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L’Est du Congo — Radiographie du « think tank » américain, Conseil de Relations étrangères

L’est du Congo a été ravagé par les invasions étrangères et les rébellions qui ont tué et déplacé des millions. Un processus de paix fragile vise à apporter la stabilité en Afrique centrale, mais ses gains durement acquis demeurent à risque.

Pendant près de deux décennies, les provinces orientales de la République démocratique du Congo (RDC) ont été l’épicentre du conflit le plus meurtrier depuis la Seconde Guerre mondiale. Une vaste partie du pays à cheval sur le cœur de l’Afrique centrale, l’est du Congo continue à défier les efforts de pacification. Comme le conflit s’est transformé d’une guerre régionale à une série d’insurrections locales tenaces, les civils pris au milieu ont payé un très grand prix.

En plus de la crise humanitaire en cours, l’instabilité persistante dans le plus grand pays de l’Afrique subsaharienne par surface a des implications stratégiques pour l’ensemble de la région. Les vastes ressources naturelles de la RDC ont un grand potentiel, mais aussi compliquent les efforts de paix. Les minerais de l’est du Congo alimentent l’électronique grand public du monde, et les terres agricoles largement inexploitées du pays ont le potentiel pour nourrir le reste de l’Afrique. Pourtant, les disputes sur ces ressources alimentent aussi le conflit, et les groupes rebelles cherchent à les contrôler pour financer leurs propres campagnes.

Sous réserve de l’ingérence étrangère depuis l’époque coloniale, l’est du Congo pose des questions difficiles sur le rôle de l’intervention internationale. La mission de l’ONU, le plus grand déploiement de maintien de la paix dans le monde, a apporté un soutien crucial pour le processus de paix de la RDC, mais de nombreux observateurs estiment qu’il manque une stratégie claire pour le maintien de la paix et de l’éradication de la pléthore de groupes armés qui y restent. Alors que le pays cherche à consolider son progrès démocratique avec les élections présidentielles en 2016, le gouvernement congolais, les décideurs politiques occidentaux, et les dirigeants régionaux sont tous confrontés à des décisions cruciales.


LA MORT, LE DEPLACEMENT ET LA PRIVATION
Les guerres qui ont fait rage dans et autour de l’est du Congo depuis 1994 ont accumulé de loin la plus grande souffrance sur les populations civiles prises dans le collimateur. Le nombre de morts dans le pays a dépassé 5,4 millions, la grande majorité de ceux-ci dans l’est, tandis que près de trois millions de personnes sont toujours déplacées et plus d’un million de femmes et de filles ont été victimes de viol. Les soldats tués au combat direct ont, par de nombreuses estimations, totalisé moins de 10 pour cent du nombre total de décès du conflit.
Les victimes civiles n’ont pas toutes plus simplement été un sous-produit malheureux de combats. Plutôt, les civils ont été ciblés pour soutenir les groupes rebelles opposés pour leur identité ethnique. Ils ont été volés, déplacés de leurs maisons et villages, et mis en service forcé comme des esclaves. Les femmes sont les principales victimes de la violence sexuelle, maniée comme une arme de guerre. Chassés de leurs foyers, beaucoup sont morts de faim et de maladie.
 

La crise du Congo a dès le départ été définie par le déplacement de masse, ce qui a pesé sur les ressources et la capacité organisationnelle des organismes de secours des Nations Unies, le gouvernement congolais et les ONG humanitaires.

Le conflit a commencé lorsque près de deux millions de Rwandais sont entrés à l’Est du Congo à la suite du génocide de 1994. La région est devenue depuis lors, le domicile de villes-à-tentes semi-permanentes qui abritent plus de 2,7 millions de déplacés internes Congolais ainsi que des centaines de milliers de réfugiés étrangers. Pour les civils, le choix a souvent été entre languir dans les camps surpeuplés, fuir dans les jungles denses de la région et être exposé à des milices nomades, ou, pour les réfugiés, retourner dans leur pays d’origine et risquer la persécution.

La persistance de plus de quarante groupes armés différents dans l’est du Congo signifie que la mort et les perturbations continuent alors même que les rangs des principales organisations rebelles de la région ont diminué. La plus grande armée rebelle restant, les Forces démocratiques hutus rwandaises pour la libération du Rwanda (FDLR, selon son orthographe française), a été réduite à moins de deux mille combattants, tandis que la plupart des autres groupes sont comptés dans les centaines. Ces petites et guérillas mobiles peuvent survivre en évitant la confrontation directe avec les soldats de l’ONU et du gouvernement, tout en continuant à terroriser les villageois et exploiter les ressources locales.

