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Le colonel Mamady Doumbouya, détention du président Alpha Condé

Les Coups d’État : Mali, Guinée et Demain ? Les officiers militaires guinéens affirment avoir détenu le président et pris le contrôle du pays

Bravo et félicitations aux officiers guinéens. On ne doit pas se réfugier derrière une constitution que personne ne respecte ni d’une justice instrumentalisée. Le pouvoir corrompt et c’est dommage que les présidents africains n’aient jamais compris que la pendule finit toujours par basculer.

 

Est-ce un effet domino ? les symptômes d’une mauvaise gérance doublée d’une corruption endémique et l’extension inconstitutionnelle du mandat sont les mêmes. Avec la talibanisation de l’Afrique sub-saharienne, les dictateurs et autres incompétents vont sauter un à un. Quand l’État n’existe plus, que les étrangers font n’importe quoi, que les richesses du pays sont dilapidées par un petit groupe d’individus, on n’a vraiment pas beaucoup de choix.

 

Cependant, il faut de patriotes courageux pour mettre les politiciens au pas et un terme à la mauvaise gestion, escroquerie et amateurisme. Il faut ajouter que le Mali et maintenant la Guinée sont très chanceux d’avoir des hommes courageux.

 

Tout en parcourant l’article de Washington Post ici-bas, les observateurs vont lire comment les braves militaires Guinéens se sont débarrassés de leur président fainéant.

CONAKRY, Guinée — Des soldats ont arrêté le président guinéen, a déclaré dimanche le chef des forces spéciales du pays, ajoutant un autre coup d'État potentiel à une longue histoire de prises de contrôle militaires.

 

Le colonel Mamady Doumbouya a déclaré que le président Alpha Condé était en détention après des heures de coups de feu à Conakry, la capitale de ce pays d'Afrique de l'Ouest, et des avertissements pour que les gens rentrent chez eux.

 

« Si vous voyez l'état de nos routes, de nos hôpitaux, il est temps pour nous de nous réveiller », a déclaré Doumbouya à la télévision d'État.

 

Avec le drapeau rouge, jaune et vert de la Guinée drapé sur ses épaules, le colonel s'est engagé à forger un gouvernement de transition qui ne ferait pas de mal à la nation mais qui lui « ferait l'amour ».

Les soldats ont inondé les rues de Conakry, bloquant les routes principales. La confusion a régné avant que Doumbouya ne publie une vidéo sur les réseaux sociaux, citant « le piétinement des droits des citoyens » et « le non-respect des principes démocratiques » comme motivations du renversement.

 

Le retrait de la France en Afrique de l'Ouest alimente l'espoir des extrémistes locaux d'une victoire à la taliban

 

Condé, 83 ans, a pris ses fonctions il y a 11 ans lors des premières élections démocratiques du pays depuis l'indépendance de la France en 1958. Il a promis de sortir la nation d'environ 13 millions d'habitants d'une culture de corruption qui avait façonné des décennies de régime autoritaire tout en freinant le développement.

Mais Condé a déclenché des émeutes meurtrières l’année dernière après avoir brigué un troisième mandat dans ce que les observateurs ont qualifié de défi à la constitution guinéenne. Il a fait valoir que les modifications apportées à la loi sous son mandat, conçues par son gouvernement, avaient réinitialisé l'horloge sur le nombre de mandats autorisé.

 

Dimanche, des photos et des vidéos circulant sur WhatsApp montraient le président flanqué d'hommes en treillis militaire. L'un d'eux a demandé : « Excellence, avons-nous touché un seul de vos cheveux ? » Un Condé silencieux, vêtu d'un jean et d'une chemise tie and dye, n'a pas répondu et a détourné son regard de la caméra.

 

La détention du président a suscité des spéculations selon lesquelles l'armée était en colère après que le Parlement ait décidé d'augmenter les salaires des politiciens la semaine dernière tout en réduisant le budget des forces de sécurité.

 

Le secrétaire général de l'ONU, António Guterres, a condamné "toute prise de contrôle du gouvernement par la force du fusil". Dans un tweet, Guterres a appelé à "la libération immédiate du président Alpha Condé".

 

Les médias locaux ont rapporté que plusieurs soldats et gardes du corps du président sont morts dans les affrontements.

 

À midi, des séquences vidéo de Conakry ont capturé des gens applaudissant alors que des camions transportant des troupes dévalaient les rues. "Bravo!" criaient certains spectateurs. "Bravo! C'est fait!"

 

Tout le monde n'était pas joyeux.

 

"C'est une déception, un sentiment d'échec", a déclaré Mamady Kaba, président de la Ligue pour les droits et la démocratie en Afrique dans la capitale.

 

Des militaires guinéens se sont déployés dimanche dans les rues de Conakry. (EPA-EFE/REX/Shutterstock)

Malgré les immenses richesses naturelles de la Guinée, près de la moitié de la population vit dans la pauvreté. Le pays possède les plus grandes réserves de bauxite au monde, la principale source d'aluminium pour les voitures, les canettes de bière et le papier d'aluminium.

 

Condé a passé des accords tape-à-l'œil avec des sociétés étrangères pour faire de la Guinée l'un des principaux exportateurs de bauxite. Les observateurs disent qu'il n'a pas réussi à partager la richesse avec le peuple et a ruiné la terre dans le processus. La pluie transforme les routes à travers la campagne en boue, disent les Guinéens, et les hôpitaux fonctionnent en piteux état.

 

"Nous espérons que ce sera un nouveau départ", a déclaré Kaba. « Nous espérons une réforme institutionnelle.

 

On ne savait pas où les troupes retenaient Condé. Son bureau n'a fait aucune déclaration et les responsables gouvernementaux n'ont pas répondu aux demandes de commentaires.

 

Le tumulte en Guinée survient environ trois mois après que des responsables militaires du Mali voisin ont effectué un deuxième coup d'État en moins d'un an.

 

Le responsable militaire malien qui a renversé les deux présidents, le colonel Assimi Goïta, avait assisté à plusieurs formations militaires américaines sur le sol américain et ouest-africain.

Le colonel Mamady Doumbouya, ci-dessus, a annoncé dimanche la détention du président Alpha Condé. (Guinée militaire/EPA-EFE/Shutterstock)

Le colonel Mamady Doumbouya, ci-dessus, a annoncé dimanche la détention du président Alpha Condé. (Guinée militaire/EPA-EFE/Shutterstock)

 

Doumbouya, un ancien légionnaire français qui dirigeait les forces spéciales guinéennes depuis 2018, a également participé à un entraînement américain il y a deux ans en Mauritanie. Il a fait l'éloge de "l'expérience de partage" dans une interview de 2019. (Les États-Unis dirigent un exercice annuel dans la région axé sur la lutte contre le terrorisme.)

 

L'armée guinéenne a pris le pouvoir pour la dernière fois en 2008 après la mort du président Lansana Conté, le deuxième dirigeant du pays à l'ère postcoloniale, un officier de l'armée qui dirigeait le pays d'un poing autoritaire depuis le milieu des années 1980.

 

Conté lui-même a pris le contrôle lors d'un coup d'État soutenu par les troupes guinéennes.

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