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Moise Katumbi

Katumbi : « Ils ne parviendront jamais à brûler mes idées »

A Lubumbashi, le siège PND, parti politique de Salomon Idi Kalonda Della, l’un des proches collaborateurs de Moïse Katumbi, a été vandalisé dans la matinée du vendredi 1er juin. Par ce geste ignoble, c’est encore une fois le leader de d’Ensemble pour le changement et candidat à la prochaine présidentielle qui a été visé. Ce qui n’ébranle pas pour autant sa détermination. A partir de Bruxelles, Katumbi réaffirme sa volonté d’aller jusqu’au bout : « Ils ne parviendront jamais à brûler mes idées ».

La tolérance politique, l’un  des signes de l’exercice du  jeu démocratique, procède  du charabia dans le chef de  la majorité au pouvoir. Celle-ci  ne rate aucune occasion  pour en fournir les preuves.  Chaque jour qui passe, la MP  multiplie des actes d’intimidation  et des brimades pour inquiéter  tous ceux qui ne partagent  pas ses idéaux. Moïse  Katumbi en est la principale  victime. Et pour cause, le leader  d’Ensemble pour le changement  fait peur au pouvoir.  Si bien que tous ceux qui se  sont alignés derrière le leader  de l’Opposition ne sont pas  épargnés par la machine de  destruction de la MP. 

La dernière illustration a  été enregistrée à Lubumbashi.  Salomon Idi Kalonda  Della, l’un des pions majeurs  de l’état-major de Katumbi,  vient d’en faire les frais. Hier  vendredi, au chef-lieu de la  province du Haut-Katanga, le  siège de son parti politique, le  Parti national pour la démocratie  et le développement  (PND), a été attaqué et vandalisé.  Les premiers éléments  d’enquête recueillis par le PND  font état d’une attaque commanditée  par la majorité au  pouvoir. La même source  n’exclut pas une connexion  avec le parti au pouvoir, le  PPRD.

Evidemment, cette attaque  arrive à un moment  tout à fait particulier. Elle intervient  moins de 24 heures  après l’arrivée du chef de  l’Etat à Lubumbashi, où il est  allé inaugurer une série de  bâtiments publics et lancer à  Kasumbalesa les travaux de  construction du port sec de  l’Ogefrem. Ce qui alimente  davantage les interrogations. 

Pourquoi les commanditaires  ont juste choisi ce  moment pour s’attaquer au  siège d’un parti proche de  Moïse Katumbi ? Est-ce un  signal qui annonce la traque  de tous ceux qui se réclament  de Moïse Katumbi, désormais      regroupés au sein d’Ensemble  pour le changement ? En  tout cas, au PND, le parti victime  de l’attaque de Lubumbashi,  on n’écarte pas cette  hypothèse. 

DES TÉMOIGNAGES  CONVERGENTS 

Selon des témoignages  compilés par La Libre Belgique,  tous les indices convergent  vers le parti présidentiel,  indexé comme le principal  commanditaire de cette attaque. 

« Il était un peu plus  d’une heure du matin quand  j’ai entendu du bruit et vu des  flammes, explique un Lushois  qui réside à proximité du siège  du PND, sur l’avenue Kasa-Vubu, non loin du gouvernorat  du Haut Katanga. « J’ai  voulu sortir pour aller voir ce  qui se passait et voir si je pouvais  intervenir pour éteindre  les flammes. Dès que je suis  sorti, des coups de feu ont  été tirés par des militaires qui  étaient présents. Le but était  de nous faire comprendre  qu’on avait intérêt à rester  chez soi ». 

Un autre témoignage  d’un voisin est encore plus  surprenant. « J’ai vu deux  jeeps militaires avec des jeunes  qui portaient des t-shirts  du PPRD », raconte-t-il. « Ils  sont arrivés rapidement, ils  ont forcé la barrière et fait fuir  les sentinelles. Ensuite, les  jeunes ont agi à leur aise sous  la garde des militaires. Ils ont  pris le temps de placer les  pneus, de les couvrir d’essence  et de mettre le feu.  Franchement, toute l’opération  a pris plus de 30 minutes.  Quand des voisins ont  voulu sortir, les militaires ont  tiré en l’air pour bien faire  comprendre qu’ils ne devaient  pas s’en mêler ». 

Deux autres témoignages  confirment le  scénario. « Le plus surprenant,  c’est qu’on est dans un  des quartiers les plus sécurisés  de Lubumbashi. Le gouvernorat  est tout proche et la résidence du chef de l’Etat, sur l’avenue Kamanyola, est à maximum 300 mètres d’ici. Kabila était arrivé quelques heures auparavant. Les mesures de sécurité ont donc été renforcées et, malgré ça, une attaque peut survenir sans que personne ne bouge, avouez que c’est surprenant ».

Contacté par la même source, Christian Momat, secrétaire général du PND, ne voit pas d’autre explication à l’incendie du portail et de la clôture du siège de son parti à Lubumbashi : « Il y a la main du pouvoir ! ». Il est convaincu que, par cet acte odieux, c’est Moïse Katumbi qui était visé. Ce n’est pas pour autant qu’il se sent abattu. Bien au contraire. « Ce n’est pas en détruisant l’image de Moïse Katumbi sur un mur qu’ils pourront l’arracher du coeur des Congolais », précise le secrétaire général du PND.

Gabriel Kyungu, patron de l’Unafec et coordonnateur d’Ensemble dans le Grand Katanga, les auteurs de cette attaque ont signé leur crime. « On est dirigé par des sauvages », a-t-il lancé alors qu’il venait d’arriver sur place, rapporte La Libre Belgique.

Quant à Moïse Katumbi, il n’est pas cependant prêt à lâcher prise. Il reste concentré sur la mission de libérer le peuple congolais du joug de la dictature. Repris par La Libre Belgique, le leader d’Ensemble est loin de l’abattement. Par contre, il considère qu’en multipliant ces genres d’attaques, le pouvoir finissant de Kinshasa le raffermit davantage dans son combat. « Ils peuvent incendier mon effigie mais ils ne parviendront jamais à brûler mes idées. Ils ne nous feront pas céder avec ces actes de voyous. Notre combat est juste et le peuple est de notre côté », tranche l’homme du « 3ème penalty » - cette métaphore qui a consacré son divorce avec la majorité au pouvoir.

ELECTIONS APAISÉES : UN LEURRE

A six mois des élections prévues en décembre 2018, les conditions pour des scrutins apaisés deviennent une vue d’esprit. Prise en tenaille par l’article 220 de la Constitution qui empêche le président Kabila de prétendre à un troisième mandat, la majorité au pouvoir est sur le point de perdre son sang-froid. Aussi s’attaque-t-elle à tous ceux qui se retrouvent derrière Moïse Katumbi, qu’elle considère – à juste titre d’ailleurs – comme le sérieux prétendant au trône présidentiel. L’attaque à Lubumbashi du siège du PND vient une fois de plus prouver que le pouvoir en place ne s’est jamais inscrit dans la logique des élections. Dans ces conditions, il n’est pas évident qu’on ait droit en décembre 2018 à des élections véritablement apaisées, où tous auront la même chance de concourir.

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