Skip to main content
L'Or de la RD Congo en Contrebande

Les Experts De L’ONU Dévoilent Des Réseaux De Contrebande D’or Du Congo À Dubaï

La contrebande d’or en provenance de l’est de la République démocratique du Congo coûte au pays appauvri des millions de dollars de recettes fiscales et finance des conflits et des réseaux criminels qui s’étendent à travers l’Afrique et au-delà, selon un rapport du Groupe d’experts des Nations Unies.

Les exportations officielles d’or des creuseurs artisanaux du Congo n’ont pratiquement aucun rapport avec la réalité, a indiqué vendredi le groupe, avec « d’importants volumes de contrebande » d’or qui se sont retrouvés en Ouganda, au Burundi, au Rwanda, aux Émirats arabes unis et en Tanzanie.

Le Congo est l’un des « plus grands producteurs d’or artisanaux de la région, et pourtant l’un de ses plus petits exportateurs officiels », a indiqué le groupe dans son rapport annuel sur les conflits en cours au Congo publié sur le site Internet du Conseil de sécurité des Nations unies.

La production officielle d’or artisanal au Congo était de 333,4 kilogrammes (735 livres) l’année dernière, alors que le pays n’a exporté que 39,4 kilogrammes d’une valeur d’environ 1,3 million de dollars, selon les statistiques du ministère des Mines.

Le rapport de l’ONU estime qu’un minimum de 1100 kilogrammes d’or a été expédié en 2019 depuis la seule province de l’Ituri au nord-est du Congo, ce qui aurait généré 1,9 million de dollars de taxes s’il avait été légalement exporté.

Certains bénéfices de l’or de contrebande continuent de financer des milices dans l’est du Congo, selon le rapport. Des dizaines de groupes armés ont proliféré dans la région depuis la fin des guerres civiles au Congo il y a près de deux décennies, souvent alimentés par les revenus des ressources naturelles.

Le ministre des Mines du Congo, Willy Kitobo Samsoni, n’a pas immédiatement répondu aux demandes de commentaires.

Le mois dernier, l’ONU a averti qu’un mouvement armé en Ituri qui avait attaqué les mines d’or artisanales pourrait être coupable de crimes de guerre et risquer de déclencher un nouveau conflit régional.

Le rapport de vendredi a brossé un tableau d’un vaste et opaque réseau de trafic d’or et de blanchiment d’argent qui englobait toutes les parties de la chaîne d’approvisionnement, des mines aux raffineries en passant par les acheteurs d’or.

« Certaines raffineries agissaient comme courtiers, utilisaient des paiements en espèces qui évitaient le traçage, effectuaient des échanges de raffineur à raffineur qui dissimulaient l’origine de l’or de contrebande et utilisaient des réseaux d’entreprises, ce qui rend difficile le traçage effectif de la propriété », a déclaré le groupe. « La plupart des échanges d’or ont échappé au réseau bancaire officiel. »

En 2015, un rapport de l’Organisation de coopération et de développement économiques estimait qu’entre 10 et 15 tonnes d’or artisanal étaient produites au Congo chaque année. Aux prix actuels, cette quantité d’or vaudrait jusqu’à 836 millions de dollars.

En septembre, les douanes et la protection des frontières des États-Unis ont commencé à exiger des entreprises qui importent aux États-Unis des produits fabriqués en tout ou en partie à partir d’or artisanal congolais pour prouver que leurs marchandises n’étaient pas le produit du travail forcé dans les mines du pays.

Le groupe a exhorté toutes les entreprises impliquées dans l’extraction, la transformation et l’achat de produits minéraux congolais à auditer leurs chaînes d’approvisionnement et à rendre publiques leurs conclusions de diligence raisonnable pour se conformer à une résolution de 2010 du Conseil de sécurité des Nations Unies.

Categories

Add new comment

Filtered HTML

  • Web page addresses and email addresses turn into links automatically.
  • Allowed HTML tags: <a href hreflang> <em> <strong> <cite> <blockquote cite> <code> <ul type> <ol start type> <li> <dl> <dt> <dd>
  • Lines and paragraphs break automatically.