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Pyramide de Maslow

Radioscopie de leaders Congolais

Dans chaque tournant décisif de l’histoire d’un peuple, il y a toujours quelqu’un ou petit noyau dur qui prennent les choses en main pour tirer les autres de leur captivité. Le grand problème est de discerner les vrais de faux leaders et les petits de grands leaders selon leur engagement et fiabilité personnelle. De la même façon qu’on ne peut pas amarrer le moteur d’un camion pour tirer une locomotive portant 80 wagons, une tête de loco appropriée et bien calibrée est une impérative. Cela veut dire que tirer 80 millions de Congolais des cycles de violences, absence de gouvernance et de transparence, demande de distinguer un leader « accompli », un leader en « gestation » et catégoriquement non un leader inconstant.

Références historiques

De par l’histoire ancienne et contemporaine, il y a eu un Moise pour les Israéliens, un George Washington pour les Américains, un Gandhi pour les Indiens, un Charles de Gaule pour les Français, un Mao Tse Tung pour les Chinois, un Martin Luther King pour les noirs américains, un Lech Walesa pour les Polonais, un Lumumba pour les Congolais et un Mandela pour les noirs sud-Africains. Bref, chaque peuple a son leader : Cependant, cet « élu » du peuple doit faire de lui-même un pas en avant, car la charge est généralement très lourde.

Mais, dans un contexte où être leader est profané au point de devenir une source de financement ou un tremplin pour occuper un poste juteux, discerner les vrais leaders n’est pas aussi facile.

Nous allons dans les paragraphes qui suivent désassemblé le concept Congolais de leader, les entasser par ordre d’affermissement dans une structure en forme de pyramide. Les leaders au sommet ont atteint la capacité de tirer la masse vers le haut. Les leaders (un échantillon non-exhaustif) à la base de la pyramide ont encore un long chemin à parcourir. Dans ce cheminement, ils ne peuvent pas monter de palier sans satisfaire les exigences de paliers inférieurs.

Avant de sauter dans le vif du sujet, nous allons survoler un phénomène commun mais étrange, mais qui n’explique pas le grand vide du leadership constaté en RD Congo. A plus 8 millions de morts comptant, la RD Congo devrait avoir plus qu’une poignée de vrais leaders, d’où notre consternation.

Références psychologiques

Dans une affaire de hold-up de Banque le 23 aout 1973, les bandits prennent six otages et contraignent les autorités de relâcher leur ami de la prison. Les forces de l’ordre obtempèrent à la sommation et leur ami qui était en prison est relâché et les rejoint dans la Banque. Ensemble, ils se succèdent dans la garde des otages. Curieusement, après six jours de négociation qui aboutissent à la libération des otages, ces derniers s’interposeront entre leurs ravisseurs et les forces de l’ordre.

C’est donc une situation, foncièrement paradoxale, qui, à première vue, est très choquante. Comment est-il possible que les victimes et leurs oppresseurs développent des sentiments positifs réciproques, qui aideraient les oppressés à « traverser » leur temps d’incarcération ? Pour être plus concret — en empruntant une citation du psychologue Belge Jérôme Vermeulen — est-ce que la « le prisonnier » Bruno Tshibala a-t-il trouvé un apaisement durant son emprisonnement qui explique pourquoi « le Premier ministre » Bruno Tshibala  s’identifie à « son oppresseur » Joseph Kabila ? Qu’est-ce qui cloche dans les deux personnages du même premier Ministre Tshibala ?

Si oui est-ce qu’un Bruno Tshibala a-t-il atteint le palier de leadership nécessaire pour conduire le Congo aux élections ? Quid de la myriade des présidents de partis politiques qui insultaient Joseph Kabila et qui changent leur langage politique aussitôt qu’on leur fait miroiter un poste juteux ? Pourquoi cette « adhésion à la cause » des oppresseurs du peuple s’ils prétendent militer pour ce même peuple ? Que dire de leur niveau de leadership et de leur idéal politique ?

Bien que connue sous le nom de  Syndrome de Stockholm, cette manifestation inconsciente de survie est commune à tous les peuples. Mais, il faut faire attention, car l’on risque de tout incriminer à ce phénomène. De ce fait, nous avons fait un examen plus approfondi de nos leaders, en les classer par palier, de bas vers le haut, enlever le facteur « apparence », pour comprendre pourquoi nous n’avons pas suffisamment des leaders assis au sommet de la pyramide, qui sont prêts à se sacrifier pour tirer le peuple Congolais de leur détresse.

