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Kabila au plus bas dans les sondages. Katumbi au plus haut — La Libre Afrique

Le Bureau d’études Berci et le Groupe d’étude sur le Congo ont remis le couvert. Les deux organismes n’en sont en effet ni à leur première collaboration, ni à leur premier sondage politique en République démocratique du Congo. Dans le sondage que La Libre Afrique a pu se procurer en exclusivité, le constat est évident et implacabe pour la majorité présidentielle et pour le président Joseph Kabila. Jamais le président, atteint par la limite des deux mandats fixée par la Constitution congolaise depuis le 19 décembre 2016, n’avait été aussi impopulaire auprès de la population congolaise, toutes provinces confondues.

Joseph Kabila ne récolte que 24% d’opinion favorable. Il faut remonter au lendemain de sa seconde élection entachée de fraudes, à l’été 2011, pour le voir flirter avec la barre des 36% d’opinion favorable. Mais, à l’époque, « seuls » 48% des Congolais exprimaient un avis défavorable (17% n’avaient pas d’opinion).  Cette fois, lors des enquêtes menées en février de cette année, 72% avouaient avoir une opinion négative du président  (pour seulement 5% sans opinion). Preuve de la désaffection à l’égard du président et de la conscientisation des électeurs qui ont pratiquement tous un avis sur la question.

Dans le même esprit, 69% des personnes interrogées en février affirment que Joseph Kabila aurait dû quitter le pouvoir le 19 décembre 2016, comme l’exige la constitution.  L’ensemble des 23 provinces congolaises vont dans le même sens et estiment toutes majoritairement que Kabila aurait dû quitter le pouvoir à la date prescrite par la constitution, avec  des fluctuations qui oscillent entre 54 -64% dans le Haut-Lomami, le Kasaï central, le Haut-Uele ou la Tshopo et qui monte entre 73 et 81%, notamment dans le Nord-Kivu, l’Ituri, le Haut-Katanga, le Kwango ou le Mai-Ndombe…

A noter que lors du précédent sondage mené à la mi-2016, 74,3% pensaient que Kabila qutterait le pouvoir fin 2016.  Selon les sondeurs, cette évolution de 74,3% à 69%  semble « indiquer que la stratégie du glissement » orchestrée par Kabila et les siens est « lentement mais sûrement en train de gagner du terrain ».

Katumbi le plus populaire

Dans la foulée, les sondeurs interrogent les Congolais sur la personnalité pour laquelle ils voteraient si « les élections devaient se dérouler dimanche prochain ». Là, pas de suspens, c’est l’ex-gouverneur du Katanga, Moïse Katumbi, qui apparaît largement en tête avec 38% des intentions de vote. Il est suivi par Joseph Kabila à 10%, devant un trio composé de Félix Tshisekedi, Vital Kamerhe et Jean-Pierre Bemba, tous à 5%. Il faut aussi remarquer que 13% des Congolais interrogés répondent qu’ils ne voteraient pour aucun de ces candidats et que l’ensemble des « petits candidats » décrochant moins de 5% des suffrages recueillent les voix de 24 % des électeurs. Dans le camp présidentiel, le dauphin éventuel à des soucis à se faire. Le premier à apparaître n’est autre que le président de l’Assemblée national Aubin Minaku qui décroche… 1,26 %.

Moïse Katumbi, qui était déjà apparu en tête de ce sondage en mai 2016, vit pourtant toujours en exil (depuis un an maintenant). Autre constat, le vide laissé par Etienne Tshisekedi ne bénéficie pas à un candidat en particulier. Enfin, ces chiffres ne tiennent pas compte non plus des conclusions des évêques de a Cenco dans le dossier décrispation. Des conclusions qui disculpaient complètement Moïse Katumbi pour les faits qui lui ont valu une condamnation à 3 ans de prison.

