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Ed Royce, Joseph Kabila

Flash, Flash, Flash : L’étau se resserre sur la Kabilie — une loi proposant de sanctions au régime Kabila vient de passer au Congrès Américain

La Chambre des représentants du Congrès américain vient de voter et  approuver la loi H. R. 6207 par le Comité des affaires étrangères plus tôt cette année. C'est le travail d'Ed Royce (Républicain), président de la commission des affaires étrangères sortant avant de passer le marteau à un Démocrate d’ici Janvier 2018. Le Sénat américain examine actuellement un projet de loi similaire. Combonées, la loi sera un mélange toxique pour la survie de la Kabilie. Notons que ceci est contraire aux efforts de l’UA pour défaire les sanctions EU autour d’Emmanuel Shadary. Tout indique (à confirmer après publication officielle demain) que c'est la loi ci-après qui est passée.

115e CONGRÈS, 2e SESSION

H. R. 6207

Soutenir la démocratie et la redevabilité en République démocratique du Congo et d'autres fins.

A LA CHAMBRE DES REPRÉSENTANTS

M. SMITH du New Jersey (pour lui-même et Mme BASS) présentent le projet de loi suivant, qui a été introduit au comité.

LA LOI

[TELECHARGER LA VERSION FRANCAISE]

[TELECHARGER LA VERSION ANGLAISE]

Soutenir la démocratie et la redevabilité en République démocratique du Congo et d'autres fins.

Qu'il soit promulgué par le Sénat et la Chambre des Représentants des États-Unis d'Amérique, assemblés au Congrès.

SECTION 1. TITRE ABRÉGÉ.

La présente loi peut être citée sous le titre «Loi sur la démocratie et la redevabilité en République démocratique du Congo 5 de 2018».

SECONDE. 2. LE CONSTAT DU CONGRÈSS

(a) EN GÉNÉRAL - C'est le constat du Congrès que –

(1) la République démocratique du Congo a toujours été confrontée à une instabilité politique liée aux élections, une corruption endémique, des conflits armés, des violations flagrantes des droits de l'homme et des crises humanitaires qui déstabilisent la région et causent des massives souffrances humaines;

(2) les États-Unis ont dépensé des milliards de dollars pour aider à stabiliser la République démocratique du Congo, notamment par l'aide humanitaire, l'aide au développement et le soutien aux opérations de maintien de la paix depuis la fin de la guerre civile et régionale en 2003;

(3) la stabilité de la République démocratique du Congo est une priorité stratégique pour les États-Unis sur le continent africain et il est dans l'intérêt de la sécurité nationale des États-Unis de soutenir une gouvernance responsable en République démocratique du Congo;

(4) La politique américaine vis-à-vis de la République Démocratique du Congo devrait viser à aider le pays à devenir plus stable et démocratique, notamment en soutenant l'autorité légitime de l'État, de sorte que le gouvernement de la République démocratique du Congo soit mieux en mesure de réagir et pourvoir aux besoins fondamentaux de ses citoyens et vivre dans une coexistence pacifique avec ses voisins;

(5) le Gouvernement de la République Démocratique du Congo doit se conformer à toutes les obligations prévues par sa Constitution, le Pacte international relatif aux droits civils et politiques ratifié le 1er novembre 1976 et l'accord de Saint Sylvestre de décembre 2016 négocié par la Conférence congolaise des évêques catholiques, par-

(A) lever immédiatement les restrictions sur les libertés de réunion, d'expression et d'association;

(B) libérer tous les prisonniers politiques, y compris ceux détenus pour avoir exercé pacifiquement leurs droits;

(C) veiller à ce que les forces de sécurité de l'État protègent les droits des manifestants pacifiques;

(D) traduire en justice des membres des forces de sécurité accusés d'abus graves contre les citoyens, y compris contre des manifestants ou les membres de l'opposition; et

(E) permettre aux médias privés de fonctionner librement;

6) les États-Unis devraient continuer à soutenir les efforts visant à organiser des élections libres, équitables et démocratiques en République démocratique du Congo, notamment en appuyant l'achèvement d'un processus transparent et inclusifs d’enregistrement des électeurs et l'éducation civique, en prévenant ou en atténuant la violence; et faciliter l'observation crédible des élections par l'Union africaine, la Communauté de développement de l'Afrique Australe et d'autres entités de la société civile appropriées.