Le mot clé à retenir ici est la « survie », car les psychologues nous disent que « le sujet concerné, en s’attirant la sympathie de l’agresseur, peut se croire partiellement hors du danger, voire susceptible d’influencer les émotions de l’agresseur. Si la pacification débouche sur une fraternisation, il peut même imaginer sauver sa vie. C’est en fait surtout de sa propre angoisse que le sujet se protège, car le danger est toujours réel : l’agresseur n’a pas lancé son action sans être prêt à toutes ses conséquences ».

Nous avons un problème d’homme et c’est un obstacle réel vers notre liberté, un Etat de droit pouvant engendrer une paix durable en RD Congo et garantir la poursuite du bonheur à tous Congolais. Les Olengankoyi, Mubake, Kamerhe, Tshibala, Badibanga […] et même la dame Yves Bazaiba, ont cru pouvoir influencer Joseph Kabila. Mais, ce dernier reste inébranlable et « jusqu’au-boutiste », une posture frisant celle de « Kamikaze » au profit de sa mère patrie, le Rwanda. Eux qui ont une fois fleuré le sommet, pourquoi sont-ils tombés à la renverse ?

Réveillons nos politiciens

Nous devons refléter à nos politiciens leur position réelle sur le spectre du leadership pour donner à ceux (et celle) qui veulent se rallier derrière le peuple l’occasion de remonter la pyramide de valeurs du leadership.

Les photos sur cette pyramide ne sont pas positionnées au hasard. La pyramide dispose de quelques surprises. Il y a trois grandes personnalités au sommet : Moise Katumbi, Dr Mukwege et Pierre Lumbi. Leur esprit d’abnégation, leur sens de la parole, leur moralité, integrité et leur consistance les distinguent des autres.

Surprise ! On y retrouve deux versions de Joseph Kabila dans deux paliers différents. On retrouve également le leadership Banyamulenge dans le deuxième étage d’en bas avec une autre version de Joseph Kabila — celle qui cherche encore la « survie » après la présidence.

Le cas Kengo wa Dondo surprend du faite qu’il a commencé sa carrière depuis les années 1960, mais jusqu’aujourd’hui, il n’y a aucune œuvre concrète (philanthropique), financée par ses épargnes qu’on peut lui créditer. Octogénaire et au soir de sa carrière, l’homme se positionne toujours pour les postes à la recherche constante de la gloire et des honneurs, au lieu de voir comment laisser un héritage pour la nation.

Une classe politique atypique

Nous sautons sur l’étage le plus bas, ou l’on y retrouve des personnalités comme Badibanga, She Okitundu, Norbert Kantitima et Marcelin Cishambo. Ce sont tous des oiseaux de même plumage.

Le cas de Marcelin Cishambo est le plus emblématique : L’homme est dans la soixantaine ; son nom de « cishambo » est traduit comme « voleur » dans sa langue maternelle. Une prophétie auto réalisatrice ? Absolument, tenez.

Cet homme a même vendu les cimetières et profané les morts enterrés au cimetière de Camp Saio à Bukavu; cet homme, qui a trahi et abandonné son épouse de très longue date à Bruxelles aussitôt que la chance lui a souri  pour  courir derrière les filles, ainsi transformer cette activité en  sport au lieu de s’occuper du développement de sa province. Il n’avait pas hésité de poignarder politiquement dans le dos, l’homme (Vital Kamerhe) qui l’avait soustrait du chômage en Europe. En ce moment précis, il est en fuite en avant contre une motion de censure lui tendue par les députés provinciaux du Sud Kivu. Grand danseur, cet homme reste bloquer au niveau de la recherche de plaisir charnelle — entendez,  besoin animal et primaire.

On y retrouve également une autre personnalité troublante comme Bruno Tshibala. Toujours souriant alors qu’on égorge les bébés à la machette, on éventre les femmes enceintes et on leur enlève les fœtus du ventre. A-t-il la moindre compassion avec nos frères et sœurs qui déferlent en masse de l’autre cote de la frontière ? Est-il un fou joyeux ? Non, il se bat encore pour les besoins primaires.

Ce palier est également occupé par des personnalités comme Alain Atundu, un homme qui traite avec Joseph Kabila de la même façon qu’il traitait avec le Marchal Mobutu. Il opère si bien qu’il est l’une de rare personnalité dont le nom ne figure sur aucune liste de personnalités sanctionnées   par l’occident. Ce n’est qu’un sursis. Nous n’allons pas nous attarder sur chaque personnalité pour plonger immédiatement dans l’analyse.

