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Jean-marc Kabund, Jeanine Mabunda

La Belle Revanche de Jean-Marc Kabund Contre les FCC

Dans sa stratégie visant son retour en 2023, Joseph Kabila a  mis en place un groupe de travail chargé des stratégies. On y compte les principaux faucons du kabilisme. Parmi eux, se trouvent Nehemi Mwilanya, Jeanine Mabunda, Aubin Minaku, Thambwe Mwamba, Kikaya Bin Karubi, Evariste Boshab et Adolphe Lumanu. Leur accès à la résidence du Raïs à GLM ou dans son domaine de Kingakati confère à ce petit cercle un prestige et une autorité reconnue au sein des FCC. Dans cet aéropage, Alexis Thambwe et Jeanine Mabunda sont les personnes-clés. Ils dirigent les deux institutions chargées de donner un cadre légal au retour du Raïs. Leur allégeance à l'ancien président est totale.  Le Sénat et l'Assemblée Nationale sont soumis au diktat de Kingakati. Le parlement est devenu la chambre d'enregistrement de la volonté du Raïs. Et quand il le faut, on ne s'y embarrasse aucunement du respect des procédures parlementaires pour exécuter les ordres d'en haut. Un véritable parlement croupion qui fait la honte de tous les Congolais. Preuve en est les scandales qui se succèdent dans les deux institutions. Le tout récent entérinement en catimini du choix de Ronsard Malonda pour diriger la CENI en est la plus parfaite illustration.

 

" En protecteur acharné des intérêts de Félix Tshisekedi, l'ancien Vice-Président de l'Assemblée National n'a jamais manqué de mettre les bâtons dans les roues des FCC.

 

Mais il faut savoir que le viol de la loi et des règles n'a pas toujours été aussi aisé pour Jeanine Mabunda et Alexis Thambwe. Au fil des 17 premiers mois de la coalition au pouvoir,  les deux présidents FCC ont  dû batailler ferme avec Jean Marc Kabund a Kabund, le Vice-Président du Bureau, et  représentant de l'UDPS et de la coalition CACH au Bureau de l'Assemblée Nationale, pour imposer leur loi. En protecteur acharné des intérêts de Félix Tshisekedi, l'ancien Vice-Président de l'Assemblée National n'a jamais manqué de mettre les bâtons dans les roues des FCC.

 

C'est ainsi que lors d'une des réunions des faucons de la Kabilie autour de leur autorité morale, la décision d'éliminer Jean-Marc Kabund a été prise afin de permettre  aux FCC d'avancer dans la reprise en main de la justice et la nomination d'un homme de confiance à la tête de la CENI.

 

" Les couteaux sont sortis…la peur prend des proportions frisant la panique

 

Depuis plusieurs semaines, les FCC étaient aux aguets afin de prendre le président a.i. de l'UDPS à défaut et s'en débarrasser le plus vite possible. La crise du COVID va opportunément apporter le prétexte à cette opération. Début mars, il règne au sein de la coalition CACH-FCC un climat de suspicion. On y parle d'un mauvais coup en préparation pour destituer Félix Tshisekedi et aussi d'une dissolution prochaine de la Chambre. Les couteaux sont sortis. Les deux partenaires de la coalition au pouvoir avancent masqués. Mais l'UDPS prend peur. Les hommes de Tshisekedi ont la hantise d'une mise en accusation du Chef de l'Etat par les deux chambres. La peur prend des proportions frisant la panique. A la veille de la tenue du Congrès devant voter l'état d'urgence sanitaire demandé par le gouvernement, tout doit être fait pour empêcher que les deux chambre se réunissent. L'occasion pourrait être belle pour préparer un sale coup dont les FCC ont le secret.  

 

" Dans les réseaux sociaux, Jean-Marc Kabund tire sur la mauvaise ficelle

 

En chien de garde des intérêts de la présidence, le Vice-Président de l'Assemblée Nationale se désolidarise du Bureau de l'Assemblée Nationale en fustigeant le coût exorbitant de la tenue d'un Congrès. Dans les réseaux sociaux, Jean-Marc Kabund tire sur la mauvaise ficelle.  En arguant que 7 millions USD sont dépensés pour que députés et sénateurs se réunissent, il exige des comptes à Jeanine Mabunda et expose les députés qui détestent qu'on parle de leur secret financier. Le chiffre astronomique est faux. L'erreur va se révéler fatale pour Kabund. La machine à broyer FCC se met en action.

 

" Genval,  le grand rassemblement de toutes les forces de l'Opposition.

