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Joseph Kabila et ses Consultations Populaires

Pourquoi Joseph Kabila veut-il un troisième mandat ou même une prolongation de deux à trois ans ? Apres tout, après-avoir débarqué au Congo avec quelques babouches et des bottes en plastique, il est aujourd’hui, par un concours de circonstances extraordinaire, un multimilliardaire. Janet sa sœur jumelle et son petit frère Joe Kabila sont également assez riches. Pourquoi cet entêtement à obtenir le troisième mandat au risque de remettre le Congo au point zéro ?

Toutes les jeunes filles et femmes violées à l’Est de la république ; les familles de 431 cadavres enterrés à Maluku, les habitants de Béni savent qu’ils n’ont pas été protégés, que Joseph Kabila est un président Médiocre par manque de qualitatif suffisamment fort en français. Pense-t-il vraiment qu’il peut sauver la situation pendant deux ans s’il a échoué brillamment pendant 14 années ? S’il y croit, alors le Congo aura été dirigé pendant 14 ans par un camé qui nage dans l’illusion et rejette la réalité ou il y a, un bien plus grand dessein. Je ne partage pas le prémier avis et je crois que c’est ne pas le pouvoir pour le pouvoir que poursuit le président Kabila.

Encore jeune soldat, Joseph Kabila avait suivi comment les mouvements rebelles rwandais et puis l’AFDL gagnaient ses batailles. Jamais l’assaut n’était frontal comme dans les guerres classiques. La technique était simple, les rebelles s’infiltraient, encerclés les FAZ (Forces Armées Zaïroises) et leur laissaient juste un couloir de sortie, qui était en fait un couloir de la mort, un « Kill Zone », ou le gros de troupes rebelles était positionné.

Le bruit et brouhaha et aussi la désinformation trompaient les troupes congolaises quant au positionnement de troupes de l’AFDL. Ainsi, se fiant à leurs oreilles, ils fuyaient là où il n’y avait pas de bruits de balles. Erreur, les bruits étaient justes une distraction pour les amener comme de vaches dans ce couloir de la mort… un abattoir où ils étaient achevés comme au champ de tir.

En temps que militaire et aussitôt chef d’État-major de l’armée congolaise, il ne pouvait pas arriver au même résultat. Il marchait de défaite en défaite. Il était un si piètre général. Mais quand il perdit du gros matériel lourd à Moba, son père le défunt L.D. Kabila l’exila au Katanga ou il ne put submerger que grâce aux largesses financières du feu Augustin Katumba Mwanke, alors gouverneur du Katanga.

Il s’en souviendra après son ascension au pouvoir en faisant de Katumba l’homme de dossiers brûlants avec une préséance voilée devant les premiers ministres en fonction. Au cours de sa vie politique, ce qu’il ne pouvait pas réussir avec succès sur le champ de bataille marchait fort bien même avec les civils.

Maintenant, il peut louvoyer à travers les obstacles, glissé en gardant son sang-froid. On ne le voit pas venir quand il passe à l’attaque sur le flanc — jamais du frontal — pour arriver à un résultat donné. Quand il pique le flanc ou le talon d’Achille de ses adversaires, l’attaque est fatale et l’on ne peut pas l’associer au forfait consommé. J.P. Bemba en avait eu à son compte. Tout en étant vice-président, Joseph Kabila préparait un dossier lourd sur lui qui le conduira directement à la cour pénale internationale de la Haie.

Le président Joseph Kabila est une fois de plus, en pleine manœuvre pour se tailler un troisième mandant. Malgré le blocage de grands partis politiques, les groupes de religieux et la société civile sont tombés dans les panneaux. Congovox a démasqué il y a quelques jours que les consultations étaient justes une mascarade, du brouhaha pour lui permettre de concrétiser la loi sur les élections locales. Nous verrons plus bas la nature du danger qui pointe à l’horizon et pourquoi réellement Joseph Kabila est accroché à la prolongation comme un naufragé.

Joseph Kabila reste un mystère, une énigme à décrypter. Il est si mystérieux qu’il n’a pratiquement pas d’amis d’enfance, pas d’anciens collègues de la Tanzanie ou des montagnes de Fizi. Il y a donc un flou qui plane autour de Joseph Kabila, le rendant glissant et insaisissable. Tout cela ne serait pas inquiétant, si son entourage pouvait nous interpréter l’homme qui dirige le pays pendant 14 ans. Il reste une entité inconnue ! Personne de son point carré immédiat n’a écrit sur lui.

