Quand Un Homme de Dieu est Outragé par l’État Catastrophique des Routes au Sud : Un Pays des Larmes, du Sang et de l’OR ?
JOURNALISTE :
Son excellence, nous avons passé par cette route en voyage de Kitutu jusqu’à Bukavu. Quelles sont vos impressions en voyant cette route.
ÉVÊQUES MUYENGO :
- Je crois que vous n’avez pas besoin de dessin pour voir. Cette route est la Nationale Deux. C’est-à-dire c’est la deuxième route nationale du pays. Mais voyez l’État.
- Cet endroit s’appelle Kalimoto.
- Je vais demander à la population d’ici d’appeler cette route P -100, Program de « 100 Jours ».
- En le disant, je ne fais pas le lit des autres qui ont géré ce pays pendant 18 ans.
- Aux uns et au très j’appelle quand même a la responsabilité. Ou est-ce que vous avez vu ça ?
- Même les pays les plus pauvres du monde n’ont pas ça.
- Quand nous avons enterre les morts la Kamituga. Le député Kibala, qu’est-ce qu’il a dit ?
- Il a dit que cette région c’est la région la plus taxée. Mais ou va et argent ? Où va cet argent ? Où va cet argent ?
- Donc, j’en appelle à la responsabilité de tout le monde et des uns et des autres.
- Alors la population me demande… qu’on s’arrange pour que nous fassions nous-mêmes cette route.
- Il ya en qui ont commencé à travailler sur les routes de dessertes…
- Les routes de dessertes agricoles, je crois que la population peut encore s’en occuper.
- Mais [s’occuper] de la route nationale avec des broutés ?
- Ou est-ce que vous avez vu ça ?
- Moi je dis. Comment cela s’est passé avec l’enseignement et avec les routes ? Nous devons renoncer à cette politique de suppléance. Que l’a ou l’État ne fait rien, que la population s’organise. Entre temps les malins mettent l’argent de l’État dans les poches.
- Cette population paye de taxes. Vous utilisez cet argent pour vous construire de buildings même en dehors du pays et les naïfs disent « tu ifanye siye peke », traduction, faisons ça tout seul.
- C’est cette politique qui nous a laissés dans cette situation. Que ça soit dans l’enseignement, que ça soit pour les routes.
- Il ya des policiers la qui nous demandent « mayi ya kunwa », l’eau à boire, l’eau à boire. Même l’armée.
- C’est là la cause de violences que nous vivons dans cette partie du pays.
- Je me demande si les autorités savent si cette place existe.
- Nos députés viennent de vacances parlementaires. Monte-moi ces députés qui sont passés par ici pour voir cette situation.
- Et comme j’ai dit à la population, un député ne construit pas de route et des ponts.
- Un député plaide pour les obtenir.
- On ne demande pas aux élus d’ici de nous donner l’argent. On demande aux élus d’ici de défendre nos causes. Les causes de la population.
- C’est ne pas normal ça, ce n’est pas normal.
Q : Ma consœur Denise a aussi une question à vous poser
JOURNALISTE – MADAME DENISE :
Mon seigneur, il y a sept ans vous étiez passé sur cette route et à votre retour, vous aviez écrit un livre, « Au Pays de l’OR et de Sang ». Qu’elle est votre impression maintenant ?
ÉVÊQUES MUYENGO :
- S’il m’était donné de récrire ce livre, j’ajouterais un élément.
- « Au pays de l’Or, du Sang et de Larmes ». Et je commence par les larmes [balayant de mains la route catastrophique…].
- J’ai de larmes aux yeux en voyant ça. Ça me donne des larmes aux yeux.
- Et tout homme qui a ne fut-ce qu’une petite conscience, doit avoir les larmes aux yeux.
- Mais, il faut s’arrêter de pleurer. Il faut prendre de décisions.
- Au pays de sand : Vous aviez été avec moi à Kamituga là où il ya eu plus de 50 morts. On en a enterré que 20. Les autres sont encore sous la terre. C’est le sang. Les jeunes-là ne peuvent pas trouver du travail. Nous avions parlé de solutions alternatives contre l’exploitation artisanale. On n’a pas des autorités pour prendre de grandes mesures.
- Comme je ne le cesse de le dire. Si les fonctionnaires de l’État des enseignants, des agronomes qui continue à travailler à 80 ans, quand est-ce leurs enfants les remplaceront ?
- Nous avons de gens-là au gouvernement et parlements, des gens qui ont travaillé avec Mobutu, avec Kabila le Père et avec Kabila le fils et aujourd’hui avec Félix. Mais quand est-ce que ces jeunes trouveront de place le bas ?
- AU PAYS DE LARMES : La souffrance que les gens trouvent ici.
PAYS DE SANG : Tous ces jeunes qui sont en train de perdre leur vie. Cela crée de banditisme. Et puis
PAYS DE L’OR : « Ile OR yenyu ndjo ikon a jenga ma barabara fasi ingine », traduction, c’est votre OR qui construit les routes ailleurs.
- Les richesses d’ici, ce qui crée les routes ailleurs : Rwanda, Burundi, Tanzanie et l’Ouganda.
- Voilà les réponses à votre question.
- Et ces jeunes-là, cesser de dire, « Ascofe utu semeye », Monseigneur prenez notre cause.
- L’évêque n’est pas votre député. Vous ne m’avez pas choisi. Demandez d’abord des comptes à ceux qui vous avez voté.
- Demain, ils vont descendre ici. Avez-vous vu de députés ici dans cette crise ?
- Ils vont descendre ici, « bengine bana kuwa ba Roi etc. » traduction, les autres deviennent de Roi etc.
- « Saa muna ba voter, bana end ana bana basa habu ». Quand vous les votez, ils partent et vous oublient. Et puis ça devient « Askofu utu semeye », moi c’est le pape qui m’a nommé.
- Je dois plaider pour mes brebis, mais l’Askofu n’a pas de moyen.
- Quelqu’un m’a écrit que si vous ne faites pas ça, vous êtes complice de la situation.
- Pourquoi vous vous rabattez a l’église et vous laisser ceux qui vous avez voté et qui bouffe votre argent.
JOURNALISTE – MADAME DENISE : Selon vous, qu’est-ce que la population doit faire ?
ÉVÊQUES MUYENGO :
- Revendiquez vos droits… en utilisant de moyens pacifiques, bien sûr.