 

Pour quelques lieutenants de Joseph Kabila, le président a.i. de l'UDPS est loin d'être un inconnu. L'homme qui se dit Katangais serait en réalité originaire du Kasaï. Il fait ses classes dans l'UDPS. Il acquiert la confiance du sphinx et de son fils Félix Antoine Tshisekedi. A telle enseigne que lors des discussions que Joseph Kabila et le PPRD nouent avec l'UDPS pour le changement de la constitution et un troisième mandat en échange d'une Vice-Présidence pour Etienne Tshisekedi, Félix Tshisekedi et Jean-Marc Kabund sont à la manoeuvre. Les voyages à Rome, Ibiza, Paris se succèdent. Les mallettes aussi. A deux doigts de conclure le deal, à la dernière minute, sur insistance de Moïse Katumbi, Etienne Tshisekedi se rétracte. L'ancien gouverneur du Katanga, qui vient de quitter le PPRD, convainc d'abandonner les contacts avec Kabila. Dans une volte-face magistrale, la figure mythique de l'Opposition décide de reprendre le chemin du combat. En mai 2016, il opère à Genval le grand rassemblement de toutes les forces de l'Opposition.

 

" L'influence grandissante  de Kabund dans l'appareil heurte les ambitions de nombreux cadres...

 

Jean-Marc Kabund qui caressait l'espoir de voir aboutir les négociations avec la Kabilie pour un partage 50/50 du pouvoir d'Etat entre Joseph Kabila et Etienne Tshisekedi est dépité. Lors des négociations de l'Accord CENCO, il exprimera son regret et son hostilité ouverte à Katumbi et aux nouveaux opposants du G7 à qui il ne reconnaît pas la qualité d'opposants. Ce n'est pourtant que partie remise.

 

A Bruxelles, en novembre 2018, deux ans après Genval, on assiste cette fois à  la volte-face de Félix Tshisekedi  qui dénonce l'accord signé la veille à Genève entre les sociétaires de LAMUKA viendra opportunément réparer celle de son père. L'homme est un fidèle des fidèles du nouveau Président de la République qui lui confie la gestion du parti.  Jean-Marc Kabund est d'autant plus confortable dans le rôle qu'il bénéficie du soutien de Maman Marthe dont il est le protégé. En duo avec Kabuya, le nouveau Secrétaire Général, les deux nouveaux patrons de l'UDPS mettent en place de nouvelles méthodes de gestion basée sur le recrutement de jeunes communicateurs virulents, baptisés les talibans et des wewas. Face aux FCC et à LAMUKA, l'UDPS s'engage dans une vériable radicalisation communautaire. Pour faire partie du centre de décision, accéder à des fonctions et en tirer les avantages, faire partie de la communauté Luba et en connaître tous les codes devient un avantage déterminant. L'influence grandissante  de Kabund dans l'appareil heurte les ambitions de nombreux cadres... On l'accuse de construire des villas, d'acquérir des immeubles, de mener un grand train de vie, l'homme n'en a cure. Il a la confiance du Chef et s'autorise à nommer, révoquer, sanctionner les récalcitrants.

 

" Orgueilleux, sans aucun raffinement, fronçant  à la moindre occasion les sourcils, l'homme  porte en permanence sur le visage le masque de l'arrogance

 

Fort de ses positions, Kabund ne se rend pas compte que le danger guette ! Les clivages au sein de l'appareil de l'UDPS font les affaires des FCC. Les hommes de Kabila utilisent un député MLC afin d'introduire une motion visant à destituer Kabund. L'attitude de ce dernier est loin de faciliter les choses pour CACH. Orgueilleux, sans aucun raffinement, fronçant  à la moindre occasion les sourcils, l'homme  porte en permanence sur le visage le masque de l'arrogance. Coquille vide pour les uns, stratège pour les autres, Kabund est détesté par une large majorité des députés. Lors du vote de sa destitution, il ne vient pas assister à la mise à mort. Son siège est enlevé du bureau. Le Vice-Président est destitué à une majorité écrasante. L'humiliation est totale !

 

" Les deux Vice-Présidents de l'Assemblée en viennent aux mains.

 

Pour la petite histoire il convient de savoir que l'homme ne manque pas de panache. Il va mener un dernier baroud d'honneur lors de l'ultime réunion du Bureau de l'Assemblée Nationale au cours de laquelle son dossier est sur la table de ses pairs. Contre tous les usages qui veulent qu'une personne incriminée n'assiste pas à la réunion au cours de laquelle son cas est examiné, Jean-Marc Kabund force les portes du Bureau de Jeanine Mabunda. La bordée d'insultes les plus grossières  qu'il adresse à la Présidente de l'Assemblée Nationale le conduit à une séance de pugilat  avec Boniface Balamage. Les deux Vice-Présidents de l'Assemblée en viennent aux mains. Kabund sait que son sort est déjà scellé. Il attend sa vengeance. Elle ne tardera pas à venir...

 

" En secret, Jeanine Mabunda instruit six des huit confessions religieuses de désigner Ronsard Malonda, l'ancien Secrétaire exécutif de la CENI, pour succéder à Corneille Nangaa.

