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Photo: De gauche à droite, Stergomena Tax, Secrétaire d'Etat à la SADC, Manuel Augusto, Ministre des Affaires étrangères angolais, Ekaterina Zaharieva, Vice-Premier Ministre et Ministre des Affaires Etrangères, et Prince Hlangusemphi, Ministre de la Planification Economique et du Développement du Swaziland à Pretoria. Photo: Frank Oberholzer

L'Angola Met la RD Congo en Garde de ne Pas Dérailler les Elections

Le gouvernement angolais a averti la République démocratique du Congo (RDC) de ne pas utiliser le manque de financement comme prétexte pour retarder encore la tenue des élections présidentielles et législatives qui doivent se tenir le 23 décembre.

Le ministre angolais des Affaires étrangères, Manuel Augusto, dans une interview du 28 mars accordée à Daily Maverick à Pretoria, a exprimé les points de vues de la région d'Afrique australe en concordance d’un nouveau sondage révélant que 69% des Congolais ne font pas confiance à la CENI d’organiser des élections libres et équitables et 80 % désapprouvent le président Joseph Kabila.

Le sondage du BERCI et du Congo Research Group (CRG) de l'Université de New York a également révélé que 74% des Congolais pensent que Kabila devrait démissionner avant la tenue des élections et 69% pensent qu'il devrait maintenant déclarer explicitement qu'il ne sera pas candidat aux élections de cette année.

La constitution limite Kabila à deux mandats en tant que président et son second mandat avait expiré à la fin de 2016, mais il est resté accroché au pouvoir, citant le fait que le registre des électeurs était obsolète. La CENI, l’'autorité électorale, avait annoncé en fin d'année dernière que les élections se tiendraient maintenant le 23 décembre de cette année, mais Kabila n'a toujours pas annoncé qu'il ne se représentera pas à ces élections.

La semaine dernière, à Pretoria, la Communauté de développement de l'Afrique australe (SADC) et l'Union européenne (UE) ont discuté des élections en RDC au cours de leurs consultations régulières. Le chef de la délégation de l'UE, Ekaterina Zaharieva, vice-Premier ministre Bulgare et ministre des Affaires étrangères, a déclaré que l'UE n'avait pas pris de décision pour financer les élections en RDC.

L'UE avait déjà établi une liste de conditions pour ce faire, notamment que le gouvernement de la RDC devrait permettre la liberté de réunion et de manifestation pacifique; respecter les droits de l'homme; cesser de harceler l'opposition, la société civile et les médias; libérer les prisonniers politiques, mettre fin aux poursuites judiciaires injustifiées (des chefs de l'opposition); défendre la liberté de la presse et rouvrir les médias qui avaient été fermés.

Augusto, qui coprésidait la réunion avec l'UE en tant que président actuel de l'organe de sécurité de la SADC, a souligné qu'il était important de noter que les autorités de la RDC avaient clairement indiqué que le pays était prêt à auto financer ses propres élections.

« Toute aide est la bienvenue, mais les élections, selon les autorités congolaises, ne dépendent d'aucune aide financière extérieure. C'est important. Ce ne sera donc pas une contrainte et nous espérons que cela ne sera pas un prétexte pour faire dérailler le processus. »

Le sondage BERCI-CRG des intentions de vote, réalisé en janvier et février de cette année, a révélé que l'homme politique le plus susceptible de remporter les élections présidentielles était le leader de l'opposition, Moise Katumbi, avec 24% des voix. Cependant, Katumbi vit en exil à cause de charges juridiques — que la plupart des observateurs croient forgées de toutes pièces — que le gouvernement fait peser sur lui, prétextant l’utilisation d’un mercenaire.

Le sondage a révélé que seulement 17% des répondants ont déclaré qu'ils voteraient pour un candidat de la majorité présidentielle au pouvoir alors qu'un total de 66% voterait pour l'un ou l'autre candidat de l'opposition.

Mais comme le souligne le rapport, il n'y aura pas de second tour de scrutin, donc pas de possibilité pour les forces de l'opposition de se rallier à un seul candidat si le successeur choisi par Kabila remporte le premier tour avec moins d'une majorité de voix.

Le ministre angolais des Affaires étrangères, Augusto, et le ministre Bulgare, Zaharieva, ont été interrogés si l'UE et la SADC avaient-ils demandé à Kabila qu'il devrait annoncer qu'il ne se représentera pas.

Augusto a répondu en déplorant ce qu'il a appelé une tendance à personnaliser les élections et la demande de Kabila d'annoncer qu'il ne se représenterait pas.

« Ce que la communauté internationale et le peuple congolais réclament, c'est le respect de la constitution. Si nous prenons ce respect de la constitution, cela signifie que si le président a deux mandats, il a deux mandats. »

Augusto a ajouté que la communauté internationale devrait soutenir le processus électoral « et ne pas créer plus de problèmes » car tout le monde est convenu que le processus se passait bien.

« Il y a quelques sujets de préoccupation qui ont été abordés concernant les prisonniers politiques, concernant la liberté de la presse ... Mais c'est un processus normal. Alors, prenons les élections comme un processus et non comme un combat entre deux ou trois personnes. »

M. Zaharieva a déclaré que l'UE avait convenu que le processus électoral était en cours « mais le processus reste fragile et c'est pourquoi nous devrions maintenir l'élan et soutenir l'élan ».

« Et ce qui est important pour l'Union européenne, c'est le respect de sa propre constitution. Si la constitution dit qu'il y a deux mandats et qu'il n'est pas possible de devenir président pour le troisième mandat, vous devriez juste quitter et céder la voie aux autres politiciens. »

Au Zimbabwe, M. Zaharieva a déclaré que l'UE avait renouvelé ses sanctions ciblées contre les membres du Zanu-PF au pouvoir en janvier, mais qu'elle réexaminerait si elle devait les lever après les élections prévues au milieu de l'année.

Il prendrait en compte s'il y avait eu des règles claires pour les élections et un choix clair donné aux citoyens et si le gouvernement avait tenu les réformes qu'il avait promises, y compris le respect des droits de l'homme et la création d'institutions dans la lutte contre la corruption et le crime organisé.

M. Zaharieva a indiqué qu'une mission d'évaluation de l'UE venait juste de rentrer du Zimbabwe et ferait rapport à Bruxelles sur l'opportunité d'envoyer une mission d'observation électorale dans le pays.

Augusto a dit que la communauté internationale devrait « soutenir le peuple zimbabwéen pour cet exercice important. » Nous avons eu une discussion aujourd'hui avec l'Union européenne et nous faisons appel à l'Union européenne en ce sens qu'il est temps de lever les sanctions, car certaines des raisons de ces sanctions ne sont plus là.

« Et ce que les autorités actuelles et les futures autorités qui proviendront des élections auront besoin de l'appui total de la communauté internationale pour récupérer le temps perdu ».

Augusto a ajouté que la SADC exigeait que le peuple zimbabwéen et les électeurs observent les normes normales, en particulier les normes de la SADC pour les élections. "Nous avons un code pour les élections et ils doivent l'observer. Il existe également des normes internationales qui sont acceptables.

« Et pour ce que nous savons, les autorités du Zimbabwe sont très déterminées à organiser les élections de telle sorte qu'il n'y aura pas de protestations pour ne pas les reconnaître comme libres et équitables. » DM
 

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