Obsèques d’Etienne Tshisekedi : Pourquoi le stade de martyr est-il presque vide ?

Tout au long du combat politique d’Etienne Tshisekedi, l’UDPS était une affaire nationale mais, malheureusement, depuis la disparition de ce dernier, Felix Tshisekedi et ses acolytes (Jean-Marc Kabund, Augustin Kabuya Tshilumba et Peter Kazadi) ont fait de l’UDPS une affaire d’abord tribale (Kasaienne), réduit uniquement à assouvir les intérêts de la famille du défunt Tshisekedi. Voilà d’une manière succincte à quoi est réduit le long combat d’Etienne Tshisekedi qui se traduit d’un stade de martyr à trois quart vide. Nous nous permettons de relater la chronologie de faits depuis le début.

Un Mauvais Sort ?

Juste après son coup d’État de 1965, le colonel Mobutu déclara l’interdiction des activités de parti politique pendant cinq ans. Pour montrer sa fermeté, la toile de fond, ou le prétexte fut le « complot de la Pentecôte ». Une tentative attribuée au Premier ministre Évariste Kimba, avec les anciens ministres Jérôme Anany, Emmanuel Bamba et André Mahamba de réaliser leur propre coup d’État. Les pendaisons se passèrent à la place Gambela, où fut érigé le stade des martyrs par les Chinois. Le ministre de la Justice qui passe à la télévision pour justifier cet acte ignoble n’est tout autre que le Légendaire Etienne Tshisekedi le papa de Felix Tshisekedi Tshilombo. Visiblement, c’est un faux complot et il aura condamné des innocents.

Le Fils d’un des Pendus

Sur la cour d’un collège de prêtres où les écoliers sont triés au volet, la grave nouvelle était connue, mais elle ne pouvait être personnifiée. Cela semblait être une affaire des adultes.

Cependant, un bon lundi matin sur la même cour, la sonnerie venait de sonner et les écoliers s’étaient tous alignés pour entrer dans leur classe respective. En ce moment précis, Jaques Kandolo (un nom d’emprunt) venait de sentir une main qui l’avait tapoté à l’épaule. Se retournant, un très jeune garçon au teint sombre, l’air hagard et aux yeux peureux qu’il n’avait jamais vu, lui demandait de jeter un coup d’œil dans son journal de classe.

Méfiant, il se demanda si son nouveau collègue s’était trompé de classe. C’est ne que quand le père préfet fit une entrée rare dans leur classe et leur demandant d’accueillir le fils Mahamba que pour la première fois, les évènements qui avaient saturé les médias et créer une psychose dans la population Congolaise, venait d’être personnifiée.

Le fils Mahamba était sérieusement traumatisé par les évènements et marchait la tête baissée comme pour se cacher. Etait-il trop jeune pour comprendre les méandres politiques de ce faux complot ?

Le Temps Aplanit Toute Chose

Cette sagesse nous vient de Nietzche qui avait dit dans son livre Zarathushtra que « le temps aplanit toute chose ». Pendant plus de 32 ans, le « mauvais » justicier d’hier, s’était métamorphosé, devenant l’icône de l’opposition après avoir tenu tête au Maréchal Mobutu.

Tous ses pêchés, même celle de la pendaison des innocents, avaient été absous et même la fameuse pendaison était resté juste une apostrophe dans l’histoire de la RDC.

Il fut baptisé le Sphinx de Limeté, Ya Tshishi pour les autres, bref une légende iconique vivante qui pouvait claquer de doigts et commander villes mortes, sabotage de nouveaux billets faisant trembler les dictateurs.

A la date du 1er février 2017, il venait de mourir après les soins en Belgique. De sa mort, une grande page de l’histoire congolaise venait d’être tournée. Le peuple Congolais était resté orphelin, comme de brebis sans berger, et à la merci du tyran dictateur Joseph Kabila. La compassion nationale pleuvait de partout. Un grand homme venait de quitter la terre de ses aïeux.

