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Jaynet et Joseph Kabila

VERS UNE DYNASTIE DE KABILA VIA JAYNET KABILA EN RDC ?

Au vu des événements qui viennent d’être enclenché par le Département de Trésor aux Etats Unis, suivi le même jour par la déclaration des parlementaires d’ACP-EU demandant la démission de Joseph Kabila au 20 décembre 2016, et la résolution 2293 (2016) des Nations Unies réimposant le régime de sanctions aux différents acteurs de la série noire en RDC, il n’y a plus aucune ombre de doute que Joseph Kabila va partir. Mais pas avant d’avoir tenté une dernière chance en émulant le scénario Poutine-Medvedev.

Joseph Kabila est coincé de tous les côtés et les pressions proviennent de partout. Sa brève déclaration à Kalemie traduit sa réalisation que la route lui est barrée de tous les cotés : L’opposition interne d’une part, le Congres américain de l’autre et maintenant le parlement Européen et le Conseil de Sécurité des Nations Unies qui viennent d’emboîter aux législateurs américains. Pour la toute la première fois, le président Joseph Kabila — et non ses caisses de résonance comme Lambert Mende et/ou Emmanuel Ramazani Shadari — a dit ceci lors de son récent passage à Kalemie :

« Depuis l’aéroport, j’entends des gens dire “restez”. Nous sommes en démocratie et nous devons organiser des élections dans tout le pays. Donc, il faut se préparer pour le processus électoral, qui démarre en juillet jusqu’à l’organisation des élections » […] Je voudrais m’adresser à tout le pays à travers la population de Kalemie. Bientôt nous allons entamer le processus électoral. Les vieux, les jeunes, les mamans et papas doivent se préparer pour les opérations d’enrôlement des électeurs au mois de Juillet prochain », s’était prononcé le président Joseph Kabila. L’opposition devrait le prendre au mot, mais nous ne pensons pas qu’elle réalise que Kabila n’est peut-être pas en train de bluffer !

D’entrée de jeu, il faut reconnaître une chose. La position dans laquelle se trouve Joseph Kabila devient intenable et de plus en plus précaire. Il n’a plus confiance en son entourage. Aussitôt qu’une stratégie est mûrie par son « brain-trust », dans les heures qui suivent, cette stratégie est connue des sites internet populaires Congolais. Joseph Kabila l’avait déjà très bien compris et sa dernière stratégie consistait à préparer en silence sa sœur jumelle Jaynet Kabila à briguer la magistrature suprême. Si vous avez de doute, continuez à lire.

En effet, en date du 13-06-2016, nous avions divulgué dans une alerte rouge que Joseph Kabila allait réunir les 24 gouverneurs de provinces de la RDC dans le gouvernorat du Katanga. Il n’y a jamais eu un rapport officiel complet de ce qui avait été discuté. Mais certains sites avaient publié que Joseph Kabila avait dit à son audience qu’il y aurait bel et bien des élections, même si la date reste indéterminée.

En apparence, cela ressemble à une échappatoire destinée à endormir les puissances occidentales et surtout le Congrès Américain qui a déjà tracé une ligne rouge pour lui barrer la route vers un troisième mandat illégal. Ligne politique réitérée par Tom Perriello à la question suivante du Journal LeMonde :

LeMonde:      Il est pourtant à peu près certain aujourd’hui que l’élection présidentielle prévue le 27 novembre ne pourra se tenir dans les délais.

Tom Perriello : C’est ce que prévoit la Constitution et cela reste la base de toutes nos discussions. Des élections devront se tenir quand le mandat du président sera terminé, ou avant cette date.