(b) OPINION DU CONGRÈS SUR L’AIDE HUMANITAIRE POUR LE PEUPLE DE LA REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO. —

Le Congrès estime que le Secrétaire d'État, en coordination avec l'Administrateur de l'Agence des États-Unis pour le Développement International [USAID], devrait continuer à fournir une aide humanitaire et une aide au développement au peuple de la République démocratique du Congo par l'intermédiaire d'organisations non gouvernementales crédibles et indépendantes, y compris des partenaires locaux, des organisations de défense des droits de l'homme, des organisations dirigées par des femmes et des organisations confessionnelles ou non religieuses. En fournissant une telle assistance, le Secrétaire et l'Administrateur devraient donner la priorité à —

(1) promouvoir des partenariats avec des organisations ayant une présence à long terme dans le pays et ayant un impact mesurable, notamment en renforçant les capacités des partenaires locaux, des organisations de défense des droits de l’homme, des organisations dirigées par les femmes ou des organisations confessionnelles; organisations basées pour répondre aux besoins locaux;

(A) placer le pays sur une trajectoire en vue de mettre fin au besoin d'aide étrangère; et

(2) évaluer les mérites comparés des subventions, des accords de coopération, des contrats et d'autres méthodes de fourniture d'assistance étrangère.

c) SENS DU CONGRES SUR LE SOUTIEN A LA GOUVERNANCE DEMOCRATIQUE ET MÉCANISMES D'ATTÉNUATION DES CONFLITS EN RÉPUBLIQUE DÉMOCRATIQUE DU CONGO. - Le Congrès estime que le secrétaire d'État et l'administrateur de l'Agence des États-Unis pour le développement international devraient:

(1) Continuer à —

(A) soutenir la paix et la stabilité à long terme en République démocratique du Congo en renforçant les institutions démocratiques et en promouvant le respect de l'état de droit aux niveaux national, provincial et local;

(B) soutenir la capacité des acteurs de la société civile à promouvoir la transparence, la responsabilité, la liberté d'expression et les efforts de lutte contre la corruption;

(C) soutenir les activités de prévention et d'atténuation des conflits, le cas échéant, en particulier dans la région du Kasaï,  la province du Tanganyika, dans les provinces du Nord et Sud Kivu et dans la province de l'Ituri; et

(D) travailler pour s'attaquer aux causes profondes de la violence chronique et de la fragilité, en mettant l'accent sur l'autonomisation des jeunes, l'éducation et la promotion des mécanismes de justice et de responsabilité; et

(2) chercher à travailler directement avec et par l'intermédiaire d'organisations crédibles, indépendantes et non gouvernementales, y compris des partenaires locaux, des organisations de défense des droits de la personne, des organisations dirigées par des femmes et des organisations confessionnelles ou non confessionnelles;

(A) défendre les droits démocratiques internationalement reconnus;

(B) soutenir la liberté d'expression, y compris par la diffusion des médias;

(C) combattre la corruption publique; et

(D) améliorer la transparence et la responsabilité des institutions gouvernementales en République démocratique du Congo.

SECONDE. 3. SOUTIEN AUX EFFORTS DES NATIONS UNIES SUR LA RÉPUBLIQUE DÉMOCRATIQUE DU CONGO.

Le Président devrait charger le Représentant permanent des États-Unis auprès des Nations Unies d'utiliser la voix, le vote et l'influence des États-Unis auprès des Nations Unies pour

(1) souligner l'importance de la mise en œuvre de l'accord de Saint Sylvestre de décembre 2016 avec le gouvernement de la République démocratique du Congo, y compris la nécessité de lever les restrictions à la liberté de réunion, d'expression et d'association; et des élections démocratiques;

(2) maintenir la crise humanitaire et politique en République démocratique du Congo à l'ordre du jour régulier du Conseil de sécurité des Nations Unies jusqu'à l'achèvement d'un transfert pacifique du pouvoir à travers des élections libres, justes et démocratiques;

(3) veiller à ce que la Mission de stabilisation de l'Organisation des Nations Unies en République démocratique du Congo [MONUSCO] dispose d'un mandat adapté aux conditions de sécurité et de gouvernance sur le terrain, avec un accent particulier sur la protection civile, personnel et un leadership efficace, pour exécuter son mandat; et

4) améliorer l'application par les États membres, des sanctions imposées par le Conseil de sécurité aux personnes et entités qui violent l'embargo des Nations Unies sur les armes, menacent à la paix et la sécurité de la République démocratique du Congo, commettent des trafics humains ou de violations des droits de l'homme en République démocratique du Congo.

