Les experts de l’ONU accusent le général du Congo d’aider les attaques contre les civils, par Michelle Nichols
Un général congolais avait recruté, financé et armé les éléments d’un groupe islamiste ougandais pour tuer des civils [congolais] alors qu’il était en charge d’une opération militaire visant les rebelles, selon un rapport confidentiel au Conseil de sécurité des Nations Unies.
Un panel d’experts de l’ONU qui surveillent les sanctions sur la République démocratique du Congo a déclaré : « il est devenu clair que les officiers de FARDC (l’armée congolaise) ont été impliqués dans le recrutement et approvisionnement en armes aux groupes armés impliqués dans les tueries (des civils). »
Plus de 500 personnes sont mortes dans une vague d’attaques dans l’est du Congo depuis Octobre 2014, disent les groupes de défense des droits de [l’homme]. Le gouvernement congolais a accusé la plupart de ces attaques aux Allied Democratic Forces (ADF) — Forces Démocratiques Alliées.
Le Brigadier-Général Muhindo Akili Mundos était en charge de l’offensive contre l’ADF — nommé Sukola, ou « nettoyage » dans la langue locale Lingala — entre Août 2014 et Juin à 2015. « Le Groupe connaît huit personnes qui ont été approchées en 2014 par le général Mundos à participer aux tueries, » les experts ont écrit dans le rapport, vu par Reuters.
Trois membres de l’ADF-Mwalika, un groupe de dissident de l’ADF maison mère, ont dit aux experts que, avant le début des massacres, Mundos avait persuadés les éléments de leur groupe à fusionner avec d’autres recrues. « Selon eux, le général Mundos a financé et équipé ce groupe avec des armes, des munitions et des uniformes des FARDC. Il est venu à leur camp à plusieurs reprises, portant parfois un uniforme FARDC et parfois en civil », ont déclaré les experts.
« Bien qu’il soit difficile de savoir s’ils savaient ce que l’objectif était au départ, ces trois éléments du ADF-Mwalika ont finalement reçu l’ordre de tuer des civils, » ont-ils déclaré. Mundos a déclaré à Reuters le samedi que les accusations portées contre lui étaient fausses et les tueries avaient continué après qu’il ait quitté l’opération.
Le rapport de l’ONU contient également des accusations de relations entre d’autres officiers de l’armée congolaise et l’ADF. L’armée congolaise et le gouvernement congolais n’ont pas immédiatement répondu aux demandes de commentaires samedi. Les experts de l’ONU ont dit que bien que le nombre de tueries a diminué depuis que Mundos a été transféré de l’opération Sukola en Juin 2015, « les meurtres de civils ont continué par des éléments armés tout au long de 2015 et au début 2016. »
En Mars, Jason Stearns, un ancien coordinateur du panel d’experts de l’ONU qui dirige maintenant le groupe de recherche Congo à l’Université de New York, a accusé les soldats congolais d’avoir participé au moins à trois attaques meurtrières contre des civils.