Cependant, nos fins limiers à Washington nous rapportent que Joseph Kabila promet aux congressistes Américains qu’il ne sera pas candidat pour un troisième mandat, mais il veut une prolongation jusqu’en juillet 2017 pour organiser des élections libres et démocratiques. Pourquoi veut-il toute une année quand on sait qu’avec une bonne logistique que l’Occident est prêt à lui fournir, les élections peuvent être organisées dans le délai cette année ici ? Remarquez que cette requête a été abattue par la déclaration suivante :

Tom Perriello : « Les Etats-Unis ont une position claire, exprimée depuis longtemps : nous appuyons et défendons la Constitution, qui dit clairement que des élections doivent se tenir avant la fin de l’année. La RDC avait, jusqu’à récemment, une société civile foisonnante, une opposition et des médias indépendants. C’était une grande force. Nous sommes très inquiets des conséquences de la fermeture du champ politique. Nous l’avons dit, en public et en privé. »

Ce qui transparaît, c’est que malgré la position et les menaces américaines, Joseph Kabila a besoin d’une année pour s’assurer que les 21 gouverneurs sur les 24 qu’ils contrôlent maîtrisent leurs provinces et possèdent les moyens financiers et ressources humaines adéquates pour exécuter sans faute la tricherie des prochaines élections présidentielles et législatives. Du même coup, il pense rendre irréversible la migration de Hutus qui s’opère depuis belle lurette à Beni, Lubero et l’Ituri. Mais comme dit ici haut, les Américains ne vont pas lui accorder cette prolongation si l'opposition ne commette pas une bêtise pour affranchir Kabila.

Quand on y pense, tout devient clair et net sur le schéma de piste qui reste encore ouvert à Joseph Kabila. Cela lui permettra de ramollir ou tromper la vigilance américaine. Dans ce schéma les personnes changent de poste, mais le vrai détenteur de pouvoir — comme en Chine sous Deng Xiao Ping ou en dans un scénario similaire à la Poutine-Medvedev en URSS — reste avec Joseph Kabila.

Pour s’assurer que son candidat va gagner les élections 2016 et en tenant compte des contraintes dévoilées par la convergence des derniers événements, il lui faut au minimum réaliser les préalables ci-après :

  1. La Situation de l’ex-Gouverneur du Katanga Moise Katumbi

S’assurer que l’ex-gouverneur du Katanga, l'honorable Moise Katumbi reste sur le banc de touche, plus précisément, hors de la course à la magistrature suprême de la RDC. La condamnation de ce dernier pour trois ans de prison sera interprétée plus loin par l'envoyé spécial Américain.

Les dernières révélations qui circulent sur le net que le jugement était écrit quatre mois (avant la condamnation) par le bureau du Directeur de Cabinet du Président, Wilondja Mwilambwe, ainsi que l’affirmation du Sieur Katebe Katoto que le Bâtiment Avenue Mahenge lui appartient pointe à un usage de « faux en écriture » pour valider un procès bidon qui pourra soulever la foule si ce dernier était exclu grâce à ce faux procès.

Nous savons en plus que Moise Katumbi était en exile de 1997 à 2003 et qu’il ne pouvait pas être omniprésent à l’étranger dans son exil et à Lubumbashi pour faire les formalités cadastrales requises et signer les papiers d’une maison dont le titre appartient à son grand frère le Sieur Raphael Katebe Katoto. Les services de sécurité de Joseph Kabila devraient trouver toute raison, si ridicule qu’elle soit, pour éliminer Moise Katumbi. Que faire ? L’éclaircissement nous vient une fois de plus de l’envoyé spécial dans la région de Grands Lacs.

LeMonde : « Pensez-vous que la situation de M. Katumbi peut encore évoluer, que la condamnation et l’inégibilité qui le frappent peuvent être levés ? »

Tom Perriello : « Oui, c’est possible. La question est : à quelles conditions cela pourrait-il se produire ? Des mois tendus s’annoncent. Une incertitude exacerbée par une situation économique de plus en plus fragile, liée à la hausse des prix des produits de base, aux fluctuations monétaires, etc. Tout le monde a conscience que c’est un moment tendu pour la RDC et qu’il va falloir des qualités d’homme d’Etat et un leadership fort pour créer un espace politique ouvert et démocratique. Malheureusement, ce n’est pas l’approche que nous observons. »

Une lecture entre les lignes nous dit que le régime Kabila aura besoin d'un appoint financier bientôt, mais si les incertitudes persistent, rien ne sera débloqué. Nous avons une source dans les institutions de Breton Wood qui nous avait dit que Matata Mponyo en est conscient...et même que le mois d'Aout 2016 serait le temps limite pour que le robinet se ferme.

