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Felix Tshisekedi, Joseph Kabila

Opinion : Pourquoi un Coup d’État Militaire Est-il Possible Aujourd’hui en RD Congo

Tous les ingrédients sont sur la table pour les faiseurs de coups d’État : le désordre, la corruption, la cacophonie des arrêtés non respectés, le ping-pong entre le Premier ministre et le DIRCAB du Chef de l’État, un chef d’État « étiquette » et plusieurs roitelets de l’ancien régime qui ne le respectent pas ; la CENI qui continue la fraude en imposant de Gouverneur comme le cas de Mende sans le Sankuru ; l’insécurité totale — de bébés qui sont violés par une milice enrégimentée par le président sortant et John Numbi — comme il en est le cas à Lubumbashi et le Nord-Kivu ; des cités submergées par les eaux de pluie par faute de canalisations, des routes non praticables, déraillements de trains et une milice qui attaque les centres de traitement de la maladie Ebola.

Le coup de gras aura été la dernière déclaration de Felix Tshisekedi à Washington : « je le dis sans peur. Je suis là pour déboulonner le système dictatorial qui était en place ». Parole creuse, bien entendu, car aussitôt arrivé à Kinshasa, il a été rappelé à l’ordre par le maitre de Kingankati et Felix a commencé à diluer la teneur de ce qui lui avait valu tant d’admiration à Washington. Parlez-vous d’une grande déception ?

Cependant, il y a quelques exceptions pour confirmer la règle comme la libération des prisonniers politiques, mais dans l’ensemble, le tableau est sombre, très sombre. Le changement tant attendu nous a échappé et nous sommes tombés 30 ans en arrière.

Bien sûr que le duo Felix Tshisekedi-Vital Kamerhe a de bonnes intentions, mais le départ a été faussé et ils croupissent sous le poids d’une dette morale contractée envers les acteurs politiques et juridiques qui ont fabriqué leur ascension au pouvoir. Devant cette trame d’évènements pitoyables qui défile en boucle fermée, entrainant une léthargie nationale, à part nos frères du Kasaï, personne d’autre ne croit dans cette alternance pacifique du pouvoir. Même le semblant d’État qui existait avec Joseph Kabila n’existe plus. Il faut l’avouer, Felix Tshisekedi est un roi sans caleçon et sans poigne, présidant un cas-école de non-État comme le Soudan du Sud ou la Somalie.

Devant cet imbroglio total, il est clair que nous avons raté la rampe de sortie sur l’autoroute de la Démocratie qui devrait nous amener à la Place État de Droits. Les faits indéniables que nous allons énumérer plus bas nous ramènent à une conclusion qui ne pouvait traverser nos réflexions, pour nous fervents disciples de la démocratie et de l’État de droits.

Nous pensons que le décor est déjà planté et même favorable pour un coup d’État militaire en vue de départager les partants attachés au pouvoir comme de sangsues et les nouveaux arrivants sans moyen de leur politique. Mobutu l’avait fait à deux reprises dans la première moitié des années 1960. Aujourd’hui, une poignée de colonels ou généraux réunis peuvent sortir le pays de cette léthargie et seront acclamés par la population et marcheront sur les pagnes de mamans Congolaises. Aucun Congolais n’est prêt à mourir pour Joseph Kabila, ce qui rend leur tâche facile.

En effet, si Felix Tshisekedi Tshilombo demeure incapable de prendre de mesures fermes, qu’il sache que le temps de paralysie par des analyses savantes est dépassé et comme l’avait dit Aristote, « la nature [tout comme la politique], a horreur du vide. »

Les pièces à conviction de ce non-État hors-la-loi dont la population crie au secours sont légion, et en voici quelques cas emblématiques :

Première Pièce à Conviction : C’est un tableau sombre, qui montre un soi-disant Président, qui décrète la suspension des élections de sénateurs et gouverneurs, mais le président de la CENI, Corneille Nangaa, qui n’a aucunement préséance sur lui, fait montre d’une insubordination totale et publie « Le calendrier définitif des gouverneurs pour le 10 avril 2019. Aucun outrage venant de la présidence et aucune mesure disciplinaire contre le président de la CENI. Dans l’entre-temps, le même monsieur a détourné, d’après le Département de Trésor American, plus de 100 millions de dollars américains. Par peur du Président de la CENI ou par dette morale, car c’est bien Corneille Nangaa qui avait trafiqué les chiffres pour qu’il accède au pouvoir, le “président” Felix Tshisekedi Tshilombo n’élève même pas la voix.

Par boulimie de pouvoir, il aura cédé 91 % de sénateurs, 385 députés nationaux, 18 Gouverneurs de province, une vingtaine de présidents de l’assemblée provinciale et partant, la primature !

