Skip to main content
Dr. Denis Mukwege, Martin Fayulu, Felix Tshisekedi, Moise Katumbi, Matata Mponyo

RD Congo — Cyclone aux élections 2023 : Sans aucun bilan, quels sont les choix de Félix Tshisekedi ?

C’est une question légitime qu’il faut se poser avant que les alliances se nouent et se dénouent pour choisir le prochain locateur du palais de la nation et les nombreux députés et sénateurs. Sans aucun bilan, que peut faire Felix Tshisekedi pour améliorer ses chances d’être reconduit pour un deuxième mandat ? Absolument rien ! Nous verrons en plus que les yeux du cyclone sont braqués sur sa personne.

 

Avec un grand pouvoir viennent de grandes responsabilités. Mais quand on est incapable d’assumer ses responsabilités et qu’on a gaspillé le temps sans rien réaliser, soudain les pronostics d’un deuxième mandat s’assombrissent. Sans aucun bilan a montré a la population, la seule alternative qui lui reste est un passage en force, quelles que soient les conséquences.

 

Cependant, pour Tshisekedi, les conséquences d’un passage en force, vont réverbérer au-delà de l’hémicycle de la Gombe. Il y aura de répercussions au niveau régional — entendez, le grand Kasaï Orientale et au Katanga — et surtout international au vu les injonctions du président Biden aux six présidents qui vont briguer un autre mandat cette année-ci.

 

Il suffit de lire les attaques pernicieuses contre Moise Katumbi et Dr Denis Mukwege par les allies de Felix Tshisekedi ou les menaces judiciaires contre l’ex-Premier ministre Matata Mponyo pour comprendre que les enjeux sont très grands pour Felix Tshisekedi et son point carré qui ne tienne pas à lâcher le bukalenga bwetu, notre pouvoir.

 

Ceci n’est pas une spéculation, mais un choix politique révélé par le sulfureux Conseiller Spécial du président, Peter Kazadi dans une audio que nous avions publiée récemment. Est-ce surprenant ? N’a-t-on pas assisté à un coup d’État monté et manqué aux USA par Donald Trump contre le nouvel occupant de la Maison-Blanche, Joe Biden ?

 

En effet, « le pouvoir est comme une drogue ; il peut être enivrant et il peut être dévorant » avait dit Suzy Kassem. Par ailleurs et pour complémenter Madame Suzy Kassem, « le pouvoir est comme une drogue ; plus vous en avez, plus vous en voulez », dit-on.  

 

Si vous juxtaposez ces deux expressions avec les forces pro-tshisekedistes en marche pour la conquête du deuxième mandat au mois de novembre 2023, il en sort leur obsession du deuxième mandat quoique leurs choix et conséquences sont réduits aux cinq points ici-bas.

 

Sur le Plan Interne

 

La stratégie pour un passage en force de Tshisekedi repose sur le contrôle des instances judiciaires comme la Cour Constitutionnel et cours et tribunaux, le contrôle du Parlement, le contrôle de la CENI, le contrôle de la RVA et les guerres de l’Est. Pour le passage en force en novembre 2023, Felix Tshisekedi doit résoudre les équations suivantes. De faux procès, de faux complot de coup d’État, falsification de données seront instrumentalise pour écarter les candidats gênants par exemple :

 

L’Équation Martin Fayulu

Martin Fayulu va sans doute poser sa candidature pour les élections 2023. Il ne va pas céder à Matata Mponyo qui a déjà déclaré sa candidature et ni encore moins l’autre ancien premier ministre Muzito qui l’avait accompagné en 2018.

 

Pour avoir gagné les élections de 2018, Martin Fayulu jouera le tout pour le tout pour booter son usurpateur hors du Palais de la Nation. À ce stade précis, il ne va pas non plus céder sa place à son bienfaiteur de 2018, Moïse Katumbi, qui avait payé gros pour le propulser à sa victoire électorale de 2018.

