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Ambassadeur Herman Cohen

VERNISSAGE DU LIVRE « L’ESPRIT DE L’HOMME FORT AFRICAIN » par, l’Ambassadeur Herman J. Cohen,Lecture du professeur C. Kabuya-Lumuna Sando

L’ambassadeur Herman Cohen nous présente ses mémoires, du moins, une partie de ses mémoires : celle qui rend compte des fruits d’une profonde ambition : son ambition d’étudiant : étudier les relations internationales ; son ambition d’universitaire : travailler dans les services diplomatiques américains ; son ambition de diplomate : il s’est spécialisé dans les relations des Etats Unis avec l’Afrique. Herman Cohen a été notamment [En vente  chez Amazon] :

1965 – 1966 : Conseiller économique à l’ambassade américaine de Lusaka

1966 - 1969 : Chargé d’affaires à l’ambassade américaine de Kinshasa

1970- 1974 : Directeur pour les affaires d’Afrique Centrale au Département d’Etat.

Aout 1977 : Ambassadeur américain au Sénégal

Janvier 1987 : Directeur principal pour l’Afrique au sein du Conseil de sécurité nationale et assistant spécial du Président Reagan

1989 : Secrétaire d’état adjoint en charge de l’Afrique dans l’équipe du président George H W Bush)

1994 – 1998 : Après sa retraite en 1994 il se fait Consultant à la « Coalition Mondiale pour l’Afrique ».

C’est donc un « connaisseur» de l’Afrique qui nous livre ici ses hauts faits de diplomate, ses observations sur les dirigeants africains ; et aussi ses conseils ou ses messages pour un meilleur avenir.

LE LIVRE « L’esprit de l’homme fort africain. »

Ce livre nous ouvre l’esprit sur trois champs de connaissance :

1° Le premier champ est celui de la diplomatie, et surtout ce qu’on appelle « la diplomatie parallèle » et plus singulièrement ici, le champ de la diplomatie américaine en Afrique

L’auteur articule ses souvenirs autour d’un axe : la protection et la défense des intérêts américains. A cet égard, c’est un palmarès impressionnant des actions, négociations, des médiations dans lesquelles il a personnellement été impliqué, et qui ont déterminé le cours des évènements ainsi que la nature et le sens des relations entre les Etats Unis et l’Afrique. Cet aspect passionnera certainement nos diplomates et tous les étudiants des sciences politiques, singulièrement ceux des « Relations internationales ».

A ce titre, l’auteur nous livre sa part de vérité. Il révèle une vérité pessimiste devant ce qu’il considère comme le blocage culturel qui empêche les dirigeants africains d’assumer une gouvernance moderne, démocratique et efficace.

2° Le deuxième champ est celui de l’exercice du pouvoir par les dirigeants africains

L’auteur a eu la chance de côtoyer de près plusieurs dirigeants africains. Il les a observés dans l’exercice de leurs fonctions. Pour certains, Savimbi, Samuel Doe, il a suivi le parcours de leurs ambitions politiques. Il nous décrit le pouvoir conçu comme l’affirmation et l’exaltation d’un esprit fort et egocentrique.

Herman Cohen nous parle de « l’egopathie », cette maladie qu’il croit avoir décelé chez la plupart des dirigeants africains avec qui il a eu à collaborer. Le parti unique. La mégalomanie jusqu’à la bouffonnerie. La corruption. La surdité devant la démocratie pluraliste et le sens du débat. Seul Nelson Mandela et Declerk échappent à son réquisitoire subtil et « diplomatique ». Sur ce champ, l’auteur nous présente le portrait de 16 dirigeants africains. Il les présente en 6 groupes répartis comme suit :

Groupe 1 : les Francophones :

- Léopold Sedar Senghor

- Félix Houphouët – Boigny

- Albert – Bernard Bongo

Groupe 2 : Le Commonwealth britannique :

