Skip to main content
Cour Constitutionnelle de la RDC

Kabila autorisé à s'éterniser au pouvoir en RDC, par Marie-France Cros

International: Alors qu’à Lubumbashi une foule immense attendait mercredi la fin du (long) second interrogatoire du candidat à la présidence Moïse Katumbi, accusé de “recrutement de mercenaires”, à Kinshasa, la Cour Constitutionnelle rendait un avis conforme aux désirs de la majorité présidentielle sur l’article 70 de la Constitution.

Perenniser Kabila

Ce dernier indique: “Le Président de la République est élu au suffrage universel direct pour un mandat de cinq ans renouvelable une seule fois. A la fin de son mandat, le Président de la République reste en fonction jusqu’à l’installation effective du nouveau Président élu”.

Selon la Cour, il faut l’entendre comme laissant toute liberté au chef de l’Etat, qui termine en décembre son second mandat, de demeurer à son poste jusqu’à l’élection d’un successeur. Nombre de spécialistes soulignaient, à l’inverse, que la Constitution parle “du nouveau Président élu”, pas “d’un” nouveau Président, et que l’article 70 ne permet donc pas au chef de l’Etat de surseoir indéfiniment à l’élection de son successeur pour rester en place.

Selon la Cour, il s’agit d’éviter la vacance du pouvoir au cas (très probable vu le manque de volonté du camp kabiliste de permettre l’organisation de la présidentielle) où le scrutin n’aurait pas lieu dans les temps constitutionnels. L’article 75 prévoit pourtant “en cas de vacance pour cause de décès, de démission ou pour toute autre cause d'empêchement définitif" que le président du sénat assume la fonction, avec la charge d’organiser la présidentielle dans les 90 jours.

Depuis quelque deux ans, les kabilistes multiplient les initiatives pour perenniser Joseph Kabila au pouvoir. Ces tentatives ont provoqué des émeutes en janvier 2015 (42 morts) et suscité une forte méfiance envers le pouvoir.

“Mercenaires”

L’arrêt de la Cour constitutionnelle survient alors que le candidat à la présidentielle Moïse Katumbi, craint par les kabilistes en raison de sa popularité au Katanga - région d’origine des Kabila - fait l’objet d’une accusation de “recrutement de mercenaires”. En cause: déjà visé par trois présumées tentatives d’assassinat, il a recouru aux conseils d’un général américain en retraite, Darryl Lewis, ex-conseiller d’Obama, pour assurer sa sécurité. Darryl Lewis et d’autres gardes de sécurité ont été arrêtés à Lubumbashi le 24 avril lors d'une manifestation et transférés à Kinshasa.

Selon les informations de La Libre Belgique, le parquet général de Lubumbashi veut transférer M. Katumbi à Kinshasa. Mercredi, lors du second interrogatoire à huis clos de celui-ci, ses avocats s’y sont opposés, la justice de Lubumbashi étant le “juge naturel” d’un homme qui y habite et qui est poursuivi sur base de faits qui s’y seraient déroulés. Le magistrat instructeur estime le transfèrement nécessaire pour confronter M. Katumbi à Darryl Lewis et aux autres détenus du 24 avril. Les avocats de M. Katumbi ont souligné que ces derniers avaient été soustraits à leur “juge naturel”, la justice de Lubumbashi, en dépit des principes du droit et qu’il fallait les ramener à Lubumbashi pour une telle confrontation.

Une foule immense a accompagné M. Katumbi au palais de justice, faisant céder les barrages de police installés notamment dans le quartier populaire de la Kenya, où est né l'allié de M. Katumbi, Gabriel Kyungu. La police a fait reculer les partisans de M. Katumbi à coups de grenades lacrymogènes

 

 

SOURCE: http://www.lalibre.be/actu/international/kabila-autorise-a-s-eterniser-…

Add new comment

Filtered HTML

  • Web page addresses and email addresses turn into links automatically.
  • Allowed HTML tags: <a href hreflang> <em> <strong> <cite> <blockquote cite> <code> <ul type> <ol start type> <li> <dl> <dt> <dd>
  • Lines and paragraphs break automatically.