Somme toute, on ne peut pas se fier à une classe politique qui change d’allégeance aussi fréquemment qu’elle change de chemises. Comme disait le célèbre George Owen, ils utilisent un « langage politique [qui] est destiné à rendre vraisemblables les mensonges, respectables les meurtres, et à donner l’apparence de la solidité à ce qui n’est que vent» Ont-ils été surpris quand Joseph Kabila leur a craché sur la figure que « je n’ai rien promis ? »

Disons et reconnaissons également que le peuple Congolais n’est pas totalement innocent, car « un peuple qui élit [et tolère] des corrompus, des renégats, des imposteurs, des voleurs et de traitres n’est pas victime ! Il est complice » disait le même célèbre auteur, George Orwell.

Le spectre politique dans la pyramide de Maslow

Si l’on examine nos politiciens en utilisant la Pyramide de Maslow comme référence, on comprend que ceux en qui nous remettions nos espoirs dans leurs mains ne pouvaient pas atteindre leur plénitude — du genre Lumumba, Mandela, Gandhi, Martin Luther King ou le général Mulamba au sommet de la pyramide. Certains l’ont frôlé, mais ils n’ont pas résisté à loi de la pesanteur politique qui les avaient attirés en bas ; pensez à l’œuvre d’Olengankoyi, Yves Bazaiba et Vital Kamhere en janvier 2015 pour s’opposer au projet du referendum.

Le premier palier du Pyramide de Maslow comprend les besoins d’ordre physiologique, le second est la sécurité, ensuite vient l’appartenance, puis la reconnaissance et enfin d’accomplissement (réalisation) de soi. D’après Maslow, chaque étage doit être entièrement comblé avant que l’homme puisse combler l’étage supérieur.

En d’autres mots un leader qui n’est pas dans l’étage « Réalisation de soi » n’est vraiment pas un leader. Ils ne peuvent pas se sacrifier et conduire le peuple comme un bon berger conduit ses brebis au pâturage. C’est avec surprise que nous avons constaté que même Joseph Kabila reste bloquer dans les deuxièmes et troisièmes paliers de la Pyramide de Maslow. Obnubilé par « la survie » au lieu de négocier une sortie avec honneur, il reste noyé dans les besoins sécuritaires, ayant peur de l’après-présidence. Combien de morts d’avantage sous Kabila avant que nous le chassions du pouvoir ?

1.     Le premier palier — « besoins physiologiques ».

Au plus bas niveau se trouve l’étage de « besoins physiologiques ». Toute personne doit manger, boire, faire sa toilette, etc. Surprise de surprises, nombreux sont nos leaders qui n’ont pas dépassé ce palier. L’exemple de Marcelin Cishambo et Bruno Tshibala est éloquent.

2.     Le deuxième palier — « besoins de sécurité ».

Vient ensuite l’étage de sécurité. Tous nos leaders ont besoin d’un endroit pour dormir, protéger sa progéniture, ses biens et propriétés, etc. Certains de nos leaders sont encore calés à ce niveau. On voit toute de suite comment les nouveaux ministres se lancent dans de combines pour assurer leurs arrières. Rares sont ceux qui sont capables de démissionner, car craignant pour leur sécurité économique.  En voulez-vous la preuve ?

La preuve est qu’un Lambert Mende est prêt à tout faire pour satisfaire Joseph Kabila. L’homme n’a pas le sens d’honneur et il n’a pas de principe. Il en va de même pour un Kengo wa Dondo. On aurait cru qu’un octogénaire qui avait assumé tous les postes possibles devrait maintenant se concentrer sur son lègue aux générations futures… hélas ! Ils sont encore dans l’insécurité. Il en va de même pour Joseph Kabila qui craint de pouvoir tout perdre en quittant le pouvoir.

3.     Le troisième palier — « besoins d’appartenance ».

Rares sont les politiciens congolais qui peuvent dépasser ce palier. La plupart ne sont pas capables d’être choisis sur base de la compétence pure et simple et la méritocratie. Pour preuve, il y a eu notamment une note de service qui avait rappelé aux fonctionnaires à la primature que la langue officielle de la RD Congo est le français et non « le Tshiluba ». Mais, il y a pire. Certains leaders ne peuvent même pas dépasser leur clan ou colline… Mais nous savons que les hommes de confiance de Pierre Lumbi et Moise Katumbi ne sont pas de leur tribu. Inutile de dire que Kabila ne peut pas prendre une décision qui n’a pas été approuvée par Kigali où se trouve  non seulement son mentor mais également, son « Brain trust ».

