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Professeur Gene Sharp

Dangers de Négociations et Comment Faire Tomber une Dictature

Nous remettons à jour ici-bas un article que nous avions publié au 21-08-2016 sur la façon de lutter contre la dictature avec la résistance et la défiance politique, en suivant les recommandations dans le livre du professeur Gene Sharp.

Le professeur Gene Sharp (ci-après, le professeur) avait écrit que « confrontées aux graves problèmes d’une dictature, certains peuples s’installent dans une attitude de soumission passive. D’autres, ne voyant aucune possibilité d’aller vers la démocratie, concluent qu’ils doivent composer avec cette dictature apparemment indestructible, en espérant que, grâce à la « conciliation », au « compromis » et aux « négociations », il sera possible de sauver quelques éléments positifs et de mettre fin aux brutalités ». Hélas, nous avons vu que malgré la promesse d’un grand nombre des opposants pour participer dans la négociation et la CNSA, cela n’a pas empêché les evenements tragiques du 31-12-2017.

Au vu du déploiement de force de Joseph Kabila le week-end passe, il semble être fort. Mais, c'est une erreur, car des grands dictateurs avaient succombé bien avant lui.

RAISONS D’ESPERER

Aristote remarquait déjà que « … oligarchie et tyrannie ont une durée plus brève que n’importe quelle autre constitution […] la plupart des tyrannies n’ont jamais eu qu’une durée extrêmement brève. ». En voici la preuve dans le tableau ici-bas :

MERITES ET LIMITES DE LA NEGOCIATION

Ce grand professeur et stratège de la lutte non-violente pense et dit ceci : « la négociation est un outil très utile dans la résolution de certains types de problèmes et ne doit être ni négligée, ni rejetée lorsqu’elle est appropriée. Dans certaines situations qui ne portent pas sur des questions fondamentales et donc sur lesquelles un compromis est acceptable, la négociation peut être un moyen appréciable pour régler des conflits »

Il trouve que la négociation est par exemple utile dans « une grève ouvrière pour une augmentation de salaire », car dit-il, on peut trouver « un point d’accord situé entre les propositions des parties en présence ». Mais est-ce le cas entre ce que veulent le peuple Congolais et la Majorité Présidentielle ? Ecoutons une fois de plus la sagesse de ce grand stratège :

En fait, il dit tout de suite que « les conflits sociaux impliquant des syndicats reconnus sont bien différents de ceux dont l’enjeu est l’existence même d’une dictature cruelle ou le rétablissement de la liberté politique ». Il insiste que « lorsque les enjeux sont fondamentaux, qu’ils affectent des principes religieux, des libertés humaines ou le développement futur de toute la société, les négociations ne peuvent pas trouver une solution acceptable. Sur des questions fondamentales, il n’y a pas de compromis possible. Seul un changement radical des relations de force en faveur des démocrates [opposants] peut assurer la sauvegarde des enjeux fondamentaux. » Pensez-y une seule fois. Apres avoir profané nos églises, gazéifier nos prêtres, casser les jambes de nos mamans, dévaliser même de petits enfants est-ce que Kabila garde encore une marge de manœuvre ? Absolument pas, car la rupture est totale. Soit il va exterminer tous les 80.000.000 de Congolais, soit il sera capturé et pendu sur la place publique.

De ce fait comme le professeur Sharp le dit, « un tel changement s’obtiendra par la lutte et non pas par des négociations. Cela ne signifie pas que la négociation ne doit jamais être utilisée, mais plutôt qu’elle n’est pas un moyen réaliste pour renverser une puissante dictature quand une forte opposition démocratique fait défaut ». Il est donc temps que toute l’opposition se ramasse et se lève comme un seul homme pour renverser le rapport de force contre le renégat Joseph Kabila. Laissons nos « bilobela » de côté et concentrons sur le renégat hors-la-loi Joseph Kabila.

LA CAPITULATION NEGOCIEE

Soyons preparé et il ne faudra pas qu’il nous prenne au dépourvu. D’après le professeur Gene Sharp, « les dictateurs peuvent mettre fin d’eux-mêmes à la violence en cessant de faire la guerre à leur propre [notez bien que Joseph Kabila est un Rwandais] peuple. Ils peuvent, de leur propre initiative, respecter sans marchander les droits et la dignité humaine, libérer les prisonniers politiques, faire cesser la torture, arrêter les opérations militaires, se retirer du gouvernement et présenter des excuses au peuple ». Aux derniers évènements tragiques que Joseph Kabila a commandité le dimanche 31-12-2017, il n’est pas près de le faire et il n'est plus possible de négocier avec ce malfrat. Il ignore que le dimanche a marqué la rupture totale entre lui et le peuple Congolais. Nous allons le dire tout haut : Il ne doit plus y avoir de négociation avec Joseph Kabila.

En fait, le professeur Gene Sharp est catégorique en affirmant que « lorsque la dictature est forte, mais qu’il existe une résistance gênante, le dictateur souhaite parfois négocier pour soumettre l’opposition sous prétexte de « faire la paix ». L’appel à la négociation peut séduire, mais il est fort possible que celle-ci cache de graves dangers ». Rappelez-vous de la négociation de la cite de l'OUA et celle de la CENCO ?