GEOPOLITIQUE DE LA CRISE
La République démocratique du Congo couvre un territoire de près de la taille de l’Europe occidentale. Elle abrite plus de soixante -dix millions d’habitants, ce qui est en fait le pays francophone le plus peuplé dans le monde. Les frontières de la RDC avaient été tracées à l’origine par ses colonisateurs belges en 1885. En plus de la domination coloniale, les pouvoirs régionaux — la RDC est entourée par neuf autres Nations — étaient à plusieurs reprises intervenus dans ses affaires intérieures.

Avec la capitale nationale, Kinshasa, situé à près d’un millier et demi de kilomètres des grandes villes de l’est de Goma, Bukavu, et Uvira, le Congo a longtemps défié une gouvernance facile. Les centaines de groupes ethniques, langues tribales innombrables, et les intérêts régionaux divergents se sont révélé un terrain fertile pour les rébellions récurrentes contre le gouvernement central.

Dans l’est du Congo, le conflit a porté sur les provinces du Nord et du Sud-Kivu, ainsi que la province Orientale voisine, le Maniema et le nord du Katanga — une superficie à peu près la taille de la Californie qui compte plus de vingt millions d’habitants. Les hautes terres fertiles de la région sont à cheval sur les frontières du Burundi, du Rwanda et de l’Ouganda, le long des rives du lac Kivu et Tanganyika, et le transport entre l’ouest et l’est est ardu — la plupart des villes de l’Est ne peuvent pas être atteintes par route de Kinshasa.

CONFLIT DANS L’EST DU CONGO

La violence dans l’est du Congo a ses racines dans les conflits ethniques qui remontent à l’époque coloniale, qui a ensuite été aggravée sous la dictature de trente ans de Mobutu Sese Seko qui avait commencé en 1965.

L’ampleur terrifiante des récents combats est née des événements qui ont commencé en 1994. Cette année-là, le génocide de près d’un million de Tutsis rwandais a déclenché une conflagration régionale qui allait être connue sous le nom de la « guerre mondiale africaine. »

 Après que de nombreux génocidaires hutus aient fui vers l’est du Congo et menacés d’incursions retour au Rwanda, le gouvernement Tutsi du Rwanda avait mené une invasion de vengeances en 1996 qui finira par enchevêtrer presque tous les voisins du Congo. Balayage de l’est à l’ouest, les forces rwandaises, ainsi que leurs partenaires régionaux et alliés congolais, avaient renversé Mobutu et installé un nouveau gouvernement dirigé par Laurent Kabila.

L’alliance éclata en 1998, lorsque le nouveau gouvernement à Kinshasa s’était tourné contre le Rwanda, ordonna les forces du Rwanda et d’autres forces étrangères de quitter le pays. Les rébellions régionales émergèrent, fracturant le pays, et les milices locales germèrent de partout. Les pays voisins, divisés entre ceux qui soutenaient et ceux qui étaient contre le gouvernement de Kinshasa, envahirent du coup le pays.

Après plusieurs accords partiels, un accord de paix de 2003 pacifia l’ouest, mais les combats dans l’est du Congo continuèrent. Les rebelles pro-rwandais tutsis congolais ou Banyamulenge, les populations concentrées dans les Kivu s’affrontèrent avec les forces démocratiques pour la libération du Rwanda (FDLR), la milice hutue rwandaise liée au génocide de 1994, ainsi que des soldats gouvernementaux.

D’autres groupes rebelles, comme les Forces démocratiques alliées de l’Ouganda (ADF), devinrent la cible de la mission de maintien de la paix de l’ONU, la MONUSCO, pendant des années.

Le ADF, une petite, mais puissante force installée dans les montagnes de Ruwenzori, à la frontière avec l’Ouganda, est resté une menace avec une série d’attaques meurtrières en Novembre et Décembre 2015. Pendant ce temps, une multitude de milices locales sur base ethnique, connue sous le nom Mai Mai, ont ajouté au chaos avec des alliances changeantes de leurs réseaux opaques.

