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Joseph Kabila

RD CONGO: DEBUT DU « PREAVIS » — LES MANIFESTATIONS DU 16 SEPTEMBRE 2016

Chaque nation connait des événements qui la marquent au point de constituer une sorte d’empreinte digitale par laquelle la nation est uniquement identifiée. Des jacobins en France, des rebelles américains conduits par George Washington qui avaient déclaré leur Independence face à l’empire Britannique, la longue marche en Chine par laquelle l’armée rouge avait chassé les puissances coloniales. Nous postulons dans les paragraphes ci bas que la date du 19 septembre porte les mêmes caractéristiques des événements charniers que l’on pourrait commémorer dans les années à venir au Congo. De ce fait tout Congolais doit prendre part à ces manifestations que nous voulons pacifiques.

Ces événements, témoignent en général, la capacité organique de toute nation à créer sa propre destinée face aux périls qui se dressent devant elle dans la poursuite de la consolidation de son unité et son identité nationale. Comme le peuple Burkinabé nous avait appris, la grandeur du peuple, de ses leaders et de la nation se singularise et devient apparente à travers ces événements. Nous tenions à publier dans les paragraphes qui suivent un peu de matière à réflexion, car le succès de la marche du 19 septembre 2016 peut marquer la renaissance démocratique et économique du Congo. Du succès de cette manifestation découlera le début du départ forcé ou volontaire de Kabila au terme de son « préavis » qui prendra fin le 19 décembre 2016.

SUIVEZ COMMENT UN MANIFESTANT CHINOIS, EXTRAORDINAIREMENT COURAGEUX, AVAIT ARRETE UNE COLONNE DE CHARS DE COMBAT

Cependant, les éléments déclencheurs de ces événements peuvent provenir de partout et à n’importe quel moment, en dépit de la capacité de nuisance de forces en place. Ca peut être la défaite dans un match de football comme il en était le cas pour notre indépendance le 4 janvier 1959. Mais en règle générale, certains fils du pays vont se démarquer. Certains seront soit héroïsés ou mystifiés d’une part et d’autres seront vilipendés de l’autre part. La réussite d’une telle marche pourra marquer a jamais le caractère d’une nation ; imprimer dans le caractère courageux dans son code génétique national et le passer de génération en génération.

Il pourrait y avoir des héros le lundi 19 septembre 2016 et ils pourront ne pas être des hommes politiques. Nous savons tous que certaines personnes portent sur eux cette étoffe héroïque. Ils se distinguent du fait que quand les autres optent à poursuivre quelques intérêts égoïstes et personnels, eux ils visent plus haut en voyant l’intérêt général.

D’une façon provocatrice, Niccolo Machiavelli, nous explique dans son livre le Prince la psychologie des membres de ce dernier groupe en disant qu’ils sont convaincus que « tout homme qui essaie d’être toujours bon est condamné à la ruine parmi le grand nombre qui est mauvais ». De ce fait, les membres de ce groupe cherchent avant tout à tirer leur épingle du jeu rapidement.

Pour eux, d’après Robert Green, « atteindre les hauteurs du pouvoir, c’est apprendre à séduire, charmer, tromper [leurs] ennemis, pour être ainsi capable de les manipuler sans qu’ils ne s’en rendent compte ».

Il ajoute encore que « la tromperie doit être vue comme un art civilisé... [et que] c’est l’arme la plus puissante dans le jeu du pouvoir ». Pour boucler le cercle, il ajoute que « le pouvoir est un jeu social. Pour l’apprendre et le maîtriser, il faut étudier les personnes qui nous entourent, amis et ennemis, sans jamais faire totalement confiance à ces personnes ». Si vous pensez que Joseph Kabila et les membres de la Majorité Présidentielle se livrent à ce jeu de ruse et tromperie, vous avez raison.

Pour ne pas rester longtemps dans l’abstrait nous allons citer quelques exemples concrets pour illustrer notre raisonnement qui viennent appuyer la veillée de la manifestation pour annoncer le « préavis » à Joseph Kabila.

Un exemple concret est la date du 4 janvier 1959, aussi connu au Congo comme la date de martyrs. C’est un événement qui avait, plus que tout autre événement, forcé les Belges à accorder prématurément l’Independence du Congo ; un deuxième exemple est la libération de Nelson Mandela en Afrique du Sud qui avait mis fin à l’Apartheid et donné naissance à la démocratie et l’Etat de droit sud-africain. Plus proche de chez nous, l’assassinat du Président de Rwanda Habyarimana est un événement qui avait marqué au fer rouge la mémoire collective non seulement du Rwanda et du Burundi, mais de la région de Grands Lacs. 

Un autre grand événement et la nuit du 3 au 4 juin 1989, l’armée chinoise massacrent environ 1800 morts et des dizaines de milliers de blessés... Après le massacre des étudiants par le parti communiste et le déploiement de chars de Combat à la place Tianamen de Pékin, un seul homme (voir le vidéo ci-haut) sans arme était venu au bout des chars de Combat. Au vu et su de ces massacres, l’ancien premier ministre Zhao Zi Yang — le vrai architecte de la Chine moderne — se dressa contre son parti, mais il fut emprisonné jusqu’à sa mort. Avait-il été influencé par le courage d’une seule personne qui avait barré la route à une colonne de chars de combat pour s’offrir en martyr ? Aux historiens, analystes politiques et sociologues d’étudier la question. Il faut de l’audace pour le faire.

