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Le président Barack Obama et la première dame Michelle Obama avec le président de la République démocratique du Congo Joseph Kabila Kabange, le 5 août 2014 (Département d'État / domaine public des États-Unis)

Pourquoi l'Occident supporte-t-il le règne de Joseph Kabila?

L'Occident semble être plus intéressé à garder Joseph Kabila au pouvoir que de permettre aux Congolais de se libérer de son règne.

Le despote de la République démocratique du Congo, Joseph Kabila, sait comment son pain est beurré. [L’astuce ?]. Gardez l'Occident rassuré de votre valeur stratégique et ils vous permettront de tout faire dans l’impunité.

Au pouvoir depuis la date que George W. Bush prononçait don discours d’inauguration,  Kabila s'est désespérément accroché au pouvoir en refusant d’organiser les élections — et en privilégiant ses alliés occidentaux.

A cette fin, il a essayé d’établir, une relation positive avec Donald Trump avec sa longue liste de délits. En janvier, il a été révélé que la RDC avait signé un accord de 5,6 millions de dollars avec Mer Security and Communication Systems, qui sera chargé entre autres, d’ « embaucher des entités américaines pour organiser des réunions avec les hauts fonctionnaires de l'administration américaine et les décideurs clés dans divers comités du Congrès ». Et au mois de Juin, les lobbyistes de la RDC ont courtisé les faiseurs de Rois de Washington lors d'un dîner au Capitol Hill Club.

Qu’une telle relation soit forgée est déprimante mais pas surprenante; Ce ne serait pas la première fois que l'Occident jouait au maintien de Joseph Kabila. Les enfants soldats et le viol systématique de femmes n'étaient pas suffisants pour rendre même l’honorable Barack Obama d’affronter Kabila. L'ancien président avait déroulé le tapis rouge lors du Sommet des dirigeants africains des États-Unis et a même délivré une exemption présidentielle des sanctions en 2009, dans le but d'attraper plus de mouches avec du miel plutôt que le vinaigre qui avait un effet contraire.

En 2011, quand il était manifestement clair pour tout le monde que Kabila s’était réinvesti son pouvoir, les États-Unis avaient fermés les yeux aux énormes fraudes électorales. Selon les mots de l'ambassadeur James Entwistle: «Les États-Unis reconnaissent Joseph Kabila en tant que président de la République démocratique du Congo pour les cinq prochaines années».

Le monde des affaires avait été également complice, ce qui, pour être juste, n'est pas surprenant. Certains milieux bénéficient largement du règne de Kabila. Lundin Group, une société minière canadienne ayant des liens avec la Fondation Clinton, a réalisé des milliards dans les mines de cuivre de la RDC. Glencore a simplement scellé 534 millions de dollars pour exploiter deux des mines de cuivre de la RDC après avoir acheté les participations détenues par le magnat israélien controversé Dan Gertler. Ce dernier est supposé être le partenaire des Fonds Spéculatifs américain Och-Ziff et aurait payé plus de 100 millions de dollars à Joseph Kabila et à d'autres fonctionnaires en échange de droits miniers lucratifs.

En effet, l'exploitation des Congolais est vraiment une affaire familiale pour Kabila. Un rapport du Groupe de recherche du Congo (CRG) au Centre de coopération internationale de l'Université de New York, appuyé par le Centre Pulitzer sur les rapports de crise, montre que la famille Kabila possède en partie ou en totalité plus de 80 entreprises et autres affaires au Congo et à l'étranger. Par exemple, deux sociétés propriétés de Kabila, possèdent un permit de diamant sur plus de 450 milles (724 kilomètres) le long de la frontière sud du Congo, et la sœur du président (membre de Parlement) est propriétaire de la plus grande société de téléphonie mobile du pays. En effet, les chercheurs suggèrent dans une analyse conservative que ces entreprises ont récupère des centaines de millions de dollars de revenus depuis 2003, en plus de posséder des actifs qui vaut  plusieurs dizaine de millions de dollars.

Tout est encore plus obscure quand on considère que certaines de ces entreprises ont bénéficié de contrats gouvernementaux, non seulement du gouvernement congolais, mais aussi de la Banque mondiale, de la Société d'investissement privé d'outre-mer des États-Unis (USA OPIC — US Overseas Private Investment Corporation) et même des Nations Unies. Il n'est donc pas étonnant que Kabila n'ait pas envie de garder les «petits peuple » content au pays. Il a quelque membres des grands acteurs internationaux qui l'ont aidé de faire ce sont il aime plus que tout : maintenir le pouvoir et gagner de l'argent.

Et à quel prix pour le peuple de la RDC? Eh bien, il y a des meurtres en masse, des viols, l'étouffement des libertés démocratiques, le report des élections - le catalogue habituel des violations des droits de l'homme que nous attendrions d'un leader dans le moulage de Kabila. Avec l'Occident qui est complaisant, l'espoir vient maintenant de la RDC elle-même. Dans un spectacle sans précédent de l'unité, les groupes de la société civile ainsi que les principaux leaders de l'opposition se sont réunis à Paris la semaine dernière et ont publié un manifeste demandant à Kabila de mettre en œuvre les accords dits Saint-Sylvestre, qui appellent à de nouvelles élections à la fin De 2017.

Le chef de l'opposition, Moise Katumbi, vit en exil en Belgique après avoir été expulsé du pays sur des accusations falsifiées. Une juge qui lui a donné une audience équitable a été le mois dernier tiré par balles et remplacé par quelqu'un beaucoup plus malléable. Malgré les dangers très évidents, Katumbi veut retourner au pays et essayer d'agir comme catalyseur pour la réintroduction de la démocratie dans sa patrie. Il a même demandé à l'ONU de l'aider à le faire, en déposant une plainte de 36 pages auprès du Comité des droits de l'homme de l'Organisation des nations Unies. Katumbi a demandé aux Congolais de manifester dans les rues et de protester contre le règne de Kabila, disant récemment que «la transition démocratique se produira, avec ou sans Kabila».

En fait, la RDC ne peut pas supporter plus longtemps le règne de Kabila. Depuis le mois de septembre, les gens ont péri quand les forces gouvernementales ont tiré des balles réelles contre les manifestants non armés. Cinquante-deux fosses communes ont été découvertes. Il y a eu 3 000 morts et 1,4 million ont été déplacés. Plus tôt ce mois-ci, 250 personnes ont été tuées dans des massacres à motivation ethnique en RDC, selon l'ONU.

La transition pourrait être plus facile si les gouvernements et les entreprises occidentales levaient un doigt pour contrôler leur ancien ami et partenaire. Il faudrait faire appel à quelques versions du serment d’Hippocrate ici:

Considérant que votre citoyen moyen (ou un Donald moyen) serait incapable de retrouver la RDC sur la carte géographique, tout ce que le Congolais peut demander aux occidentaux est stopper le mal en supportant Kabila. Le changement doit venir de l’intérieur — après tout, les États-Unis ont un record irrégulier [mauvais] de l'imposer de l'extérieur.

 

 

SOURCE: https://www.foreignpolicyjournal.com/2017/08/26/why-is-the-west-support…

 

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