Skip to main content
Patrice Motsepe, Ahmad Yaya, Gianni Infantino, Jacques Anoma, Augustin Senghor

L’indépendance de la CAF c’est maintenant, libre de l’homme derrière la FIFAGATE

Qui pour succéder à Ahmad Ahmad à la tête de la CAF ? Pour qui Gianni Infantino bat-il campagne ? Comment expliquer son impressionnant ballet diplomatique ? Est-ce son choix qui s’imposera aux Africains le 12 mars à Rabat ?

 

Le 16 février il est à Nouakchott en Mauritanie. Le lendemain 17 il est reçu à Dakar au Sénégal par le président Mack Sall. deux jours plus tard, c’est-à-dire le 19 février, il est en entretien avec le président Paul Kagamé du Rwanda.

 

Le lendemain 20 février il reprend son vol et atterrit à Kinshasa. Il est aussitôt reçu en audience par Félix qui s’était dit le président en exercice de l’union africaine et président de la République démocratique du Congo.

 

Le même jour tenez-vous bien, il traverse le fleuve Congo pour aller sur l’autre rive à Brazzaville à la rencontre du président Denis Sassou N’guesso. le 21 février donc le lendemain, c’est le président Cyril Ramaphosa d’Afrique du Sud qui le reçoit à Pretoria. Prochaine escale la semaine prochaine à rabat où il sera reçu par Sa Majesté le roi Mohammed vi du Maroc.

 

Quel extraordinaire ballet diplomatique ? Même les patrons de l’ONU du FMI et de la Banque Mondiale qui se sont succédé n’ont jamais mené une telle tournée, n’ont jamais effectué un tel marathon.

 

Cette mobilisation montre l’importance de l’enjeu, mais en fait est-ce Gianni Infantino qui est en campagne pour la présidence de la CAF ou bien Ahmad Yaya, Patrice Motsepe et où Jacques Anoma moment où augustin Senghor ?

Les concernés n’ont pas les moyens de battre une telle campagne. Il ne peut pas être reçu avec autant de célérité par nos princes, même si quelques-uns comme Mack Sall leur ont ouvert leurs portes. Ils ne peuvent pas bénéficier du même tapis rouge, alors, le grand manitou a le loisir de choisir qui va présider aux destinées de notre football en utilisant tout simplement sa position dominante.

 

Il a de l’argent et le pouvoir comme ceux qui nous ont colonisés hier. Pourquoi cet intérêt subit pour le football africain ? Quel est l’agenda caché ? Pourquoi cette intense mobilisation pour notre football ?

 

Qu’on ne m’explique pas à cet empressement à rencontrer nos dirigeants par l’amour de l’Afrique. Non ! c’est du déjà entendu avec la traditionnelle formule condescendante de « nos amis les Africains » qui sont comme une autre formule bien connue nos amis « les bêtes ». Les plus âgés s’en souviennent.

 

Ce dont l’Afrique a besoin ce n’est pas de l’amour des autres. C’est du respect tout simplement. Alors qu’un personnage prenne son jet pour faire un tour d’Afrique de cette taille, il faudrait qu’ils expliquent clairement quels sont les enjeux et quels sont ses intérêts et les nôtres.

 

Je ne résiste pas à la tentation de la comparaison historique. Le général de Gaulle bousculé dans les colonies par une forte poussée nationaliste, à la fin de la décennie 50, pour éviter d’accorder l’indépendance immédiate à ces territoires qui la réclamait est de plus en plus avec force avec véhémence, va proposer un référendum pour le statut de la communauté, question de gagner du temps.

 

Et, pour imposer l’idée en douceur, il va entamer un véritable marathon dans les territoires pour amener les chefs à sa solde à pousser les populations à voter en faveur de son idée de communauté. Le référendum cette année-là, en septembre 1958, va être un éclatant succès.

 

Conséquence l’accession à l’indépendance va être repoussé de deux ans, le temps de retoucher en sa faveur les contrats léonins des richesses minières dont nous avons malheureusement hérité. Le seul qui ait manifesté à ce moment-là, des velléités d’autonomie, Sékou Touré va être vertement écartés et son pays sévèrement puni.

 

La guinée va accéder à l’indépendance dans des conditions dantesques, avec toutes les embûches et imaginable pour empêcher qu’il s’en sorte et que cela inspire les autres. Elle souffre encore 60 ans après des conséquences de ce courage. Vous me direz comparaison n’est pas raison ? Je vous l’accorde. Seulement, les pays les dirigeants les responsables occidentaux qui débarque en se présentant comme des amis de l’Afrique, avec le prétexte qu’ils nous aiment et qui veulent nous aider, on s’en méfie.

 

Le Général de Gaulle disait-on, était un grand ami de l’Afrique. On l’a senti après le contrat complètement fou et déséquilibré qui la fait signer avant de partir à nos parents qui croyaient en ce sentiment, qui était tout en émotion, pour reprendre une expression Léopold Sédar Senghor.

 

Regardez à qui appartiennent le pétrole et le bois du Gabon et du Congo. Le roi Léopold ii de Belgique qui pour des diamants et les minerais a mis le Congo dans un chaos indescriptible était aussi « un grand ami de l’Afrique ». Ne nous aimait plus s’il vous plaît. Respectez-nous en me disant la vérité sure aux réelles motivations. Si c’est un échange gagnant-gagnant alors on verra à faire en bonne conscience.

 

Dans le cas qui nous concerne aujourd’hui avec la CAF, si je suis sceptique vis-à-vis de la démarche la bonne foi des Gianni Infantino, c’est d’abord parce que sa détermination à choisir le futur président de la CAF ne peut pas s’expliquer seulement par sa passion pour notre continent. On ne va pas nous la refaire celle-là. Ensuite parce que je n’ai pas oublié et c’est déjà lui qu’il y a 4 ans avait manœuvré pour installer Ahmad Ahmad que tout le monde vilipende aujourd’hui.

