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Cardinal Fridolin Ambongo Besungu

Exclusif : Le Cardinal Surgit et Comble le Vide à Beni — Transcrit du Sermon Extraordinaire Du Cardinal Fridolin Ambongo; A Lire, Partager et Archiver

1. Au nom du père et du fils et du Saint-Esprit. Amen ! La paix soit avec vous. Et avec votre esprit.

2. préparons-nous la célébration de l’eucharistie en reconnaissant que nous sommes un pêcheur. Je confesse à Dieu tout puissant. Je reconnais devant mes frères que j’ai pêchés, en pensée, en paroles [par action et par omission (...)

3. Excellence monseigneur Sikuli, Excellence monsieur le Gouverneur du Nord-Kivu. Mesdames et messieurs. Les autorités civiles, politiques, administratives, religieuses, militaires et policières de ce territoire de Beni. Chers frères et sœurs dans le seigneur. Je suis venu, je suis venu vous transmettre la sollicitude pastorale et les salutations du Saint-Père François, qui est très préoccupé par la situation de population de béni depuis quelques années.

3. J’ai vu, j’ai écouté, j’ai palpé la misère criante et l’angoisse permanente du peuple qui n’aspire qu’à une seule chose. Et le peuple de Béni et Butembo comme dans certaines parties de notre pays, n’aspirent qu’à une seule chose. Vivre. Vivre en paix, travailler en paix.

4. Excellence, frères et sœurs, vous rencontrez en ces jours, me procure un profond sentiment de soulagement. Le simple fait que je suis ici au milieu de vous, mais renvoie à ma propre conscience de pasteur. Les informations qui me parvenaient d’ici et qui me troublaient énormément, depuis mon arrivée hier, j’ai personnellement vu, entendues, écoutées. Toutes ces réalités m’ont davantage renforcée dans mon angoisse et renforcé davantage ma peine de pasteur. Voir une telle souffrance imposée au peuple de Dieu, aux enfants de Dieu. En effet notre fraternité dans le Christ qui nous constitue en un seul corps nous pousse à être en paix lorsque certains de nos frères et sœurs souffrent. Comment pouvons être en paix ailleurs, alors que vous ici, vous êtes soumis à un tel traitement qui révolte la conscience de l’humanité. Quand une partie du corps est malade, c’est l’ensemble du corps qui est malade. Votre souffrance ici à Béni-Butembo devient la souffrance de l’ensemble de notre nation Congolaise. Un Congolais consciencieux digne de ce nom ne resterait jamais indifférent face à ce qui vous arrive. Et c’est Saint Paul qui nous le dit. Si un membre souffre, tous les membres souffrent avec lui. Si un membre est honoré, est heureux, tous les membres se réjouissent avec lui. 1Cor : 12-26. Par ma visite au milieu de vous ici je voudrais exprimer à monseigneur l’évêque de Butembo-Béni qui est ici avec moi, exprimer à l’ensemble de la population de Butembo-Béni, ma proximité pastorale, ma proximité et toute ma communion avec c’est que vous êtes en train de vivre. Et cette communion je l’ai exprimé de façon particulière, vis-à-vis de son excellence monseigneur Melchisédech. Je voudrais ici vous remercier tous, et particulièrement monseigneur l’évêque pour son invitation et pour l’accueille combien chaleureux, que vous m’avez réservé depuis mon arrivée ici. Toute ma gratitude aux autorités de la province, en commençant par monsieur le Gouverneur lui-même, tous se sont dérangés pour que ma visite ici, se passe dans de meilleures conditions. C’est le lieu pour moi de vous dire toute ma gratitude. C’est l’occasion pour moi d’exprimer mes sentiments de remerciement envers tous les autres qui sont là, même ceux qui prient dans d’autres confessions religieuses et qui ont accepté de s’associer à nous aujourd’hui.

