Skip to main content
Joseph Kabila et Robert Mugabe

Mugabe tombe, Kabila se tate

Les derniers dictateurs d’Afrique suivent l’évolution de la situation politique au Zimbabwe, la main sur le cœur. Depuis l’indépendance du pays en 1980, Robert Mugabe a tenu d’une main de fer le pouvoir, ne laissant aucune fenêtre à l’opposition. Il avait l’armée et la police sous la main, et pourtant, après 37 années de soumission, l’armée a fini par se retourner contre le dictateur de 93 ans. Personne n’est vraiment sûr.

La foudre est tombée sur le président très peu de temps après qu’il ait congédié son vice-président Emmerson Mnangagwa du pouvoir et du parti ZANU-PF dont il a tenu les rênes depuis l’indépendance. La riposte de Mnangagwa ne s’est pas fait attendre. Une semaine après, l’armée prend les choses en main et confine Mugabe en résidence surveillée. Il doit quitter le pouvoir.

Mais il fallait d’abord le faire sortir de la ZANU-PF, chose faite dimanche 19 novembre lors d’un vote par lequel le parti a donné les commandes à E. Mnangagwa, qui est donc le nouvel homme fort du parti unique. Par la même occasion, le président qui ne se décide pas à quitter le pouvoir a eu un ultimatum qui expire aujourd’hui. Soit il démissionne, soit il fera l’objet d’une procédure de destitution en règle, les nouveaux dirigeants voulant respecter la constitution du pays.

Toutefois, ils gardent sous la main un plan B, la rue. C’est ce qu’a clairement fait savoir, Chris Mutsvangwe, chef de file des anciens combattants de la guerre de libération. « Nous ramènerons la foule et elle fera ce qu’elle a à faire », dit-il.

Ainsi, l’avenir politique de Robert Mugabe semble scellé ainsi que celui de sa femme Grace (52 ans) qui s’était positionnée en future présidente . Pour l’éloigner, elle a été exclue elle aussi du parti ainsi que 3 des ministres les plus proches de son président de mari.

Enseignement de cet épisode, les Africains en ont assez des dictateurs. Dans d’autres pays de la région, on suit attentivement les événements à Harare. Plus particulièrement en république démocratique du Congo (RDC) où Joseph Kabila, le président qui a succédé à son père assassiné en 2001, ne veut toujours pas céder le pouvoir alors qu’il a débordé d’un an sur son mandat.

La constitution ne lui en accorde que deux et il a tout fait pour la modifier, sans succès, grâce à la mobilisation de l’opposition.

Aujourd’hui, dans des régions du pays, les manifestations prennent de plus en plus forme, contrées violemment par la machine répressive du pouvoir. Les Congolais n’en sont pas moins déterminés. Ils ont programmé une grande marche pour le 28 de ce mois. Curieusement, c’est la même date qu’a retenu le pouvoir pour en organiser une autre en soutien au maintien du président Joseph Kabila. L’opposition n’en maintient pas moins son action.

tshisekedi-1

 

 

 

 

Le bras de fer n’est pas près de se terminer. Et les choses ne se sont pas non plus calmées lorsque Corneille Nangaa le président de la commission électorale a déclaré le 5 novembre que l'élection présidentielle, qui était prévue fin 2017 n’aurait lieu que le 23 décembre 2018. Inacceptable pour l’opposition.

Des leaders de l’opposition dont Moïse Katumbi et Felix Tshisekedi ont déclaré qu’il n’y aurait pas de prolongation. Ils préfèrent des élections en juin 2018, au plus tard, mais à l’issue d’une période transitoire sans Kabila.

katumbi

 

SOURCE:  https://blogs.mediapart.fr/eric-heriot/blog/201117/mugabe-tombe-kabila-…

Add new comment

Filtered HTML

  • Web page addresses and email addresses turn into links automatically.
  • Allowed HTML tags: <a href hreflang> <em> <strong> <cite> <blockquote cite> <code> <ul type> <ol start type> <li> <dl> <dt> <dd>
  • Lines and paragraphs break automatically.