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Funeraille de Baba Kyungu wa Kumwanza

HOMELIE A LA MESSE DES FUNERAILLES DE L’HONORABLE ANTOINE-GABRIEL KYUNGU WA KUMWANZA, PRESIDENT DE L’ASSEMBLEE PROVINCIALE DU HAUT- KATANGA

HOMELIE A LA MESSE DES FUNERAILLES DE L’HONORABLE ANTOINE-GABRIEL KYUNGU WA KUMWANZA, PRESIDENT DE L’ASSEMBLEE PROVINCIALE DU HAUT- KATANGA

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Excellence monsieur le Président de la République, Chef de l’Etat,
 

Expression de notre fragilité et de notre finitude, la mort est une réalité inéluctable dont le mystère, eh oui, le mystère, demeure épais. On a beau la blâmer, la retarder, la combattre, la maudire même, mais elle finit hélas par nous rattraper ; elle finit par nous terrasser.

Poètes, philosophes, griots et autres hommes de Dieu n’ont cessé de disserter et d’épiloguer à son sujet, mais son mystère est entièrement intact. Bien que la médecine et autres thérapies réussissent, parfois, à la retarder, force est de constater qu’elles ne triomphent jamais d’elle.


Pour les uns, la mort est une punition, pour d’autres une disparition tragique, pour d’autres encore un voyage vers l’inconnu. Elle frappe à tous âges ; elle emporte ses victimes de bien des manières et semble avoir le dernier mot sur toute vie sur cette terre des hommes.

 

J’ai bien dit qu’elle semble avoir le dernier mot sur la vie des hommes. Et pourtant, sa victoire n’est qu’apparente, passagère, de façade. Tenez. Il y a près de deux mille ans, un homme est apparu en terre sainte. Né dans un village appelé Bethléem, en Judée : Jésus, originaire de Nazareth, dont la naissance annoncée depuis les temps immémoriaux, est venu bousculer les certitudes de la prétendue victoire de la mort. A la vérité, il n’était pas qu’homme, mais Dieu fait homme, dont les prophètes, depuis la nuit des temps, ont annoncé l’avènement.

 

Avant la création, il fut. « Tout a été créé par lui et en lui » a dit saint Paul (Col 1, 16). Fils de Dieu, engendré non pas créé, Verbe fait chair, Sauveur de l’humanité, Messie, et j’en passe, Jésus de Nazareth est, d’une part, le seul à avoir dissipé le mystère de la mort.

 

D’autre part, en effet, non seulement il a défié la mort en ressuscitant les trépassés, mais il a aussi démystifié sa complice la maladie. Le Christ, en effet, ramena la fille de Jaïre à la vie (Cf. Mc 5, 21-22). En route vers la maison de ce haut personnage de l’empire romain, il opéra la guérison d’une femme enchaînée par la maladie depuis douze ans (Mc 5, 24-35). Il rendit la vie au fils d’une veuve de la ville de Naïm (Lc 7, 11-17). La résurrection de Lazare de Béthanie est trop connue pour que je l’évoque ici. Il suffit, pour s’en convaincre, de lire Jean 11, 1-44.

 

Cette énumération n’est pas exhaustive. Par-dessus tout, mort sur le bois de la croix, Jésus lui-même a été enseveli, mais le troisième jour, il est sorti vivant du tombeau. Depuis, la mort n’a plus aucun pouvoir sur lui. Contemplant ce mystère grandiose, Saint Paul, Apôtre des Gentils s’est exclamé en ces termes exaltants dans sa première lettre aux Corinthiens : « Quand donc cet être corruptible aura revêtu l’incorruptibilité, et que cet être mortel aura revêtu l’immortalité, alors s’accomplira la parole qui est écrite : La mort a été engloutie dans la victoire. Où est-elle, ô mort, ta victoire ? Où est-il, ô mort, ton aiguillon ? » (1 Co 15, 55).


La résurrection du Christ est la victoire finale sur la mort. Elle est le gage du salut pour tous ceux et celles qui croient en Jésus Christ. A cet égard, le Christ nous a légués des paroles fortes, sur lesquelles repose notre foi et qui expliquent notre sérénité vis-à-vis du phénomène affligeant de la mort. Je ne résisterai pas à la tentation d’en citer quelques-unes des plus mémorables : « En vérité en vérité je vous le dis, celui qui croit en moi a la vie éternelle » (Jn 6, 47). « Celui qui croit au Fils a la vie éternelle » (Jn 3, 36). « En vérité en vérité je vous le dis, celui qui écoute ma parole, et qui croit en celui qui m’a envoyé, a la vie éternelle et ne vient point en jugement, mais il est passé de la mort à la vie » (Jn 5, 24). Bien des paroles du même genre et bien d’autres semblables fourmillent dans le Nouveau Testament. Dès lors, toute personne qui a la foi n’a pas peur de la mort.

