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Submitted by editeur on 25 April 2015
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Congo-Kinshasa: Affaire Jean-Claude Muyambo - Une menace de grève au Barreau de Lubumbashi, par Lucien Dianzenza L'action des avocats de la province katangaise est une démonstration de leur solidarité à leur confrère et à celui qui a été, pendant son mandat, le primus inter pares (le supérieur et le collègue des membres d'une organisation, le bâtonnier) de leur corporation dans la province. Dans ce mouvement de cessation de travail, qui vise toute la province du Katanga, les avocats tiennent à obtenir de la justice congolaise la mise en liberté provisoire du bâtonnier Jean-Claude Muyambo, en détention à la prison de Makala. Dans un communiqué de presse rendu public, le 22 avril, le barreau de Lubumbashi a appelé la justice à se prononcer en toute indépendance sur la demande de mise en liberté du bâtonnier Muyambo. La corporation des avocats l'a également invitée à produire un travail qui fait appel au droit, tout en exhortant les juges à ne se soumettre qu'à l'autorité de la loi. On apprend, par ailleurs, que Mme le bâtonnier du Barreau de Lubumbashi a mandaté à Kinshasa le bâtonnier Jacques Shesha pour assurer à Jean-Claude Muyambo toute la solidarité de tout ledit Barreau dans l'épreuve qu'il traverse. Le mandaté a, par conséquent, souligné que les faits reprochés au bâtonnier Muyambo relèvaient de l'exercice de la profession d'avocat et que le parquet n'avait observé que la circulaire du procureur général de la République (PGR) sur l'instruction à charge d'un avocat. « Pour toutes ces raisons, les avocats du Barreau de Lubumbashi restent préoccupés par cette injustice qui frappe l'un de leurs et exigent sa mise en liberté dans les jours qui suivent. Sinon, sous la direction de Madame le Bâtonnier et le Conseil de l'ordre, une décision décrétant la grève des avocats sur l'ensemble de la Province du Katanga sera prise et observée par tous les avocats au Katanga », a prévenu ce communiqué. Le bâtonnier Jacques Shesha a, par ailleurs, lancé un appel « au chef de l'État, garant du bon fonctionnement des institutions, pour qu'il instruise au ministre de la Justice, Garde des seaux et des Droits humains de donner des injonctions au PGR pour remettre le bâtonnier Muyambo en liberté dans l'intérêt du bon fonctionnement de la justice ». Il est rappelé que le bâtonnier Jean-Claude Muyambo, président du parti politique Scode, a quitté la majorité présidentielle pour adhérer à l'opposition politique. Il a notamment protesté contre la modification de la Constitution et à participer à plusieurs actions de l'opposition contre l'adoption de la loi électorale contenant des articles qui conditionnaient l'organisation des élections législatives et présidentielle au recensement de la population. À la suite de ces attitudes, il a fait l'objet de plusieurs menaces de mort, d'intimidations et de règlement de compte dont notamment le refus d'atterrissage de l'avion affrété par son parti pour un meeting au Kasaï. Ses proches notent que le 20 janvier, il a été enlevé de sa résidence de Ngaliema, à Kinshasa, aux premières heures du matin par les agents de sécurité sans mandat et conduit dans les différents bureaux des services de sécurité où il a été informé qu'il devrait passer en procès en flagrance pour sa participation aux manifestations. Il a ensuite été amené au Parquet général de la République, avant d'être déféré au Parquet général de Kinshasa-Gombe où il sera brièvement auditionné sur une vieille plainte de Lubumbashi et que le plaignant lui-même avait déjà retiré, depuis le 25 juin 2014, par lettre dont copies réservées aux autorités gouvernementales, administratives et judiciaires. Depuis, le parquet va le placer en détention à la prison de Makala « alors qu'il n'existait ni commission rogatoire venue du Parquet de Lubumbashi, ni de deuxième plainte à sa charge ». Malgré la dégradation de son état de santé attestée par des médecins qui ont décelé que les os de certains de ses orteils du pied gauche ont été brisés par un choc reçu lors de son arrestation, le bâtonnier continue à être gardé en prison.