Paul Kagamé et son domestique nègre, Felix Tshisekedi, par Ann Garrison

Au regard des évènements qui ont ponctué les actualités congolaises ces dernières semaines : enterrement d’Étienne Tshisekedi, accueille de Kagamé comme une grande vedette, descente au palais du peuple par les membres de l’UDPS, l’annulation de 23 députés de Lamuka par la même cour constitutionnelle qui avait légalisé la plus grande escroquerie électorale du siècle…), notre confrère et patriote Patrick Mbeko tout comme la plupart de Congolais, n’a pas mâché ses mots. Sa dernière déclaration sur Felix Tshisekedi Tshilombo est fracassante, pure vérité et basée sur des preuves indéniables.

Comment le fils d’une si grande personalité politique, a-t-il pu trahir son pays ? Est-ce par naïveté ou est-il taré ? Certains ont qualifié Felix Tshisekedi par beaucoup de noms, mais jamais un « house négro » (nègre domestique). Dans sa connotation histoirique, les « houses nègres » étaient les esclaves noirs qui dénonçaient leurs frères esclaves qui travaillaient dans les plantations.

Le châtiment résultait de fois à la mort, emprisonnement, ou vente de l’esclave comme un bien matériel. Cette appellation est plus forte et plus piquante que les qualifications de naïf, usurpateur, président nommé, fraudeur qui ont jusque-là défilés dans les médias sociaux congolais. Ceci montre combien les Congolais, à l’exception encore de quelques frères kassaiens et les flatteurs vivant aux dépens de Felix Tshisekedi, en ont ras-le-bord avec l’union indécente Kabila-Tshisekedi. Les paragraphes ci-après sont empruntés de l’article d’Ann Garrison, contributrice de « Black Agenda Report, un groupe de l’extrême noir américain.

Le peuple du Congo n’oubliera jamais que Paul Kagamé a causé la mort de plus de 6 millions de leurs mères, pères, frères et sœurs.

« Pour la grande majorité des Congolais, Kagamé restera pour toujours un ennemi.»

« Un analyste de quotation boursière a prédit une restructuration géostratégique complète en Afrique centrale, ou les Tutsis rwandais, un groupe ethnique confronté depuis des décennies à des menaces existentielles, sont désormais aux commandes des affaires. ‘Vous verrez de facto un "un vaste territoire tutsi" ici. Ce que vous avez est une situation où le Rwanda et l’Ouganda sont clairement les puissances militaires dominantes dans la région. Ils vont faire à peu près tout ce dont ils veulent.

J’ai demandé : mais qu’est-ce que cela signifie pour les Congolais ? Qu’est-ce qui allait leur arriver ? Que pourrait justifier un changement aussi spectaculaire ? ’ — » In Praise of Blood: Crimes of the Rwandan Patriotic Front,” re the First Congo War, 1997-1998, par Judi Rever.

Les Congolais sont sous occupation par le Rwanda depuis longtemps. Mais aussi, par l’Ouganda, mais surtout par le Rwanda et toujours avec le Rwanda en tête. Les immenses ressources minérales du Congo ont été pillées par les troupes rwandaises et ougandaises, puis passées en contrebande ou vendues à des sociétés occidentales et transnationales. Les Rwandais sont même devenus officiers de l’armée congolaise et le pays a été tellement déstabilisé que les Congolais sont incapables de se défendre. Ils sont des millions dans des camps de réfugiés internes ou situés de part et d’autre des frontières orientales du Congo.

La soi-disant, Élection présidentielle

Martin Fayulu avait remporté l’élection présidentielle de janvier, mais le président sortant, Joseph Kabila, a conclu un accord avec Félix Tshisekedi pour voler [sa victoire] afin de garder son contrôle sur les leviers du pouvoir. L’Église catholique a déployé près de 40 000 observateurs qualifiés, avec au moins un observateur présent dans chaque bureau de vote, ce qui avait garanti une couverture de 100 %. Les données qu’ils ont collectées ont été transmises via un réseau de téléphonie mobile ou par satellite à un centre d’appels national. Les résultats obtenus diffèrent de ceux annoncés officiellement.

Six mois plus tard, Tshisekedi a renforcé son alliance avec l’occupant du Congo, le président rwandais et le criminel de guerre Paul Kagamé. Il s’est rendu à Kagamé au Rwanda et chez son complice criminel, Benjamin Netanyahu, en Israël.

Kagamé a été reçu comme une grande star lors des funérailles — ayant couté plusieurs millions de dollars — du père de Félix Tshisekedi, Étienne Tshisekedi, lorsque son corps fut rapatrié de la Belgique pour être enterré au Congo.

« Tshisekedi avait visité Kagamé au Rwanda et son complice criminel, Benjamin Netanyahu, en Israël."