5. Nous avons entendu à travers les lectures d’aujourd’hui, aujourd’hui l’église fête, les saints innocents. Je tourne ma pensée vers toutes les personnes innocentes dont la vie a été brutalement fauchée à leur volonté de vivre, leur volonté d’aimer les autres, leur pays, leur église. Ma pensée va à toutes ces personnes qui ont été contraintes particulièrement ici à Béni et j’ai vu de mes yeux hier toutes ces personnes qui ont été contraintes d’abandonner leur maison, leur village, leur bien pour trouver asile ailleurs dans des conditions précaires. Ma pensée va à tous ces prêtres, à nos frères et sœurs qui ont été brutalement arrachés et conduits dans la brousse, et dont depuis lors, nous n’avons plus d’informations. Qu’ont-ils fait ? Quel mal ils ont fait pour mériter ce genre de traitement ? Tous ces gens et globalement, toute la population de Béni fait partie de ces cohortes d’êtres humains que la méchanceté d’autres êtres humains ont réduit à l’état des sous-humanités. Les faites sont poignants et vous le connaissez mieux que moi. Et la situation sécuritaire dans cette partie du pays est très préoccupante. Comment comprendre et comment supporter que dans la seule nuit de dimanche 15 à lundi 16 décembre 2019, onze civils, c’est-à-dire, des innocents soient égorgés comme des bêtes par de soi-disant ADFs à Kamango. Pourquoi ?

6. Et, qu’en deux mois seulement, près de 213 civils aient subi des représailles de ces présumés ADFs NALU dans les localités et agglomérations que nous connaissons à Irengeti, à Kokola, à Mayi Moya, à Mukoko, à Berisha, à Mabasele, à Mbau, à Mavete, dans le territoire de Béni et au-delà à Boyikene dans la ville de Beni sur l’axe menant à l’aéroport de Mavivi que nous avons visité hier. Pourquoi ces gens ? Quel mal, quel péché ils ont commis ? Ce sont des innocents. Qui peut admettre, que dans le sud Kivu et si nous jetons nos regards plus loin dans la plaine de Fizi au sud, dans les hauts plateaux et encore plus au nord dans l’Ituri, des attaques contre des civils et affrontements entre des groupes armés se multiplient ces derniers mois, entrainant les déplacements de population et une forte augmentation des maladies, dont la plus terrible dont le monde entier en parle et que l’épicentre se trouve ici dans les territoires de Béni particulièrement dans la localité des Mangina. C’est la maladie à virus Ebola. Pourquoi ? Pourquoi, cette conjugaison de tous les malheurs ici chez nous ?

7. Cette situation ne peut pas graver dans cette partie de la république l’insécurité causée par la présence de groupes armés étrangers et tout récemment, on me rappelait aussi la situation à Bunia qui fonctionne un peu de la même manière. Devant cette désolation, je ne peux que m’écrier comme Jérémy que nous avons entendu. On a entendu des cris à l’Est de la RD Congo, des pleurs et de la grande lamentation. Butembo-Beni pleure ses enfants. Butembo-Béni n’a pas voulu être consolé. Butembo-Beni est devenu inconsolable parce que ses enfants ne sont plus. On leur a arraché la vie.

8. Frères et sœurs, la liturgie de la parole de ce séjour des innocents, tout en nous apportant une consolation, nous offre la clé de compréhension de cette triste réalité que nous sommes en train de vivre. La mort humiliante et les traitements indécents des innocents. Je voudrais personnellement attirer l’attention sur trois faits, en méditant sur l’expérience de ces innocents à l’époque d’Hérode à l’époque de l’Enfant Jésus.

9. Premièrement, il y a nécessité d’arrêter la banalisation de la vie de pauvres et de plus petits. La vie à un prix. L’être humain à une valeur et une dignité intrinsèque des personnes sous aucun prétexte que ce soit n’a le droit de lui arracher cette dignité. L’évangile de ce jour décrit le comportement déséquilibré d’Hérode qui était le roi en Israël. En tant que Roi, il était tout puissant. Il avait le droit de vie et de mort sur les autres. Seulement, aujourd’hui Hérode part en guerre, non pas contre une armée ennemie. Il ne va pas en guerre contre des hommes forts armés, mais il part en guerre contre des enfants qui ont à peine deux ans. Des êtres fragiles, des êtres innocents, des enfants qui ne comprennent rien des enjeux. Voilà la méchanceté d’Hérode les a transformés en ennemi à abattre. Hérode fait ça pour quoi ? Pour protéger son pouvoir. Et nous savons que ce pouvoir d’Hérode était un pouvoir qui l’a d’ailleurs usurpé, un pouvoir illégitime. Et quand on est dans cette situation, on fait tous. On recourt à des moyens indignes de l’humanité pour protéger c’est qu’on considère comme ses acquis. Ça peut être le pouvoir politique. Ça peut être des richesses matérielles et on est prêt à sacrifier même des innocents pour protéger son pouvoir. Alors que ce pouvoir n’est qu’éphémère. C’est-à-dire, appelé à disparaître. Que ce soit la richesse matérielle, si nous allons tuer les autres, massacrer des innocents ou accumuler des richesses matérielles, n’oublions pas le jour tu partiras, quand le seigneur t’appellera, tu ne partiras pas avec ces richesses. Tu le laisseras ici. [Acclamation] C’est cette situation qui malheureusement, continue de nos jours et qui continue à ceux perpétrés chez vous ici.

