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Martin Fayulu

Les Données Du Scrutin Congolais Révèlent Une Enorme Fraude Electorale Pour Remplacer Kabila

L'analyse de FT (Financial Times) de deux bases de données de votes montre que Martin Fayulu a remporté l'élection présidentielle [en RD Congo].

Martin Fayulu était clairement le vainqueur des élections présidentielles de la République démocratique du Congo le mois dernier. Une analyse du Financial Times de deux séries distinctes de données de vote a contredit les affirmations des autorités selon lesquelles son concurrent, Felix Tshisekedi, avait remporté le vote historique.

L'analyse met en évidence une énorme fraude lors du premier transfer de pouvoir depuis que Joseph Kabila a pris la présidence du pays d'Afrique centrale, riche en minérais, il y a près de 18 ans. Cela risque d'encourager les détracteurs de M. Kabila qui soupçonnent le dirigeant congolais de vouloir s'accrocher au pouvoir par le biais d'un accord avec M. Tshisekedi.

Selon de nombreuses données électorales recueillies par le FT et représentant 86% du total des suffrages exprimés dans l'ensemble du pays, M. Fayulu a recueilli 59,4% des suffrages. Le candidat de l'opposition rivale, M. Tshisekedi, le vainqueur surprise déclaré la semaine dernière, a terminé deuxième avec 19%, selon ces données.

Une analyse FT d’un ensemble distinct de résultats de vote collectés manuellement par les 40 000 observateurs de l’Église catholique et représentant 43% du taux de participation montre que M. Fayulu a obtenu 62,8% de cet échantillon de voix. Les résultats rassemblés sur 28 733 points de vote correspondent presque parfaitement à l'ensemble plus vaste des résultats officiels observés par le FT.

Le plus grand ensemble de données, un tableur contenant plus de 49 000 entrees, contient les véritables résultats obtenus par telechargement électronique que les autorités [Congolaise] ont cherché à dissimuler, selon une personne ayant une connaissance directe de la manière dont les données ont été obtenues. La personne proche du camp de M. Fayulu a demandé l’anonymat parce que les données sont en contradiction avec la déclaration officielle de la commission électorale.

Fayulu a des raisons de remercier les machines à voter qu'il craignait auparavent

Fayulu a des raisons de remercier les machines à voter qu'il craignait auparavent Les chiffres fournis proviennent de 62 716 machines à voter réparties dans tout le pays et ont été obtenus à partir de la base de données centrale de la commission électorale (CENI) avant l'annonce des résultats, a déclaré le responsable.

Une analyse FT des relevés montre une corrélation presque parfaite avec les résultats partiels de l’Église - avec un coefficient de corrélation compris entre 0,976 et 0,991 pour chacun des trois candidats en tête (1 correspondant parfaitement).

Les nouveaux chiffres corroborent l’affirmation de l’Église la semaine dernière selon laquelle la commission électorale aurait publié de faux résultats.

«C'est extrêmement difficile à croire. . . que des dizaines de milliers de lignes de données auraient pu être fabriquées à bref délai pour produire ces résultats sans laisser de traces d'altération », a déclaré Jason Stearns, directeur du groupe de recherche sur le Congo au Center on International Cooperation, un groupe de réflexion de New York, qui a également examiné les données divulguées. « Cela souligne la nécessité d'un audit complet et scrupuleux des résultats des élections. »

Diagramme à bulles montrant que les ensembles de données corroborant (données de la commission électorale divulguées et de l'Église catholique) indiquent une fraude électorale massive au Congo.

La commission électorale a nié que ses résultats étaient frauduleux. Barnabé Kikaya Bin Karubi, conseiller diplomatique en chef de M. Kabila, a déclaré qu'il appartiendrait à la Cour Constitutionnelle de décider de la validité de l'élection et a refusé de commenter sur toute fraude potentielle. Gilbert Kankonde Nkashama, un porte-parole de M. Tshisekedi, a déclaré qu'il était impossible que M. Fayulu ait remporté les élections et met en doute l'indépendance de l'Église catholique.

M. Fayulu cherche à annuler le résultat devant la Cour Constitutionnelle, bien que son impartialité ait également été mise en doute.

Le Congo, une ancienne colonie Belge de 80 millions d’habitants, n’a tenu que quatre élections depuis l’indépendance en 1960 et n’a jamais eu auparavant un transfert de pouvoir par le biais des urnes. M. Kabila devait se retirer en 2016, mais les élections ont été retardées jusqu'à ce que les manifestations de rue et les pressions régionales le forcent à organiser les elections.

La coalition au pouvoir de M. Kabila avait cherché à conserver le contrôle de la présidence par l'intermédiaire d'Emmanuel Shadary, son successeur. Les partisans de M. Fayulu ont affirmé que, lorsque les électeurs n’avaient pas réussi à soutenir M. Shadary en nombre suffisant — il finissait troisième—, il avait été demandé à la commission électorale d’installer plutôt M. Tshisekedi.

Les données de vote au Congo indiquent une fraude massive en faveur de Felix Tshisekedi.

Selon les résultats obtenus par le FT, M. Fayulu a recueilli plus de 9,3 millions de voix, soit 3 millions de plus que la commission électorale annoncée, et a remporté 19 des 26 provinces du Congo, dont la capitale Kinshasa et les provinces densément peuplées du Nord-Kivu et du Sud-Est. Kivu.

En revanche, M. Tshisekedi a obtenu 3 millions de voix, soit 4,1 millions de moins que la commission électorale, alors que M. Shadary a obtenu 2,9 millions de voix, soit 1,5 million de moins que le nombre total publié.

Les données montrent les résultats de 15,7 millions de votes sur les 18,3 millions qui ont été exprimés le jour du scrutin, mais les votes manquants n’auraient pu donner lieu à un vainqueur différent. Les dysfonctionnements dans les machines à voter ont fait que tous les résultats des votes n'ont pas été transmis à la base de données centrale, a déclaré la personne connaissant la base de données.

Le fichier se présente sous la forme d'un tableur contenant des valeurs séparées par des virgules, format utilisé par de nombreux logiciels pour stocker des données tabulaires, et comporte plus de 49 000 lignes. Chaque bureau de vote est identifié par un numéro unique à six chiffres.

L’analyse de FT n’a pas non plus mis en évidence de divergence flagrante de données avec la loi de Benford, un test statistique couramment utilisé dans des domaines tels que la comptabilité judiciaire pour identifier des données frauduleuses.

 

Source: https://www.ft.com/content/2b97f6e6-189d-11e9-b93e-f4351a53f1c3

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