Le Tout Puissant Kalev Mutond (TPKM) — l’homme orchestre de la terreur au Congo
L’article 18 de la constitution dit ceci : « Toute personne arrêtée doit être immédiatement informée des motifs de son arrestation et de toute accusation portée contre elle et ce, dans la langue qu’elle comprend. Elle doit être immédiatement informée de ses droits. La personne gardée à vue a le droit d’entrer immédiatement en contact avec sa famille ou avec son conseil.
La garde à vue ne peut excéder quarante-huit heures. A l’expiration de ce délai, la personne gardée à vue doit être relâchée ou mise à la disposition de l’autorité judiciaire compétente. Tout détenu doit bénéficier d’un traitement qui préserve sa vie, sa santé physique et mentale ainsi que sa dignité ».
Cet article qui dénote d’une avancée démocratique suffisante est très claire et ne peut susciter aucun doute.
Est-ce que l’Agence National de Renseignement du Congo est-elle concernée par cet article ? Apparemment non. Est-ce les détenus dans les prisons privées de l’ANR sont -ils informés des motifs de leurs arrestations ? Non. Y a- t -il en ce moment précis de détenus dans les cachots de l’ANR qui y ont dépassé plus de quarante-huit heures ? Oui.
Comme nous allons le voir, certaines personnalités du Congo ne sont pas concernées par la constitution. Ajoutez à cela les tueries quotidiennes à Béni et Lubero et vous comprendrez pourquoi les Congolais ont hâte de se débarrasser du régime du président Joseph Kabila, à leurs yeux soit responsable de leurs malheurs ou encore , incapable d’apporter des solutions appropriées à leur misère.
En effet, l’ancien allié de Joseph Kabila lors des élections présidentielles de 2006 que fût Ministre des Affaires Etrangères, Monsieur Mbusa Nyamwisi accuse le régime de Joseph Kabila de complicité dans la terreur qui secoue l’Est de la république en ces termes : « Comment le commandant Mamadou [Ndala] qui survit contre les M23 à Rutchuru, mais quand il arrive à Beni contre les ADF/NALU il est tué à Béni. Et son commandant Bahuma, il est liquidé aussitôt après et, aujourd’hui les ADF n’existent plus là-bas... » Une accusation lourde de conséquences si on peut la prouver dans une cour de justice internationale.
Dans le même signal audio (1) qui est publié sur l’internet il ajoute : « Quels ADF ? Nous savons que ce [sont] eux. ». Comme si l’accusation n’était toujours pas forte, il renchérit « D’ailleurs quand tu vois ceux qui ont été tués ce sont nos frères de l’autre côté [Rwandais]. Les ADF ne parlent pas le Kinyarwanda] ».
Désemparé par la gravité des actions macabres des services de Joseph Kabila, il enfonce le dernier clou en déclarant : « Leur chef avait été pris depuis bien longtemps. Il est en prison à Kampala, car il avait été pris en Tanzanie ici. Le Congo n’est même pas allé dire que ce monsieur-là a massacré ma population ».
Mbusa Nyamisi qui n’est pas non plus un saint homme continue : « Ce [sont] eux-mêmes qui se font passer comme ça. Mundos, le fameux général est toujours là, commandant des ADF et FARDC ». Quel est le cerveau derrière tout ça ?
Ne croyez pas tout de suite que Joseph Kabila est l’architecte de ce qui se passe à l’Est. Même si rien ne s’y passe sans son consentement et qu’il en porte la responsabilité, il n’en a pas le temps et ni la capacité mentale pour agencer tous ces forfaits. En effet, il a un maestro pour orchestrer et pérenniser cette insécurité. Avant de brosser le profil du Tout Puissant Kalev Mutond (TPKM ), il faudrait rappeler certains faits afin de comprendre pourquoi, le régime de Kinshasa attise la terreur à l’est.
Après les élections contestées de 2011, bien entendu qu’Etienne Tshisekedi avait bel et bien gagnées et que même l’honorable Vital Kamerhe l’avait reconnu, le problème de légitimité de Joseph Kabila s’est posé. Il lui fallait une guerre pour distraire les opposants pendant qu’il jouait au commandant des FARDC et battre en échec Etienne Tshisekedi et autres critiques par une petite guerre politique d’usure. Quoi de plus facile que de créer et de raviver les rébellions à l’Est ?
Tout allait très bien jusqu’à ce que le vaillant colonel Mamadou Ndala trouva une solution pour mettre les M23 en déroute et libérer les populations du Nord Kivu. Dès lors, la stratégie devrait changer. Alarme rouge dans le sacro-saint du « Brain Trust » de Joseph Kabila.
