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Yoweri Museveni. Gen. Kayumba, Paul Kagame, Nkurunziza, Joseph Kabila

Des infiltrations armées au Rwanda font craindre une guerre régionale

Le président Kagame n’est pas homme à plaisanter avec la sécurité du Rwanda. Lors de la sortie d’une nouvelle promotion de 180 jeunes officiers formés au camp Gako (où se trouvent 400 militaires américains…) il a rappelé que son armée, bien formée, était préparée à faire face à « toute situation inattendue »…

Lorsque ce discours fut prononcé, une première attaque avait déjà eu lieu au sortir de la forêt de Nyungwe, du côté de Kibeho, non loin de la ville de Butare : un groupe de 60 à 120 combattants avaient tué un chef de village, pillé des magasins et recruté de force des civils pour qu’ils portent le butin. Ces hommes, bien organisés et méthodiques, avaient réussi à s’infiltrer à l’insu des troupes chargées de protéger la frontière entre le Rwanda et le Burundi.Les populations locales n’ont pas soutenu les assaillants, déclarant à un journaliste belge présent sur place, Marc Hoogsteyns, qu’elles refusaient toute aventure et voulaient vivre en paix. A son retour de l’étranger, le président rwandais qui a fait de la sécurité le maître mot de son régime, n’a pas caché sa colère face à cette série d’infiltrations. On en sait un peu plus aujourd’hui sur l’identité des assaillants car une formation appelée le MRCD(Mouvement rwandais pour le changement démocratique) a publié un communiqué dénonçant « la détresse des Rwandais causée par le régime FPR et Kagame à travers les techniques visant à les paupériser et les affamer par une pression fiscale sans précédent, spoliation à grande échelle ainsi que d’autres stratégies cruelles. » Cette formation assure avoir créé un mouvement armé, les Forces nationales de libération (FNL) qui aura pour mission de chasser le Front Patriotique rwandais, au pouvoir depuis sa victoire militaire en 1994 à l’issue du génocide des Tutsis.

Selon des sources locales, le MRCD est né de la convergence de plusieurs organisations opposées au régime rwandais. La première, est le « RNC core », une dissidence du Congrès national rwandais fondé par le général KayumbaNyamwasa, exilé en Afrique du Sud et ancien compagnon de route de Kagame.Kayumba, qui a survécu à plusieurs tentatives d’assassinat, tente depuis des années de nouer des alliances dans la région mais il se serait méfié de la coalition actuelle, où se retrouvent aussi des Hutus réfugiés au Congo depuis 1994, dont le colonel Hamada, un ancien FDLR, (Forces démocratiques pour la libération du Rwanda)un mouvement armé composé d’anciens « génocidaires » et le PDR-Ihumure de Paul Rusesabagina. Ce dernier, ancien gérant de l’hôtel des Mille Collines, a été rendu célèbre par le film montrant comment il avait abrité des Tutsis dans son hôtel. Longtemps réfugié en Belgique, M. Rusesabagina y a fait fortune en fondant une société de taxis.

Si ces divers mouvements ont pu attaquer le Rwanda au départ du Burundi, c’est parce qu’ils ont bénéficié de divers soutiens dans la région : au Congo, il ont été appuyés par le général Patrick Masunzu, un Tutsi Banyamulenge des haut plateaux farouchement opposé à ses cousins de Kigali ainsi que par la milice Gumino composée de Tutsis de la plaine de la Ruzizi. Des miliciens burundais « Imbonerakure » ont également rejoint le mouvement, car Bujumbura accuse le Rwanda d’abriter des milliers d’opposants au président Nkurunziza tandis que les Congolais « Yakutumba », des guerriers Mai Mai, sont également intervenus, mus par une forte haine à l’encontre de leurs voisins rwandais. Il y a des mois que ces hommes s’entraînent au vu et au su de tous à Bijombo, au dessus de la ville congolaise d’Uvira et ils auraient été rejoints par plusieurs centaines d’anciens militaires rwandais. Mécontents d’avoir du quitter l’armée pour se retrouver dans des sociétés de gardiennage, ces derniers auraient été recrutés depuis l’Ouganda et rejoints par des jeunes du Nord Kivu encouragés par un ancien gouverneur Eugène Serufuli.

Autrement dit, les voisins du Rwanda, l’Ouganda, qui mène un double jeu avec son ancien allié, le Burundi qui n’a rien à perdre et le Congo qui ne peut que profiter d’une nouvelle guerre qui donnerait prétexte à retarder les élections, auraient permis ces infiltrations armées dans un Rwanda isolé qui se compare quelquefois à Israël et où des officiels n’hésitent pas à évoquer la guerre du Kippour…

SOURCE: http://blog.lesoir.be/colette-braeckman/2018/07/17/des-infiltrations-ar…

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