Mais au vu des engins antiémeutes déployés par le régime de Joseph Kabila en prévision de la marche du 19 septembre 2016 et le stock venant d’être livré à Matadi, on se demande si la population sera à mesure de braver ces engins pour arracher leur démocratie.

Cela nous interpelle, car la définition du mot pouvoir dit que « le pouvoir est la faculté, la capacité, la possibilité matérielle ou la permission de faire quelque chose ». Nous savons bien que l’homme de Tiananmen [dans le vidéo] et l’Homme de la Tunisie n’avaient pas respectivement l’ambition de créer respectivement le printemps arabe et ni de stopper le massacre des étudiants par la plus puissante armée rouge de la Chine. Ces deux personnes étaient sorties du néant.

Au vu du prix démocratique qui doit être arraché pour les générations à venir, chaque Congolais qui prendra part à la marche sera déjà un héros en miniature. Les militants et les politiciens prenant part à la marche du 19 septembre pourront regarder dans le rétroviseur de l’histoire dans 5, 10, 20 ou 30 ans et se demander là où ils étaient et respecter leur acte héroïque.

Qu’on le veille ou non, il y a une perspective probable du renversement de l’ordre social : d’une part la mouvance présidentielle veut garder le pouvoir alors que son mandat est à sa fin, et de l’autre la population veut reprendre son pouvoir et le réattribuer par jeu démocratique à de nouveaux mandataires politiques.

Ca ne sera pas facile, 80 engins policiers anti-emeutes sont arrivés le jeudi 15-09-2016 à Matadi dans le bateau MV Göteborg. Nous savons que la population a le dos sur le mur. Nos femmes et nos filles se font violer sans que la justice soit faite ; il ya des massacres encouragés par le régime de Joseph Kabila à Béni et dernièrement à Tshimbulu dans le Kasaï. Les pygmées et les Bantous semblent être en guerre permanente bien qu’ils vivaient jadis en harmonies au point que les cris d’une femme pygmées, qui à perdu deux enfants dans cette guerre, a franchi les océans pour arriver chez le Pape Francis qui a pleuré de l’hypocrisie de l’occident face à ces tueries.

Ainsi donc, la population congolaise ne peut plus reculer et ne peut que faire face au régime de Joseph Kabila qui devient de plus en plus assoiffé du pouvoir. Le caractère particulier du régime Kabila est son ascendance, son emprise et sa domination de plus en plus exercée sur les Congolais et leurs institutions.

La Majorité présidentielle connait très bien que le pouvoir de Joseph Kabila se termine au 19 décembre 2016, mais elle jette de la poudre aux yeux de la population en interprétant les dispositions des articles verrouillés de la Constitution autrement. Bien entendu, cela va à l’encontre des aspirations du peuple qui voudrait voir la première alternance pacifique du pouvoir depuis son indépendance il ya 56 ans. Mais les caciques du régime, Joseph Kabila en tète, lui refuse ce droit.

Comme résultat, on s'achemine lentement mais surement vers la consécration d’une « confusion du pouvoir » en RD Congo. En d’autres mots, l’officialisation de ce que le régime du Président Kabila est devenu, un régime dictatorial où le pouvoir législatif, exécutif et judiciaire est dominé et contrôlé par un seul homme, Joseph Kabila Kabange. En vrai dire, une dictature dans une gaine de velours marquée démocratie.

La MP contrôle le Sénat, le Parlement, le Pouvoir Judicaire, la CENI et même la Cour Constitutionnelle dont les membres ont été choisis par le Président. Les trois pouvoirs existent en RD Congo, mais ils tirent dans le même sens et répondent à un seul Maitre, Joseph Kabila. De ce fait, leur distinction est purement symbolique et l’on ferait mieux de parler d’une dictature au lieu d’une Démocratie en RD Congo.

En se mettant d’accord que le pouvoir de Kinshasa est dictatorial, nous pouvons alors faire appel à Hannah Arendt  qui dit simplement que « Le pouvoir correspond à l’aptitude à agir de façon concertée ». Cette expression nous console et nous amène à la marche du 19 septembre 2016 qui donne à la population Congolaise l’opportunité de commencer une série d’événements pour récupérer son pouvoir et quitte à la soumettre plus tard à un vote démocratique.

Si un seul homme non armé avait stoppé une colonne de chars de combat à la place Tiananmen à Pékin; si un simple vendeur avait déclenché Le Printemps Arabe, qu’en serait-il d’une action concertée par la vraie opposition congolaise ? La victoire est certaine.

Nous savons que le peuple est résolu. Mais nous savons également que le régime est déterminé à garder le pouvoir de gré ou de force. Le grand allié du peuple Congolais, reste le Congres Américain, à ne pas confondre avec l’administration américaine, sous l’envoyé spécial Tom Perriello et ni L’Ambassadeur Jim Swan. Nous disons à nos lecteurs qu’ils ont un grand allié qui va guetter toute trace de violence de la part des services de l’ordre du régime Kabila pour imposer les sanctions. Cet allié (le Congres Américian) est déterminé, comme le peuple Congolais, pour que Kabila parte le 19 décembre. De ce fait la date du 19 septembre est une date charnière et tous Congolais devraient participer.

Courage et bonne chance et que le bon Dieu bénisse la République Démocratique du Congo et tous les manifestants.

La Rédaction

www.congovox.com

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