Le constat général est que les gens qui ont travaillé avec le président Kabila, deviennent soit taciturnes ou disparaissent dans de circonstances bizarres. Parmi les disparus, citons deux cas. Feu le docteur Samba Kaputo, son ancien conseiller spécial. Un intello de gros calibre et citons encore feu l’ingénieur Augustin Katumba Mwanke, l’homme de dossiers brûlant, qui mourut hélas dans un accident bizarre d’avion à l’aéroport de Kavumu à Bukavu. Dans cette même liste, nous pouvons y ajouter Nindaga Massassu, compagnon d’armes du temps de l’AFDL qui fut froidement abattu vers Pweto. D'ailleurs, depuis que l’ancien président du parlement et maintenant président de l’UNC est tombé en défaveur, le fait qu’il soit encore en vie ou ne croupisse pas dans une prison reste également une faveur du Très-Haut.

Notons que d’autres Congolais l'avaient aidé à monter sur le pouvoir après les élections de 2006. Dans cette liste, citons juste Monsieur l’abbé Apollinaire Malu Malu et le très populaire gouverneur du Katanga, Moise Katumbi Tchapwe. Curieusement, même ces deux personnalités congolaises ne doivent les bouffées d’air qu’ils respirent aujourd’hui que par une intervention divine — lisez miracle — pur et simple. L’un navigue constamment entre Kinshasa et l’Afrique du Sud et l’autre entre Lubumbashi et l’Angleterre, bien entendu pour de soins médicaux. Cette situation arrange le pouvoir de Kinshasa, car il a un remplaçant en la personne du monseigneur Marini Bodo pour le premier et le second doit s’occuper de sa santé au lieu de faire de la politique malgré son immense popularité.

Qui est-il donc dans le fond ? Un homme d’État, un politicien ou un dictateur aux termes classiques ? Nous devons hélas répondre à cette question pour comprendre pourquoi un président peut rester insensé même en face de massacres, viols et insécurité que subissent les Congolais. Procédons par élimination.

1. Homme d’Etat ? Le président Kabila ne sera jamais un homme d’Etat quoiqu’il fasse. L’argent n’achète pas la qualité d’homme d’Etat. Son règne est déjà teinté par la tricherie, le cas des élections de 2011 en est le plus flagrant. Aussi, la caractéristique principale des hommes d’Etat, ce qu’ils prennent Dieu à témoin ! Ils se sacrifient au profit de leur pays, ils voient très loin et préparent la jeunesse pour prendre la relève. En public ou dans le privé, ils présentent la même face. Ils savent que le pouvoir vient de Dieu et que Dieu les observe dans l’exercice du pouvoir qu’il les a conférés. Les hommes d’Etat sont rares dans le monde politique. Dans cette catégorie on peut citer John Kennedy et Mandela. Les tricheries de Kabila, son manque de parole d’honneur — il dit une chose et agit autrement en même temps — le disqualifie. Il restera un raté, un paria parmi les hommes d’Etat et puis c’est trop tard, on ne peut plus le réhabiliter.

2. Est-il un Politicien ? Les vrais politiciens luttent pour une cause juste qui profite leur parti ou constituent et ils sont prêts à décharger leur pouvoir pour y arriver. Les vrais politiciens sont prêts à faire de deal et concessions pour arriver à leurs objectifs. Ils travaillent jusqu’au bord de la loi. Dans certains cas et circonstances, ils franchissent les pas, mais reviennent tout de suite dans la légalité. Ils sont pour la plupart intègres et compétents.

Le plus grand nombre de présidents sont des politiciens. Les Sarkozy en France, Bill Clinton aux Etats-Unis, George Bush, Mbeki en Afrique du Sud, etc. On aurait facilement pu caser le président Joseph Kabila dans cette catégorie. Mais il n’y convient pas non plus. Son règne aura été calamiteux pour les Congolais en plus il n’est pas, en tout cas, un servant du peuple même s’il sert sa famille immédiate et politique. Il n’est pas non plus un politicien au sens classique.