 

Dans les circonstances qui nous réunissent autour du Président Antoine-Gabriel Kyungu wa Kumwanza, Jésus est notre seule consolation. Jésus est le seul à éclairer la souffrance qui nous afflige et nous chagrine. Sans nous empêcher de pleurer, parce que lui-même a pleuré sur son ami Lazare, avant de le réanimer, il nous dit avec insistance que le Président Kyungu a quitté ce monde pour, enfin, jouir des bienfaits de tout ce qu’il a vécu de beau, de bien et de vrai dans sa foi en Jésus Christ.

 

Dans l’Epître aux chrétiens de Rome, Saint Paul nous rassure : notre souffrance du moment, causée par la disparition inopinée de Baba wa Katanga, n’a pas de commune mesure avec la gloire à venir qui sera révélée pour nous (Cf. Rm 8, 18). Cette parole nous ouvre à l’espérance qui doit nous caractériser en ce temps d’épreuve ; car, en effet, la vie d’un chrétien comme Baba wa Katanga n’est pas vouée à disparaître, mais elle est tout simplement transformée par la puissance de la résurrection du Christ, notre Seigneur. 

 

Cessons de nous lamenter comme des païens. C’est Dieu, le Seul Maître de la vie, qui a appelé le Président Kyungu à entrer dans la joie éternelle. Arrêtons de chercher des boucs émissaires ou des auteurs présumés de cette mort.

 

Frères et sœurs, Ce que je dis là n’est pas un fantasme ou une affirmation de circonstance, moins encore une fausse consolation. Loin de là. C’est une parole de foi. En effet, le Président Kyungu, membre de la communauté chrétienne de la Basilique de la commune Kenya, était un catholique convaincu de l’Archidiocèse de Lubumbashi. Il a donné sa vie au Christ. Il a accueilli le Christ dans sa vie. Il est désormais entré dans le cortège de ceux qui ont quitté cette terre des hommes, marqués du signe de la foi. Le Christ, notre Seigneur, a fait de lui son disciple dont il a rempli la vie. Le chemin qu’il a suivi, dans ce monde, est celui qui mène au Père ; car le Christ, en qui il a placé sa confiance, est véritablement le Chemin, la Vérité et la Vie (Cf. Jn 14, 6). Aussi n’a-t-il pas déclaré : « Je suis la résurrection et la vie. Celui qui croit en moi vivra, quand bien même
il serait mort » (Jn 11, 25) ?

 

Nous y croyons. Dès lors, ce que nous célébrons ici, c’est une fête de la séparation, une fête de la foi, une fête de l’espérance que nous nous retrouverons un jour avec Baba dans un monde qui ne connaît ni souffrance, ni maladie, ni mort, ni querelles, ni divisions ; un monde où seule compte la gloire de Dieu.

 

En tant que chrétien catholique de la Basilique Sainte Marie de l’Assomption de la Commune Kenya, Baba Antoine-Gabriel Kyungu wa Kumwanza a vécu sa foi de manière touchante. Je me limiterai à évoquer deux témoignages ayant retenu particulièrement mon attention.

 

Le premier témoignage est la conciliation entre sa carrière politique et sa foi chrétienne. Initié aux mystères chrétiens depuis sa tendre enfance, tout en faisant de la politique, Baba Kyungu n’a jamais abandonné sa foi catholique. Catholique, fier de l’être, il
l’est resté jusqu’à sa mort. Il a placé sa foi en Jésus Christ et ne s’en est jamais départi. Dans la joie comme dans la peine, il est resté attaché et fidèle à l‘Eglise catholique. C’est un mérite qu’il faut honnêtement lui reconnaître. Il n’a jamais insulté son Eglise. Au contraire, il a toujours considéré celle-ci comme une mère tendre, auprès de laquelle il n’a cessé de trouver force et réconfort pour accomplir sa mission de politicien. Il faut souligner ici que pour lui, la politique n’a de sens que si elle est au service du peuple et seulement au service du bien-être du peuple.

 

Le deuxième témoignage est celui de son cœur compatissant vis-à-vis des pauvres, en particulier des pauvres de la Basile sainte Marie de l’Assomption de la commune Kenya. Baba wa Katanga ne s’est jamais fatigué d’offrir aux pauvres de quoi soulager, tant soit peu, leur misère. Chaque dimanche, en signe de sa foi et par amour pour les pauvres et les démunis, il offrait de grand cœur : farine, carton de poisson, huile végétale, etc. Le soutien matériel et financier apporté à sa paroisse de la Basilique complète sa générosité légendaire. Comment ne pas affirmer que Baba Kyungu était un homme de cœur, un homme d’un grand cœur ?

