Coup d’Etat Manqué en Ethiopie : Le chef de l'armée éthiopienne et trois autres responsables tués

ADDIS ABEBA, Éthiopie — Une tentative de coup d’État d’un général renégat dans l’un des plus grands États de la région a entraîné la mort de quatre responsables, dont le chef d’état-major de l’armée nationale et le président de la région, a annoncé dimanche le gouvernement.

Des hommes armés ont attaqué samedi soir une réunion de l’exécutif de la région d’Amhara dans la ville de Bahir Dar, tuant son président, Ambachew Mekonnen, et son conseiller principal, et blessant grièvement le procureur général de la région. Quelques heures plus tard, à Addis-Abeba, la capitale, les gardes du corps du général Seare Mekonnen, chef d’état-major de l’armée, ont ouvert le feu sur lui, tuant le général et un associé.

La porte-parole du gouvernement, Bilene Seyoum, a imputé les attaques à un brigadier général récemment amnistié qui avait été emprisonné pour ses opinions politiques par le gouvernement précédent plusieurs années auparavant.

« La tentative de coup d’État et l’attaque ont été orchestrées par Brigadier général Asaminew Tsige, le responsable de la paix et de la sécurité d’Amhara avec d’autres agents », a-t-elle confié aux journalistes." La nouvelle administration lui avait accordé l’amnistie au cours de l’année passée avec ses collègues, alors que des efforts étaient déployés pour les réintégrer dans la vie normale."

Elle a ajouté que la plupart des auteurs, y compris les gardes du corps de Seare, étaient en détention et que des opérations étaient en cours pour le nettoyage des complices restants.

La région d’Amhara était "actuellement sous contrôle à 100 %", a-t-elle déclaré. Le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed annonce un coup d’État manqué alors qu’il s’adressait au public dimanche à la télévision. (AP)

L’Éthiopie, deuxième plus grand pays d’Afrique en termes de population, est un allié essentiel des États-Unis dans la lutte contre le terrorisme dans la Corne de l’Afrique et une source importante de stabilité dans cette région peu active.

L’année dernière, la politique du pays a radicalement changé avec l’arrivée d’un nouveau Premier ministre réformiste qui a invité les politiciens de l’opposition et les groupes de guérilleros exilés à libérer des milliers de prisonniers politiques.

Asaminew a été emprisonné par le précédent régime pour son opposition au gouvernement. Sa libération et sa nomination à la tête de la sécurité faisaient partie d’un plus vaste processus de réconciliation.

Les nouvelles libertés ont toutefois permis de faire émerger des tensions qui couvent depuis longtemps et des millions de personnes ont été déplacées à la suite de conflits fonciers à caractère ethnique dans le pays.

En 2018, avec environ 3 millions de personnes chassées de leurs maisons, l’Éthiopie comptait le plus grand nombre de personnes nouvellement déplacées au monde.

Il y a eu également beaucoup de fureur politique dans les régions ethniques du pays, avec la montée de groupes ethniques nationalistes qui réclamaient une plus grande autonomie régionale par rapport au gouvernement central.

Alors que la nouvelle de la tentative de coup d’État à Bahir Dar et de l’attaque du domicile du chef d’état-major au cœur de la capitale s’est répandue samedi soir, les médias sociaux ont explosé avec des rumeurs et des spéculations sur ce qui se passait. En quelques heures, l’accès à Internet était fermé et des points de contrôle de l’armée et de la police installés autour de la capitale.

Le Premier ministre Abiy Ahmed est apparu à la télévision à minuit, vêtu de treillis militaire, appelant au calme et rassurant le pays sur le fait que la situation était sous contrôle.

Depuis son accession au pouvoir, Abiy a fait la paix avec l’Érythrée, son rival de longue date, et s’est engagé activement dans la conclusion d’accords de paix entre voisins déchirés de la région.

Plus récemment, il a joué un rôle actif dans la médiation entre les dirigeants militaires de transition au Soudan et les manifestants dans ce pays.

SOURCE: https://www.washingtonpost.com/world/ethiopias-government-says-it-thwar…