- Daniel Arap Moï – Du Kenya

- Kenneth Kaunda- Zambie

- Robert Mugabe – Zimbabwe

Groupe 3 : Les Congolais

- Joseph- Désiré Mobutu

- Laurent Désiré Kabila

Groupe 4 : Les Chefs militaires

- Ibrahim Babaginda du Nigeria

- Mouammar Muhamed Abou-Minya- al- Kadhafi

- Mohamed Siad Barre

- Jonas Malheiro Savimbi (qui n’a jamais été chef d’Etat reconnu)

Groupe 5 : Les Libériens

- Samuel Doe et Charles Taylor

Groupe 6 : enfin :

- Nelson Mandela et F W de Klerk

3° Le troisième champ est celui des conflits internes qui ont déchiré certaines nations africaines

Devant les conflits internes de nature ethnique, religieuse, sociale, devant les répressions et les dénis de droit de l’homme. Devant la corruption et le pillage des richesses nationales, devant les politiques économiques calamiteuses, on perçoit la colère et la frustration de l’américain. Ce que l‘auteur appelle luimême : « le dilemme de la politique américaine en Afrique ». A savoir, pour lui, l’obligation de faire face aux atrocités et aux violations des droits de l’homme perpétrées par les meilleurs amis des Etats Unis.

Dès le départ l’auteur pose 7 questions cruciales qui sont les suivantes :

1° En ce début 2016, après un demi-siècle d’indépendance post coloniale, pourquoi une cinquantaine de pays africains ne s’en sortent – ils pas trop bien en terme de développement socio- économique ?

2° Pourquoi l’Afrique contrôle- t- elle moins de 2% du commerce mondial ?

3° Pourquoi observe t on toujours des niveaux de pauvreté aussi élevés, en dépit de taux de croissance importants du PIB, étayés par le prix élevé des matières premières sur le marché mondial ?

4° Pourquoi des conflits internes continuent-ils à faire des ravages dans des pays disposant de ressources majeures et des forts potentiels de croissance, tels que la République Démocratique du Congo, le Soudan, la République Fédérale du Nigeria et la République du Mali ? Le paradoxe à constater étant que le développement est mieux souligné dans les petits pays à faible potentiel en ressources naturelles.

5° Comment expliquer cette relative fragilité des jeunes démocraties africaines fondées sur le multipartisme ?

6° Les entraves au progrès sont-elles essentiellement d’ordre culturel ?

7° Les deuxième et troisième générations de dirigeants africains pourront elles tirer les enseignements de l’expérience de leurs pères fondateurs, ou bien resteront elles prisonnières de l’histoire et de la culture africaine ?

LE PALMARES DE L’AUTEUR, l’Ambassadeur Herman Cohen

La carrière de l’ambassadeur Herman Cohen, qui est évoquée dans ce livre se situe dans la période de la guerre froide. Il ne faut donc pas s’étonner que, pour Herman Cohen, les bons étaient du côté occidental, du côté de la démocratie libérale représentative, et les mauvais du côté de la gauche marxiste, communiste ou socialiste… Herman est un véritable globetrotter.

Nous le trouvons avec le président Senghor. Il est en train de monter les stratégies pour soutenir Savimbi et l’Unita contre le MPLA et Agostinho Neto. Mais il observe les conditions des milieux ruraux sénégalais. Il observe une société sénégalaise faite de castes, de différentes fraternités musulmanes et de groupes ethniques. Selon, lui, Senghor, préoccupé par la négritude, ne semble pas admettre que les Sénégalais sont prêts pour la démocratie.

Parlant à Houphouët Boigny, l’Ambassadeur lui reproche d’avoir installé Thomas Sankara au pouvoir, qui s’avéra être, dit l’auteur, « une tête brûlée » (p31). Et, quelques mois plus tard, Houphouët Boigny organisera le remplacement violent de Thomas Sankara par Blaise Compaoré, jusque-là viceprésident. Herman Cohen est encore derrière Houphouët Boigny qui va convaincre Savimbi d’aller à Gbadolite, et signer, devant 18 chefs d’Etats, un accord de paix organisant une transition avant les élections. C’est sous la médiation de Mobutu, le président zaïrois qui facilite, via l’aéroport de Kamina, la fourniture en armes et munitions destinées à l’Unita. Mais Savimbi dénonce cet accord. Mobutu qui avait vu dans ce sommet de Gbadolite la consécration de son ascendant en Afrique centrale se fâche contre Savimbi. Herman Cohen ne s’avouera pas vaincu pour autant …

Le Liberia pose problème ? On retrouve Herman Cohen dans les négociations difficiles entre un Charles Taylor manipulé opportunément par Houphouët Boigny, un Samuel Doe obstinément sourd à tout conseil de bonne gouvernance, et une communauté des Etats de l’Ouest plombés par la tension entre le Nigeria de Babaginda et la Cote d’Ivoire « du maitre manipulateur » qui était Houphouët Boigny.