 

Autant dire qu’il a vécu sa foi non pas en marmonnant ou en affichant des bondieuseries, mais en posant des actes de charité, des œuvres, comme nous l’enseigne saint Jacques (Cf. Jc 2, 26). Notre Mère, la Vierge Marie, dont il était fier de porter les pagnes frappés de son effigie, occupait une place de choix dans sa foi. Cette mère constitue, à n’en point douter, un secours
dont il a besoin pour entrer dans la félicité éternelle.


Excellence Monsieur le Président de la République, Chef de l’Etat,
Excellence monsieur le Premier Ministre,
Honorables,
Excellences,
Frères et Sœurs dans le Christ,

 

Le Président Kyungu est un illustre personnage, une figure emblématique, un éminent acteur politique et un leader dans la vie et l’histoire politique de notre pays, en particulier du Katanga. La présence de nous tous, ici rassemblés, est un témoignage éloquent de la grandeur de l’homme d’Etat qu’il était. Assis côte à côte, nous nous retrouvons unis, comme pour dire
que le défunt nous invite à l’unité, au niveau national et au niveau provincial.

 

Nous sommes là, assis côte à côte, les cœurs déchirés par le même chagrin, à cause de la mort de cet homme qui gît dans ce cercueil. Aussi, je vous exhorte, au nom du Christ qui a versé son sang pour l’unité du genre humain, à œuvrer en toute chose pour l’unité et pour la concorde du peuple congolais, en particulier du peuple katangais.

 

Qui ne sait qu’au temps du Gouverneur Moïse Katumbi, il régnait une harmonie salvatrice entre l’exécutif et le législatif ? Il n’est un secret pour personne que Baba Kyungu ne jurait que par cette cohésion qui a largement conduit à l’émergence du développement au Katanga. Nous étions loin d’assister au spectacle ahurissant des motions à l’Assemblée provinciale et autres formes d’exclusions larvées qui ont suivi cette époque inoubliable.

 

Comme si cela ne suffisait pas, des scènes d’insécurité les plus inacceptables ont fait surface et continuent jusqu’à ce jour.
Nous ne le dirons jamais assez : les querelles de chapelles, les divisions factices et les exclusions, etc., nous distraient des vrais enjeux et de légitimes aspirations de notre peuple. 

 

Elles ne servent nullement le bien de notre chère nation congolaise. Au contraire, elles ne font que reculer et retarder les chances du développement dans notre cher pays. A ce propos, je m’interroge pourquoi, s’agissant du Katanga, il est si difficile d’accorder les violons entre fils et filles de nos quatre provinces unies par une histoire commune et par les liens de sang.

 

Contrairement à ce qu’on voit ailleurs au Congo, pourquoi est-il si difficile de réconcilier nos politiciens katangais ? Les démons de la division ont ils élu domicile chez nous ? Si tel est le cas, la mort de Baba nous envoie un message poignant : « Fils et filles du Katanga : unissez-vous pour chercher ensemble le bien de votre peuple ». Aussi, je vous invite à toujours
rechercher l’unité pour bâtir un Congo fort que le Patriarches Etienne Tshisekedi, Antoine-Gabriel Kyungu et 11 autres parlementaires des années 80 ont recherché en sacrifiant leur vie et celle de leurs familles. Ne rendons pas vains le sacrifice de ces hommes dont nous sommes aujourd’hui fiers.

 

La recherche de l’unité des animateurs de la vie de la République, et de la Province du Katanga, constitue le premier volet de l’hommage que nous sommes appelés à rendre au Président Kyungu. Il me semble important de préciser une chose : l’unité n’est pas synonyme d’uniformité. Dans un sens, l’uniformité n’exclut pas nécessairement l’hypocrisie. Nous n’en n’avons pas besoin.

 

Nous avons plutôt besoin de promouvoir l’unité dans la différence, dans la diversité, pour un vivre ensemble dans un Congo prospère. Restez dans vos partis et plateformes politiques, mais cessez de vous quereller, de vous insulter, de vous soupçonner en utilisant les réseaux sociaux ou les milices de rue. Suis-je fou de croire qu’une vie sans querelle(s) est possible ? Les paroles de l’Apôtre Paul sont d’actualité dans notre contexte : « Supportez-vous les uns les autres et, si l'un de vous a une raison de se plaindre d'un autre, pardonnez-vous réciproquement. Tout comme Christ vous a pardonné, pardonnez-vous aussi. Mais par-dessus tout cela, revêtez-vous de l'amour, qui est le lien de la perfection. » (Col.
3,13).