3. Alors est-il un dictateur ? Il n’est pas non plus un dictateur au sens classique du terme comme le président de la Syrie ou Poutine en Russie. Les dictateurs classiques imposent juste leur volonté à la population, mais ils défendent leur patrie farouchement. Regardez le président Kagamé et même Denis Sasou Ngwesso à côté. Ces deux présidents sont de dictateurs, mais ils ont plus de classe que Kabila. N’osez même pas le comparer au maréchal Mobutu, il se retournerait dans sa tombe sur l’insulte. Bref, il reste une enigme.

Cependant, il faut sonner la sonnette d’alarme aux acteurs politiques congolais qui ne prennent pas le danger que représente Joseph Kabila suffisamment au sérieux ou qui croit qu’il est motivé par les intérêts importants de la nation congolaise. Ces consultations sont une distraction. Les genres de brouhaha — décrit ici haut — qui vient avant l’attaque fatale.

Comme il l'a appris, il fait rarement un assaut frontal, sauf dans l’éviction armée de Bemba de Kinshasa en mars 2007. Il attaque toujours sur le flanc ou le côté mou de ses ennemis. Nous ne savons pas s’il le fait parce qu’il est rusé. Mais, croyez que même les grands stratèges comme Napoléon étaient de grands adeptes d’attaques de flanc. C’est ce qu’il avait qualifié de « manœuvre sur les derrières » après avoir arraché une victoire inattendue contre le général autrichien le Baron Joseph d’Alevinez en 1796 qui avait amassé une armée forte de 50,000 hommes pour l’anéantir. Avant lui, le jeune Julius Caesar (100 — 44 B.C)  vint au bout de pirates sanguinaires qu’ils l’avaient pris en captivités, et après le triumvirat des trois hommes le plus puissants de Rome — Caesar, Crassus et Pompéi —, il vint au bout du féroce Pompéi par la même technique. Bref, la distraction avant l’attaque du flanc a fait ses preuves et il faut s’en méfier.

Au moment où le président Kabila distrait la classe politique avec les consultations, son directeur de cabinet est très occupé à préparer un projet de loi sur les élections locales. Les fameuses « manœuvres sur les derrières ». Comme le découpage de provinces lui est déjà acquis, il n’a besoin que de l’adoption de la loi sur les élections locales. C’est tout ce dont il a besoin pour se pérenniser. Un jeune Congolais avait, avec raison,  fait les observations suivantes :

Pour le moment, le Congo nage dans un océan de tricherie et de dysfonctionnement, tenez :

1. Les élections 2011 étaient gagnées par le candidat Etienne Tshisekedi. Kabila est donc un usurpateur du pouvoir, un imposteur et tricheur ;

2. Le Sénat en cours n’avait pas été voté en fonction ;

3. La plupart des députés de la majorité présidentielle sont de tricheurs. La députation, on le sait, s’achetait au coup de billets verts.

4. Ajoutez à cela qu’il n’y a pas une plus grande pourriture que l’appareil judiciaire du Congo.

Aussitôt que la loi sera passée au parlement, par les faux députés, Kabila mettra la loi de découpage régional en exécution. Ainsi, tous ou la majorité des gouverneurs élus seront de son obédience. Ce sont ces gouverneurs qui rendront le calendrier électoral caduc pour lui permettre sa prolongation.

Le grand danger — hors vision du radar politique — c’est que dans l’Est, la balkanisation poursuit son petit bonhomme de chemin. Par l’accord de Lemera, son papa avait cédé 300 kilomètres de territoires congolais aux pays limitrophes de l’Est. Il lui faut de l’insécurité à l’Est pour concrétiser ce plan et deux à trois années de prolongation pour rendre le processus irréversible.

Sans cela et malgré les milliards que lui et sa famille ont accumulés, il ne pourra pas se cacher nulle part au monde avant que ses bourreaux toquent à la porte. Voilà pourquoi il lui faut une prolongation ou un troisième mandat. Pour lui et sa famille, c’est une question de vie ou de mort.

Mais comment contourner ce nouvel obstacle que Kabila est en train de jeter dans la marche de Congolais vers leur libération totale ? Sabotez la loi de découpage de provinces. Déclarer haut et fort que cette loi est une mort-née.

Rappelez-vous comment Tshisekedi avait saboté les billets de 1 000 000 de Zaïre du temps de Mobutu. C’est cela l’exemple à suivre et ça sera une fois de plus, une preuve que seule la défiance politique pourra mettre tout ses plans machiavéliques en échec.

 

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