Le voilà chez le président gabonais Albert Bongo. -bas, Herman Cohen trouve l’intermédiaire heureux pour « raisonner » le président centrafricain Jean Bedel Bokassa qui venait de confisquer une société américaine productrice de diamants……Herman Cohen a pu aussi assurer l’entrée des sociétés pétrolières américaines au Gabon, en secouant quelque peu le monopole de la France détenu alors par Elf Aquitaine. (P 46)

Lorsque Mouammar Kadhafi éprouve la nécessité de renouer avec les Etats-Unis, Herman Cohen se retrouve, comme par hasard, dans le palais du leader libyen. Et il négocie les compensations dues par Kadhafi aux victimes de l’attentat de Lockerbie. Partout, en Afrique de l’Ouest, en Afrique de l’Est, en Afrique centrale et en Afrique du Sud, la super puissance s’organise pour tout suivre, tout régenter tout contrôler…Et c’est le travail permanent des hommes comme Herman Cohen. Lorsque, excédé, Kadhafi demande à Herman Cohen « Pourquoi la CIA déstabilise-t-elle des pays partout dans le monde ? » L’ambassadeur répond :

« On est une superpuissance c’est notre façon de faire ! »

Herman Cohen a joué un rôle clé dans les situations angolaise, libérienne, mozambicaine, somalienne, etc. Il a côtoyé le président du Kenya Arap Moï, l’heureux compagnon de lutte et successeur de Jomo Kenyatta. Les Etats Unis avaient besoin d’Arap Moï pour résoudre les conflits mozambicains entre Joachim Chissano et Dhlakame de la RENAMO. Et il ne se contentera pas d’Arap Moï. Il coordonnera aussi l’implication de Kenneth Kaunda, dans le conflit en Angola et au Mozambique. L’auteur nous décrit la montée progressive de l’egopathie de Savimbi, l’arrogance du pouvoir, avant même d’arriver au sommet car il se croit le plus fort, le plus populaire. Ce que nous appelons chez nous au Congo « l’ivresse du lait » soit donc les colères et les initiatives fragiles d’un enfant gâté par les Américains. Il décrit l’aveuglement total de Savimbi dans ses stratégies de campagne électorale. Puisqu’ en effet, Savimbi va perdre en obtenant le ridicule score de 34% face aux 49 % de Dos Santos… en Septembre 1992.

Les Etats Unis mobilisent l’opinion des Etats pour soutenir leur position face à l’Irak qui envahit le Koweït ? Herman Cohen est sur le chantier. Il entre Chez Robert Mugabe, sûr de subir une engueulade du fougueux leader qui nourrit …… reproches et rancoeurs contre les Etats Unis. Il en sort avec le soutien du président Zimbabwéen qui lui a dit : « Dites au président Bush qui je suis totalement de son côté dans cette affaire ». (P 73)

Et quand Herman Cohen accompagne le Secrétaire D’Etat James Baker en Afrique du sud, c’est pour discuter avec Mandela et avec De Klerk la fin de l’apartheid et la voie des élections ouvertes et transparentes. Herman Cohen a connu le président Mobutu dans sa pleine montée en puissance. Mobutu qui nationalise. Mobutu qui achète de gros avions pour Air Zaïre. Mobutu qui lance la construction du barrage d’INGA. Mobutu qui achète les avions militaires américains, les fameux C130, et les mirages français…..Mobutu qui achète le bateau garde cote pour le lac Tanganyika.