Un Fils Habitué Aux Gains Faciles

Fuite en avant dans le temps, le fils qui n’avait même pas terminé l’école secondaire, le fils qui ne pouvait même pas voyagé se trouvant sur la liste « non-Fly » des Américains réservés aux terroristes, venaient d’être propulsé au-devant de l’UDPS par Moise Katumbi, à la place de Valentin Mubake sur qui était le choix du défunt légendaire Etienne Tshisekedi. Une toute petite tricherie ? Qui a bu boira !

Quand les poids lourds de l’opposition (Moise Katumbi et Jean-Pierre Bemba) furent bloqués par le tyran Sanguinaire Joseph Kabila à concourir à la présidentielle, il se porta candidat malgré la fraude des documents scolaires. Une autre petite tricherie ? Oui, mais il est cette fois tombé dans le piège.

Compromis et à la merci de Joseph Kabila, il fut une pièce de réserve pour Joseph Kabila qui tenait à retourner au pouvoir par le biais d’Emmanuel Shadary, une autre marionnette.

Ce dernier avait commis le pêché de chercher à s’affranchir de son bienfaiteur Joseph Kabila avant qu’il n’ait accéder au pouvoir tirant la puce à l’oreille de Joseph Kabila. Quand il voulut dépêcher le Dr Ilunga aux États-Unis pour tranquilliser les Américains, Joseph Kabila bloqua son voyage. Ce fut le temps de faire recours à la marionnette qu’il gardait en réserve.

Escroquerie Electorale du Siècle

Après la victoire écrasante de Martin Fayulu avec 61.7 % contre environ 17 % pour Felix Tshisekedi, ce dernier fut approché par le pouvoir et accepta d’usurper le pouvoir. Mais ce fut un contrat satanique ou il céda tout au tyran sanguinaire. Venait-il de pécher contre son père et le ciel ? Absolument ! Les dizaines de millions de dollars de fonds publics allouées aux funérailles ne vont rien changer.

Un peuple ahuri vissé sur leurs télévisions, suivait lors de son investiture, comment il s’adonnant aux incantations magiques avant de s’affaisser devant le monde entier. Le prétexte de gilet par balles ne pouvait même pas tenir debout. Voler n’est pas bon et cela n’était qu’un mauvais présage !

Rapatriement de Dépouilles d’Un Géant

Course en avant encore dans le temps, ce fut le moment de rapatrier le corps de son Papa, le légendaire Etienne Tshisekedi. Ironie du sort, l’Icône de l’opposition, sera enterrée au jour des pendaisons d’il ya 53 ans, jour pour jour, c’est-à-dire le 2 juin 2019.

Le stade est presque vide. Sur une population de près de 12 millions de Congolais à Kinshasa, environ 20,000 sont présents au stade. Soit un chiffre minable de 0.16 % de la population. Dans le fin fond, tout le monde sait que Felix Tshisekedi est un usurpateur !

Par l’usurpation de son pouvoir, Felix Tshisekedi a réduit la stature de son défunt père. Les autres peuplades de la RD Congo ne sont pas des idiots et savent que Martin Fayulu était et restera le Président élu. Connaissant cette vérité profonde, le peuple s’est désolidarisé, préférant rester chez eux et laisser l’affaire aux Kasaiens, bien entendu, une petite minorité à Kinshasa. Où sont-ils tous partis ?

Félix Tshisekedi, aura-t-il à jamais désacralisé son père ?

Votre réponse est aussi bonne que la nôtre. Quelle ironie du sort ?

Pendant ce temps, les employés de la présidence avaient fait de mois impayés. Certains de ses conseillers qui avaient quitté leur poste en région attendent que leurs femmes leur envoient de l’argent.

Ensuite, Felix Tshisekedi lie les relations avec le bourreau sanguinaire de Kigali, oubliant les vicissitudes, tueries et massacres qu’il avait sponsorisés dans le grand Kivu.

Bref, le fils est président, mais à part son point carré tribal et quelques flatteurs, il ne commande aucun respect et reste une marionnette. La crème de la crème de la diaspora Congolaise qui avait mis tout en jeu pour chasser Joseph Kabila du pouvoir a fait partie remise quant au projet de leur descente au pays pour aider à son développement.

Quelque chose va céder ou casser. Seul l’avenir nous le dira.