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Jean-Pierre Bemba

RD Congo — un ex-Chef de file face à un verdict historique à la CPI pour des crimes de guerre, par AFP

La Cour pénale internationale va ce lundi rendre son verdict contre l’ancien vice-président congolais Jean-Pierre Bemba, accusé pour une campagne de viols et de meurtres par son armée privée en République centrafricaine.

C’est le premier cas devant la CPI qui va sérieusement se concentrer sur la violence sexuelle et le viol comme crime de guerre et crime contre l’humanité.

Une condamnation contre Bemba sur ces accusations marquerait une étape importante dans le la campagne internationale pour punir de tels crimes.

Il était une fois un chef rebelle redouté dans le vaste Territoire du Nord de la République démocratique du Congo. Jean-Pierre Bemba, 53 ans, est accusé de ne pas mettre fin aux exactions de son Mouvement de Libération du Congo (MLC) qu’il avait dépêché en République centrafricaine en Octobre 2002 pour aider à mettre fin a une tentative de coup d’Etat contre Ange-Félix Patassé, alors président de la République Centre Afrique.

Quelque 1.500 soldats de Bemba auraient perpétré des meurtres, des viols et des pillages dans les villages du pays voisin au nord de la RD Congo d’Octobre 2002 à Mars de 2003.

Bemba avait plaidé non coupable aux trois chefs d’accusation de crimes de guerre et deux chefs d’accusation de crimes contre l’humanité à son procès marathon à la CPI qui avait été ouvert en Novembre 2010, après qu’il fut capturé à Bruxelles et remis en 2008 a la CPI. S’il est reconnu coupable, la peine sera fixée à une date ultérieure.

C’est sera le quatrième verdict — et la première contre un ancien vice-président — d’être prononcées par le tribunal, mis en place en 2002 à La Haye pour juger les pires crimes du monde.

C’est également le premier cas devant la CPI qui postule qu’un commandant est juridiquement responsable des exactions commises par ses troupes, même s’il n’a pas ordonné de la violence.

« Le jugement à venir, va apporter nous l’espérons des précisions importantes sur la responsabilité des commandants militaires eu égard aux actions de leurs troupes et pour leur incapacité à prévenir, réprimer ou de punir les crimes par procuration, » Aaron Matta, un expert de l’Institut de La Haye pour la justice mondiale, dit à l’AFP.

Un verdict de culpabilité pourrait « servir à montrer que l’impunité ne restera plus impunie et que même si cela prenait une période de temps considérable, la CPI pourra éventuellement rattraper les auteurs, » a-t-il ajouté.

Les procureurs de crimes de guerre allèguent que Bemba avait le pouvoir et le contrôle de ses troupes — même si elles se trouvaient de l’autre cote de la frontière — et aurait pu agir pour arrêter la violence — La chaîne « sanglante » de commandement — Mais l’équipe de défense de M. Bemba a insisté sur le fait qu’il n’avait pas le commandement de ses troupes en RCA.

« Il n’y a pas un seul élément de preuve documentaire qui montre toutes les commandes passant de Bemba et allant à ses troupes en République centrafricaine », a déclaré l’avocat de la défense Kate Gibson dans sa plaidoirie.

De nombreux témoins ont témoigné au cours du procès à une série de meurtres brutaux et viols commis par des soldats du MLC, envoyés pour soutenir Patassé contre son ennemi juré François Bozizé.

Le premier témoin a décrit comment les soldats en tenu avec béret avaient violé une jeune fille âgée d’environ huit ou neuf ans » couverte de sang ».

« Parce que la petite fille était encore... vierge, ils ne voulaient pas la mère, ils avaient préféré la petite fille (qui) ils avaient violé en face de sa mère », a déclaré le témoin.

La violence a continué à flamber dans toute la région. Patassé avait été renversé par Bozizé en 2003 qui continua à gouverner la République centrafricaine pendant une décennie, jusqu’à ce qu’il fut à son tour expulsé en 2013, ce qui déclenchant une nouvelle série d’effusion de sang.

Matta a exprimé l’espoir qu’un verdict de culpabilité contre Bemba pourrait « aider à améliorer la situation de la sécurité et de promouvoir la paix dans la région par la dissuasion. »

Après les événements en RCA, Bemba, un homme d’affaires devenu un richard chef de guerre, devint l’un des quatre vice-présidents dans le gouvernement de transition du président Joseph Kabila.

En 2006, il perdit dans les élections présidentielles contre Kabila. Il prit fuite l’année prochaine dans ce qu’il fut appelé « l’exil forcé » en Europe après que ses troupes furent mises en déroute par les forces gouvernementales, et fut arrêté en 2008.

Même en cas d’acquittement, Bemba et ses quatre proches collaborateurs seront jugés dans un deuxième cas où ils sont accusés de corruption des témoins dans le procès principal.

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