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Willy Akonda

Un [confrère] journaliste de la RDC détenu, accusé de "compromettre" le président pour avoir photographié les camions de pain

New York, le 25 janvier 2018 - Les autorités de la République Démocratique du Congo devraient enquêter et traduire en justice les responsables du harcèlement et de la détention de Willy Akonda, un journaliste de l'agence de presse privée actualite.cd, le Comité pour la protection des journalistes a dit aujourd'hui.

Le 23 janvier, des agents des services de renseignements militaires congolais (DEMIAP) ont détenu Akonda pendant neuf heures et l'ont accusé d'avoir pris des photos qui "compromettaient" le président Joseph Kabila, a déclaré la journaliste au CPJ (Comité de Protection de Journalistes). Les services de renseignements militaires ont également confisqué les deux téléphones portables d'Akonda et les lui ont restitués le lendemain, a-t-il déclaré dans une interview accordée au CPJ après le retour des téléphones.

Akonda prenait des photos des conditions de transport du pain  — oui vous avez bien lu: camion ya "mapa"  — à Kinshasa, la capitale de la RDC, lorsqu'un homme en civil qui s'est identifié comme un membre de l'armée congolaise a procédé à l'arrestation du journaliste, selon Akonda.

L’homme en tenu civil qui s'est identifié comme un officier de la DEMIAP a emmené Mr. Akonda au poste de la Police local, puis l'a transféré au bureau du renseignement militaire où les membres de la DEMIAP ont examiné le contenu de ses deux téléphones, a dit Akoda.

"La personne en charge de ce bureau de DEMIAP s’est identifié seulement comme" Major "m'a menacé de mort et m'a dit qu'il pouvait me tirer sans problème parce qu'il ne répondait qu'au président", a déclaré Akonda au CPJ. "Ils [les agents de la DEMIAP] m'ont menotté les deux mains et ont commencé à me serrer les menottes pour me faire plus de mal", a-t-il dit.

Après que les officiers de la DEMIAP l'eurent interrogé, Akonda a dit qu'il était resté dans une pièce assise sur un morceau de métal jusqu'à sa libération.

"Willy Akonda n'aurait jamais dû être arrêté, détenu ou maltraité", a déclaré la coordinatrice du programme Afrique du CPJ, Angela Quintal. "Il est absurde que les autorités associent le fait de prendre des photos à une attaque contre le chef de l'Etat: les autorités congolaises devraient cesser d'arrêter des journalistes pour avoir fait des reportages sur des sujets d'intérêt public."

Selon un reportage d'actualite.cd, le chef de la DEMIAP, Delphin Kahimbi, a déclaré qu'il "sanctionnerait" les officiers responsables du harcèlement d'Akonda, mais n'a pas précisé quand et quelles mesures seraient prises.

Lorsque le CPJ a contacté un colonel militaire congolais connu seulement sous le nom de Maurice, qui, selon Akonda, a facilité sa libération, pour commentaire; le colonel a demandé au CPJ de le rappeler plus tard et il était alors inaccessible lors des tentatives subséquentes.

Ces derniers mois, le CPJ a documenté des incidents fréquents où des journalistes en République démocratique du Congo ont été harcelés, arrêtés et détenus pour leurs reportages.

• Des informations sur les pratiques de signalement sécurisées pour les journalistes en RDC, notamment sur la façon de protéger le contenu d'un téléphone en cas de saisie par les autorités, sont disponibles via [email protected].

 

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