10. dans la tête de ceux qui oppressent les innocents, il y a un calcul. un calcul soit politique, soit économique. Que ces gens croient faire bien de protéger leurs intérêts, défendre communauté alors qu’ils ont choisi la voie des ténèbres comme nous l’a justement rappelé saint Jean dans la première lecture. Les enfants de lumière pèsent toujours des actes de lumière, en plein jour. Les enfants des ténèbres agissent toujours dans l’obscurité et leurs actes ne peuvent que les condamner au dernier moment.

11. il y a des individus constitués en puissant tout simplement parce que s’ils sont sous la domination du malin, du démon. Ils agissent dans le noir pendant que les paisibles citoyens dorment. C’est leur règne. Le règne des ténèbres. Le règne de l’obscurité et ils agissent toujours en catimini, en secret et de préférence la nuit. Hier nous étions à Oyisha, nous étions à Mayi-Moya. Nous y avons rencontré les communautés de ces villages. Mais quelle n’a pas été ma désolation ce matin d’apprendre durant la nuit appelle-nous les fils des démons sont sortis de leur obscurité pour aller encore incendié une maison à Mayi-Moya.

12. Ces gens qui font du temps à leurs frères, malheureusement avec la complicité de certains de nos frères pour des raisons que eux seuls connaissent. Ces gens peuvent être considérés aujourd’hui comme le nouveau Hérode de notre temps. À cela, comme à Hérode lui-même, j’ai dit fermement, attention. L’être humain quelle que soit sa part sa catégorie sociale ou culturelle vaut plus que les richesses, vaut plus que le pouvoir et les intérêts partisans que vous cherchez. L’être humain, il n’est pas normal de le sacrifié à l’autel des intérêts personnels et après tout c’est que ces nouveaux héros oublient c’est qu’eux-mêmes sont aussi des êtres humains et un jour ils auront à rendre compte de leurs actes devant le tribunal céleste. La figure d’Hérode symbolise toute personne physique ou morale tout individu qui foule au sol la dignité de la vie humaine. Tout celui ou celle qui banalise la vie d’autrui devient un nouvel Hérode pour notre société. Ces Hérodes-là, on le trouve aussi bien à notre pays. Peut-être qu’ils sont parmi nous ici, mais on les trouve aussi en dehors de notre pays. Parce que ce réseau des tueurs à sang froid ne pourrait pas tenir pendant longtemps s’ils n’avaient pas de connexion à l’extérieur, ne fut-ce que, pour des raisons économiques ?

13. Chers frères et sœurs, retenons que Dieu ne laissera jamais impunis, les actes qui banalisent la vie humaine et de tous les crimes, tous les actes dégradants vis-à-vis de l’être humain qui se commettent ici à Beni-Butembo remonte jusqu’aux oreilles de Dieu et Dieu ne restait jamais insensible. Il y aura des conséquences. Il y aura un terme à tout ce qui arrive ici parce que Dieu ne peut jamais accepter que son peuple souffre éternellement. Dieu l’a signifié à Caïn, lorsque Caïn a tué son frère Abel. Dieu lui a posé la question, avec sa grosse voix. Qu’as-tu fait, qu’as-tu fait ? Et c’est la question que Dieu pose à tous les Hérode d’aujourd’hui. Qu’as-tu fait de la vie de ton frère, de la vie des ta sœur. Qu’as-tu fait, qu’as-tu fait ? Et Dieu d’ajouter la voix du sang de ton frère, de ta sœur cri de la terre jusqu’à moi. Et maintenant à cause des actes que tu as posés tu seras maudit de la terre. Tu as ouvert sa bouche pour recevoir de ta main le sang de ton frère, de ta sœur. Genèse 4, 10-14. Chaque sang de l’être humain qui a coulé par la faute d’un être humain aura des conséquences. Nous aurons à rendre compte et de foi nous pensons que c’est encore très loin, ce moment de face à face avec le seigneur. Erreur le moment de face à face avec le seigneur peut intervenir aujourd’hui.