Herman Cohen nous replonge là dans l’esprit de l’homme fort africain, à une époque où il reconnait lui-même que « la répression politique n’était pas encore un sujet de préoccupation pour nous ». (p 95)

Mais quand le conflit éclate entre le Cardinal Malula et le président Mobutu, en 1972, Herman Cohen s’implique à travers le Vatican pour trouver une solution. Quand la nationalisation de l’UMHK pose le problème de compensation pour les actionnaires américains, Herman Cohen s’implique et trouve un subterfuge qui sauve les apparences.

Après Mobutu, Herman Cohen a continué à s’intéresser à la RDC notre pays il a rencontré et il a travaillé avec le président Laurent Désiré Kabila. L’intérêt de l’auteur pour la RDC notre pays est flagrant. Il nous consacre 30 pages dont 20 sur Mobutu et 10 sur Laurent Désiré Kabila, sans compter de nombreuses références sur d’autres pages.

Au-delà des mots méchants et inappropriés, on retiendra deux messages de l’auteur à propos de Laurent Désiré Kabila :

1° Le gouvernement américain voulait l’aimer. Mais Laurent Désiré Kabila n’aimait pas les américains.

2° Herman Cohen était prêt à l’aider et il a initié, avec le soutien de l’ambassadeur Holbrooke, la rencontre de New York entre Kagame, Museveni et Kabila, qui, selon lui, avait marqué le véritable démarrage du processus de paix à l’est du Congo. « Si je suis ici, lui aurait dit le président Kabila, c’est seulement à cause de vous, si quoi que ce soit se passe mal, ce sera de votre faute » Un forum de compliment pour un diplomate !

Mais Cohen a abandonné le président Laurent Désiré Kabila. Il n’a pas pu supporter la propagande anti tutsi de Kabila, ni la position désormais réservée aux tutsi dans l’opinion nationale congolaise, à l’époque de ce que nous Congolais avons appelé « la guerre injuste ».

Au-delà des actions et des négociations rapportées, le livre que nous présentons constitue un véritable curriculum vitae qui présente non seulement un grand connaisseur de l’Afrique mais un brillant et un infatigable négociateur. On découvre Herman Cohen dans toute sa capacité de spécialiste en résolution des conflits.

Et l’humour ne manque pas, à travers ces tragédies et l’histoire de leurs dénouements. • Bongo qui ignore qu’il a été invité chez Reagan par accident, et qui réussit à faire rire le président américain et son épouse, en étalant sa jalousie envers un Américain qui vit au Gabon et qui connaît mieux que lui sa langue maternelle.

•Senghor qui disparait avec Mohamed Ali… et c’est pour l’accompagner aux toilettes et l’attendre finir…• le président Arap Moï, qui est reçu par le sous-secrétaire d’Etat, pendant que son ministre des affaires étrangères prend un déjeuner privé avec le président George W Bush. Mais, de retour de retour au Kenya, le rapport de force a été rétabli et le malheureux ministre a connu une mort mystérieuse !

Les échanges de politesse, et les mensonges ne manquent pas.

Les Mémoires de l’ambassadeur Herman Cohen nous apprennent que notre maréchal national Mobutu Sese Seko n’aimait ni Julius Nyerere ni Kenneth Kaunda qui lui apparaissaient comme des « guignols ». Il était particulièrement jaloux de leurs entrées et de leur prestige dans la Communauté internationale.

•L’ambassadeur nous souffle les mots cruels du maréchal à propos du président Kaunda : « le matin, il prie, l’après-midi, il rit et le soir il pleure ! »

 On peut savourer le souvenir d’un beau moment, quand deux grands menteurs se rencontrent, Kissinger et Mobutu, en présence de Herman Cohen, alors directeur des affaires de l’Afrique centrale au département d’Etat. Mobutu plaide sa cause et expose à Henry Kissinger ses arguments pour la situation en Angola. Puis, je cite Herman Cohen P 97 : « Au beau milieu de sa tirade, Mobutu me désigne du doigt et dit au ministre américain : « Pas la peine de continuer, j’ai déjà tout expliqué à Monsieur Cohen » ! « Kissinger me jeta un regard empreint de soupçon, nous ne nous étions jamais rencontrés auparavant ! » Mobutu mentait  effrontément au détriment du pauvre Cohen.