 

Par ailleurs, au nom du grand respect que nous devons au Président Kyungu, la même unité doit caractériser l’UNAFEC, son cher parti politique. Voilà pourquoi, sans verser dans la propagande politique, je lance un appel pathétique aux militants, aux militantes et aux sympathisants de l’UNAFEC, de conserver cet héritage emblématique appelé à rendre un hommage permanent au Patriarche Kyungu. Retenez ceci : les générations à venir et notre histoire commune ne vous pardonneront pas si la mort de Baba wa Katanga entraîne la mort de votre parti ! Vous voilà dont prévenus. Vous connaissez bien les partis politiques qui ont disparu après la mort de leur(s) fondateur(s) ! Suivez mon regard...

 

Le deuxième axe de l’hommage à rendre au Président Kyungu est l’honneur de l’audace. Plus que le courage, l’audace de dire non à l’oppression, à l’avilissement de tout un peuple, à une forme dégradante d’esclavage ; cette audace donc qu’a affiché le Président Kyungu aux côtés des 12 autres parlementaires mérite respect et hommage. Comme communauté nationale et
comme communauté provinciale, tout comme au sein de l’UNAFEC, il nous faut incarner les convictions de Baba et nous battre pour que triomphent la justice, les intérêts ou les aspirations de notre peuple et la démocratie. Autour de notre pays, la RDC, les exemples de démocratie se multiplient. Nous n’avons pas le droit d’être les derniers en Afrique.

 

Il y a quelques années, Baba Kyungu a eu l’audace de défendre la Constitution de la République, dans des conditions fort difficiles. Il ne s’est pas laissé intimider par la terreur des forces d’oppression. A cet égard, il nous laisse un héritage mémorable, à savoir : ne pas badiner avec la Constitution, ce texte fondamental qui renferme le destin de notre cher pays, la
République Démocratique du Congo.

 

 

Troisième volet de l’hommage : l’illustre personnage pour qui nous prions, en ce lieu chargé d’histoire, est la personne qui porte des sobriquets emblématiques. Je n’en retiens que deux : Baba wa Katanga, Mandela. Ce n’est ni un hasard, ni une flatterie de mauvais goût. Ces sobriquets sont l’expression de la reconnaissance de la grandeur de cet homme que l’histoire n’oubliera pas de sitôt.

 

Baba wa Katanga est une appellation qui rappelle d’une part que le Katanga, mosaïque des peuples, a une seule âme. Dans le langage biblique, on peut dire du Katanga qu’il est comme Jérusalem, cité où le peuple ne fait qu’un. Mandela du Congo n’est pas une farce analogique. C’est l’expression du combat que cet homme a mené dans la province du Katanga. En effet, Baba wa Katanga était un chantre et un défenseur de l’identité katangaise.

 

Celle-ci est notre fierté car, loin d’offusquer quiconque, cette identité katangaise, dont un monument existe dans la ville de Lubumbashi, est avant tout un mode d’existence, une philosophie de la vie, un idéal à conquérir qui se traduit par l’amour du
travail bien fait, l’opiniâtreté, la détermination et la combativité. Aussi faut-il préciser qu’en tant que fédéraliste, Baba wa Katanga a lutté pour l’émergence et l’affirmation de l’identité katangaise en préconisant l’unité de la République Démocratique du Congo. Pour mieux honorer son illustre mémoire, il nous faut, Frères et Sœurs, protéger, sauvegarder et conserver
à tout prix, jalousement et impérativement l’unité de notre pays, la RDC ; l’unique pays que nous ayons. 

 

Est-il besoin de rappeler que, dans ce monde village planétaire d’aujourd’hui, l’affirmation d’une identité culturelle n’est pas synonyme de l’exclusion des autres identités. L’identité katangaise dans notre cher pays est une identité parmi tant d’autres, avec lesquelles nous sommes appelés à vivre ensemble, dans la cohésion, la concorde et l’harmonie. Qui ose affirmer
le contraire est un imposteur de la pire race.

 

Cette identité n’a de valeur que si elle se conjugue à celle des autres, dans l’harmonie et la complémentarité, selon le prince d’unité dans la différence. De la sorte, l’identité katangaise ne peut afficher sa singularité et sa particularité qu’en intégrant logiquement la diversité identitaire comme richesse. Autant dire que le chemin du vivre ensemble en RDC, particulièrement au
Katanga, est le seul capable de nous conduire au bien-être et au développement.

 

Excellence Monsieur le Président de la République, Chef de l’Etat,
Honorables,
Excellences,
Frères et Sœurs dans le Christ,

 

Que, par l’intercession de la Très Sainte Vierge Marie, Notre Dame de la paix, l’âme de notre cher Baba wa Katanga repose en paix dans le Christ.

 

Lubumbashi, le 16 septembre 2021

 

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