 

A Kingakati, les FCC triomphent. Ils ont obtenu la tête de leur redoutable adversaire. La voie est ouverte pour accomplir leurs forfaits. Sous la pression d'Albert Yuma qui redoute de devoir justifier devant les magistrats les opérations financières opaques de la Gécamines, Joseph Kabila charge l'ancien Président de l'Assemblée Nationale Minaku de déposer des propositions de loi pour mettre un terme à l'indépendance de la Justice et reprendre en main l'appareil judiciaire. Il faut à tout prix protéger le grand argentier des FCC qui doit expliquer l'évasion de centaines de millions de dollars. Quant à Jeanine Mabunda, elle demande aux confessions religieuses de choisir le nouveau président de la CENI.  En secret, Jeanine Mabunda instruit six des huit confessions religieuses de désigner Ronsard Malonda, l'ancien Secrétaire exécutif de la CENI, pour succéder à Corneille Nangaa. Le tout sur fond d'achat des consciences des chefs de ces confessions religieuses. Les puissantes Eglises catholique et protestante qui représentent 80% de la population sont purement et simplement ignorées. Les FCC viennent de leur porter un coup fatal !

 

" Si les 350 députés FCC font la loi dans l'Assemblée, Kabund est déterminé à démontrer que l'UDPS fait la loi dans la rue.

 

Mais les hommes de Kabila qui croient avoir partie gagnée se trompent ! Replié dans son siège de l'UDPS, Kabund peaufine lui aussi ses stratégies. Il ne digère par l'humiliation que les FCC lui ont infligée. La levée de boucliers suscitée par l'introduction maladroite des trois propositions de loi de Minaku-Sakata offre une occasion en or au Président a.i. de l'UDPS pour se rappeler à la mémoire de ses anciens amis. En quelques heures, Jean-Marc Kabund organise l'offensive. Il comprends que s'il veut gagner la partie, il faut déplacer le champ de bataille.  Si les 350 députés FCC font la loi dans l'Assemblée, Kabund est déterminé à démontrer que l'UDPS fait la loi dans la rue. Les wewas sont déployés pour empêcher les députés de siéger. Les manifestants s'en prennent aux véhicules des élus. Plusieurs magasins sont dévalisés. Les habitations et les immeubles de quelques figures FCC sont pillées. Jean-Marie Kassamba, André Kimbuta, Ngoyi Kasanji font les frais de la colère de la rue. Jean-Marc Kabund tient sa vengeance. Les FCC mettent genoux à terre sous la pression de l'UDPS à laquelle se rallie l'Eglise catholique, les forces vives et LAMUKA. Désormais, qui tient la rue, tient le pouvoir. D'autant plus que la police et l'armée adoptent une parfaite neutralité.

 

" Cette attitude suicidaire de Jeanine Mabunda et des FCC démontre que la question de la direction de la  CENI est une question de vie ou de mort pour cette famille politique et leur chef.

En dépit de ce premier échec, sous la dictée de Joseph Kabila, Jeanine Mabunda décide le passage en force.  Sans que la question ait jamais été mise à l'ordre du jour de l'Assemblée, elle soumet au vote des députés l'entérinement de Ronsard Mabunda. Le tollé est d'autant plus général que lors de l'office religieux pour la célébration du 60ème anniversaire de l'Indépendance, dans une puissante homélie, le cardinal Ambongo avait fustigé les FCC.

 

" Dans son appel prophétique, le Cardinal Ambongo  avait annoncé des jours difficiles. Ils ont commencé !

 

Cette attitude suicidaire de Jeanine Mabunda et des FCC démontre que la question de la direction de la  CENI est une question de vie ou de mort pour cette famille politique et leur chef. S'ils perdent cette seconde manche, c'en est fait de l'avenir de centaines de sociétaires de cette plate-forme qui n'ont jamais été élus mais se sont retrouvés miraculeusement dans l'hémicycle. Quelques heures après la plénière, les députés de l'Opposition, la société civile, LAMUKA ont appelé le peuple à la mobilisation pour contrer la manoeuvre des FCC. Jean-Marc Kabund et l'UDPS leur ont immédiatement emboîté le pas. L'action commune entre UDPS, LAMUKA, Société Civile et Eglises est engagée. L'appel au ressaisissement lancé par le cardinal Ambongo porte ses fruits. A nouveau, les FCC se retrouvent seuls ! 350 députés vont donc affronter un peuple en colère ! Et cette fois, les FCC ne disposent plus de l'armée pour réprimer les manifestants. En dépit d'une rencontre de conciliation organisée à la N'Sele entre Kabila et Tshisekedi, la partie s'annonce bien délicate pour le Raïs et les siens. Dans son appel prophétique, le Cardinal Ambongo  avait annoncé des jours difficiles. Ils ont commencé !

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