Skip to main content

Un Conte des Deux Nations d’Afrique : le Nigeria et le Congo, par Khalil Abdullah

Les nations à travers l’Afrique subsaharienne ont lutté pendant des décennies pour établir des fortes et stables démocraties sur les ruines des systèmes à parti unique. Très repûteés pour étouffer les opinions dissidentes, en emprisonnant les responsables de l’opposition et en se lançant sur les politiques économiques égoïstes qui n'ont amené que des misères à leurs peuples.

Cela a été un long voyage, complexe et souvent douloureux. Mais ces luttes n’ont pas été en vain, comme cela est amplement démontré par le succès de la récente élection présidentielle au Nigeria, le pays le plus peuplé d’Afrique.

Dans un revirement significatif d’événements, le président Goodluck Jonathan a été défait par Mohammadu Buhari, un leader de l’opposition, marquant la première fois qu’un président nigérian a été balayé du pouvoir lors d’une élection depuis l’accession de ce pays à l’indépendance de la domination coloniale.

« La démocratie nigériane sera une balise lumineuse à travers le continent et au-delà, » a déclaré Linda Thomas-Greenfield, le Secrétaire d’Etat adjoint américain pour les affaires africaines, dans un communiqué qui fait l’écho du sentiment des dirigeants prodémocratiques à l’intérieur et extérieur de l’Afrique.

Le Nigeria est loin d’être le seul pays subsaharien où il ya des signes tangibles et où la quête de la démocratie a commencé à prendre racine. Burkina Faso, Côte d’Ivoire, la Guinée et le Togo sont les pays qui ont prévu des élections présidentielles de cette année, selon l’Institut électoral pour une démocratie durable en Afrique.

Mais des nouvelles inquiétantes sont récemment venues d’autres parties de l’Afrique, y compris la République démocratique du Congo, où le président Joseph Kabila a laissé ouverte la possibilité, qu’il puisse modifier la Constitution afin de briguer la présidence en 2016 lorsque se termine son mandat.

En Mars, par exemple, les forces de sécurité de la RDC ont arrêté un diplomate des États-Unis qui, selon un porte-parole du gouvernement de la RDC, a été retrouvé avec un groupe que l’on croyait être en train de préparer « une attaque contre la sécurité de l’Etat ».

Mais Deutsche Welle, le radiodiffuseur international de l’Allemagne, a cité Phil Clark, un expert de l’Université de Londres, contredisant l’affirmation du gouvernement de la RDC que les militants ont présenté une menace pour le pays.

« Ce que nous voyons ici, c’est la préoccupation du gouvernement congolais que ce groupe pourrait finalement mettre des milliers de jeunes dans les rues pour contester la tentative du président Kabila de prolonger son mandat présidentiel », a déclaré M. Clark Deutsche Welle.

Plus inquiétante a été la découverte de 421 corps qui auraient été enterrés dans la nuit du mois de mars dans un coin rural de Maluku. Humant Rights Watch a suggéré que les corps étaient ceux des individus qui sont morts dans deux épisodes sanglants qu’a connus la nation.

La première concernait une campagne antigang qui d’après HRW a laissé 51 morts à partir de fin 2013 et le début de 2014. Le deuxième événement est né de manifestations antigouvernementales qui ont éclaté en début de cette année sur une proposition de loi qui aurait retardé l’élection présidentielle 2016 et donc un permis au président Kabila de rester en fonction.

Le Député d’opposition, Martin Fayulu, a appelé à une enquête. « Pourquoi enterrer ces gens la nuit ? » A-t-il dit à Reuters ? « Il doit y avoir une enquête. Ceci n’est pas une simple affaire. »

A juste titre, les États-Unis surveillent de près les événements qui se déroulent dans la RDC. Le Secrétaire d’Etat John Kerry a rencontré le Président Kabila et l’a encouragé à ne pas modifier la constitution de son pays afin de briguer un troisième mandat. Le président Obama a depuis lors pesé également sur avec Kabila. Mais Kabila n’a pas encore rapidement donné des assurances publiques solides qu’il ne sera pas tracé un parcours pour rester au pouvoir.

Peu d’observateurs de la politique américaine en Afrique sont assez naïfs pour penser que les intérêts américains en RDC sont motivés uniquement par la quête d’apporter la démocratie au peuple congolais. La déclaration de l’impératif moral d’US de promouvoir l’autodétermination dans d’autres pays est souvent directement liée à la richesse des ressources que regorgent ces pays. Dans le cas de la RDC, c’est un pays très riche en minéraux qui contribuent à alimenter l’économie du monde.

Mais mis à part l’intérêt des États-Unis à ces ressources, il est important de noter que, pour assurer une transition ordonnée du pouvoir au Congo, est essentielle pour assurer que la RDC — et peut-être la région — ne plonge pas dans le chaos à la suite des efforts du régime Kabila pour réprimer la dissidence légitime et la libre expression d’opinions politiques.

Maintenant que le destin démocratique du Nigeria déterminé en toute sécurité, à court terme au moins, comment les États-Unis se lancent avec d’autres pays pour faire pression sur Kabila sera l’une des initiatives diplomatiques les plus importantes des États-Unis concernant l’avenir de l’Afrique centrale et l'Afrique Australe.

publié le 29/04/2015, 13 h 46

Add new comment

Filtered HTML

  • Web page addresses and email addresses turn into links automatically.
  • Allowed HTML tags: <a href hreflang> <em> <strong> <cite> <blockquote cite> <code> <ul type> <ol start type> <li> <dl> <dt> <dd>
  • Lines and paragraphs break automatically.