Dans ce « Brain Trust » qui entoure Joseph Kabila, on y trouve tout une panoplie des hommes de main pour faire les sales besognes. En cas de besoin, certains coups bas peuvent être télécommandés depuis les cellules dormantes en dehors des frontières de l’Est de la RDC. Le Rwanda, l’Ouganda, la Tanzanie et même l’Afrique du Sud sont dans le rayon d’action de l’homme-orchestre qui assure d’une poigne ferme la stabilité du régime Kabila.
Personne ne peut le toiser du regard et même les ministres tremblent devant lui. Des petits pions comme Cornelle Nangaa tremblent à l’idée de le croiser, mais il n’est pas le seul.
Cependant, rien et absolument rien ne pouvait présager que Kalev Mutond était destiné à un si haut piédestal de services de Securité de la RDC. Car à ce poste il va passer maître pour attiser les rébellions latentes dans l’Est du Congo. Ses tentacules sont si longs et ne se limitent pas uniquement sur le territoire Congolais.
Qui est donc Kalev Mutond, que nous appelons ici TPKM (Tout Puissant Kalev Mutond ?).
Quand les ambitions de la plupart de jeunes Katangais étaient dirigées vers les mines et les chemins de fer pour une carrière prometteuse dans l’ancienne Gécamines ou la SNCZ de l’époque, les ambitions de TPKM étaient dirigées non seulement dans le sens opposé, mais dans des activités apolitiques .
Originaire du grand Katanga, il terminera ses études supérieures à l’Institut Supérieur de Développement Rural (en sigle, ISDR/Bukavu dans la province du Sud-Kivu en1993. Au cours de ses études à l’ISDR/Bukavu, par on ne sait quels talent caché ou connexion, il fut recruté comme informateur des services de renseignement de Honoré Ngbanda à l’époque ; soit dit en passant que, que même Honoré Ngbanda n’a jamais critiqué son poulain Kalev Mutond . A croire, qu’un code de silence oblige et attache encore Kalev et Ngwanda.
Fraichement finaliste de L’ISDR/Bukavu en 1993 et son diplôme de graduat fermement en mains, il fut auto-magiquement propulsé au grade de responsable de finances à L’ISP Bunia. Ce ne qu’en grattant un peu la surface, qu’on y trouve les connexions de son oncle, feu Sampassa Kaweta Milombe, G.-M. -- (Godefroid Maximilien) alors ministre de l’Enseignement Supérieur, Universitaire et de la Recherche scientifique de l’époque.
Deux ans plus tard, il fut propulsé directeur général de L’ISP/Bunia. Après le poste de DG/ISP/Bunia, il traversa une longue période de chômage. Mais c’est pendant ce temps qu’à l’Est du Congo bouillonne les évènements malheureux qui secouent le Congo. Néanmoins, avec l’avènement de Mzee Laurent Désiré Kabila, la chance lui sourit une fois de plus avec les services de l’ANR qui sont Katangalisés. En passant, il y a lieu de signaler qu’il avait été révoqué des Services des Renseignements. Il va donc rebondir et réintégrer l’ANR en tant que Directeur d’abord et ensuite numéro deux puis numéro un dans de circonstances indescriptibles et obtenant des moyens financiers énormes qui lui permettront d’exécuter différentes besognes à travers et en dehors du pays. Tout est bien orchestré. On constate des accidents simulés, l’utilisation de l’arme silencieuse (empoisonnement), augmentation de nombre de groupes rebelles (de 24 à 74) qui augment à l’Est et ce dernier temps, un petit holocauste à Beni et Lubero.
En véritable Félin, Joseph Kabila réalise que la véritable Opposition Politique provient de la Province du Katanga (dont il serait originaire sic). Cette Province constitue également un réservoir important et non négligeable des voix pour tout scrutin électoral national.
Comment anéantir cette opposition et au besoin éliminer certains Leaders Politiques Majeurs, originaires de cette Province. Comment agir sur le clivage ethnique afin d’opposer les grandes tribus de cette Province ? Il faut accélérer le découpage provincial et en ligne de mire, cette Province frondeuse du Katanga. Qui est au manœuvre ? TPKM.
Il faut instrumentaliser un Katangais pour mieux anéantir ses Frères Katangais. La Tribu des Rund est mise en contribution. TPKM sort le grand Jeu Car, il ne faut pas découvrir la Couronne. Il passe pour l’Exécuteur de ses propres Frères du Katanga . Sont également mise en contribution, Le Ministre Yav des Finances, Le Commissaire Spécial Muyez sans oublier le farfelu Tshikez etc…. Nous assistons à une véritable chasse à l’homme. L’issue sera fatale quand les Katangais auront réalisé le rôle néfaste de TPKM dans l’anéantissement de l’élite Politique Katangaise.