Deux mois après la fin du second et dernier mandat de Joseph Kabila, 77% des personnes interrogées affirment que le pays va dans « la mauvaise direction », 53% pensent (en février) qu’il y aura plus de conflits sociaux dans les trois prochains mois

Badibanga-la-cata

Une question porte sur  l’opinion, en février, des Congolais à l’égard de l’éphémère Premier ministre Samy Badibanga. Bonne ou mauvaise opinion ? Au Kasaï son impopularité culmine à 86%, 85% au Tanganyka, 84% au Kongo central, 72% au Kasaï Oriental et 62% au Kasaï Central. C’est au Lomammi qu’il évite la correction avec 42% d’opinions favorables et autant de défavorables. Bruno Tshibala, son successeur, profite pleinement de l’impopularité de son prédécesseur. Selon les chiffres du sondage effectué en avril, à la question « êtes-vous d’accord avec la nomination de Bruno Tshibala comme Premier ministre », 51% des sondés répondent par l’affirmative, contre 49% qui s’y opposent.

Derrière l’accord de la Saint-Sylvestre

L’accord de la Saint-Sylvestre est soutenu par 83% des personnes sondées. Un indicateur qui devrait conforter la communauté internationale qui soutient largement ce texte pour l’application duquel les Nations Unies ont voté la résolution 2348.

La question suivante porte sur la responsabilité dans le retard de l’application de cet accord. Pour 72% des sondés, c’est la majorité présidentielle qui est la cause de cet échec. 65% pointent directement le président Kabila, 54% l’opposition du 18 octobre. Le Rassemblement de l’opposition est pointé du doigt à 27%, devant le Front pour le respect de la constitution (23%) et la Cenco (19%).

Les mouvements citoyens de la jeunesse cartonnent

Des chiffres qui se retrouvent quand on interroge les sondés sur leur opinion à l’égard des participants aux négociation de la Cenco. Les évêques s’en sortent avec 84% d’avis positifs contre 12 % d’avis négatifs. Le Rassemblement de l’opposition arrive en deuxième position avec 76% positifs pour 16% négatifs, il précèce le front pour le respect de la constitution (73/20). La majorité présidentielle arrive en dernière position avec 52% d’opinion défavorable pour 39% de favorables.

Dans le même temps, les mouvements citoyens de la jeunesse conservent un très haut taux de popularité. Filimbi et Lucha affichent les mêmes résultats avec 65% de bonne opinion pour 5% d’opinion défavorable. Bye-Bye Kabila suit avec un scre très honorable de 59% positifs et 19% négatifs. Des mouvements qui disposent en plus d’une marge de progression puisqu’en 14 et 19% des personnes sondées déclarent n’avoir jamais entendu parler de ces mouvements.

Encore Katumbi

Le sondage a été mené en février, soit dans les jours qui ont suivi le décès du leader de l’UDPS Etienne Tshisekedi. Le Sphinx de Limete qui recueillait 56% ‘opinion positive à la mi-2016 est passé en tête de ce classement avec une progression de 30% pour atteindre les 86%. Il précède Moïse Katumbi qui récolte 81% d’opinions favorables (74% à la mi-2016). Bemba reste stable à 55% à égalité avec Féix Tshisekedi qui fait une entrée fracassante dans ce classement des leaders politiques. Kabila régresse de 15% et passe de 39% en 2016 à 24% en février 2017.  Dans ce classement des plus nets reculs, il est devancé par le président de l’UNC Vital Kamerhe qui paie son adhésion au projet présidentiel en passant de 46% d’avis positifs à la mi-2016 à 30% en février 2017. Matata Ponyo, ex-Premier ministre dégringole lui encore un peu plus et passe de 37% à 18% positifs.

Et encore…

Enfin, à la question qui pourrait remplacer  Etienne Tshisekedi à la tête du Conseil national du suivi de l’accord de la Saint-Sylvestre (CNSA) ? Eve Bazaïba et Vital Kamerhe décrochent 4%, Félix Tshisekedi monte à 8, comme Valentin Mubake. La Cenco/Monseigneur Monsengwo atteignent les 16%, tandis que Moïse Katumbi décroche, une fois de plus la palme, avec 33%.

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