LES ECONOMIES DE CONFLIT
Alors que les combats dans l’est du Congo découlent de nombreuses sources — conflit ethnique, les tollés politiques et la géopolitique régionale — basées de ce mélange volatil et soi-disant malédiction des ressources de cette région appauvrie. Le manque d’opportunité économique favorise le recrutement pour les groupes armés, et les disputes pour de terres et d’autres ressources naturelles qui conduisent souvent à la violence. Pour fermer la boucle, les forces rebelles, souvent en connivence avec l’extérieur, s’alimenter de la richesse de la région pour perpétuer leurs luttes armées.



Des décennies de guerre et de mauvaise gestion ont ravagé la capacité de production globale du Congo. Malgré certains des gisements minéraux les plus précieux du monde, le plus grand potentiel hydroélectrique de l’Afrique, et de vastes étendues de terres fertiles, les habitants du pays vivent en moyenne avec moins de 200 $ par an — à peine de ce qu’ils gagnaient en 1970. Même avec un taux de croissance impressionnant de plus de 9 pour cent en 2014 et 2015, le progrès économique ne s’est pas traduit en une prospérité plus large dans l’est du Congo. Le taux de chômage reste supérieur à 50 pour cent, avec des niveaux encore plus élevés chez les jeunes et dans les provinces orientales du Kivu où une grande partie du conflit est centrée.

L’infrastructure en ruinée du Congo, limite aussi l’activité économique et handicape les efforts du gouvernement central pour vaincre les groupes rebelles. Le commerce intérieur est fortement handicapé et l’électricité est rare, avec moins de 10 pour cent des citoyens capables d’accéder de manière fiable à l’énergie électrique.

Beaucoup dans l’est sont donc livrés à eux-mêmes, à la fois économiquement et militairement. La prolifération résultant des milices est devenue intimement liée à l’économie locale. Le soi-disant Commerce des Minerais des Conflits a reçu une attention particulière en raison des nombreuses mines qui avaient été sous le contrôle de groupes rebelles et l’importance de plusieurs de ces minerais dans les téléphones cellulaires et autres appareillages électroniques de grand public. L’exploitation minière informelle, ou « artisanale », comprend près d’un cinquième de la production économique du pays et emploi des millions de personnes dans l’est du Congo. C’est une source immédiate de revenu pour les rebelles et tout comme les soldats gouvernementaux corrompus, ainsi que pour les commerçants des pays voisins opérant directement ou par l’intermédiaire des alliés locaux armés.


Pourtant, de nombreux experts disent que l’exploitation minière est seulement un catalyseur pour la continuité du conflit. Certains analystes régionaux soutiennent que l’est du Congo est une économie « entièrement militarisée », avec les groupes armés participant à tous les secteurs et en mesure de tirer profit de presque toutes les ressources précieuses.

Les affrontements pour accéder aux terres fertiles de l’est du Congo, en particulier, remontent de décennies, et dans certains cas, des siècles. Les Tutsis originaires du Rwanda ont longtemps lutté avec les autres groupes sur les droits de propriété et droits citoyens dans la région. Même aujourd’hui, la plupart des conflits armés en cours entre les villages et clans ethniques remontent leurs origines à ces litiges et l’avènement des armes modernes a conduit à l’augmentation des couts humanitaires.

Comme le gouvernement central tente de résoudre ces conflits et d’apporter le développement à l’Est, il reste faible et très dépendant de l’aide extérieure. Les progrès qui ont été réalisés avec la pacification de certaines régions avaient été souscrits par une mission de maintien de la paix des Nations Unies qui coûte plus d’un milliard de dollars par an. Les donateurs étrangers fournissent près d’un cinquième du budget total de Kinshasa. Il va probablement revenir à ces dernières pour financer les élections nationales générales, dont les coûts devraient dépasser un milliard de dollars, en 2016.


DES FORCES EXTERIEURES

La République Démocratique du Congo a obtenu son indépendance après des décennies de domination belge en 1960, mais cela n’avait pas signifie la fin de toute ingérence extérieure dans ses affaires. Le pays s’était immédiatement embourbé dans la géopolitique de la guerre froide, les États-Unis soutenant la règle des trente ans du dictateur anti-communiste Mobutu Sese Seko. Sous Mobutu, une économie en déclin, la dégradation des infrastructures et la détérioration des forces armées avaient combiné pour produire un état de faiblesse de plus en plus incapable de gouverner et de défendre son propre territoire.