4.     Le quatrième palier — « besoins de reconnaissance ».

On ne peut accéder sur ce palier sans la satisfaction totale des besoins liés au palier inférieur, entendez les besoins d’appartenance. Par reconnaissance nous entendons, l’accomplissement d’une œuvre, un acte héroïque, un exploit inédit ou encore détenir un record dans un domaine donné.

Dans les pays organises, il y a de panthéons pour reconnaitre les talents et les œuvres des différents individus. Dans l’armée, le courage dans le champ de bataille est généralement gratifié par une médaille d’honneur.

Ceci n’a rien à voir avec la promotion à un poste de responsabilité dont on ne sait rien montrer à la fin du mandat comme accomplissement majeur. Nous avons de la peine à pointer de doigt une œuvre de Kengo wa Dondo à part les hyper inflations des années 1980 qui lui avait valu le surnom de l’homme de la rigueur… Kengo a été Premier ministre et président du Sénat, mais il n’a rien accompli de valeureux  pour la nation. Il peut signer ou avaliser n’importe quoi pour éviter que la majorité présidentielle ne le démette de son poste… voilà le type d’homme qu’il est.

5.     Le cinquième palier — “l’accomplissement (ou réalisation) de soi”.

Le dernier palier qui nous fait défaut c’est “l’accomplissement (ou réalisation) de soi”. Cet étage regroupe la créativité, la célébrité, la réussite, etc. Pour notre cas précis, “l’homme va chercher à repousser ses limites au travers des associations, des engagements, d’une œuvre, d’un projet, d’une entreprise. Tout ce qui lui permet d’obtenir la satisfaction, la plénitude”.

Les vrais leaders sont les produits du moment

La roue de l’histoire depuis le temps du Christ nous enseigne que les vrais leaders n’ont jamais toujours été les produits de leur cursus académique. Les vrais leaders sont les produits du moment. Ils surgissent de la masse pour résoudre un problème épineux et canalise  l’espoir d’un peuple. Qui pouvait croire qu’un homme qui semblait être né avec une cuillère d’argent dans la bouche pouvait abandonner sa vie de privilège et s’attaquer au système dans lequel il avait évolué ?

Le cas Moise Katumbi n’est pas unique. Jamais un médecin ne s’est sacrifié pour autant pour “réparer” les filles et femmes violées. Aussi, jamais, un conseiller spécial d’un chef d’Etat ne pouvait abandonner le Président et regagner l’opposition s’il n’était pas un homme de principe et “grande valeur intrinsèque”. Ce que les Seti Yale, Honoré Ngwanda, etc. n’avaient pas fait, l’honorable Pierre Lumbi, sans faire du bruit l’a fait. De ce fait, il mérite notre admiration et soutien. Jean Pierre Bemba a abandonné une enfance dorée pour se lancer dans une guerre de libération du Congo.

Ce n’est pas tout. Nous avions longtemps douté de Felix Tshisekedi dans nos analyses croyant qu’il n’avait pas d’épine dorsale politique comme son père, mais ses dernières prises de position nous ont prouvé le contraire. Le fils est le pur produit de son père.

Leçon et Morale

Il faut distinguer les vrais et faux leaders sur bases de leurs actions, car cela indique leurs besoins. Le bon français ne fait pas un leader, bel accoutrement ou parler plusieurs langue ne font pas un leader; dix doctorats ne font pas un leader. C’est la parole d’honneur, la bonne moralité,  l'integrité, la constance dans les actions et positions, la capacité de s’effacer, de rassembler et de se mettre en avant, même au prix du sacrifice suprême qui distinguent les vrais et faux leaders.

Joseph Kabila nous  en donne un exemple parfait. L’homme est surement multimilliardaire, mais ils se bas encore dans les étages inférieurs : femmes, besoin de rester aux commandes sans rien accomplir et surtout ses besoins inassouvis de biens.

En notre sens, la capacité de décernement d’un « vrai » leader, l’adhésion à la cause plutôt qu’aux personnalités fait déjà 60 % de la victoire. La cause est connue: nous sommes sous occupation et Kabila doit partir ; les têtes de locomotive pour nous tirer vers un Congo meilleur doivent être connues et ils (ils) doivent accepter cette lourde charge.

 

LA REDACTION

congovox.com

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