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Simaro Masiala Lutumba, In Memoriam

In Memoriam : Disparition de Simaro Massiya Lutumba, grand poète, légendaire guitariste et compositeur Congolais

La Rédaction de Congovox présente ses condoléances les plus attristées à la famille de Simaro Lutumba, le grand monument de la musique Congolaise qui vient disparaitre. Il est difficile de quantifier cette perte en termes émotionnel, culturel et ni en terme monétaire.

À part les quelques vidéos qu’on trouve sur YouTube et à la RNTC, rien n’a été écrit sur l’approche de ce grand compositeur musicale ni ce qui a été son approche et son inspiration à la composition de ses chansons comme Verre Cassé – chanté par Carlyto Lassa et Pépé Kalé ; Likambo zi tu zoto esilkata te — chanté par Michel Boyibanda, Josky Kiambukuta et Sam Mangwana ;  Oko Regretter Ngai Mama — Chanté par Michel Boyibanda, Josky Kiambukuta, Wuta Mayi et Lola Checain ;  Bodutaka — Chanté par Sam Mangwana, Michèl Boyibanda, Josky Kiambukuta et Lola Chécain ; Mabele — chanté par Sam Mangwana ; Eau Bénite — Chanté par Madilu ; System Maya — Chanté par Carlyto Lassa ; Testament y a Bowule — Chanté par Malage de Lugendo ; Vaccination — Chanté par Kiesse Diambu ; Ebale ya Zaïre — Chanté par Sam Mangwana ; Faute Ya Commerçant — Chanté par Sam Mangwana ; Cedou — Chanté par Sam Mangwana, Michel Boyibanda & Franco ; Bisalela — Chanté par Youlou Mabiala, Josky Kiambukuta, Michel Boyibanda et Wuta Mayi ; Mbongo — chanté par Djo Mpoyi ;  Salle d’attente — Chanté par Ferre Gola, Josky Kiambukuta, M'bilia Bel et Papa Wemba ;  et la chanson « fétiche » Kadima Chanté par Djo Mpoyi.

Le Congo est non seulement un scandale biologique, mais également un scandale sur le plan artistique. Mais hélas, c’est une ressource non valorisée qui aurait mieux rémunéré le pays après l'industrie minière si elle etait bien encadrée et combinée au tourisme, hélas !

Comme preuve, il n’y a aucun musée ou panthéon musicale en RD Congo malgré des légendes comme Lwambo Makiadi, Tabu Ley, Papa Wemba, Redo Likinga, Jo Mpoyi, les deux Frères Nsoki (Vangu et Dia nzenza), Emeneya Jos Kester, Abeti Masikini, Mpongo Love, Pepe Kalé.

Ceux qui ont voyagé en Europe, Amérique et l’Asie savent que les grands artistes sont plus respectés que la classe politique. D’autres pays Africains avec de loin moins de potentialité que la RD Congo, ont fait beaucoup plus avec leur musique que la RD Congo.

Simaro Massiya Lutumba était né le 19 March 1938 à Kinshasa, alors appelé Léopoldville. Avec l’authenticité de Mobutu Sese Seko, il devient Simaro Massiya Lutumba Ndomanueno (surnommé Simaro) était un guitariste d’accompagnement de la Rumba Congolaise, auteur-compositeur et chef d’orchestre de l’OK Jazz après la mort de Franco.

Pour appréhender la perte de Simaro Masiala, Congovox a consulté Safari TV Production à Londres, une maison qui produit les musiciens Congolais et les enregistre pour léguer leurs talents musicaux aux générations futures et les écoles de musique. « Mon grand regret est d’avoir manqué le rendez-vous pour enregistrer feu le vieux Lutumba à Kinshasa. C’était le plus grand instrumentiste congolais qui était encore en vie. Comme vous savez, notre musique n’utilise pas le piano, c’est la guitare d’accompagnement qui remplit le vide, faisant la signature de notre musique. Avec l’invasion de notre musique partout en Afrique, de grand talent comme mon vieux Lokasa ya Mbongo ont créé et façonner le rythme musical au Cameroun et en Afrique de l’Ouest. Vous ne pouvez imaginer combien des emails que je reçois de partout au monde en rapport à notre musique » Douglas K. de Safari TV Production, London.