Dans les années 1990, les tensions avec le Rwanda et l’instabilité interne qui avaient affecté les pays voisins avaient conduit à deux « guerres mondiales africaines » en RDC qui avait impliqué neuf pays. Depuis la guerre civile au Rwanda entre Hutus et Tutsis avait débordé dans l’est du Congo en 1994, le gouvernement dirigé par les Tutsis du Rwanda avaient maintes fois intervenues, envoyant ses propres troupes dans la région et pour soutenir ses alliés congolais avec soutien logistique. L’Ouganda, avait aussi joué un rôle majeur, avec d’abord ses troupes pour soutenir puis se brouilla avec les forces rwandaises sur le territoire de l’Est du Congo. D’autres pays de la région, dont l’Angola, le Burundi et le Zimbabwe, étaient entraînés dans le conflit à différentes étapes. D’autres groupes extérieurs étaient intervenus pour maintenir la paix. Le processus de paix qui avait abouti à un gouvernement de transition en 2003 était patronné par le président de l’Afrique du Sud d’alors, Thabo Mbeki. L’ONU déploya la Mission de l’Organisation des Nations Unies au Congo (MONUC-rebaptisée MONUSCO), le plus grand et la mission de paix la plus chère de son histoire, d’abord pour faciliter les élections démocratiques et plus tard pour prendre l’offensive contre les groupes rebelles.

Après l’apparition d’un autre groupe rebelle soutenu par le Rwanda, le M23, en 2013 les États-Unis menèrent un nouveau processus de paix régional qui réunissait l’Union africaine, l’Union européenne et l’ONU. Poursuivis en coordination avec la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs (CIRGL), un regroupement de gouvernements de l’Afrique centrale, ces pourparlers aboutirent à la Déclaration de Nairobi de Décembre 2013. La déclaration définit un programme de désarmement de M23, la démobilisation de ses combattants, et tenant les leaders rebelles responsables. Tous ces efforts contribuèrent à l’avancement du principe qui a pris racine dans l’est du Congo. Cependant, aucun effort, n’a jusque-là été capable de mettre fin une fois pour toutes au cycle de l’insurrection sanglante.


POINTS DE DECISION
Comme le gouvernement congolais continue à poursuivre les restes des forces rebelles dans l’est, le pays reste fragile. Le progrès — économique, militaire et politique — est réel, mais loin d’être stable. Les questions sous-jacentes telles que les droits fonciers, la citoyenneté et le partage du pouvoir restent en suspens tandis que les élections se profilent à l’horizon. Les choix faits par les politiciens, les soldats et les chefs d’entreprise dans les mois et les années à venir vont probablement définir la trajectoire de l’est du Congo pour les décennies à venir. Suspendu au-dessus de l’avenir de l’est du Congo est le spectre de la violence ethnique et communautaire renouvelée et une nouvelle génération d’enfants perdus par les ravages de la maladie, l’esclavage et la guerre.

Les développements dans les domaines suivants seront cruciaux.

2016 ÉLECTIONS

Le président Joseph Kabila est au pouvoir depuis 2001. Il est constitutionnellement empêché de se présenter pour un troisième mandat en Novembre 2016. Cependant, la spéculation a tourbillonné que Kabila cherchera à rester au pouvoir malgré tout. Beaucoup en RDC, y compris certains propres alliés politiques de Kabila, l’ont accusé de retarder volontairement les élections comme un moyen de créer le glissement ou dérapage électoral, de prolonger sa durée au pouvoir.


Un tel artifice pour le pouvoir aurait probablement des répercussions graves sur l’autorité du gouvernement central, en particulier dans les provinces de l’Est. La perception du pouvoir illégitime à Kinshasa pourrait stimuler de nouvelles rébellions par les factions mécontentes de l’armée nationale. A son tour, le chaos politique résultant pourrait encourager les pays voisins de la RDC pour tenter une nouvelle fois d’influencer les événements là par procuration par les forces [rebelles]. Une transition pacifique et démocratique de l’autre part serait un bon tournant pour les institutions congolaises.