 

Ce casting n’était pas innocent. Il était dans le même esprit que celui qui avait animé ceux qui ont installé nos dirigeants aux affaires en 1960. Des nègres corvéables à merci, collabos et peu regardant. Ahmad Ahmad était censé faire ce qu’on lui demande. Le maître n’avait pas intégré qu’il puisse un jour se rebeller contre lui, mais dans ce triste tableau ce qui me rassure un peu la note d’espoir à laquelle je m’accroche désespérément est le fait que bien que la FIFA soit si puissante et même plus riche que certains de nos états, quelques-uns de nos dirigeants sont désormais plus aguerris, moins aux ordres, que leurs prédécesseurs.

 

Gianni Infantino l’a bien compris dans sa tournée africaine en se rendant essentiellement dans les palais où les chefs sont finalement plus avertis, plus libre et avec de fortes personnalités. On peut faire de nombreux reproches à l’influent Paul Kagamé du Rwanda, mais personne ne peut mettre en doute son indépendance et son engagement panafricain.

 

Mack Sall du Sénégal lui aussi est connu pour sa liberté son indépendance d’esprit il est plutôt de ce qui semble débarrassé du complexe du blanc dont souffrent encore pas mal de nos chefs.

 

Félix Tshisekedi de RDC lui aussi semble s’inscrire dans cette nouvelle génération des chefs qui se sont débarrassés de cette maladie séculaire. On caresse donc l’espoir que malgré les réceptions express accordées à Gianni Infantino, il n’est rien céder et qu’ils ne se soient pas laissé endormir par les sentiments d’amitié de l’Afrique exprimée par le patron du football mondial.

 

Mais quoique l’on dise à la fin de la journée les personnes qui vont se succéder à Ahmad Ahmad à la tête de la CAF ce seront des Africains. Une fois que l’on connaît les intentions sur toute logique de la FIFA, qui a le droit de lorgner sur notre potentiel, il faut se tourner vers ce qu’elle essaie d’instrumentaliser. Les quatre candidats, quatre personnalités de la galaxie du football africain. Je mesure on l’espère, les attentes de la jeunesse qui pèsent sur eux. Même s’ils se sentent portés par le patron de la FIFA ils doivent se souvenir que Ahmad Ahmad était dans leur situation il y a quatre ans. C’est à eux de savoir tirer parti de la position qui est la leur aujourd’hui.

 

Patrice Motsepe, le sud-africain est suffisamment fortunés, libre pour ne pas se laisser influencer, pour ne pas être, la voix du maître et l’histoire de son pays l’a certainement préparer à ne pas écouter le son des sirènes.

 

Le sénégalais Augustin Senghor, c’est qu’il joue là son principal capital, la probité et la droiture dont il a jusque-là fait l’objet dans ce monde pas très honnête.

 

L’Ivoirien Jacques anouma sait que le regard de la jeunesse pèse sur lui. Lui qui reste une icône dans son pays où il a réalisé des choses remarquables dans la galaxie du football.

 

Celui que l’on présente comme l’un des choix de Gianni Infantino, bien qu’il le démente, le Mauritanien Ahmed Yaya, est loin de convaincre le plus grand nombre. La présentation de son programme il y a quelques jours a montré aux yeux du monde ses limites. Il paraît évident qu’il n’a pas le profil pour porter cette institution et tenir tête aux besoins à celui qui tient tant à développer le football africain à notre place.

 

Une chose est certaine, le continent, notamment une jeunesse de plus en plus éveillée, regarde, suit désormais la gestion de nos outils de souveraineté avec une attention nouvelle. Plus question de les asservir.

 

Espérons que l’élection du 12 mars à rabat, sortira, un africain libre et fier dont le souci sera le développement du football africain. Un digne représentant suffisamment jaloux des intérêts de notre continent.

 

À vous jeunesse de rester vigilant. À vous présidents de fédérations vous qui allez voter le 12 mars, vous qui recevez régulièrement des cadeaux et de pseudo-subvention de la FIFA, de prendre conscience qu’il en va désormais de votre crédibilité.

 

À vous, d’éviter par votre bulletin, qu’on en soit encore là dans quatre ans. À vous, d’éviter par votre vote, une colonisation de notre sport roi, de cette religion à laquelle nous sommes des millions à nous être convertis, mais qui n’enrichit que les autres, alors qu’une bonne partie de la matière première nos footballeurs, en sont les acteurs de premier plan.

 

À vous de réfléchir à la stratégie qui va permettre que les énormes revenus que génèrent les Sadjo Mané, les Emerick Aubameyang, le Nicolas Pepe, le Mohamed Salah reviennent aussi un autre continent. Au moins un peu et ne vous laissez pas distraire davantage par les traditionnelles accusations de corruption qui contribuent à discréditer certains de nos leaders. Qui veut tuer son chien, l’accuse de rage, c’est connu.

 

Je n’ai pas vu grand monde chez nous se mouvoir du fait que celui qui dit vouloir nettoyer la maison CAF, traîne derrière lui un plus gros scandale financier. Ce que l’on a baptisé la FIFAGATE. À côté, Ahmad Ahmad et ses amis, font figure de voleurs de poules.

 

L’indépendance de la CAF c’est maintenant

 

Categories

Add new comment

Filtered HTML

  • Web page addresses and email addresses turn into links automatically.
  • Allowed HTML tags: <a href hreflang> <em> <strong> <cite> <blockquote cite> <code> <ul type> <ol start type> <li> <dl> <dt> <dd>
  • Lines and paragraphs break automatically.