Par contre dit-il « lorsque l’opposition est en position de force et que la dictature est menacée, les dictateurs peuvent chercher à négocier afin de sauver le maximum de leur pouvoir et de leur richesse. En aucun cas les démocrates [opposants] ne doivent pas aider les dictateurs à atteindre leurs buts. Les démocrates [opposants] doivent se méfier des pièges qui peuvent leur être tendus par les dictateurs au cours du processus de négociation ». Il faut donc faire attention et se méfier même du conseil de la fameuse Communauté internationale qui roule pour Joseph Kabila. Attention !

La résistance doit continuer, des nouvelles marches pacifiques doivent être organisées pour très bientôt et la désobéissance civile doit être entamée.

Le renégat Joseph Kabila doit proclamer « stante pede » qu’il ne sera pas Candidat, qu’il va laisser les élections se dérouler selon la constitution, qu’il va libérer les prisonniers politiques, décréter le retour sans condition des exilés politiques, réaménager de fond en comble la CENI, la fin des procès politique et au diable avec la « machine à tricher » les élections de Corneille Nangaa.

Alors, l’opposition et le peuple congolais vont s’empresser de négocier son départ. Comme Gene Sharp nous le dit, « la seule négociation envisageable est celle qui se tient à la fin d’une lutte décisive, lorsque le dictateur est aux abois et qu’il cherche un couloir de sécurité pour se rendre à un aéroport international. »

PUISSANCE ET JUSTICE DANS LA NEGOCIATION

D’après Gene Sharp « Négocier » ne signifie pas s’asseoir à une table et discuter sur un [même] pied d’égalité pour résoudre des différends. » Le rapport de force joue beaucoup dans toute négociation et il faut toujours négocier en position de force. Seule la Conference Catholique de Laïcs congolais a demontré sa force. L’opposition n’a pas encore démontré sa force à la MP.

De ce fait, la résistance doit continuer car « si les démocrates [opposants] acceptent d’arrêter leur résistance afin de gagner un sursis devant la répression, ils peuvent se retrouver fort déçus. Une halte à la résistance réduit rarement la répression. Lorsque les forces contraignantes de l’opposition intérieure et internationale ont été supprimées, les dictateurs sont capables d’exercer une oppression et une violence plus aigües que jamais ».

Un détail important que nous tenons de Krishnalal Shridharani  est le fait que « le tyran [entendez Joseph Kabila ] ne tire son pouvoir de nuisance que des faiblesses de notre résistance ».

Entendons nous bien, « C’est la résistance et non pas la négociation qui compte dans les conflits dont les enjeux sont fondamentaux. Dans presque tous les cas, la résistance doit continuer pour chasser les dictateurs du pouvoir. Le succès est le plus souvent déterminé non pas par un accord, mais par l’usage des moyens de résistance les plus appropriés et les plus puissants disponibles ».

QUEL GENRE DE PAIX ?

Mais nous savons que quand « les dictateurs et les démocrates [opposants] parlent ensemble de paix, il faut garder les idées claires, à cause des dangers que cela induit : tous ceux qui se servent du mot « paix » ne souhaitent pas nécessairement la liberté et la justice. La soumission passive à l’oppression cruelle de dictateurs à un despote [tel que Joseph Kabila] ayant fait subir des atrocités à des centaines de milliers de personnes ne correspond pas à la paix véritable ». Y a-t-il vraiment la paix à l’Est de la RDC ? Pouvons-nous vraiment parler de la paix à Beni, Butembo, l’Ituri, Kasaï et le dimanche de la Sainte Sylvestre 2017 sur l'étendue nationale ? Même le Vatican s’aligne avec le peuple Congolais et la CENCO.

En fait, « Hitler évoquait souvent la paix et cela signifiait soumission à sa volonté. La paix d’un dictateur n’est souvent rien de plus que la paix de la prison ou de la tombe. Mais il y a d’autres dangers. Parfois, des négociateurs bien intentionnés confondent les objectifs de la négociation et le processus lui-même. Plus encore, des démocrates [opposants] ou des spécialistes étrangers participant aux négociations peuvent, d’un seul coup, fournir au dictateur la légitimité (intérieure ou internationale) qui lui était refusée du fait de sa position monopolistique dans l’État, de ses violations des Droits de l’Homme et de sa brutalité. Sans cette légitimité désespérément nécessaire, les dictateurs ne peuvent pas continuer à régner indéfiniment. Les acteurs de la paix ne doivent pas la leur fournir ».

Cessons donc de l’appeler Président et commençons à éplucher les symboles du pouvoir partout sur l’étendue territoriale. Nous devons déchirer ses affiches sur les routes et bruler ses photos.

Au demeurant, nous pouvons affirmer que Joseph Kabila n’est pas plus puissant que les anciens présidents Hosni Mubarak de l’Egypte et El Abidine Ben Al de la Tunisie qui avaient été poussés dehors par le mouvement non-violent. De ce fait, nous devons accepter une fois de plus l’adage de Gene Sharp qui dit que « les négociations ne sont pas la seule alternative à la capitulation… qu’il existe une autre solution pour ceux qui veulent la paix et la liberté : La Défiance Politique ».

A bon entendeur Salut

 

La Rédaction de Congovox.com

 

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