SECONDE. 4. CODIFICATION DES SANCTIONS RELATIVES À LA RÉPUBLIQUE DÉMOCRATIQUE DU CONGO.

a) En Général.- Les sanctions américaines prévues par le décret 13671 (79 Fed. Reg 39947 relatif à la prise de mesures supplémentaires pour faire face à l'urgence nationale en ce qui concerne le conflit en République démocratique du Congo) et le décret 13413 (71 18 Fédéral, Règlement 64103 relatif au blocage des biens de certaines personnes contribuant au conflit en République démocratique du Congo), en vigueur la veille de la promulgation de la présente loi, demeurera en vigueur pour la période de sept ans commençant à cette date d'adoption, à moins que le président ne détermine et certifie aux comités du Congrès compétents que le gouvernement de la République démocratique du Congo

(1) progresse de manière significative vers la tenue d'élections libres et équitables et respecte les libertés de presse, d'expression et de réunion, telles que décrites dans l'accord de Saint Sylvestre de décembre 2016 et dans la résolution 2348 (2017) du Conseil de sécurité des Nations unies; ou

(2) a tenu des élections présidentielles libres et équitables conformément à la Constitution de la République démocratique du Congo et un président démocratiquement élu a été assermenté et a pris ses fonctions.

b) RÈGLE D’ENGAGEMENT- L'alinéa a) ne peut être interprété comme limitant le pouvoir du Président d'imposer des sanctions supplémentaires des États-Unis à l'égard de la République démocratique du Congo conformément aux décrets d'application énumérés dans ce paragraphe.

c) LA LISTE DES DIGNITAIRES POLITIQUES. - Au plus tard dans les 90 jours suivant la date de promulgation de la présente loi, le Président se soumettra au Congrès approprié la liste de chaque personnalité politique étrangère de haut rang, au sens de l'article 1010.605 du titre 22 31, Code des règlements fédéraux (en vigueur le jour avant la date d'entrée en vigueur de la présente loi), du gouvernement du République démocratique du Congo.

d) DÉTERMINATION DES SANCTIONS SUPPLÉMENTAIRES
Au plus tard 120 jours après la date d'entrée en vigueur de la présente loi, le président soumettra aux comités appropriés du Congrès un rapport énumérant chaque personne inscrite sur la liste requise par le paragraphe (c) et jugée conforme par le président aux critères d’être punissable en vertu d'un ou de plusieurs des éléments suivants:

(1) L'ordre exécutif 13671 (79 Fed. Reg 39947, relatif à la prise de mesures supplémentaires pour faire face à l'urgence nationale en ce qui concerne le conflit en République démocratique du Congo).

(2) l'ordre exécutif 13413 (71 Fed. Rec. 64103, relatif au blocage des biens de certaines personnes contribuant au conflit en République démocratique du Congo).

(3) l'ordre exécutif 13818 (82 Fed. Reg. 60839, relatif au blocage des biens des personnes impliquées dans des violations graves des droits de l'homme ou de la corruption).

e) RAPPORT SUR LES ABUS DE DROITS DE L'HOMME ET LA CORRUPTION DANS LA RÉPUBLIQUE DÉMOCRATIQUE DU CONGO - Au plus tard 120 jours après l'entrée en vigueur de la présente loi, le Secrétaire d'État, en consultation avec le Secrétaire du Trésor, les comités du Congrès appropriés un rapport décrivant chacun des éléments suivants:

(1) La mesure dans laquelle les représentants du gouvernement en République démocratique du Congo, y compris les militaires et les services de sécurité, sont responsables ou complices de violations des droits de l'homme contre les civils, notamment en empêchant délibérément l'accès humanitaire aux civils.

(2) Les méthodes utilisées pour transférer et dissimuler les avoirs financiers de hauts dignitaires du Gouvernement de la République Démocratique du Congo acquis par des actes de corruption.

(3) Mesures prises par les États-Unis pour lutter contre cette corruption, notamment par la publication d'un avis FinCEN par le Département du Trésor ou l'imposition de sanctions ciblées.

(4) Dans quelle mesure et de quelle manière une telle corruption menace-t-elle la sécurité de la région environnante ou les intérêts de la sécurité nationale des États-Unis?

(5) Toute assistance fournie par les États-Unis pour faciliter le contrôle, la transparence et le respect des mesures de diligence et de redevabilité dans les secteurs des mines, de la foresterie et de l'agro-industrie de la République démocratique du Congo.

(f) FORMULAIRE; DISPONIBILITÉ PUBLIQUE

(1) FORMULAIRE. — La liste requise par le paragraphe (c) et les rapports requis par les paragraphes (d) et (e) doivent être soumis sous une forme non classifiée [non Secret] mais peuvent contenir une annexe classifiée [Secret].

(2) DISPONIBILITE DU PUBLIC — la partie non classifiée [non secret] du rapport requise par le paragraphe (e) doit être publiée sur un site Web accessible au public du Département d'Etat.

(g) COMITÉS CONGRESSIONNELS APPROPRIÉS –

Dans cette section, l'expression «comités congressionnels appropriés» signifie ...

1) la commission des affaires étrangères, le comité des crédits, le comité des services financiers et le comité des voies et moyens de la Chambre des représentants; et

2) la commission des relations extérieures, le comité des crédits et le comité des banques, du logement et des affaires urbaines du Sénat.

 

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