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Les occidentaux préoccupés par le fait que la CENI se concentre sur l’utilisation d’un système de « machines à voter

Les Chefs de mission des USA, du Canada et de la Suisse appellent à la stricte mise en oeuvre du calendrier électoral

D’après le calendrier électoral récemment publié, la République démocratique du Congo (RDC) tiendra des élections présidentielles le 23 décembre 2018. L’annonce d’une date pour ces élections constitue une étape importante de la première passation des pouvoirs pacifique et démocratique de la RDC. Toutefois, d’autres mesures importantes doivent être adoptées pour mettre en place un environnement qui favorise la tenue d’élections crédibles.

Le gouvernement de la RDC doit respecter les engagements qu’il a pris dans le cadre de l’Accord du 31 décembre 2016. Celui-ci interdisait la tenue d’un troisième mandat présidentiel ou l’apport d’un changement constitutionnel. De plus, il engageait le gouvernement à libérer des prisonniers politiques, à mettre fin aux poursuites fondées sur des motifs politiques, à mettre un terme au dédoublement des partis politiques, à respecter les libertés fondamentales et à confier la résolution des cas emblématiques à la Conférence épiscopale nationale de la RDC (CENCO). Le fait que le gouvernement de la RDC n’ait pas encore tenu ces engagements constitue une source de préoccupation. Qui plus est, d’autres personnes ont fait l’objet d’arrestations arbitraires à la suite de manifestations pacifiques en novembre, et le gouvernement de la RDC a pris des mesures pour entraver la liberté de circulation des membres de l’opposition et de la société civile, notamment en confisquant des passeports ou en refusant de les renouveler. En tant qu’amis de la RDC et partisans du processus électoral dans ce pays, nous exhortons le gouvernement de la RDC à libérer les prisonniers conformément à l’Accord politique du 31 décembre et à veiller au respect de la liberté de réunion, d’expression, de circulation et de la presse. Ces mesures sont essentielles afin de garantir un processus électoral libre, juste et pacifique en RDC. Nous exhortons également toutes les parties concernées – qu’il s’agisse du gouvernement, de l’opposition ou de la société civile – à veiller à ce que leurs actions et leurs déclarations restent pacifiques et respectent la Constitution de la RDC et l’Accord du 31 décembre.

La Commission électorale nationale indépendante (CENI), quant à elle, a l’obligation de respecter la date des élections de décembre 2018 et son propre calendrier. Ce calendrier fournit plusieurs cibles pour mesurer les progrès de la CENI en vue d’atteindre cet objectif.
Les cibles les plus immédiates sont l’adoption par le Parlement des révisions de la loi électorale d’ici la fin de la session législative, le 15 décembre, et l’achat par la CENI du système nécessaire pour nettoyer le registre des électeurs, étant donné que ce processus doit débuter en décembre. Malheureusement, certains signes semblent montrer que la CENI accuse un retard à cet égard. Par ailleurs, nous sommes préoccupés par le fait que la CENI se concentre sur l’utilisation d’un système de « machines à voter ». La mise en oeuvre d’un tel système exige de la transparence auprès toutes les parties concernées en ce qui concerne les coûts et les risques. Il faut également avoir suffisamment de temps pour effectuer un examen juridique, des essais, une évaluation et offrir de la formation – aucune de ces étapes n’est achevée à ce jour ou n’est en cours. Le contournement de ces étapes et la mise en place d’un système de ce type et de cette ampleur à l’échelle nationale pour la première fois pourrait gravement compromettre l’élection présidentielle.

Il s’agit d’un moment important de l’histoire de la RDC. Le peuple congolais a la possibilité de garantir un avenir meilleur à ses enfants grâce à la première passation des pouvoirs pacifique et démocratique. En tant qu’amis de la RDC, nous n’avons ni candidat ni parti préféré. Le résultat de cette élection revient aux 45 millions d’électeurs inscrits au registre des électeurs du Congo. Ce qui nous importe, c’est l’application d’un processus démocratique crédible et le besoin urgent de veiller à ce que le peuple de la RDC puisse voter et choisir son prochain président comme prévu, en 2018. Nous demeurons prêts, en concertation avec nos partenaires internationaux, à offrir notre appui à ces efforts là où nous le pouvons.

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