14. Les Hérodes d’aujourd’hui, mais en face de ces Hérodes là, il y a la figure Joseph, saint Joseph. Alors que héros veut tuer tous les enfants. Il ordonne de tuer les enfants, Joseph adopte une autre attitude. La figure de Joseph qui prend la décision de prendre l’enfant, le cache, et fuir avec lui en lieu sûr et montre que pendant que certains d’entre nous font des calculs, combinent des stratégies pour tuer les autres. Il y en a qui font tout et qui a le pouvoir pour protéger la vie. À cela je dis toute la gratitude de l’église. Ils suivent en cela l’exemple de Joseph. L’évangile nous dit : joseph s’éleva à prit de nuit le petit enfant et sa mère et se retira en Égypte, Mathieu 2, 14. Voilà c’est que nous sommes invités aujourd’hui à faire dans cette partie du pays qui est Beni. Nous sommes invités à assumer notre responsabilité vis-à-vis de la vie des autres. Nous sommes invités tous, à protéger la vie et à améliorer les conditions dans lesquelles nos frères et sœurs vivent. Au regard de ces événements, je ne peux m’empêcher de me demander si le rd Congo a encore des Joseph. Et si la question est posée, la réponse est positive. Il y a de nouveau Joseph dans notre pays. Il y a de nouveau joseph ici à Béni, des gens qui passent leur temps à réfléchir, à faire des calculs comment sauver la vie, comment protéger la vie, comment mettre fin au safre de la mort que le peuple est en train de vivre en d’autres termes des gens qui ne dorment pas assez, tout simplement parce qu’ils veulent mettre fin à tous ces Hérodes de démontrer temps.

15. Parmi ces gens, il n’y a aucun doute, notre armée, notre armée FARDC. Des erreurs ne manquent pas, mais partons de ce qui se fait. Des dignes et des valables pour sécuriser cette région. Ce sont des hommes et là où il y a des êtres humains on peut avoir des erreurs. Dans un groupe, même dans nos familles on peut toujours avoir, comme on le dit de brebis, des brebis galeuses. Des enfants terribles nous les avons dans nos familles. Ce n’est pas parce que nous avons dans notre famille un enfant terrible que nous allons considérer toute la famille comme une famille terrible. Apprenons à faire la part de choses. Une erreur a été commise par un militaire, résistons à la tentation de généralisation : « tous les militaires font comme ça ». Ne cédons pas à la tentation de la généralisation. Parmi nos militaires, il y a beaucoup qui se sacrifie dans le froid dehors. Des fois ils ne mangent pas assez. Ils n’ont peut-être pas d’eau à boire quand ils sont dans la brousse, mais ils sont là. Ils ont laissé leurs familles très loin. Ils sont venus ici non pas pour faire de l’aventure. C’est pour vous c’est très important ! La même chose pour les éléments de la police. La police et qui est là c’est pour vous. Ils ne sont pas des ennemis. Ils ne sont pas là pour autre chose que cette mission pour lesquels ils se sont engagés. On peut avoir des erreurs du côté de quelques policiers ; des manquements ; évitons la généralisation, évitons l’amalgame.

16. Nous avons la présence de la MONUSCO, chers frères et sœurs [contre réaction]. Écoutez-moi bien, écoutez-moi ! Nous avons ici la MONUSCO. Qui dit la MONUSCO dit quoi ? La communauté internationale. C’est l’ensemble de la communauté internationale qui est ici représentée par cette force qu’on appelle la MONUSCO. Qu’il y ait eu de bavures ; qu’il y ait eu des manquements dans l’exercice de leurs missions, je n’en disconviens pas. Et je suis le premier leur faire de reproches. Il n’est pas acceptable qu’à côté d’une station de la MONUSCO  qu’on vient égorger des êtres humains. La MONUSCO doit faire son examen de conscience. La MONUSCO doit se remettre en question et améliorer sa performance. Nous sommes d’accord avec vous sur ce plan-là. Il est inacceptable qu’un corps avec autant d’éléments, qui reçoit un financement aussi conséquent, ne se distingue pas particulièrement par sa performance à protéger la population civile. Sur ce plan nous sommes d’accord avec vous. Mais évitons l’amalgame. Évitons la généralisation.