 

Dans le Pointcarré de Felix Tshisekedi, Martin Fayulu est considéré à tort ou à raison comme une nuisance que Felix Tshiekedi pourra enrayer le moment venu. Mais il pourra rafler les votes de Kinshasa, le grand Bandudu et une grande partie de la grande Province de l’Équateur et le Bas-Congo, laissant seul le Kasaï Orientale à Felix Tshisekedi. Ainsi, même avec l’aide de Jean Pierre Bemba, Felix Tshisekedi ne pourra pas gagner l’ouest de la RD Congo.

 

L’Équation Matata Mponyo

Une autre petite nuisance que l’entourage de Felix Tshiekedi pourra balayer en instrumentalisant les instances judiciaires. Il faudra juste faire flotter le dossier Bukanga Lonzo pour mettre Matata Mponyo en échec. Cependant, le poids électoral de ce dernier reste léger au vu de son fief électoral de Maniema. 

 

Le Maniema est relativement sous-peuplé et ce faisant, ses chances sont amoindries, car il ne pourra pas gagner le Nord-Kivu et même le Sud-Kivu. Ayant étudier à l’école protestante de Buindi et habiter la commune de Bagira à Bukavu, le sud-kivutien ne le réclame pas comme l’un de leur. Ajoutez-y son conflit avec Bahati Lukwebo, vous comprenez que toute pénétration de Matata au Nord et Sud-Kivu seront difficiles.

 

L’Équation Denis Mukwege

Tous ceux qui ont côtoyé le Dr Denis Mukwege attestent deux choses. Il est très charismatique, mais il ne cherche pas le pouvoir. Son long curriculum vitae démontre que ce grand patriote n’a plus rien à prouver bien que les crises sécuritaires de l’Est peuvent le forcer d’entrer dans le ring politique.

 

L’homme a une audience internationale qui compte la première dame des États-Unis, Jules Biden et la princesse Sophie de l’Angleterre. Il lui suffit de lever le petit doit pour créer un séisme politique en RD Congo.

 

Mais, cela demande qu’il soit prêt à se faire éclabousser par les acteurs politiques congolais sans vergogne. Nous postulons que si Felix Tshisekedi arrive à écarter Matata Mponyo et Moise Katumbi, les Congolais n’auront pas de choix que de camper devant l’hôpital de Mpanzi jusqu’à ce que le lauréat du prix Nobel 20i8 pose sa candidature pour le compte de la société civile.

 

L’Équation Jean Pierre Bemba et Vital Kamerhe

Ces deux personnalités ne sont plus à craindre, car le premier est d’après plusieurs sources, satisfait par la décantation de ses problèmes financiers après avoir écopé dix années de prison à la CPI. Il ne représente aucune menace à Felix Tshisekedi et il peut faire basculer le grand Équateur pour le compte de Felix Tshisekedi.

 

Quant à Vital Kamerhe, il sera difficile de mesurer son impacte au vu de sa réputation qui a été soigneusement démolie par Felix Tshisekedi tout en rejetant les accords de Nairobi qui devraient faire de Vital Kamerhe comme le candidat de l’alliance CASH.

Va-t-il se resigner à son sort comme un agneau ou va-t-il renverser la situation à sa faveur ? Il est très tôt de tout pronostiquer pour cet animal politique, car une épée forgée par l’UDPS reste pointer à son cou. Son seul choix est d’opérer judicieusement une alliance gagnant-gagnant qui va après les élections redorer son blason d’or.

 

L’Équation Moise Katumbi.

Moïse Katumbi reste la bête noire à abattre après avoir quitté l’Union Sacrée pour briguer la magistrature suprême de la nation congolaise. Ainsi, dans le point carré de Felix Tshisekedi, Moïse Katumbi est un danger permanent et immédiat.

 

Si Felix Tshisekedi décide de prêter oreille à Noël Tshiani — l’infâme fonctionnaire de la Banque mondiale qui avait menacé son ex-épouse arme au poing — en utilisant la congolité pour écarter Moise Katumbi, la sécession du Katanga redeviendra une réalité politique en plus de la chasse de Kasaïen au Katanga.

 

Écarté brutalement Moïse Katumbi est un très gros risque pour Felix Tshisekedi. Que ce dernier le veuille ou non, sans bilan, il ne peut pas être reconduit même si son Papa ressuscitait pour implorer les Congolais.

