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Felix Tshisekedi, Joseph kabila, Lambert Mende, Julien Paluku, Ngoyi Kasanji, Pius Muabilu, Jean Lucien Bussa

Sur fond de menaces et de chantage, l’omerta règne au sein de l’Union Sacrée

Depuis quelques semaines, le ralliement massif des anciens sociétaires de la famille politique de Joseph Kabila à l’Union Sacrée de Félix Tshisekedi ne cesse d’étonner tous les observateurs de la vie politique congolaise. Les principales figures FCC ont quitté leur navire qui a pris eau de toutes parts. Les Pius Muabilu, Lambert Mende, Ngoyi Kasanji, Jean Lucien Bussa et autres Julien Paluku sont partis avec armes et bagages sans même se retourner pour aller grossir les rangs de la nouvelle majorité. Quel est donc le secret de cette transhumance qui n’a rien à envier aux phénomènes des grandes migrations des gnous du Serengeti ? Au fil des jours, une vérité sombre apparaît. Et la Démocratie congolaise ne sort pas du tout grandie de l’exercice de basculement de la majorité initié par le président Tshisekedi. Loin de là !

 

Sur les ondes de RFI, les Congolais ont entendu ce 1er février, l’informateur Modeste Bahati affirmer que les gens se sentent maintenant libres d’adhérer à la nouvelle majorité. « Ce que nous sommes en train de vivre est un raz le bol, une révolution pacifique, une révolution démocratique (…). C’est le fait qu’on ne voulait pas écouter les gens qui en avaient marre de ne pas être écoutés. On ne pouvait pas continuer avec ce système »… Révolution pacifique et démocratique ? On voudrait y croire. Malheureusement, ce scénario digne des contes de fées est vraiment trop beau pour être vrai !

 

En réalité, des sources concordantes font état des pressions exercées par le nouveau pouvoir pour forcer la main aux gros bras des FCC qui occupaient des fonctions ministérielles ou au sein de la territoriale. Depuis septembre dernier, date à laquelle le Président Tshisekedi a pris la décision de mettre un terme à sa coalition avec les FCC, des émissaires ont été dépêchés auprès des hommes de Kabila. Dans la plus pure veine des régimes totalitaires, les personnalités FCC ciblées ont été mises devant un dilemme cornélien. Sous le sceau du secret, un ministre démissionnaire du gouvernement Ilunga nous a révélé le contenu du message qui lui a été transmis par un proche du Président Tshisekedi. 

 

« Soit vous nous rejoignez au sein de l’Union Sacrée, soit nous allons sortir les dossiers que nous avons et vous irez pourrir à Makala » m’a dit le conseiller qui m’a été envoyé affirme le ministre démissionnaire. « Après ce qui est arrivé à Vital Kamerhe, j’ai pris la menace très au sérieux. Si on a liquidé le directeur de cabinet qui se trouve aujourd’hui à Makala, qu’est-ce qu’on ne fera pas de moi ? Je ne veux pas être la victime de faux procès », avoue l’homme qui a perdu toute sa superbe. Il se sent en danger et sa famille déjà à l’étranger.

 

C’est donc sur fond de chantage, de menaces et d’intimidations que les hommes de Kabila qui sont au gouvernement ou à la tête des provinces ont été conduits à rallier l’Union Sacrée. Le ministre Pius Muabilu fut le premier à être confronté aux dossiers sales de sa gestion approximative du patrimoine privé de l’État congolais. Contrat de location bidouillé, terrains spoliés, ventes illégales lui ont été jetés à la figure afin qu’il s’aligne sans sourciller dans la nouvelle majorité. Il en va de même de Ngoyi Kasanji. L’ancien gouverneur du Kasai a dû non seulement ravaler toute sa colère après avoir perdu sa résidence luxueuse dans laquelle parade aujourd’hui l’inénarrable histrion Mokia, mais il a également été confronté à la gestion calamiteuse de sa province. L’attribution abusive des carrés miniers, l’utilisation de dragues clandestines et l’exportation frauduleuse des diamants font partie des dossiers que le nouveau pouvoir a collectionnés afin de confronter le gouverneur préféré de Joseph Kabila et l’obliger à faire acte d’allégeance au Président.

 

C’est avec méthode et minutie que la task force mise en place par Félix Tshisekedi a forcé la main aux hommes de Kabila. Lambert Mende et Julien Paluku n’en ont pas non plus mené large. Le premier qui était déjà sous le régime des sanctions de l’Union européenne n’a eu d’autre choix que de baisser pavillon, s’humilier et faire profil bas. Quant à l’ancien gouverneur du Nord Kivu, les preuves de sa mauvaise gestion étaient tout aussi accablantes que celles de son collègue du Kasaï.

 

Loin des pratiques démocratiques d’usage qui appellent le secours de la justice, les hommes du nouveau pouvoir ont donc utilisé des méthodes maffieuses auquel recourent les pires régimes totalitaires pour le déboulonnage de l’ancien régime. Désormais, les anciens kabilistes reconvertis fraîchement au dogme de l’Union Sacrée partagent leur secret avec les zélés du pouvoir. Tout indique que l’omerta s’est installée. Elle va perdurer. La transmission des méthodes maffieuses de l’ancien régime bat son plein. Dans cette ambiance délétère, au sein de la nouvelle majorité, tous les chats sont devenus gris. 

 

Face à cette situation inimaginable, le dramaturge anglais William Shakespeare aurait certainement dit avec raison que désormais « il flotte sur la RDCongo comme sur le Royaume du Danemark quelque chose de pourri ». Dans les prochaines semaines, des révélations troublantes seront mises à jour. Ce n’est pas pour rien que les Inspecteurs des Finances sont à pied d’œuvre à travers le pays.

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