Menteur pour menteur, à la fin de cette rencontre, Kissinger dit « Monsieur le Président, vous êtes notre meilleur ami en Afrique. Je peux vous assurer que nous ne prendrons aucune décision majeure dans notre politique africaine sans vous consulter préalablement »

Mais, à la sortie de l’entretien, poursuit l’auteur : « Kissinger se tourna vers moi et dit : Dieu me punira certainement pour tous les mensonges que j’ai dit… »

• Herman Cohen évoque une des « bouffonneries du président Mobutu » :

Lors d’un des nombreux conflits avec les Belges, écrit l’auteur, Mobutu ordonna à son parti politique le MPR, d’organiser une manifestation devant l’ambassade belge. Il y eut fenêtres brisées et voitures incendiées. Cependant, la foule finit par s’en prendre à l’ambassade des Etats Unis située à deux blocs de l’ambassade belge, toujours aux cris « A bas les impérialistes ». Devant la menace d’une irruption destructrice de la foule, l’ambassadeur américain alerta le président Mobutu.

L’auteur écrit : « Dans l’espace de 5 minutes, Mobutu arriva, debout dans une jeep ouverte, et s’employa à éparpiller les militants…. Ils se dispersèrent rapidement. L’ambassadeur américain Mc Bride remercia Mobutu et lui fit remarquer les flammes encore visibles à l’intérieur de l’ambassade de Belgique. »

Réaction : Mobutu soupire et dit : « Je leur avais pourtant bien recommandé de ne pas faire trop de dégâts ! Ils manquent encore un peu d’entrainement » !

LES CONCLUSIONS DE L’AUTEUR

Quelles conclusions puis je tirer de la lente marche de l’Afrique vers la modernisation ? (P 197) se demande l’auteur. Il relève 7 points que nous considérons pour notre part, comme thèmes utiles de réflexion face aux trois champs de connaissances que nous avons relevés plus haut à savoir : les relations diplomatiques des pays africains, la conception et la nature du pouvoir chez les dirigeants africains, les conflits internes au pays et leurs conséquences.

L’auteur conclut par 7 observations :

1° le blocage culturel qui, selon lui, pousse les dirigeants africains les mieux intentionnés à considérer leur population comme une masse d’enfants. D’où la tendance à décider sans connaitre, ni chercher à connaître, ni tenir compte des aspirations réelles de leurs gouvernés.

2° les entraves des facteurs ethniques. Soit donc la tendance des dirigeants africains à s’appuyer sur les seuls ressortissants de leur ethnie et de promouvoir les intérêts privés de leurs « frères » en étouffant les autres. Les Peuls avec Senghor. Les Baoulé avec Houphouët Boigny. Les Teke avec Bongo. Les Kalenjis Avec Arap Moï. Les Krahns avec Samuel Doe. Les Shonas avec Mugabe….

3° l’attrait exagéré du confort de la scène internationale. Soit donc la tendance des dirigeants à ne se valoriser que par rapport au regard extérieur porté sur leur personnage. En l’occurrence ici l’assujettissement et la protection des intérêts occidentaux.

4° l’obsession que les dirigeants africains ont de leur propre image. Soit donc la tendance au pouvoir absolu et au renforcement de sa propre sécurité.

5° à leur crédit, les premiers dirigeants africains, à l’instar de Mobutu, ont favorisé la conscience et l’éveil national

6° il y a démonstration que les acteurs de la lutte de libération n’étaient pas nécessairement les plus aptes à conduire et diriger des pays indépendants (P200)

7° le « honteux petit secret de l’Afrique », soit la pratique illégitime quasi généralisée des conflits par procuration qui « continuent à être l’instrument que les gouvernements africains utilisent pour chercher à déstabiliser leurs voisins »

LE PIEGE

Ce livre est bien écrit, dans un style entrainant. Il est riche de connaissances. Mais il n’échappe pas au piège de sa propre méthode : le résumé excessif, la sélection subjective des faits, le grand nombre de personnages décrits et donc des portraits qui frisent la caricature.

Je vous remercie.

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