) à Yuma (Tanganyika) et Coco Mulongo (Haut-Lomami, nommé au conseil d’administration de la SNCC).

Doutes sur le timing

La coalition de Tshisekedi, une source à Cap pour le changement (CACH), a déclaré : « De nouveaux responsables sont nommés dans le but de mettre en œuvre la vision du changement préconisée par le chef de l’État. L’objectif est de relancer la Gécamines et le SNCC, mais aussi de rétablir la bonne gouvernance. » La source a demandé l’anonymat afin de ne pas saper les négociations difficiles en cours avec la coalition de Kabila.

En ce qui concerne le débat à l’Assemblée nationale sur la pertinence de ces nominations, c’est Tshisekedi lui-même qui a tenu à clarifier les faits. Le 11 juin, à la veille de son départ pour Libreville, il a reçu le président du Parlement, Jeanine Mabunda. Selon le rapport que ce dernier a publié lors d’une séance à huis clos devant les députés, Tshisekedi lui a demandé de « respecter la Constitution » et a souligné que « le président de la République n’a pas à rendre compte directement de ses décisions au Parlement ».

Mais alors que le camp de Tshisekedi défend ses nominations avec becs et ongles, certains ont des doutes sur le timing. Selon plusieurs sources de la présidence, Vital Kamerhe, chef de cabinet de Tshisekedi, a exprimé des réserves quant à la rapidité et à l’urgence de ces nominations.

Les relations entre les deux partis prétendument alliés sont déjà tendues. L’élection de plusieurs douzaines de députés — dont la majorité vient des rangs de l’opposition — a été invalidée et les négociations en vue de la formation du gouvernement depuis la nomination de Sylvestre Ilunga Ilunkamba au poste de Premier ministre se passent mal.

« La conception, l’approche et la mise en œuvre de l’accord de coalition entre FCC et CACH présentent des lacunes manifestes au niveau local », déclare Guy Matondo Mafuta, membre de la direction de FAC. Il recommande la « désescalade » et « la mise en place d’un cadre de consultation permanent », ajoutant : « Évitons l’agonie du divorce pour notre peuple ».

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