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RD CONGO — LE PRESIDENT KABILA DOIT ACCEPTER QU'IL DOIT PARTIR, par Financial Times de Londres

La République pas démocratique du Congo part titubante vers un autre épisode tumultueux explosif. Contre la volonté populaire, Joseph Kabila a planté le décor pour la prolongation de son règne de 15 ans, en veillant à ce que les élections prévues au novembre ne puissent avoir lieu dans le délai. Le mécontentement du public est bouillonnant et M. Kabila est en train de se préparer pour y faire face — comme en témoignent les affrontements entre policiers et manifestants à Kinshasa [la] semaine [passée] dans lesquelles des dizaines de personnes sont mortes.

Cette crise avait été prédite depuis au moins deux ans. Pourtant, aucun des principaux acteurs — le gouvernement, les partis de l’opposition, l’ONU ou les gouvernements occidentaux intéressés — ne trouva mieux qu’un plan mal muri pour s'écarter de l’impasse. On doit espérer que la violence de cette semaine, et les menaces associées vers n’importe quel progrès de stabilisation réalisé ces dernières années feront au moins maintenant focaliser les esprits.

Cependant, jusqu’à présent, il n’y a pas eu plus qu’une faible réponse internationale. Dix-sept ans dans l’une des interventions les plus élaborées— si mal exécutée — pour le renforcement de l’État dans l’histoire des Nations Unies, il n’y a encore rien sur le terrain qui ressemble à un état. M. Kabila et la bande de prédateurs autour de lui ont détourné les institutions ainsi qu’un trésor de ressources minières légendaires. Ils ont gaspillé les chances du Congo de bénéficier du boom des matières premières. Et, en dépit d’une fin officielle de la guerre, plus de 60 milices restent actives, beaucoup d’entre-elles font la guerre par procuration de l’armée [nationale] ou des États voisins.

M. Kabila avait une fois enchanté les chancelleries occidentales avec les promesses de rétablir la stabilité et la reprise économique. La tâche était herculéenne. Mais à ce stade, personne ne peut prétendre de façon crédible que son règne continue d’être une recette pour la paix.

Après avoir servi en tant que président élu pour les deux termes autorisés, il devrait, par la loi, se préparer à se retirer à la fin de décembre. Mais en privant la commission électorale des ressources, son administration a effectivement boycotté le processus, et s’est assuré qu’aucune des élections crédibles ne puisse avoir lieu. M. Kabila reste muet sur ses intentions. Mais ses alliés font pression pour une prolongation de son règne pour deux ans. Ce faisant, ils espèrent contourner l’outrage qu’ils pourraient encourir en changeant la constitution pour lui permettre un troisième mandat — la méthode préférée des hommes forts plus efficaces dans la région.

Au lieu de cela, il a ouvert un « Dialogue National » par la médiation de l’Union africaine. Cela ressemble étrangement le genre d’atelier de discussion [Conférence Nationale] que Mobutu Sese Seko, le défunt dictateur, une fois conçu pour semer la division parmi ses adversaires. Mais alors que les petits joueurs prennent part, les poids lourds de l’opposition se sont unis dans un boycott.

En l’absence d’un processus politique crédible, la dynamique a changé dans les rues. La récupérer demande la restauration de la confiance du public que des élections justes auront bel et bien lieu. La pression sur le régime est entrain de monter avec les menaces de Paris et de Washington pour sanctionner les autorités qui bloquent le chemin. Pour que ceux-ci aient une chance de succès, l’opprobre international et régional doit être soutenu.

Les risques de l’inaction sont évidents — une longue période de violence et de dérive comparable à celui des dernières 31 années de mauvaise gestion de Mobutu et potentiellement, la guerre civile. Pour éviter cela, M. Kabila doit être persuadé d’affirmer son attachement à la constitution et aller — en théorie, en alléchant son départ avec des garanties pour sa future sécurité. En retour, les leaders de l’opposition doivent accepter qu’une sorte de transition soit nécessaire avant que les élections crédibles se tiennent. Les donateurs internationaux pourraient payer une partie du projet de la loi. Les ingrédients pour une détente sont là. C’est la volonté politique requise de tous les côtés pour y parvenir qui était absente.

 

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