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Zoé Kabila, Joseph Kabila et Jaynet Kabila

Les richesses du Président — L’entreprise familiale des Kabila

Jaynet Kabila Kiyungu, député de Kalemie sœur jumelle, dans les télécoms et les mines ; Zoé Kabila, député de Manono et sosie de son frère, dans l’hôtellerie et l’aérien ; Marie-Olive Lembe, la Première Dame, ses enfants Sifa et Laurent Désiré Jr., dans la construction et l’élevage,... Sans être exhaustif, le Groupe d’étude sur le Congo (GEC) a recensé pas moins de 80 entreprises entre les mains de Joseph Kabila et de ses proches ou associés d’affaires. Le cartel familial ferait des affaires dans tous les "poumons economiques" du pays et, selon l’enquête de ce groupe de recherches basé aux Etats-Unis, régnerait sur un empire économique et une fortune colossale difficilement évaluable qui vont des banques au secteur aérien, en passant par l’agriculture, les mines, l’immobilier, les télécommunications. Une mainmise du clan Kabila déjà étayée par plusieurs enquêtes du même type.[TELECHARGEZ LE RAPPORT COMPLET ICI]

Avec le Pulitzer Center en appui, le Groupe d'étude  sur le Congo (GEC) vient de publier une enquête sur la mainmise de l'empire du clan Kabila sur l'économie du pays. Ce groupe de recherches sur la coopération internationale basé à New York s'est plongé pendant 20 mois dans des documents publics et confidentiels, pour décortiquer l'écheveau du business de Joseph Kabila et de son premier cercle. Au cours de la cinquantaine de pages, l'enquête du GRC révèle une pieuvre économique qui étend ses tentacules sur tous les secteurs économiques et fait main basse sur les richesses du pays.

80 entreprises et des Kabila millionnaires en dollars en 16 ans

Pour la petite histoire, la famille Kabila a commencé à s'enrichir depuis que le patriarche, Laurent Désiré Kabila, revenant sans argent d'un exil en Tanzanie et d'une rébellion dans le maquis congolais, a chassé Mobutu du pouvoir en 1997. Si Kabila père a mis en place un système de prébendes pour «récompenser» ses soutiens, Kabila fils qui lui succède à sa mort en 2001, place sa famille au cœur des secteurs économiques les plus stratégiques de la RDC.

Résultat, au cours des 16 années de règne de Joseph Kabila, plus de 80 entreprises et sociétés domiciliées au Congo ou à l'étranger, brassant des centaines de millions de dollars, ont été créées au nom de la famille Kabila, selon l'enquête du GEC. Par le biais d'une entreprise au nom de ses deux enfants, Joseph Kabila détiendrait 71 000 hectares de terres agricoles. Sa famille détiendrait même une mine de diamants de 720 kilomètres carrés, localisée le long de la frontière avec l'Angola.

Les accointances de la famille Kabila avec l'économie sont telles que le clan bénéficierait de contrats passés par des partenaires extérieurs avec la RDC, tels que la Mission maintien de la paix en RDC, la Banque mondiale, l'Office de la propriété intellectuelle du Canada, ou encore l'ONU.

A 46 ans, Joseph Kabila qui détient d'importantes concessions agricoles et immobilières, partage avec ses enfants Joséphine Sifa Kabila (16 ans) et son fils Laurent Désiré Kabila Junior (9 ans), la propriété de la société agricole Ferme Espoir, qui elle-même détient 100% des parts de la société des Grands Élevages du Bas-Congo (GEL), spécialisée dans l'élevage et le pâturage.

Hormis les concessions agricoles de son mari dans sa province natale de Maniema, Marie-Olive Lembe di Sita, la Première Dame détient, seule ou en association avec ses jeunes enfants ou des proches associés, les sociétés O.T.J. Construction, la Sarl Osifal (pétrole et mines), Five Forty DRC (aérien dans les Iles Vierges), Hebron Holdings Congo (commerce en Afrique du Sud), La Pétrolière (hydrocarbures), ou encore la Congolaise des Mines et des Carrières (COMINCA, cuivre).

Jaynet Kabila Kiyungu, la sœur jumelle de Joseph Kabila, qui règne déjà sur son conglomérat médiatique Digital Congo, avait été épinglée dans une enquête de l'agence Bloomberg. La «Vénérable» députée de Kalemie détiendrait des participations dans la société télécoms Vodacom Congo, en plus de régner sur un secteur minier où les nouveaux arrivants doivent lui faire la révérence pour espérer investir.

Le puissant Zoé Kabila (38 ans) -que l'on confondrait presque avec son présidentiel frère- a choisi de briller dans les mines avec Cosha Investments, détenue en association avec son ami Théophas Mahuku. Cette dernière investit dans une multitude de micro-sociétés allant des matières premières au transport et logistique. A titre personnel ou en association avec son fils Nunez, né en 2008, ou sa femme, le sosie présidentiel et député de Manono investit dans l'hôtellerie, le foncier, les mines, l'aérien ou même dans un club de sport.

Opulence et kleptocratie des Kabila, économie à la renverse, une communauté internationale qui se dérobe

La nébuleuse présentée par la GEC établit un parallèle saisissant avec la situation économique de la RDC, plongée dans une crise politique depuis l'expiration du mandat de Joseph Kabila. Une crise politique qui couve une crise économique caractérisée par une chute du Franc congolais par rapport au dollar, une hausse des denrées devant le curseur grimpant de l'inflation, un retrait des partenaires économico-financiers qui risquent de noircir le tableau économique du plus grand pays francophone du monde.

Pendant ce temps, avec de timides sanctions de l'UE et des Etats-Unis se bornant à l'interdiction de voyager pour les proches de Kabila ou encore à des gels des avoirs détenus sur leur sol, la prédation économique se poursuit. Face à ces épouvantails non dissuasifs, le système de kleptocratie des Kabila se renforce sous le regard hagard de la communauté internationale. A huis clos, le peuple trinque !

 

SOURCE: http://afrique.latribune.fr/politique/2017-07-20/rdc-l-impressionnant-c…

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