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SADC

L'UA et la SADC s'inquiètent des élections en RDC alors que la tension monte, par Augustine Mukoka

Plus la date des élections en République démocratique du Congo (RDC) est proche, plus le pays aura de chances de tenir un scrutin démocratique pacifique et crédible.

L'élection sera peu commune - si elle est autorisée à continuer.

Le successeur choisi du président Joseph Kabila, Emmanuel Shadary Ramazani, est actuellement sous le coup de sanctions de l’UE, alors que le candidat populaire, Moïse Katumbi, a été empêché de retourner dans le pays pour participer aux élections du 23 décembre.

La tension monte. Un homme est décédé le week-end dernier après que des manifestants aient demandé le retour du chef de l’opposition Katumbi dans des affrontements avec la police. Plusieurs Congolais ont été tués dans des manifestations pour assurer la démocratie en RDC et empêcher Kabila de défier la Constitution en cherchant un troisième mandat illégal. Après plusieurs manifestations publiques, le porte-parole de Kabila a annoncé le mois dernier qu’il ne demanderait pas à être réélu.

Et maintenant, la lutte pour une élection crédible est lancée.

Alors que Kabila a finalement nommé un successeur en Ramazani, beaucoup de Congolais le voient comme une marionnette qui leur est imposé pour sauvegarder la dynastie au pouvoir.

C’est à la demande de Ramazani en tant qu’ancien ministre de l’Intérieur que le pays a enregistré ses pires massacres, au cours desquels 80 fosses communes ont été découvertes l’an dernier dans la région instable du Kasaï.


Emmanuel Shadary Ramazani

Des milliers de cadavres y avaient été déposés - preuve de l'assassinat et de l'incendie d'innombrables civils, de journalistes et de membres de l'église catholique influente. D'autres ont appelé Ramazani pour justifier son refus d'autoriser le retour du corps du défunt chef de l'opposition, Etienne Tshisekedi, dont le corps est toujours emprisonné dans une morgue de Bruxelles.

Il est décédé le 1er février 2017

Les observateurs disent que Ramazani représente la continuite de la corruption et des violations des droits de l’homme perpétrées par le régime de Kabila. Ce qui affirme cette conviction parmi les Congolais, c’est que le parti au pouvoir interdit à Katumbi de retourner dans le pays pour se présenter aux elections.

Et le dernier uppercut juridique provient de l’exclusion de l’ancien vice-président et chef de guerre congolais, Jean-Pierre Bemba, de la commission électorale. Cela n'a pas très bien marché avec beaucoup de citoyens.

La coalition au pouvoir est déterminée à rester au pouvoir et le seul moyen de le faire est de garder Katumbi hors du pays. Mais le peuple congolais a déclaré: «Pas de Moïse, pas d’élection».

Moïse Katumbi est en exil. Photo: Bloomberg
Le week-end dernier, des citoyens du Nord-Kivu, une région à majorité swahili du Congo oriental, sont descendus dans la rue pour protester contre l’absence de Katumbi et demander que l’ancien gouverneur du Katanga soit autorisé à revenir inconditionnellement et à participer aux élections. À la différence d'autres candidats, Katumbi jouit d'une popularité considérable dans la vaste nation d'Afrique centrale.

Compte tenu de la chance que procurent des élections libres et régulières, Katumbi devrait remporter la victoire dans sa région natale du Katanga, où il jouit d’une popularité de presque 100%. Il bénéficie également d’un soutien considérable dans l’est et l’ouest du pays, tandis que la capitale, Kinshasa, pourrait jouer en sa faveur.

Le plus grand défi de Katumbi concerne des parties de la région centrale, en particulier [Kananga] et Mbuji Mayi, où l’héritage de Tshisekedi est fort parmi la population de langue luba dans la région du Kasaï.

Le chef de l’opposition de longue date, toujours en retard, exerce encore une influence sur les régions centrales du Congo. Son fils, Felix, qui est également candidat, va très probablement balayer les votes dans cette région et gagner un nombre considérable à Kinshasa.

Et, avec la possibilité que les jeunes Tshisekedi et Bemba unissent leurs forces pour soutenir une candidature Katumbi, Kabila a peur.

L’Église catholique est également intervenue, exigeant le retour de Katumbi. Dans son rapport d’évaluation au Conseil de sécurité de l’ONU sur la situation au Congo, l’influence du groupe catholique, la Conférence épiscopale nationale du Congo, connue sous le nom de CENCO, a exprimé son mécontentement face à l’évolution des élections.

La CENCO a joué un rôle déterminant dans la ratification de l'accord de St Sylvestre il y a deux ans. Les principaux principes de l’Accord stipulent que Kabila ne demande pas un troisième mandat et que des élections soeint organisées.

De plus, les évêques catholiques, l'opposition et le gouvernement avaient convenu dans l'accord de permettre à Katumbi de retourner au pays sans condition pour participer aux élections.

Les évêques ont prévenu que le processus de nomination serait nul et non avenu si le gouvernement ne respectait pas l'accord.

« La nomination a été réalisée dans une atmosphère paisible et dans un esprit patriotique, à l'exception du cas de M. Moïse Katumbi, pour qui nous rappelons au gouvernement la nécessité de respecter l'accord ... de la St Sylvestre », un rapport signé par Mgr Marcel Utembi Tapa de la CENCO déclare: Les évêques exigent «la publication immédiate de listes provisoires de personnes enrôlées [liste d’électeurs]».

La Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) a également exprimé sa préoccupation. Le président zambien, Edgar Lungu, a récemment annoncé qu’il plaçait la sécurité en RDC au premier rang de ses priorités.

Lungu a récemment été nommée présidente entrante de l'Organe de la troïka sur la politique, la défense et la sécurité. M. Lungu a déclaré que l'Union africaine (UA) et la SADC étaient préoccupées par la situation en RDC et prenaient des mesures pour garantir la tenue d'un scrutin pacifique et crédible.

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