Deuxième Pièce à Conviction : Le deuxième tableau est troublant, montrant une corruption endémique et tellement flagrante que la démocratie se vend aux plus offrants comme des arachides salées. Toute la racaille qui est honnie par le peuple Congolais s’est retrouvée au Senat : les Tambwe Mwamba, Evariste Boshab, etc. Le pire est qu’un opposant sur qui on faisait confiance après ses 10 ans de prison, entendez Jean-Pierre Bemba, trouve cela normal, car la situation lui est favorable. C’est très décevant ! Pour une fois, Congovox est d’accord avec Felix Tshisekedi. On n’a pas besoin d’un Senat corrompu pour faire marcher le pays.

Troisième Pièce à Conviction : c’est un tableau des images horribles de carnages à Goma, Beni, Yumbi dans le Bandundu et la recrudescence de l’insécurité à Lubumbashi même. Des jeunes découpés à la machette… qui font partie de nombreuses victimes enregistrées depuis la fameuse transfère pacifique du pouvoir. Ce terme est relatif, car il n’y a pas eu de transfert pacifique du pouvoir dans le Nord-Kivu et à Lubumbashi. La promesse de Felix Tshisekedi pour y renforcer la sécurité, notamment en transférant le camp Saio de Bukavu au Nord Kivu n’était qu’une démagogie politicienne. Mais pourquoi ne pas réhabiliter le camp de Rumangabo ? Et puis, où en sommes-nous avec le carnage de 600 de nos frères à Yumbi ? Qui a commandité ce massacre ?

Quatrième Pièce à Conviction : Une interview télévisée sur France 24 que nous avons transcrite et publiée dans laquelle Martin Fayulu a déclaré que Felix Tshisekedi est un masque de Joseph Kabila, qu’il n’était pas prêt à lui prêter les béquilles. Cependant son cercle restreint ne ressemble pas aux Congolais du Nord-Sud-Est et Ouest qui l’ont porté sur leurs épaules. Il est dans une bulle et ne réalise pas que son point carré n’est que composé de gens de Bandundu et cela dérange.

Cinquième Pièce à Conviction : C’est un cas clinique d’amnésie partielle et sélective. Le Rwanda gagne à tous les coups. Bientôt, Rwanda Air va commencer à voler de Kigali à tous les aéroports de la RD Congo. Après la conquête de notre Coltan et Niobium, c’est maintenant la conquête de notre espace aérien. Est-ce que Felix Tshisekedi souffre-t-il d’une amnésie partielle et sélective, oubliant l’opération commandos du Rwanda de 2 aout 1998 ?

Jusqu’à nouvel ordre, le Rwanda est un pays ennemi, qui n’a jamais repenti pour les millions de morts de Congolais. Pourquoi leur donner accès facile à notre espace aérien ? Quel est finalement son degré de naïveté ou d’amateurisme ?

Connaissant les failles de Felix Tshilombo Tshisekedi, son Directeur de Cabinet qui avait vécu la guerre de Jean Schramme devrait se rappeler que quand Bukavu était tombé pendant quatre mois sous attaque des mercenaires Jean Schramme, le Rwanda nous avait refusé d’utiliser l’aéroport de Cyangugu, de l’autre cote de la rivière Ruzizi, pour attaquer les mercenaires. Lui qui est pétillant d’intelligence, a-t-il oublié l’histoire d’où il est venu ? Est-ce le pouvoir pour le pouvoir ?

C’est plutôt l’aéroport de Bujumbura, situé à 200 kilomètres plus loin, qui avait été utilisé pour ravitailler les soldats du major Guillaume Poto-poto, un originaire de Bandundu, mais un grand héros à l’Est — paix a son âme. À la fin de la guerre, le président Mobutu construisit l’aéroport de Bukavu qu’il nomma d’ailleurs l’aéroport Michombero, un Tutsi du Burundi.

Il faut d’abord mitiger les risques sécuritaires au lieu d’apaiser notre ennemi d’hier. Vous permettez aujourd’hui Rwanda Air de voler partout au Congo, que deviendra l’aéroport de Kavumu ou celui de Goma. Est-ce que finalement Vital Kamerhe travaille pour ses électeurs du Sud-Kivu et Nord-Kivu ou le Rwanda ?

Sixième Pièce à Conviction : Un tableau de hors-la-loi : une armée de voyous, parallèle et mieux armée que l’armée nationale. Les “Bana mura” peuvent s’infiltrer dans les locaux de DigitalCongo.net et tirer à balle réelle. Ils peuvent également jeter de bombes lacrymogènes sur les membres de l’UDPS et son quartier général ? Qui commande cette armée dans l’armée ?