LES MINERAIS DE CONFLIT
L’industrie minière informelle dans l’est du Congo est en de nombreux endroits entrelacés avec les groupes armés de la région. Certains experts ont fait valoir que la restriction de ces minéraux sur les marchés internationaux pourrait aider à étouffer le conflit. Les décideurs américains avaient cherché à imposer des restrictions à la Section 1502 de la loi Dodds-Frank loi sur la réforme financière de 2010, qui exige que les sociétés cotées en bourse d’indiquer que leurs produits sont « sans conflit. »  Une législation de l’Union européenne similaire fut approuvée en 2015 obligeant les entreprises à exercer une diligence raisonnable, y compris les audits par des tiers, pour confirmer que leurs chaînes d’approvisionnement ne contribuent pas aux combats.
Cependant, certains experts estiment que ces règlements se révéleront contreproductifs dans l’objectif de développer l’est du Congo, en faisant valoir que les règles ont déjà contribué à mettre des millions de mineurs sans travail. D’autres observateurs estiment que face à la pression, les groupes armés sont en mesure d’exploiter facilement d’autres ressources naturelles, comme le bois, le charbon ou le trafic de drogue.

DESARMEMENT, DEMOBILISATION ET REINSERTION
Un défi majeur pour la paix a été les efforts chancelants de la RDC pour démobiliser des milliers de combattants rebelles, que ce soit en les incorporant dans l’armée nationale ou en facilitant leur transition dans la vie civile. Les anciens rebelles avaient à plusieurs reprises lancé des rébellions au sein de l’armée, y compris la mutinerie du général Laurent Nkunda en 2004 et le soulèvement M23 du général Bosco Ntaganda en 2012. Ce cycle a conduit certains experts à dénoncer la « porte tournante » du processus de désarmement, démobilisation et réinsertion (DDR).
Avec la défaite de M23 et la campagne en cours contre les FDLR, l’effort de DDR le plus récent demande le gouvernement congolais de gérer plus de onze mille ex-combattants. En plus d’être désarmés et approuvés pour les violations des droits de l’homme, ces ex-combattants auront besoin de formation professionnelle et autres formes de soutien économique, ce qui devrait coûter plus de 100 millions $. Sans progrès, ces genres de combattants pourraient décider qu’il est dans leur intérêt de retourner au champ de bataille.

RELATIONS REGIONALES
Depuis 1994, le sort de l’est du Congo avait tourné en grande partie sur les actions du Rwanda voisin. Le Rwanda avait,  à maintes fois intervenu en RDC, directement ou par procuration, au nom de se défendre contre les génocidaires hutus qui y sont basés. La guerre par procuration la plus récente, en 2013, n’a été mise fin que par la pression des Etats-Unis sur le gouvernement Rwandais et un processus de paix régional visant à réduire l’ingérence étrangère dans l’est du Congo.
Une résolution finale du conflit dépendra en grande partie sur la capacité du Rwanda et de la RDC à établir des relations constructives. Le Rwanda s’est gardé d’une intervention directe, mais ses dirigeants allèguent que le gouvernement congolais ne veut pas en finir avec les forces hutues des FDLR qui se sont attardés dans la région depuis 1994. Cela pourrait déclencher un autre tour d’escalade. La création de liens économiques plus légitimes et transparents entre le Congo et ses voisins pourrait apporter les relations commerciales locales de l’ombre et réduire le contrôle des seigneurs de guerre sur les ressources.

ACTEURS INTERNATIONAUX
Les États-Unis sont le premier donateur bilatéral du pays et le plus grand contributeur financier de la MONUSCO, fournissant un quart du budget total de maintien de la paix des Nations Unies. L’administration du président Barack Obama a également rehaussé le profil de la RDC dans la diplomatie des Etats-Unis en nommant l’ancien sénateur Russell Feingold comme envoyé spécial pour la région des Grands Lacs en 2013. Dans ce rôle, Feingold avait négocié un accord de paix régional. Dans le cadre de cet effort, les États-Unis avaient créé un cadre de coordination avec l’Union africaine, l’Union européenne et l’ONU, et pour la première fois accueillie la Chine pour les discussions multilatérales. Le remplacement de Feingold, par l’ancien représentant Thomas Perriello, qui avait été nommé en Juillet 2015 et s’était fait entendre a sur la nécessité de Kabila à démissionner en 2016.
Au même moment, la mission de l’ONU a atteint un croise de chemins. La brigade d’intervention créée en 2013 avait aidé l’armée congolaise à vaincre avec succès la rébellion M23. Mais une offensive ONU-congolais conjointe prévue contre les rebelles hutus des FDLR restantes s’était effondrée au début de 2015, après les critiques de l’ONU sur les violations des droits de l’homme au sein de l’armée congolaise. Pendant ce temps, Kabila avait fait pression pour que l’ONU de commence à réduire sa force de vingt-deux mille fortes, ce qui avait exacerbe les préoccupations que Kinshasa n’était pas décidé pour vaincre les FDLR.

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