D’après les quelques bribes d’information récoltée en ligne, Simaro avait rejoint Franco Luambo Makiadi dans l’OK Jazz en 1961. Plus tard,  if fut rejoint par Josky Kiambukuta et puis encore, Ndombe Opetum. Pendant un moment, Youlou Mabiala et Madilu System ont joué avec OK Jazz, avant de se lancer dans une carrière solo. Tous ont chanté les compositions de Simaro Masiala Lutumba et sous sa guitare d’accompagnement. Simaro fut pendant de nombreuses années, vice-président du groupe et diriga le groupe lors des longs voyages de Franco en Europe dans les années 1980.

En 1974, il composa la chanson fétiche, « Mabele » qui fut interprétée par Sam Mangwana et qui lui valut le surnom de « Poète ». À la fin des années 1970, il fut emprisonné à la prison de Makala, avec Franco et d’autres musiciens, pour deux chansons jugées obscènes par les autorités. Selon les experts, Lutumba est considéré comme l’un des plus grands poètes, chanteurs et philosophes de la musique congolaise.

Dans une interview que feu Simaro Masiala Lutumba avait accordé à Banning Eyre, il parla de deux écoles musicales — l’African Jazz et Ok Jazz — qui ont marqué la musique Congolaise et lui-même dans les paragraphes qui suivent. 

Concernant l’African Jazz et Ok Jazz  il dit qu’« avant cela, vous avez eu l’époque de Wendo, mais Wendo n’était pas seul. Il y avait aussi d’autres grands artistes qui ont fait de cette époque une grande époque. Il y avait beaucoup d’artistes au Studio Ngoma. Mais Wendo a eu la chance de survivre jusqu’à ce jour. Il a eu une longue vie et il a toujours sa voix. Mais ces deux écoles sont nées parce que nous avions ces deux guitaristes. Ici, nous avons eu de la chance vers 1958 et 59 parce qu’un guitariste est venu ici, nommé Alexandre. Je pense qu’il était belge. Je ne suis pas sûr de son origine, mais ce M. Bill Alexandre a joué de la guitare avec un médiator. Nico était encore à l’école et Franco, comme moi, n’avait pas fait grand-chose à l’école. On peut dire que Franco était un artiste de la rue. Il était avec tout le monde dans la rue. Quand il y avait une petite fête, il jouait. C’était ce genre de musique, de la musique purement bantoue, presque du folklore. Mais M. Bill Alexander quand il est venu, il a apporté un style différent que tous les guitaristes voulaient connaître. Tout le monde voulait apprendre à jouer avec un médiator. Nico était déjà très bien. Franco n’était pas si discret. Il est arrivé au début avec la musique que nous appelions à l’époque Watama, la musique des “indubules”, un peu à la manière des chegue (enfants de la rue) d’aujourd’hui. Mais à l’époque, les “indubules” n’étaient pas exactement comme les “chegues”. Aujourd’hui, les “chegue” sont vraiment, disons, des délinquants… Les “indubules” avaient des noms un peu bizarres comme Django, Boss, tout ça. Cela intéressait tout le monde. Ils pratiquaient le sport, la musculation, tout ça. Franco était de cette école ».

Rappelons toutefois que plus tard après la mort de Franco, le OK Jazz s’est séparés en raison de désaccords sur le partage des fonds. En janvier 1994, Simaro a formé Bana OK, avec une trentaine de musiciens d’OK Jazz, pour la plupart d’entre eux.

Simaro Massiya Lutumba est décédé ce matin 30 March 2019 dans un hôpital de Paris, en France. Soufrant de diabète et d’hypertension, la cause de sa mort n’était pas encore connue.

La Rédaction

 

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