En bref, que Kabila et le MP se trompent s’ils pensent que les Américains vont gaspiller le temps à négocier au rabais leur position avec Joseph Kabila, ils vont viser la tête s'il le faut pour sauver la constitution de la RDC. L'Amerique reste la seule super puissance que le régime Kabila le veuille ou non.

  1. Quid de l’autre Poids Lourd de l’opposition, l’Honorable Vital Kamerhe ?

Joseph Kabila contrôle les appareillages judiciaires, sécuritaires et financiers. De ce fait, il peut l’éliminer en un clin d’œil et quand il jugera le moment propice.

Cependant, nous n’acceptons pas la thèse de ses détracteurs, à l’instar de Francis Kalombo ou le conglomérat d’Honoré Ngwanda qui veulent beaucoup plus le ternir que chasser Kabila ou même trouver auprès de la population congolaise, l’absolution de leurs propres péchés mortels quand ils coalisaient avec le régime oppressif de Kabila pour Francis Kalombo et Mobutu pour Ngwanda pour opprimer la population.

En cas de besoin, Kalev Katond peut raviver le procès Wivine Moleka et le mettre également sur la touche comme l’ex-gouverneur Moise Katumbi. Mais ca serait un énième faux procès de trop et le iceberg qui pourra couler le Titanic de Kabila.

Notons cependant, que sa place prépondérante dans la Dynamique de l'Opposition lui donne un piédestal sur lequel il peut mobiliser la rue. Etant donné qu'Etienne Tshisekedi est convalescent, aucun autre politicien congolais ne possède son rayon d'action. De ce fait, vous pouvez l'aimer, le haïr, lui donner de fausses origines, c'est un fin politicien qui reste incontournable et il faudra composer avec lui.

  1. Quid d’Etienne Tshisekedi ?

Eh bien, le Sphinx de Limite ne peut plus que gronder, mais vu son âge et sa longue convalescence en Belgique qui pointe à un état de santé précaire, il ne pourra pas chasser le président Kabila en donnant les ordres à partir de Bruxelles. Il n’a plus le même gravitas qui lui permettait de commander la rue, la seule arme pour déloger Kabila au 20 décembre 2016.

 

  1. A quoi rime la stratégie de la famille Kabila ?

Jaynet Kabila pourrait être la carte de Joker que sa famille peut abattre si toutes les voies de Joseph Kabila restent fermées. Surpris qu’avec la divulgation de « Panama Papers » qu’elle soit sur la lice ?

Joseph Kabila est la « loi » et à l’opposé de ce qu’on fabrique sur les autres opposants, rien ne peut lui arriver. Jaynet Kabila  prenait des cours par correspondance à l’Université Georgetown, à Washington DC. Une très grande université de renommée internationale, en tout cas la meilleure dans la région qui comprend Washington DC, l’Etat du Maryland et la Virginie. C’est dans cette université que le président Bill Clinton avait étudié. Les anciens de cette université ont occupé des postes très stratégiques aux USA. Qu’est-ce que cela veut dire ?

Eh bien, elle ne peut plus être prise à la légère et ni d’être taxé d’incompétente s’il s’avère qu’elle a reçu un diplôme en Politique Internationale et non juste un certificat. Ajouter à cela son titre de député, ne peut-elle pas être la Medvedev, dont son frère jumeau, Joseph Kabila a besoin pour garder le fauteuil présidentiel dans sa famille biologique et non sa famille politique ?

