Skip to main content
Felix Tshisekedi à TV5 Monde

Un Aveu de Faiblesse et d’Impuissance ? Félix Tshisekedi Abandonne les Victimes de Répressions, Prédations et Crimes Contre Humanité du Régime Kabila.

Devant les journalistes de TV5Monde, Felix Tshisekedi a brisé tout espoir qu’il y aura justice et réparation en RD Congo, à l’instar des victimes de Nazis en Allemagne, Apartheid en Afrique du Sud et le Génocide au Rwanda.

Sur le même sujet en Angola, Dr. Denis Mukwege, le célèbre gynécologue Congolais, connu pour sa lutte contre les violences faites aux femmes a plaidé pour la création d’un tribunal international pour la RDC. Il déclara : « La paix ne se construit pas sur des fosses communes. Nous sommes convaincus qu’il n’y aura pas de paix durable sans justice, et nous appelons les chefs d’État ici présent, l’Union africaine, les Nations unies et la société civile à soutenir la mise en œuvre des recommandations du Rapport Mapping du haut-commissariat des Nations unies pour les droits de l’homme sur les graves violations des droits humains et du droit international humanitaire commises entre 1993 et 2003 en RDC, publié il y a presque 10 ans ». Ainsi, un grand fossé sépare la plus part de congolais, y compris le célèbre Gynécologue Congolais et Felix Antoine Tshisekedi Tshilombo.

L’interview de Felix Tshisekedi révèle plutôt d’un aveu tacite de Felix Tshisekedi sur son impuissance à confronter le passé pour rétablir la justice en RD Congo. Tout récemment, le Journaliste Mike Mukebayi a été pris manu-militari et jeté en prison pour avoir dénoncé le même passé dont Felix Tshisekedi a minimisé, alors que les auteurs de ces crimes contre l’humanité sont connus et libres.

Nous vous livrons le transcrit de l’interview de Felix Tshisekedi Tshilombo sur TV5 Monde ci-après et nos analyses dans les paragraphes qui suivent plus bas.

Transcrit de L’interview

  1. Felix Tshisekedi : on peut repartir avec les uns et les autres, ceux qui ne se sont pas trop compromis qui n’ont pas trop de tâches, qui ne choquent pas la population. On peut repartir avec eux en se disant, mais bon si vous aviez commis, certaine une certaine affaire dans le passé, maintenant c’est fini. C’est le temps de se racheter de montrer à notre peuple un nouveau visage et de nouvelles intentions. Moi, c’est ça qui m’anime comme un état d’esprit. Et je veux continuer sur ça.
  2.  TV5 Monde : Donc impunité sur les éventuels crimes économiques commis sous l’ère précédente ?
  3.  Felix Tshisekedi : pas nécessairement, les crimes. Je vous ai dit s’il y a des instances spécialisées qui relèvent cela on s’y penchera. Mais je n’ai pas à fouiner. C’est ça que je veux dire. Moi je ne ferais pas ce travail, d’aller les fouiner et dans le passé. J’ai trop de travail qui m’attend je n’ai pas le temps de m’attarder sur ça. Le Congo nous appelle à d’autres choses. Les Congolais veulent des réponses à leurs questions sur la pauvreté parce qu’ils savent qu’ils ont un pays riche. Ce n’est pas normal qu’ils vivent pauvres. Ils nous appellent à de… il nous pose des questions sur l’éducation, la santé, sur le travail. Donc on n’a pas de temps à perdre à des règlements de compte.

Aveu de Faiblesse et d’Impuissance ?

La phrase, « je ne ferais pas ce travail, d’aller les fouiner et dans le passé » est choquante. Elle tue l’espoir des victimes qu’il y aura un jour justice en RD Congo. A-t-il fait un sondage pour demander aux Congolais la direction que doit suivre le pays ?

Sur cette question rhétorique, nous disons non, car son pouvoir n’émane pas du peuple. Un Martin Fayulu aurait à coup sûr demandé qu’il y ait justice pour relancer la RD Congo dans un chemin de l’Etat de droit.

Toujours dans le même périple euro-américain, Felix Tshisekedi devrait signer les accords militaires avec la Belgique. Mais comme par la Libre Belgique, « Kabila n’en veut pas ». De ce fait, écris la Libre Belgique, « tout était prêt », confie-t-on côté militaire belge. « Mais le ministre congolais de la Défense dont on pensait qu’il était dans l’avion du président et qui était annoncé dans la délégation présidentielle, n’est jamais arrivé », poursuit-on à même source où l’on se veut rassurant. « Ce sera juste un petit retard de quelques semaines ou quelques mois, le temps que les ministres se retrouvent pour signer le texte ».

Les Victimes oubliées

L’avis de victimes de Beni et du Kasaï qui avaient respectivement fuis en Ouganda et en Angola pour chercher refuge est contraire à celui de Felix Tshisekedi.

À titre de rappel, des villages entiers ont été brulés dans l’axe Beni-Lubero-Ituri. La vidéo de carnage au Kasaï circule encore dans les médias sociaux. Quel est donc le message à toutes les victimes de viols, des femmes enterrées vivantes à Kasika, les familles des victimes de l’avion abattu à Kindu par la RDC, la famille de Rossy Tshimanga, les victimes de Kimpese, les massacres de Tingi Tingi, les charniers de 420 victimes de Maluku, etc. ?  

Par ailleurs, nous ne pensons pas que Jean-Pierre Bemba qui avait été incarcéré à la suite d’une réunion secrète entre le Human Right et Joseph Kabila à Washington DC apprécie la déclaration de Felix Tshisekedi. Il en va de même pour Moise Katumbi, alors le politicien le plus populaire de la RD congo, qui s’est retrouvé en exil, après attentats contre sa personne et deux procès bidon qui lui ont couté l’accession à la magistrature suprême.

