Skip to main content
Joseph Kabila

WASHTINGTON POST : OBAMA DEVRAIT AGIR SUR LE CONGO AVANT QU’IL NE SOIT TROP TARD

Il y aura des limites à ce que le président Obama pourra accomplir dans la politique étrangère dans ses derniers mois au pouvoir. Il a déjà mis Croix sur la Syrie, disant aux journalistes dimanche qu’il n’était « pas optimiste quant aux perspectives à court terme » pour arrêter cette guerre civile dévastatrice. Mais dans certains domaines, M. Obama non seulement conservera la capacité d’agir, mais sera également obligé de s’attaquer aux crises qui ne peuvent attendre l’arrivée du prochain président. L’une d’elles se déroule au Congo.

Ayant déjà enduré une des guerres civiles les plus sanglantes des temps modernes, l’énorme nation africaine est confrontée à un moment fatidique le 19 décembre. C’est à ce moment-là que le président Joseph Kabila devra quitter le pouvoir après deux mandats, la limite fixée par la Constitution. M. Kabila refuse de céder le pouvoir et se contente de manœuvrer pour rester indéfiniment au pouvoir. Le mois dernier, il a conclu un accord avec une frange de l’opposition pour reporter les élections jusqu’en 2018 ; quand les représentants du Conseil de sécurité des Nations Unies lui ont demandé, lors de la dernière visite s’il partirait,  il a suggéré alors que la constitution pourrait être modifiée pour permettre un troisième mandat.

L’intransigeance de M. Kabila est extrêmement impopulaire parmi les quelque 80 millions d’habitants du Congo. Un sondage réalisé entre mai et septembre a révélé que 81 pour cent se sont opposés à la modification de la constitution pour permettre un mandat présidentiel additionnel et 74 pour cent ont déclaré que le président devrait quitter le pouvoir le 19 décembre [2016]. Les analystes spécialisés sur le pays disent qu’une explosion de protestation est probable si  Kabila ne démissionne pas ce jour-là. Le gouvernement pourrait envoyer l’armée pour dégager les rues ; ce qui pourrait amener à un éclatement des forces de sécurité qui sont un amalgame de factions régionales et ethniques.


M. Kabila a tenté d’apaiser l’opposition avec un « Dialogue National » qui a conduit à la nomination d’un nouveau Premier ministre. Mais les dirigeants les plus importants de l’opposition ont rejeté le processus. Au lieu de cela, ils soutiennent un plan de transition élaboré par la société civile qui demande que M. Kabila démissionne d’ici le 19 décembre et soit remplacé par le président du Sénat, un homme d’État respecté, pendant que de nouvelles élections sont organisées. M. Kabila pourrait se voir offrir des garanties sécuritaires.

Est-ce que le président peut être amené à accepter cette sortie pourrait dépendre de la façon dont les personnes les plus puissantes dans son point carre perçoivent leurs intérêts. C’est là que l’administration Barack Obama pourrait avoir un impact. Elle a déjà imposé des sanctions à deux hauts responsables de la sécurité pour leur rôle dans les violations des droits de l’homme, une mesure puissante en raison de l’utilisation que font les hauts responsables congolais des comptes bancaires étrangers et les voyages. Pourtant, il a retardé les [sanctions] ciblées d’autres hautes autorités, suscitant des espoirs à Kinshasa que l’élection de Donald Tromp a éliminé le risque de leurs actifs à l’étranger.

Un groupe bipartisan de membres de la Chambre [de Représentants] a appelé l’administration de frapper ceux qui tentent de prolonger le mandat de M. Kabila, y compris le vice-premier ministre Evariste Boshab et le chef du renseignement Kalev Mutond. Cela pourrait dissuader les autres hautes autorités de soutenir l’usurpation de pouvoir ou de suivre les ordres pour réprimer les manifestations. Comme le député Christopher H. Smith (R-N.J.) l’avait dit dans un discours du 15 novembre, « le rythme et la portée des sanctions doivent correspondre à l’urgence de la crise électorale qui approche ». M. Obama peut et doit agir maintenant.

Add new comment

Filtered HTML

  • Web page addresses and email addresses turn into links automatically.
  • Allowed HTML tags: <a href hreflang> <em> <strong> <cite> <blockquote cite> <code> <ul type> <ol start type> <li> <dl> <dt> <dd>
  • Lines and paragraphs break automatically.