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Etienne Tshisekedi, Sammy Badibanga, Joseph Kabila

LE BON, LE MAUVAIS ET LE DESPOTE

Au moment que nous couchons ces lignes, les négociations sous la médiation de la CENCO ont rapport à l’ « Arrangement Particulier ».  La durée de ces négociations est de quatre jours et les points qui seront discutés sont les suivants :

Le gouvernement, la mise en place de la CNSA (Conseil National de Suivi et d’Accompagnement), le Chronogramme, la CENI, le CSAC et le suivi de recommandations.

Mais il reste un éléphant dans la salle de discussion dont personne ne veut parler mais qui bloque la vue sur tous les subterfuges que Joseph Kabila peut encore déployer pour récupérer la situation. Cet éléphant n’est autre que Sammy Badibanga, un Premier Ministre éclair. Il est resté vissé sur le défunt accord-mort-né de l’OUA. Cependant, il est très surprenant que Sammy Badibanga avait pris sa nomination au sérieux.

Ne dit-on pas que « Si c'est trop beau pour être vrai, ce n'est probablement pas vrai ?.. » En toute franchise, Sammy Badibanga, est un politicien Congolais sans une envergure nationale, sans pignon sur rue et pas un tribun. Il ne pouvait pas, tout de même, prétendre être la personne pour déminer l’espace politique Congolais parsemés par des myriades des Engins Explosif Improviser (EEI) posé savamment par Kabila (EEI) pour garder le pouvoir ? C’est un travail de politicien de grande envergure comme Etienne Tshisekedi.

Apparemment Sammy Badibanga y croyait, quand bien même que tout le monde savait que Kabila cherchait un bouffon, un épouvantail pour garder à chaud le fauteuil du premier ministre en attendant les vraies négociations. Pourtant nous avions crié à tue-tête à tout ceux pouvaient nous écouter que les accords de la Cité de l’OUA était un mort-né.

Comme M. Badibanga rêve toujours, mais en mettant en danger les acquis de la CENCO, nous lui recommandons le film « Diner de Cons » pour voir grandeur nature, le parallélisme entre sa nomination et ce film et sauver le semblant d’honneur qui lui reste.

Dans ce film, Pierre Brochant, un éditeur parisien, assiste à un «dîner des idiots» hebdomadaire, où les invités, modestes et éminents hommes d'affaires parisiens, doivent apporter un «idiot» au diner que les autres invités peuvent ridiculiser. A la fin du dîner, le «champion idiot» de la soirée est sélectionné. Dans ce film, le « champion idiot »  est un certain François Pignon mais dans le Contexte de la politique Congolaise, c’est Monsieur Badibanga.

Joseph Kabila tout comme Pierre Brochant devrait trouver une personnalité politique malléable, pouvant servir d’épouvantail, pour occuper temporairement la primature en entendant les vraies négociations. Comment est-ce que Badibanga y avait-il cru ? Pourtant le signe le plus alarmant qui devrait le faire tiquer était le fait que c’est le Directeur de cabinet du Président, qui n’a point préséance au Premier Ministre, qui avait signé sa nomination. Un subalterne qui signe la nomination de son supérieur… Deuxième signe, les Etats-Unis dont le Congo reste une chasse gardée, avait déjà dit non aux conclusions des accords de la Cité de l’OUA. Est-il si ignorant à ce point ou monte-t-il les enchères pour gagner les 20 millions USD que le président lui aurait promu ?

Nous demandons à M. Badibanga de ravaler sa fierté et se ranger derrière les accords de la CENCO – lequel Badibanga reproche de ne pas résoudre le problème. Ces accords ne sont pas parfait du fait que Joseph Kabila a obtenu son « glissement » et rien ne dit qu’il ne peut plus tout faire capoter. La stratégie reste de ne pas donner de prétexte à Joseph Kabila à tirer un autre chat de son chapeau comme un prestidigitateur.

Aussi, devons signifié à M. Badibanga que les accords de la Cité de l’OUA étaient une catastrophe : aucun engagement par Joseph Kabila de ne pas briguer un troisième mandat, aucun compromis sur les prisonniers et procès politiques, élections en 2018 etc. Même les écoliers pouvaient mieux négocier !

Ceci étant dit, nous espérons que M. Sammy Badibanga ne cherche pas à saboter le peuple Congolais et ni les sacrifices consentis par Mr. Etienne Tshisekedi, un octogénaire qui voudrait léguer la vraie démocratie à la RDC – le grand prix d’une quête de 35 ans d'oppostion. Il représente ce qu’il y a de bon dans les Congolais et M. Badibanga représente ce qui est de mauvais dans les Congolais. Quel contraste !

L’Article 147 de la constitution dit que « lorsque l'Assemblée nationale adopte un motif de censure, le Gouvernement est réputé démissionnaire. Dans ce cas, le Premier ministre remet la démission du Gouvernement au Président de la République dans les vingt-quatre heures. Lorsqu'une motion de défiance contre un membre du Gouvernement est adoptée, celui-ci est réputé démissionnaire ».

Nous espérons que M. Badibanga a lu la constitution comme nous, Mais est-il si voilé par ses ambitions personnelles au point  que l’impact de sa décision sur les 80 millions de Congolais ne lui dit vraiment rien ? En jouant au « vilain », il disculpe le despote président sortant Joseph Kabila. Au finish, il aura trouvé en lui son «champion idiot ». En effet si le «champion idiot » s’entête, il faudra un acte du Parlement au mois de Mars 2017 pour le démettre, quel gâchis ?

Dorénavant, la communauté nationale ainsi que la communauté internationale le regarde maintenant comme le véritable frein aux avancées démocratiques en RD Congo. Il est devenu une distraction, juste quand le peuple Congolais demande à la communauté internationale de se brancher sur le dossier Congo et le travail de déminage politique que pilote la CENCO.

A titre de rappel, M. Badibanga avait été nommé Premier ministre (PM) en décembre 2016 par le président Kabila après qu'une partie de l'opposition ait convenu de signer un accord politique sous l'égide de l'Union africaine (UA). Un processus mené par Edem Kodjo - ancien Premier ministre togolais - comme médiateur.

D’autres sources nous disent que Sammy Badibanga «  soutient qu'il n'y a pas de sens de supprimer un accord impopulaire - se référant à l’accord de l'UA - avec un nouveau juste parce que l'opposition principale a participé à la dernière ». Devons-nous informer M. Badibanga qu’une institution aussi neutre comme l’Eglise catholique avait quitté les négociations de la Cite de l’OUA ? Croit-il qu’il projette beaucoup plus d’autorité morale que l’Eglise Catholique ?

Au demeurant, nous demandons à M. Badibanga de plier bagage aussitôt que possible et ne pas donner de EEIs a Kabila pour faire saute les accords de la Sainte-Sylvestre et se pérenniser illégalement au pouvoir.

A  très bientôt.

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