Le chercheur congolais canadien Patrick Mbeko, auteur de "Stratégie du chaos  et du mensonge : Poker menteur en Afrique des Grands Lacs," avait écrit le 1er juin :

« Tous les Congolais ne sont pas des imbéciles disposés à encourager Paul Kagamé comme s’il était un leader respectable. Non. Ceux qui ont applaudi, le président criminel de guerre du Rwanda, sont les Tshisikedistes. Ce sont eux qui défendent aujourd’hui les ennemis du Congo en justifiant l’injustifiable. Ces personnes, pour la plupart originaires du même coin géographique, sont seulement Congolaises de nom. Pour justifier l’arrivée de Kagamé dans le pays de Lumumba, certains d’entre eux affirment que les Lamukistes [membres de la coalition Lamuka, victime de l’usurpation électorale] étaient prêts à l’accueillir lors de la crise postélectorale de janvier. Ceci est manifestement faux.

« Comme nous le savons, Kagamé devrait venir au Congo en janvier, au moment où il était encore président de l’Union africaine, avec comme mandat de négocier le dénouement de la crise postélectorale résultant de la fraude qui a permis à Félix Tshisekedi de devenir président. C’est pourquoi Kagamé devrait débarquer à Kinshasa, la capitale de la République démocratique du Congo. Et, comme nous le savons aussi, le même Kagamé a demandé à Joseph Kabila d’ordonner à sa Cour constitutionnelle de déclarer Félix Tshisekedi nouveau président, au mépris de la volonté populaire.

« Ce n’est donc pas un hasard si Tshisekedi s’est rendu au Rwanda au début de son premier mandat, insultant ainsi la mémoire de millions de morts congolais pour faire plaisir à son nouveau maître. Ce n’est pas non plus un hasard si Tshisekedi a invité le tyran rwandais à Kinshasa, humiliant tout un pays et son peuple. Joseph Kabila avait l’habitude de faire la fête avec Kagamé la nuit. Félix Tshisekedi a décidé de comploter contre la république en plein jour, à la vue de tous.

« Tshisekedi insulte la mémoire de millions de morts congolais pour faire plaisir à son nouveau maître.»

« Peut-être pense-t-il que s’il accepte d’être le nègre domestique de Paul Kagamé, Kagamé lui donnera un coup de main dans la guerre de faible intensité entre ses partisans et ceux de Joseph Kabila. Mais il a tort. Kagamé n’abandonnera jamais Joseph pour Félix. Pour le maître du Rwanda, qui a déjà de graves problèmes avec ses voisins du nord et du sud, l’Ouganda et le Burundi, Félix-as-house-Negro (entendez, Felix-Comme-Nègre-Domestique) est une carte qu’il doit exploiter jusqu’à ce que les choses reviennent à la normale. Dans cette région d’Afrique tourmentée, il vaut mieux avoir un allié, même un, nègre domestique, que rien.

« Félix Tshisekedi est Joker (une carte gagnante) pour tout le monde sauf le peuple congolais. Tous les Congolais devraient garder cela à l’esprit. Il peut traiter Paul Kagamé comme le roi des rois, mais pour la grande majorité des Congolais, Kagamé restera pour toujours un ennemi. Félix et certains de ses frères tribaux ont fait de ce meurtrier tutsi un homme respectable, mais les hommes, les femmes et les enfants du Congo n’oublieront pas tout le mal ce qu’il leur a fait subir. Et les peuples rwandais opprimés sont les frères et sœurs des Congolais opprimés. Nous n’oublierons jamais nos millions de morts pour faire plaisir aux Tshisekidistes. Chaque pays a ses "ennemis intérieurs" qui l'attaquent de l’intérieur, et la République démocratique du Congo ne fait pas exception. »

Patrick Mbeko est un chercheur canadien d'origine congolaise et l'auteur de la Stratégie du chaos  et du mensonge: Poker menteur en Afrique des Grands Lacs [Strategy of Chaos and Lies; Liars Poker in the African Great Lakes Region], Le Canada et Le Pouvoir Tutsi du Rwanda  [Canada and Rwandan Tutsi Power], Le Canada dans Les Guerres en Afrique Centrale [Canada and the Wars in Central Africa], and Objectif Khadafi: 42 ans de guerres secrètes contre le Guide de la Jamahiriya arabe libyenne [Target Khadafi: 42 years of secret wars against the Leader of the Libyan Arab Janahiriya]. He can be reached on Twitter @PatrickMbeko .

Ann Garrison est une journaliste indépendante basée dans la région de la baie de San Francisco. En 2014, elle a reçu le prix Victoire Ingabire Umuhoza pour la démocratie et la paix pour ses reportages sur les conflits dans la région des Grands Lacs africains. Elle peut être contactée à [email protected].