Kabila « Détient Toujours Les Rênes Du Pouvoir » Trois Mois Après L’élection Volée Du Congo

Martin Fayulu, l’ancien dirigeant d’Exxon qui, selon des observateurs électoraux, aurait remporté l’élection présidentielle en République démocratique du Congo en décembre, a déclaré que le président de longue date, Joseph Kabila, « tient toujours les rênes » bien qu’il ait officiellement démissionné.

L'historique : les limites de mandat ont gardé Kabila en dehors de la course à la présidentielle, et son successeur, choisi par lui, avait terminé le troisième. Malgré la popularité évidente de Martin Fayulu, la commission électorale du Congo (CENI), peu crédible, avait déclaré Felix Tshisekedi le candidat gagnant.

• La réaction internationale avait été assez modérée, en grande partie parce qu’il s’agissait du premier transfert de pouvoir pacifique au Congo et qu’il était à craindre qu’une lutte pour le pouvoir ne déclenche une guerre civile.

Parlant aujourd’hui au Centre d’études stratégiques et internationales à Washington, DC, Fayulu a déclaré que M. Tshisekedi avait conclu un « accord  secret » avec Kabila qui lui donnait la présidence et le pays, « une défaite totale de la démocratie ».

• Quand on lui a demandé comment il était certain qu’un accord secret avait été conclu, Fayulu a déclaré que les envoyés de Kabila sont venus le voir récemment et parce que Tshisekedi ne respectait pas l’accord.
• Fayulu a déclaré que ces représentants lui avaient demandé de rencontrer Kabila, mais il avait refusé.
• Fayulu a également indiqué qu’il refusait de rencontrer Tshisekedi, qui sera à Washington cette semaine, car les Congolais penseraient qu’il était « acheté ». Fayulu exige un dialogue élargi entre lui-même, Tshisekedi et Kabila, qui sera suivi de nouvelles élections.

Ce qu’il a dit : « Le peuple congolais comprend qu’il a été vendu et... qu’il ne s’agit que d’une nouvelle extension du système Kabila, un système qui n’a pas pu apporter de solutions à la population pendant 18 ans... et qui certainement ne sera pas en mesure de le faire sous un président en nom seulement ».

• « M. Kabila ne veut certainement pas que M. Tshisekedi réussisse là où il a échoué. Ils chercheront tous les deux à avoir un équilibre instable... et ce sera bien sûr le peuple congolais qui souffrira le plus. »

Dans le fond : j’ai demandé à Fayulu comment Kabila pouvait être convaincu d’abandonner les rênes. Il a déclaré que la première étape, qui avait assuré qu’il était hors des élections en décembre, était accomplie. Maintenant, dit-il, « vous devez faire connaître la vérité sur les élections ». Fayulu a déclaré qu’une « solution de compromis » serait alors possible, mais que « dans le cadre de ce compromis, Kabila devrait partir complètement ».