17. Nous n’avons pas le droit de conclure que ces erreurs, pour lesquels les responsables sont aujourd’hui mis des valeurs leur charge, leurs responsabilités à conclure que la MONUSCO n’a plus une raison d’être à Béni-Butembo. Il y a des conséquences que nous ne mesurons peut-être pas. La MONUSCO c’est toute la communauté internationale qui est ici représentée. Nous ne pouvons pas mettre dehors la communauté internationale. Ça détruira notre image en tant que pays, ça détruira l’image de Beni vis-à-vis de l’extérieur. Nous ne vivons pas à côté du monde nous vivons dans le monde. S’il y a des choses à reprocher à la MONUSCO et nous le faisons, nous le faisons, nous vous écoutons. Tout ce que vous avez comme doléance nous le faisons parvenir à qui de droit, jusqu’au siège à New York. Mais ne sautons pas les pas, en tombant dans des réactions trop passionnée, trop émotionnelle qu’on comprend après ce qui s’était passé pour dire la MONUSCO dehors. Il y a des conséquences qu’ici à Béni nous ne mesurons peut-être pas. Et je veux que nous retenions ça très bien. Je suis votre pasteur. Je suis votre leader. Tout le monde peut vous tromper, moi je ne vous tromperai jamais. Autre point et le dernier que je veux mettre en évidence, c’est la nécessité de chercher ensemble des solutions efficaces. Tous ces corps qui sont là avec nous la population de Béni, nous devons mettre ensemble nos efforts. Le pire ennemi qui peut briser notre stratégie de résistance contre tous ces Hérodes d’aujourd’hui, c’est la division entre nous. Si nous sommes divisés, l’ennemi devient plus fort. Et l’ennemi n’est souhaité ça, notre division. Et le pire des divisions pour nous, c’est à partir du moment où nous commençons à pointer des coupables parmi nous ici. Le coupable de notre malheur actuellement ce n’est pas la population de Beni et je m’insurge contre ceux qui tiennent parfois des discours irresponsables en disant s’il y a malheur à Beni, c’est à cause des fils de Beni.

18. Ce discours-là, nous n’acceptons pas. C’est un discours qui vise tout simplement à culpabiliser des victimes. Vous êtes des victimes, vous n’êtes pas de bourreau. On peut peut-être avoir l’un ou l’autre parmi les fils de Beni qui collaborent avec les gens de la brousse, mais de là à généraliser nous n’acceptons pas. Il est important que la confiance revienne entre les différents corps. La population locale avec notre force armée qui est là, avec la police et avec la MONUSCO en collaboration avec les autorités politico-administratives. C’est à ce prix que nous deviendrons plus forts. C’est à ce prix que l’ennemi se sentira en insécurité et l’ennemi commencera à réfléchir sur sa stratégie de mort. Je vous invite au nom du seigneur, au nom de l’église à développer cette stratégie de confiance mutuelle entre nous. L’ennemi ce n’est pas l’armée. L’ennemi ce n’est pas la police. L’ennemi ce n’est pas la MONUSCO. L’ennemi ce n’est pas la population de Béni l’ennemi se trouve ailleurs. Et l’ennemi prend plaisir à nous voir diviser. Pendant que nous nous divisons, nous nous querellons entre nous, nous nous faisons la guerre, l’ennemi fête de l’autre côté. Nous n’avons pas le droit de faciliter la vie à cet ennemi plus ou moins invisible.

19. Puisse la grâce de l’eucharistie que nous offrons aux seigneurs aujourd’hui à la fête de ces innocents puisse nous inspirer des sentiments nouveaux. Aujourd’hui l’ensemble de l’épiscopat congolais et toute l’église s’élève non seulement pour dénoncer ces barbaries inqualifiables, mais aussi pour consoler toutes les personnes éprouvées et les rassurer du soutien de l’église. L’église est avec vous, l’église vous exhorte et je vous exhorte surtout à tenir bon. Il faut tenir bon. Jamais cédé à la tentation du désespoir. Le désespoir c’est le pire de notre ennemi. Tenir bon et ne pas perdre courage.  

20. Vous êtes connu pour être un peuple courageux. Un peuple temerreur. L’ennemi veut vous faire fuir de vos villages. Mais tenez bon. Le seigneur est avec vous. Le seigneur vous assistera et tout en vous recommandant à l’intercession de la vierge marie, notre dame des douleurs, malgré tout, malgré la dureté du moment nous vivons de l’espérance, l’espérance chrétienne et l’espérance qui nous fait dire cette situation ne perdura plus. Cette situation sera bientôt arrêtée après que vous puissiez de nouveau, vivre en paix. Fort de cette espérance je vous souhaite un joyeux Noël 2019 et une heureuse année 2020. Je souhaite vraiment heureuse pour vous, peuple de Béni et Butembo. Amen [Applaudissements]

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