« Je vous ai dit s’il y a des instances spécialisées qui relève cela on s’y penchera » a déclaré Felix Tshisekedi. Peut-il être ignorant au point de d'oublier que la RD Congo a de services compétents pour exactement « fouiner le passé » et qu’il peut faire appel à la communauté internationale comme il en avait été le cas un peu partout au monde ?

L’Après Apartheid en Afrique du Sud

La Commission de vérité et réconciliation (TRC) était un organe de justice réparatrice semblable à une cour, réuni en Afrique du Sud après la fin de l’apartheid . Les témoins identifiés comme victimes de violations flagrantes des droits de l’homme ont été invités à faire part de leurs expériences et certains d’entre eux ont été sélectionnés pour des audiences publiques. Les auteurs d’actes de violence pourraient également témoigner et demander l’amnistie de poursuites civiles et pénales [1].

Le Procès de Nuremberg

Le procès de Nuremberg intenté par les puissances alliées contre 24 des principaux responsables du Troisième Reich, accusés de complot, crimes contre la paix, crimes de guerre et crimes contre l’humanité, se tient du 20 novembre 1945 au 1er octobre 1946 et constitue la première mise en œuvre d’une juridiction pénale internationale [2].

Sur la base de différentes négociations intervenues entre les Alliés, ce procès se déroule sous la juridiction du Tribunal militaire international siégeant à Nuremberg, alors en zone d’occupation américaine. Le tribunal siège en exécution de l’accord de Londres signé le 8 août 1945 par les gouvernements des États-Unis d’Amérique, du Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d’Irlande du Nord, de l’Union des républiques socialistes soviétiques et par le gouvernement provisoire de la République française, afin de juger les dirigeants du Troisième Reich. Quatre chefs d’accusation sont invoqués : complot, crimes contre la paix, crimes de guerre, et crimes contre l’humanité, ce dernier point étant une notion partiellement nouvelle [3].

Le Tribunal d’Arusha

Le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR : Tribunal pénal international pour le Rwanda ; Kinyarwanda : Urukiko Mpanabyaha Mpuzamahanga Rwashyiriweho u Rwanda) fut un tribunal international créé en novembre 1994 par le Conseil de sécurité des Nations Unies dans sa résolution 955 en vue de juger les responsables du génocide rwandais et d’autres violations graves du droit international au Rwanda ou par des citoyens rwandais dans les États voisins entre le 1er janvier et le 31 décembre 1994. Le tribunal était compétent pour le génocide, les crimes contre l’humanité et les violations de l’article 3 commun et du Protocole additionnel II aux Conventions de Genève (qui traitent des conflits internes) [4].

La Sagesse Sous d’Autres Cieux

Une vielle proverbe français (1892) nous dit que « se moquer du passé, c’est renier son père ». Qui-est donc Felix Tshisekedi Tshilombo pour renier la sagesse de son propre père, Etienne Tshisekedi Wa Mulumba ? Est-il politiquement parlant, le successeur de son père ? Sinon, pourquoi les membres de l’UDPS doivent-ils encore se reconnaitre en lui comme successeur politique de son père ?

Juste à côté de la France, les Allemands nous disent qu’« Aujourd’hui est l’élève de Hier. » Vers l’Europe de l’Est et précisément en Ukraine, une vielle proverbe (1889) nous dit : « qui remue le passé perd un œil ; qui l’oublie perd les deux. » Et dans l’empire du soleil levant, une vielle proverbe nippone (1895) nous dit qu’« en étudiant le passé, on comprend le présent. » De qui se moque donc Felix Tshisekedi ?

Comme l’avait si bien chanté, feu Papa Wemba, « Ntaba aliaka se na molayi ya singa », traduction, « une chèvre ne peut paître que dans les limites de la corde autour de son cou ». Nous pensons que Felix Tshisekedi connait ses limites et sa déclaration est plutôt un aveu d’impuissance face au fait qu’il ne détient pas toutes les rênes du pouvoir.

Quand il a déclaré en Belgique qu’il n’est pas marionnette tout en s’étalant sur les exploits qu’il a jusque-là accomplis, y comprise des exilés et « un opposant farouche » de Kabila, il a vite accordé l’interview de TV5 Monde pour se disculper suite à la fureur de Kabilistes.

En conclusion

Il va s’en dire que si un sondage était organisé en RD Congo, Felix Antoine Tshisekedi Tshilombo se retrouvera en minorité. Sa petite phrase assassine donne le signalement qu’il ne faut pas compter sur lui pour bâtir l’État de droit dont son feu papa avait utilisé comme cheval de bataille politique pendant plus de 32 ans.

Il faut se dissocier du laisser-aller de Felix Tshisekedi. Le point de départ est le rapport mapping des nations-unies comme le fameux Gynécologue Denis Mukwege l’a dit. « Ce rapport est une cartographie de 617 crimes internationaux et appelle au recours à des mécanismes de la justice transitionnelle, tels que l’établissement d’un tribunal pénal international ou des chambres spécialisées mixtes, une commission de la vérité, des programmes de réparation et des garanties de non-répétition ».

 

----------------------------------

Reférences:

1. Wiki en ligne

2. ibid

3. ibid

4. ibid

 

Add new comment

Filtered HTML

  • Web page addresses and email addresses turn into links automatically.
  • Allowed HTML tags: <a href hreflang> <em> <strong> <cite> <blockquote cite> <code> <ul type> <ol start type> <li> <dl> <dt> <dd>
  • Lines and paragraphs break automatically.