Septième Pièce à Conviction : Un criminel qui doit être jugé et pendu à la place publique, entendez Kalev Mutond, est éjecté du haut de son perchoir de l’ANR. Nous en sommes contents, mais c’est le numéro deux qui a été, pendant dix ans dans tous les coups bas, qui prend les commandes. Est-il loyal à Joseph Kabila ou à Felix Tshisekedi ? Pourquoi ce changement cosmétique ? Qui trompe qui ?

Huitième Pièce à Conviction : La constitution est tordue, piétinée et étirer comme un élastique. La Cour constitutionnelle qui devrait apporter de la lumière et éclairer le grand public sur la vraie interprétation juridique de lois, reste sous les bottes et loyal à Joseph Kabila. Par dette morale, vu qu’il lui avait avalisé frauduleusement la présidence, il est impossible au nouveau président de la limoger bien que cette cour a été enrégimentée pour garder Joseph Kabila au pouvoir par son interprétation fallacieuse de l’article 70 de la Constitution.

Neuvième Pièce à Conviction : Norbert Kantintima est certainement Congolais, mais il possède une double nationalité, car les services secrets américains, sous la publication du Département de Trésor, l’on démasquer. Il siège tranquillement malgré le détournement lui imputé avec son fils. C’est le dernier de soucis du nouveau président “étiquette”, car une fois de plus, il souffre d’une dette morale envers la CENI qui avait changé ses 15 % de suffrage lors des élections de 30-12-2018 en 38 % de voies et changer les 62.11 % de Martin Fayulu en 37 %. Monsieur Norbert Bashengezi Kantitima devrait se trouver en prison si le Procureur General de la République était un vrai procureur. Mais les loups ne se mangent pas entre eux.

Dixième Pièce à Conviction : La nomination du Premier ministre se bute au fait que par suite des accords secrets signés entre Felix Tshisekedi et Joseph Kabila, ce dernier doit nommer un Premier ministre du FCC. Les noms avancés jusque-là révèlent le type de poison que Joseph Kabila voudrait faire avaler Felix Tshisekedi : le voleur qui a ruiné la Gécamines, Monsieur Albert Yuma, qui sera surement sur la liste de sanctions américaines ; Jean-Mbuyu dont la mère est rwandaise pour calmer les nerfs de Paul Kagamé ou Matata Mponyo dont la maman est également rwandaise ? La folie dit-on se résume à faire la même chose en espérant des résultats différents. Eh bien, un voleur au poste de Premier ministre va surement voler.

On pouvait garder l’actuel premier ministre, mais c’est une concentration de pouvoir à la seule région de Kasaï et puis ce dernier a une sorte de complexe de supériorité envers Felix Tshisekedi. Et, il n’a pas hésité de rabrouer le directeur du cabinet de Chef de l’État. Silence radio de la présidence après le ping-pong entre le DIRCAB et le Premier Ministre.

Au demeurant, c’est triste et nous en pleurons pour la mère patrie. Nous avons une fois de plus raté la rampe de sortie de l’autoroute vers l’avenue de la Démocratie pour arriver à la place de l’État de Droit.

La boulimie de pouvoir, et une flamboyance extravagante de la classe politique ont entravé l’instauration de la vraie démocratie. Cela est une preuve que nos hommes politiques sont encore au niveau très bas de la pyramide de Maslow : l’insécurité qui les enveloppe dans le tribalisme et népotisme. Aucun sens et aucune notion d’auto-accomplissement en véritable homme d’État, théorie dont je doute fort qu’ils comprennent la teneur, hélas !

Félix Tshisekedi aurait fait un bon premier ministre puissant de Martin Fayulu au lieu d’un President “étiquette” entre le marteau et l’enclume. Vital Kamerhe aurait fait un puissant président du Parlement. Au-dessus de tout, ils entreraient tous dans le panthéon de l’histoire de la nation comme des hommes d’État ou pères de la Nation comme les Benjamin Franklin, Mandela, Deng Xiao Ping, etc. Il n’est pas trop tard pour mieux faire, mais faudra-t-il réparer la fondation de la maison Congo qui est fissurée ?

Voici une question dont la réponse vaut 1 million de dollars. Pourquoi préfèrent-ils cet état de non-État et hors-la-loi au lieu d’être de grands hommes devant l’histoire qui seraient prête à les immortalisés par des monuments, musées et avenues ? Pourquoi préfèrent-ils être jetés dans la poubelle de l’histoire de la RD Congo ?

S’ils ne peuvent pas, répondre à ces questions, le vide va s’agrandir et quelques lieutenants pourront valablement remplir ce vide s’ils acceptent de redonner le pouvoir au civil les hommes et femmes honorables et apolitiques que regorgent la RD Congo pour une courte période de transition.

À très bientôt.

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