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Martin Fayulu

Discours à I ‘occasion de la Journée Internationale de la Démocratie - 15 septembre 2019

Mes chers Compatriotes
 

Aujourd’hui 15 septembre, le monde célèbre la journée internationale de la démocratie. Cette journée avait été établie en 2007 par l’Assemblée générale des Nations-Unies, en s’inspirant de l’article 21.3 de la « Déclaration universelle des droits de l’homme », qui stipule : « la volonté du peuple est le fondement de l’autorité des pouvoirs publics ». [CLIQUEZ POUR TELECHARGER ICI]

Cette année, le thème de la célébration est « la participation ». A ce sujet, le Secrétaire Général des Nations-Unies a dit :

« En cette journée de la démocratie, j’exhorte tous les gouvernements à respecter le droit à une participation active, concrète et effective et je rends hommage à toutes celles et tous ceux qui œuvrent inlassablement en faveur de cette noble cause».

Très bien...

Monsieur António Guterres n’aurait pas désavoué le vaillant peuple congolais qui, le 30 décembre 2018, exerçant en effet son droit la participation, a bravé les intempéries, résisté longtemps dans les files d’attente, torturé par le soleil, parfois les pieds dans la boue ou sous l’eau, des fois sans rien manger ni boire.

Oui chers compatriotes, ce jour-là, vous n’aviez qu’une chose en tête : « voter pour un changement radical, dans l’espérance d’un mieux-être pour tous ». Et vous avez fait votre choix !

Certes, ici comme ailleurs en Afrique et dans le monde, l’histoire de la démocratie est émaillée de dénonciations de fraude ou de tricherie électorale. Mais pour la première fois dans l’histoire du monde, un peuple a voté et un homme a décidé de piétiner ce vote démocratique et de nommer, seul, un Président de la République, des députés nationaux et des députés provinciaux.

Cet homme seul, au paroxysme du mépris de la volonté du peuple, a jeté votre choix électoral dans la poubelle pour consacrer la continuité et le statu quo. Il a méprisé l’Église catholique qui, au nom de la loi de la vérité, s’en est indignée et a fait part au monde entier des résultats obtenus par ses observateurs. Hélas, le monde ne s’en est point ému outre mesure.

Le 17 septembre prochain, deux jours après la commémoration de la journée internationale de la démocratie, Bruxelles, la capitale de la Belgique et de l’Europe, va accueillir le fruit de cette escroquerie électorale.

Un homme dont l’actualité, depuis sa nomination, rime avec le détournement des millions de dollars, des voyages bidons, le népotisme et la corruption. Pourtant, le gouvernement belge ne trouve aucun mal à rendre hommage un pseudo-président qui incarne le déni de la démocratie.

En acceptant l’inacceptable, le monde veut nous enseigner la « peur de la vérité » et la « culture du faux semblant ». Moi, j’ai choisi la vérité,

Très chers compatriotes,

C’est au nom de la dignité humaine que je me révolte contre le supplice que subit mon peuple. 
Je refuse que la patrie de Lumumba et du prophète Kimbangu, dont l’histoire est une leçon de grandeur pour l’Afrique, devienne la Capitale mondiale de l’escroquerie électorale. 
Par ma voix et travers ce message, je veux dire au monde que le peuple congolais ne deviendra jamais complice de cette forfaiture.

Valeureux et digne peuple congolais,
 
Vous et moi, résistons. Résistons pour éveiller les consciences encore endormies, résistons parce qu’il est inadmissible que la tricherie fasse partie des normes et des valeurs de notre société. 
Résistons et défendons farouchement cette « vérité des urnes » qui rétablira l’honneur souillé et perdu de notre patrie. 
Et cette « vérité des urnes », c’est la « vérité de nos consciences » ; c’est l’expression de notre souveraineté et de notre dignité ; c’est un droit fondamental l’autodétermination d’un peuple ; c’est un principe et une valeur de la démocratie.

Chers compagnons de lutte,
 
Nos enfants nous regardent ! Demain, ils nous demanderont pourquoi nous n’avons rien fait. Et je les entends déjà se révolter en nous criant : « Pourquoi aviez-vous docilement accepté que des hommes aux comportements scandaleux et indignes dirigent l’État ? Que leur répondrons-nous ?
 
Mes chers compatriotes,
 
Je peux regarder derrière moi et voir tout ce que j’ai fait dans le passé, tout ce que j’ai été et en être fier. Je peux aussi regarder devant moi et voir tout ce que je dois et peux encore faire dans le futur, et en être fier. 

Et enfin, je peux regarder mon âme et ma conscience maintenant, et ne voir qu’un patriote attaché ses droits et à son rêve d’un Congo digne et prospère.
 
Ce n’est donc pas aujourd’hui que je renoncerai aux principes qui m’ont toujours guidé. Car l’enjeu, c’est le devenir et l’avenir de mon pays, aujourd’hui humilié par des personnes, sans éthique, qui ne reculent devant rien pour se maintenir au pouvoir.

Voilà pourquoi, chers compatriotes, je vous exhorte à bâtir ensemble une tradition de démocratie dans laquelle tout notre peuple s’enfermera sans la quitter. Une démocratie qui lui permettra de ne pas défaillir en tant que communauté et société, de ne pas succomber à la lassitude, l’usure du temps et à la résignation.
 
Que Dieu vous bénisse et bénisse le Congo.
 
Je vous remercie ! 

 

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