En langage de base, Joseph Kabila peut demain surprendre les Congolais en demandant à la CENI de démarrer les élections et en débloquant l’argent nécessaire pour le faire. Rappelez-vous que le Premier ministre ne contrôle pas toutes les caisses de la trésorerie. Il y a des comptes de la trésorerie qui dépendent directement de Joseph Kabila. Le financement est donc possible pour autant que Joseph Kabila ait l’assurance que son camp va triompher les élections.

Rappelez-vous de la loi d’Herman Cohen selon laquelle les dictateurs n’organisent pas les élections qu’ils vont perdre. N’est-ce pas que Joseph Kabila commence pour la première fois à parler élection ? D’abord au gouvernorat de Lubumbashi et ensuite à Kalemie.

Cela est d’autant vrai pour Joseph Kabila comme c’était vrai pour Nkuruzinza au Burundi, Paul Kagamé au Rwanda, Yoweri Museveni en Ouganda et Sassou Nguesso au Congo ici en face. Mais comprenez qu’un frère et une sœur ne peuvent pas être ensemble Président et Premier ministre, même si le ridicule ne tue plus en RDC. Ca serait l’étincelle qui allumerait la poudrière et transformer la RDC en un volcan en pleine éruption.

Si vous osiez penser en ces termes, vous aviez tort. Avez-vous suivi le plébiscite de l’ancien gouverneur de la Banque Centrale à la tête de l’UDECO ?

Voilà donc un monsieur qui était dans la consultation après son passage à la Banque centrale. Pourquoi une telle personnalité accepterait-elle de la chaperonner à six mois de la fin constitutionnelle de leur mandat et la mort inexpliquée de Banza Mukalai juste après avoir endossé la candidature de Moise Katumbi à la présidence ? Aucun homme sensé ne prêterait sa réputation gratuitement à la PPRD s’il n’y avait réellement pas un rôle qu’il doit jouer.

D’après notre analyse, Jaynet Kabila comme Présidente et Masangu comme son Premier ministre est une solution possible pour autant que Joseph Kabila reste à la commande de l’armée.

  1. Quid du nouveau plateforme politique conçue à Genval/Belgique ?

Une plateforme qui se cherche encore. Les qui, quoi, comment, ou, et pourquoi ne sont pas encore déterminés. Voulez-vous la preuve ?

Remarquez que l’ex-gouverneur du Katanga, Moise Katumbi vient d’être faussement et honteusement incriminé. A part l’intervention du Sieur Katebe Katoto (son grand frère), Baba Kyungu wa Kumwanza, et Pierre Lumbi, il y a un silence radio du côté de cette nouvelle plateforme. Elle ne gagnera ses galons que lorsqu’elle aura organisé son premier rassemblement populaire, marche ou ville morte sur toute l’étendue de la RDC.

Joseph Kabila avait besoin de lui pour cautionner son glissement qui devrait découler du Dialogue National. Maintenant qu’il s’est rangé du côté de l’opposition qui demande strictement le respect de la constitution, la majorité présidentielle n’a plus besoin de lui.

La voie de sortie

Nous avons engagé des experts en management pour produire un calendrier apaisé et ventilé pour baliser la marche vers l’alternance démocratique jusqu’à la prestation de serment au 20 décembre 2016. Nous sommes confiants que la CENI peut, moyennant quelque réaménagement et allocation adéquate des ressources humaines et la logistique, mettre ce plan en application et éviter le chaos.

En même temps, l’opposition peut s’en servir pour s’assurer que le gouvernement ne traîne pas les pieds volontairement en décrétant les actions ponctuelles pour faire bouger le régime et l’opinion internationale : Ville Morte, Moment de prière sur l’étendue nationale et bien sûr les marches de protestation.

En outre, l’opposition doit se mettre sans tarder en ordre de bataille politique serrée. Les alliances doivent commencer à se nouer en silence et les sponsors financiers doivent être sollicités. Attendez le coup de sifflet à votre péril politique.

S’il s’avère que le président Joseph Kabila est en train de manœuvrer juste pour tromper la vigilance internationale et glisser son mandat, l’opposition doit sans tarder prendre la rue. Attendre septembre 2016 serait une grosse erreur de jugement.

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