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Quand le Burundi Hante le Rendez-vous Manqué de Kingakati

Nous suivons la situation du Burundi, car les effets collatéraux se feront sentir au Rwanda, en République Démocratique du Congo, en Ouganda et dans une certaine mesure en Tanzanie. Bref la région des Grands Lacs risque de nouveau de connaître un séisme suite à l’entêtement d’un iconoclaste qui crut bon de braver tout un Peuple et les efforts consacrés par la Communauté Internationale pour aboutir aux accords d’Arusha et ainsi, consacrer la paix dans ce Pays dont le Peuple n’en demandait pas mieux. A titre de rappel, le feu President, prix Nobel de la paix, icone mondiale avait personnellement une bonne partie de ce processus. Comme sur un échiquier, un pion est en train de tomber et s’il n’est pas déjà à terre. Dans un pays comme la République Démocratique du Congo, pays unique en son genre de croire que ça n’arrive qu’aux autres, l’homme fort de Kinshasa, le téméraire Président Kabila a de nouveau convoqué sa majorité dans sa ferme de Kingakati devenue ces derniers trempés très célèbres dans la mesure où les meilleures cogitations qui font fonctionner ce pays s’y menent et les meilleurs coups s’y préparent et y partent pour leur matérialisation. Cette fois-ci à l’ordre du jour, un communiqué informant sa majorité de l’existence des conciliabules avec l’opposition en vue d’arriver aux élections pacifiques et apaisées. La cerise sur le gâteau, c’est la désignation par le Président Kabila de Monsieur KiKaya Bin Karubi comme la personne devant conduire ces pourparlers avec l’opposition. Pour qui connaît le Président Kabila, ce point n’a été que la digression au regard de l’évolution dramatique ces dernières heures de la situation au Burundi. Initialement, selon certaines langues toujours promptes à se délier, cette messe devrait tirer la leçon du Burundi avec la présentation officielle de la candidature du téméraire Nkurunziza. De là conforter la position du Président Kabila et amener sa majorité à se résoudre d’affronter le défi de la candidature pour un mandat supplémentaire à Joseph Kabila et ainsi, consacrer la violation de la Constitution à travers un glissement certain du calendrier électoral généré par les fruits juteux tirés de ce fameux dialogue. En d’autres termes, il s’agissait de briefer tout le monde sur la stratégie en cours d’élaboration en vue de déboucher sur le glissement du calendrier électoral. De Kingakati, tout le monde devrait partir avec un seul discours de communion parfaite autour de ce schéma. Hélas, le sort en a décidé autrement. « L’Afrique n’a pas besoin des hommes forts, mais a besoin des institutions fortes », cette phase du Président Barak Obama continue à hanter les peuples opprimés d’Afrique. Quelque part aux encablures de la brousse de Kingankati, les gens doivent se rendre compte que le monde n’a pas un va-t-en-guerre à la Maison-Blanche, mais une intelligence subtile qui agit dans les pures procédures savantes afin de vider l’échiquier du Continent de son Père de ces êtres omnipotents, narcissiques et qui se prennent pour le centre de la Terre en bravant leurs propres lois fondamentales et choses graves, en ignorant le sang des étrangers et des peuples autochtones coulé pour aboutir à ces compromis qui ont consacré la paix dans cette région d’Afrique. Qui est ce fameux Kikaya Bin Karubi à qui le Président Kabila a confié la charge de conduire ces négociations devant aboutir à l’organisation de ce dialogue de la dernière chance ? Pour ceux qui suivent l’évolution de la politique dans ce pays, Monsieur Kikaya bin Karubi est originaire de la province du Maniema, né de la tribu des Bazimba. Il est grand de taille, le verbe haut, admirateur de la sape et des belles voitures. Il a avait rejoint l’AFDL juste après la guerre de libération, il exerçait le métier de journaliste en Afrique du Sud après un passage aux Etats-Unis. Aux premières heures de la prise de pouvoir par Joseph Kabila, il est à ses côtés comme son Secrétaire Particulier faisant partie de la Curie de Feu Augustin Katumba Mwanke. Après une disgrâce, il va être nommé Ambassadeur à Londres où il va achever ses deux mandats diplomatiques. De retour au Pays, après la mort de son mentor, Augustin Katumba Mwanke, on le retrouve de nouveau dans les sillages du président Kabila et parfois partageant son avion personnel pendant ses voyages à l’étranger. En définitive, c’est à un homme de sérail, réputé radical à Kinshasa, à qui Kabila a confié la conduite de ces négociations. Selon certaines indiscrétions, pendant qu’il exerçait les fonctions de Secrétaire Particulier du président Kabila, Monsieur Kikaya Bin Karubi faisait du trafic d’influence, une arme pour s’assurer une bonne épaisseur de son porte monnaie jusqu’à exacerber son Chef qui décidera ainsi de se séparer de lui. Bref autre temps, autres mœurs, nous pensons qu’en acceptant de conduire un processus voué à un échec certain, il a mesuré la responsabilité historique de tenter de sauver un bateau qui est entrain de couler et qu’il acceptera — in fine — de couler avec sans chercher à se sauver comme un rat. A bon entendeur salut.

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