TPKM est au centre de tout. Rien ne se fait sans son accord. Aucun avion ne peut survoler et atterrir dans un aéroport de la RDC sans son accord. Aucun passeport ne peut être délivré sans l’accord de ses services. Ceux-ci sont infiltrés partout. Aucune Société de communication Cellulaire ne peut fonctionner sans y insérer certains de ses agents. Aucune nomination au Poste de Dirigeant dans les Régies Financières de L’Etat ne peut se faire sans qu’il n’y jette un œil.
L’homme devient incontournable et pourtant, il n’a aucune expertise en matière des renseignements de la trempe du Feu Seti Yale , de Mokolo Wa Pombo , de Nkema Liloo , de Feu Mbiya et Même de son Mentor d’hier Honoré Gbanda .
Vous comprendrez aisément les innombrables bévues qui se commettent au sein de ses services. TPKM n’a pas de scrupule et n’est pas conscient de ses limites. Pour Joseph Kabila c’est l’homme idéal pour traverser la situation actuelle qui est la sienne. Mais hélas, le verdict de l’histoire sera sans appel.
Il n’a rien d’un responsable des renseignements, il ne s’en cache pas. Il a une phrase magique qu’il prononce souvent au grand dam de ses interlocuteurs «.. La Hiérarchie a dit … ; la Hiérarchie a instruit etc… ».
C’est dans cet élan d’inconscience que Pitchou Mangaya (2) lui a téléphoné en plein jour. C’est au travers de cette journaliste que Rex Kazadi (un ex-combattant) obtiendra de Kalev Mutond l’autorisation de descendre à Kinshasa après avoir vilipendé, injurié et verbalement abusé le président Joseph Kabila pendant des années.
Ceux qui connaissent les raisons de la mort d’Armand Tungulu n’en reviendront pas. Mais, TPKM ne fait rien au hasard, car en contrepartie, Rex devrait soutenir le fameux Dialogue National, mort-né qui avait été proposé par le pouvoir. Il devrait également obtenir un poste politique en retour… Ah, opportunisme quand tu tiens !
Pour ceux qui sont branchés dans les arcanes politiques de la RDC, il semblerait que TPKM a maintenant la réputation d’être un homme hautain, dédaigneux et léger et que c’est la raison pour laquelle le pouvoir trouve en lui un homme idéal. Comprenez que l’homme est prêt à monter et orchestrer tous les projets macabres du pouvoir qui endeuillent le peuple congolais chaque jour. Il n’a plus de cœur… vous n’avez qu’à compter le nombre des personnes assassinées, ou disparues dans des circonstances floues, ou l’accident récent simulé contre l’ex-gouverneur du Katanga pour comprendre sa témérité.
Depuis qu’il est devenu administrateur de l’ANR. Il semble qu’il ne parle plus à ses anciens camarades d’infortunes. Comme on l’a expliqué ici-haut, on retrouve donc ses empreintes dans le montage du fameux escadron de la mort dénommé l’ADF/NALU afin de pérenniser le pouvoir du président sortant Kabila ; Il monte la nouvelle version des hiboux dont le rôle principal à Kinshasa est les enlèvements des paisibles Citoyens par des agents de l’ANR déguisés en chauffeurs des Taxis.
A la suite d’une révolte dans ses prisons privées — sans blague —, dans l’ex bâtiment de la Banque UZB où se trouve les bureaux du TPKM, la nouvelle d’une révolte de détenus filtre des bâtiments de l’ANR et se propage au 26 février 2016 sur l’internet (3). Parmi les détenus privés du TPKM, on a retenu les noms suivants avec respectivement leur temps de détention. Ils n’ont pas joui de leur droit constitutionnel, car leurs familles n’étant pas avisées et n’ayant pas droit à leurs avocats : Espoir Gwala (22 mois) ; John Malubungi (3 ans) ; Colonel Bierocho (14 mois) ; Adjudent Semeli (13 mois) ; Colonel Paluku et plus deux de ses amis dont les noms ne sont pas connus ; Grace Mutumwasi; Yves Kalev ; Yannick Mukumbi ; Musafiri dalbisoki ( 2 ans); colonel Jose Molosa (26 mois) ; Honoré Ngekongama (18 mois) ; Lubu Kinwani Kija (2 ans); Sankara Abdul (23 mois) et Yolo Bola Pasito (10 mois).
Au travers de cet article, nos lecteurs devront comprendre que Le Tout Puissant Kalev Mutond est un des responsables majeurs des violations constantes des droits de l’Homme et responsable de plusieurs crimes assimilables aux crimes contre l’Humanité. Par ces faits, TPKM est passible d’être traduit devant la CPI . L’erreur est humaine mais persévérer dans l’erreur est diabolique.
References:
(1) https://www.youtube.com/watch?v=NZfhThLm19w
(2) https://www.youtube.com/watch?v=hm4JyQSIJlo&list=PLPujGPUMK1udIFk7OItAm…
(3) https://www.youtube.com/watch?v=UdgLut8RvSQ