 

Sur le Plan Régional

Après les accusations fusant de partout entre Felix Tshisekedi et son allié d’hier Paul Kagame, on peut assumer que si Felix Tshisekedi reste vivant jusqu’au mois de novembre 2023, il n’aura point le soutien de Paul Kagame. Nous voyons très mal son avion atterrir aux aéroports de Goma, Bukavu et Kindu. Pour Paul Kagame, Felix Tshisekedi n’existe plus… il est conjugué.

 

En cas de tricherie, le vrai gagnant peut se retirer à l’Est et s’autoproclamer président de la RD Congo. Sans l’Est de la RD Congo, Kinshasa ne peut pas tenir à une guerre d’usure politique, car l’argent qui fait fonctionner la RD Congo vient de l’Est. Il ne pourra plus mettre pied a Bukavu, Goma Lubumbashi et ni Kindu sans peur de voir son avion dans la ligne de mire.

 

Sur le Plan International

Nous savons tous que le coup d’État monté et manquait qui allait dérailler la présidence de Joe Biden, n’eût été la force de leurs institutions. Après l’échec du 6 janvier 2020, Joe Biden est devenu le champion de la démocratie et l’ennemi de l’autocratie.

 

En effet et selon la revue Bloomberg, le président Joe Biden avait rencontré les dirigeants de six nations africaines qui doivent organiser des élections en 2023 et les avaient exhortés à veiller à ce que le scrutin soit libre et équitable. La réunion avait été tenue en privée à la Maison-Blanche avec les dirigeants de la République démocratique du Congo, du Gabon, du Liberia, du Nigeria, de Madagascar et de la Sierra Leone pour discuter des élections et de la démocratie en Afrique.

 

Après de la réunion, le patron du Conseil National de Sécurité des États-Unis, M. Sullivan, avait déclaré : « Nous aimerions faire tout ce qui est en notre pouvoir pour que ces élections soient libres, équitables et crédibles », et ajouta, « et cela vaut pour toutes les élections qui auront lieu en 2023, sans en choisir certaines et en mettre d’autres de côté. »

 

Il va sans doute que Joe Biden ne va pas tolérer ni un glissement et ni une tricherie flagrante en RD Congo.

 

Conclusion

 

Felix Tshisekedi doit s’avérer très chanceux. Par un accident de jugement politique, le choix de Joseph Kabila s’était porté sur lui — le perdant des élections de 2018 — bien qu’il regrette maintenant cette erreur monumentale. Felix Tshisekedi a suffisamment gagné beaucoup d’argent pour vivre paisiblement le restant de sa vie.

 

En ce moment précis, il a une marge de manœuvre infime. Soit il respecte la parole qu’il avait de lui-même donnée aux Américains sur l’organisation des élections libre et démocratique, soit il fait un passage en force et Washington va fermer les yeux à ce va lui arriver et pire encore, voir la RD Congo se scinder entre l’Ouest et l’Est doublé de la chasse contre les Kasaïens au Katanga.

 

Dans ce scénario, le pouvoir central va perdre, car le budget de l’État est financé par l’Est. La population de Kinshasa avec l’appui de la CENCO pourra déferler dans les rues et le chasser de Kinshasa.

 

C’est vrai que le pouvoir est comme une drogue, mais dans notre humble opinion, Félix Tshisekedi doit se faire violence pour soigner ses relations avec Katumbi, Matata Mponyo, Martin Fayulu et le Dr Denis Mukwege et surtout ne point écouter aux extrémistes comme Peter Kazadi et Noël Tshiani. Les petits fretins échappent toujours aux filets qui attrapent les gros poissons.

 

Les prévisions météorologiques sont très sombres et les yeux du cyclone sont braqués sur  Felix Tshisekedi. Un homme averti en vaut deux.

Categories

Add new comment

Filtered HTML

  • Web page addresses and email addresses turn into links automatically.
  • Allowed HTML tags: <a href hreflang> <em> <strong> <cite> <blockquote cite> <code> <ul type> <ol start type> <li> <dl> <dt> <dd>
  • Lines and paragraphs break automatically.